Salut à vous Philippe Jaffeux,

 

 

J’ai écrit à Laurent Albarracin une lettre à propos de son article consacré à Courants Blancs.

Je vous l’envoie. (Laurent est d’accord.) Même s’il y aura sans doute pour vous de nombreuses redites, vous y trouverez peut-être quelques remarques nouvelles.

 

 

 

 

                                                                                             A Bientôt              Boris Wolowiec

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour de Jaffeux

 

 

 

Ce que tu dis à propos de Jaffeux est souvent judicieux. Je suis d’accord par exemple avec ce que tu dis à propos de la lettre.


Le poète opère une sorte de diffraction de la lettre dans la lettre. (…) l'espèce d'interstice ludique où la lettre joue et s'éclaire de son décalage.


Il y a en effet chez Jaffeux une déhiscence ou plutôt une mutation de la lettre à elle-même, de la lettre envers elle-même. Pour Jaffeux, la lettre est la mutante réversible d’elle-même. Je suis aussi d’accord avec ce que tu dis à propos du vide.


Le terme et le thème du « vide » revient souvent, comme s'il était le lieu de cette pure vitesse, depuis lequel on peut tout voir et tout penser.

 

Je trouve cependant que ton discours reste un peu distant. Tu expliques l’œuvre de Jaffeux. Malgré tout je ne suis pas certain que tu saisisses son enjeu profond, son enjeu existentiel (existentiel si j’ose dire, Jaffeux est en effet assez réticent envers l’utilisation de ce mot). Il me semble que la manière la plus efficace de lire l’œuvre de Jaffeux n’est pas de l’analyser rationnellement, c’est plutôt d’essayer de délirer avec elle, (en cela nos deux écritures se ressemblent), c’est d’essayer d’accompagner son mouvement, de suivre son courant. Il me semble que c’est d’abord cela que Jaffeux attend de son lecteur.

 

Je n’ai pas l’intention de te redire en détail ce que j’ai déjà écrit à Jaffeux. Ce serait fastidieux. Cela ne me semble pas nécessaire parce que j’ai le sentiment que l’œuvre de Jaffeux n’a pas pour toi la même intensité que pour moi. Le problème de la suite des aphorismes comme forme picturale ou musicale en particulier est sans doute pour toi une question assez secondaire, une question purement scholastique, ce problème apparait cependant pour Jaffeux et pour moi comme un problème quasi fatal.

 

 

Ce qui frappe en effet à la lecture des Courants blancs, c'est combien avec un nombre restreint d'éléments et de thèmes, (…) – combien ces aphorismes donc, par la combinatoire qu'ils mettent en œuvre, parviennent à penser le monde,

 

C’est en effet ainsi comme technique de l’évolution et de la révolution ambivalentes du texte par modifications aléatoires incessantes que Jaffeux considère son propre texte. (C’est même aussi comme cela que Jaffeux lit parfois A Oui).

 

Tu le sais, le hasard a une très grande importance dans l’œuvre de Jaffeux. Jaffeux prolonge ainsi le Coup de Dé de Mallarmé. Les textes de Jaffeux ce serait quelque chose comme du Mallarmé drogué aux électrons, une composition de coups de dés hallucinés par des flux lucides d’électrons. Malgré tout j’ai aussi le sentiment qu’il y a encore autre chose, autre chose d’assez mystérieux dans son écriture, une aptitude à relier le flux du hasard avec la force de la nécessité. C’est pourquoi ses phrases semblent aussi aléatoires que nécessaires. Et c’est précisément cela, ce hasard nécessaire de chaque phrase qui me plait beaucoup dans son écriture.

 

 

L'entreprise (…) de Jaffeux semble être d'épuiser l'alphabet, ou bien d'épuiser le monde avec les vingt-six lettres de l'alphabet, ce qui est à la fois l'inverse et la même chose.

 

A ce propos j’ajouterai une remarque. La vision de l’alphabet selon Jaffeux n’est pas historique. L’alphabet que Jaffeux utilise n‘est précisément pas l’alphabet issu disons pour aller vite de l’alphabet grec. La vision de l’alphabet de Jaffeux est mythologique et même préhistorique. Jaffeux invente un alphabet mythologique par le geste d’accomplir une hybridation délirante entre l’alphabet et l’électricité.

 

 

L'entreprise de Philippe Jaffeux a quelque chose de fascinant, comme toutes celles qui fonctionnent à l'obsession

 

Une hypothèse. Il y a une obsession à l’intérieur de l’homme, l’obsession de parler. Et seul l’alphabet sait comment révéler le faisceau de cette obsession. Sans l’alphabet, l’obsession du langage en l’homme se développerait de façon folle. L’alphabet pour Jaffeux serait aussi ce qui parvient à mettre à la fois en ordre et en mouvement la folie du langage.

 

 

afin de donner à voir la matière de la lettre, sa matière électrique

 

Je ne suis pas certain que ce qui intéresse Jaffeux soit la matière de la lettre. (Jaffeux n’est en rien comparable à un poète du signifiant expressionniste tel par exemple Prigent.) Ce qui intéresse Jaffeux ce serait plutôt la touche de la lettre. Pour Jaffeux l’électricité révèle la touche à la fois musicale et picturale de la lettre. « Les lettres sont des notes de musique que nous ne savons pas encore lire. » Par l’électricité, la lettre devient à la fois une note et-ou un pictogramme, une note et-ou un pictogramme du vide, une note et-ou un pictogramme des mutations du vide. Ce qui passionne Jaffeux c’est ainsi plutôt la tournure de la lettre. Pour Jaffeux chaque lettre dessine la trajectoire d’une tournure du vide, la trajectoire d’une tournure du vide en deçà même de la parole. C’est comme si pour Jaffeux à la fois, les lettres tournaient autour du monde et le monde tournait autour des lettres. Ou encore comme si chaque lettre révélait une manière de tourner du monde, comme si chaque lettre révélait une tournure particulière du monde.

 

 

une tentative de représentation de la lettre, par le dessin du poème et surtout par le destin numérique qu'il lui assigne

 

Je n’ai pas l’impression que le nombre soit pour Jaffeux un destin. La structure des nombres est sans doute ce qu’il y a de plus difficile à définir dans la poésie de Jaffeux. Tu fais d’ailleurs une remarque intéressante à ce propos.


une valeur numérique, quand bien même celle-ci est aléatoire, non doctrinaire, floue (c'est un infini, plutôt qu'un chiffre précis, qui est la valeur numérique de chacune des lettres)


Je suis d’accord avec toi sur cette interprétation. Et ma réticence envers la pensée de Jaffeux se situerait peut-être là. L’infini est selon lui le signe de la réversibilité, de la réversibilité du rêve. Ce qui me semble discutable dans la pensée de Jaffeux, ce n’est pas la réversibilité, c’est cette relation entre la réversibilité et l’infini.

 

 

Ce qui explique le monde tel qu'il est, c'est une téléologie, c'est qu'il est organisé à des fins de cohérence. (…) une finalité inaperçue qui parcourt et file notre rapport au monde 

 

Il me semble douteux que Jaffeux soit à la recherche d’une telle cohérence téléologique, d’une telle finalité filée. Jaffeux dédaigne la philosophie occidentale soucieuse de l’origine et de la fin. Jaffeux préfère le Tao comme philosophie du mouvement qui réversibilise l’origine et la fin de façon indécidable. Ce que tu remarques d’ailleurs aussi :


tout s'explique et se dérobe par la profusion des correspondances entre les contraires


Ce qui intéresse Jaffeux ce n’est ni l’origine, ni la fin, c’est plutôt le milieu, ce qui pousse au milieu, ce qui court au milieu, ce qui file en effet comme multiplicité aléatoire au milieu, ce que Deleuze appelle le rhizome (Jaffeux est très deleuzien). Ce qui intéresse Jaffeux, c’est le rhizome du zéro, c’est le rhizome du vide. Ce qu’il essaie ce serait d’entrelacer le zéro et l’infini. (En cela Jaffeux serait métaphysiquement proche de Juarroz.)

 

 

Il y a enfin un autre aspect important de Jaffeux : le lyrisme. Jaffeux est à la recherche d’un lyrisme de l’électricité, d’un lyrisme de la littéralité électrique. Dans son article sur Alphabet S. Dudouit a remarqué avec netteté cet aspect.


Le nombre de phrases (…) commençant par le pronom de la première personne est si grand qu’on peut sans doute s’interroger sur le statut de ce « je » chez Jaffeux. Le « je » de Jaffeux est celui d’un démiurge qui découvrirait son œuvre au moment où elle le crée. C’est le « je » du sujet qui découvre qu’il n’est que la conséquence de sa propre énonciation…


Selon Blanchot, l’indice même de la littérature est l’aptitude à passer du je au il autrement dit le dépassement du lyrisme. Avec ses Courants Jaffeux cherche à accomplir quelque chose de plus étrange. Jaffeux cherche à inventer un lyrisme du il, une forme de lyrisme paradoxal, une forme de lyrisme paradoxalement impersonnel.

 

 

Quoi qu'il en soit, on ne peut que saluer une poésie fondée sur le paradoxe,

 

Quoi qu’il en soit, c’est une formule que Jaffeux utilise souvent dans ses lettres (et l’homonymie entre la lettre comme trace et la lettre comme envoi est pour lui une évidente énigme). Ecrire ce serait pour Jaffeux révéler le vertige du vide comme geste aléatoire du quoi qu’il en soit, jeu de quilles du quoi qu’il en soit, cohérence oscillatoire du quoi qu’il en soit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Boris Wolowiec,

 

 

 

Il me semble qu’un délire (au sens où l’entendait Deleuze) rapproche nos écritures. En ce qui me concerne, j’entretiens un jeu avec l’énergie d’un alphabet qui transmue l’effort d’écrire en un plaisir de créer. J’essaye d’exécuter un mouvement, un renversement (saut périlleux, culbute, pirouette) qui, par le truchement de l’alphabet (nombres, etc.) tente de transformer ma mélancolie en un élan de joie. Cette opération alchimique des mots, de l’alphabet (et Cie) est une véritable panacée qui est aussi celle qui me comble lorsque je vous lis. J’ai très souvent l’impression que votre méthode, votre approche, impulsive, distancée et intuitive, de l’écriture se rapproche de la mienne. En ce sens, je vous confie que je suis toujours à l’affut d’un effet de miroir lorsque je vous lis parce que je sens que votre processus créatif (délire) se rapproche du mien. Ce qui différencie peut-être mon travail du vôtre c’est qu’il s’appuie sur des décalages, sur une forme d’irresponsabilité décidée à renflouer la dynamique et la spontanéité d’un enfant.

 

 

Je ne possède pas votre capacité d’analyse (ou de celle de Laurent Albarracin) qui est déterminante pour se rapprocher d’un travail que l’on admire. J’essaye de lire grâce à mon intuition et à mon instinct afin de percevoir ce qui n’est pas « lisible » dans l’écriture. L’utilité de l’écriture ne se limite-t-elle pas à révéler une musique illisible ? J’ai besoin de m’animaliser, en quelque sorte. La culture est une imposture si elle dédaigne de reconnaître l’animal (ou le fou) qui est en nous ; J. Dubuffet était un pionnier en la matière. J’éprouve, néanmoins, un véritable respect pour la culture (qui est un travail). Vos références et vos citations sont donc toujours les bienvenues mais c’est d’abord la santé (ou la sauvagerie) d’un délire qui me stimule. Pour reprendre votre dernier mail, dans lequel vous avez signalé le danger de la réaction, je vous précise que, maintenant, j’essaye de délirer avec et non plus contre.  Je n’éprouve aucune attraction particulière pour la folie d’autant que celle-ci semble être incompatible avec mes troubles et déficiences neurologiques.

 

A ce propos, j’apprécie l’article de Laurent Albarracin car il a compris que mes déficiences pouvaient, en ce qui concerne mes textes, être un avantage. L’écriture, en effet, m’aide à préserver un précieux mouvement parce que je suis rivé à un fauteuil électrique. Mon style tente de donner jour à un élan à un rythme inédit, à une vie peut-être. Un essor spirituel, une transcendance est indispensable à la poursuite de mon activité.

 

L’écriture est malheureusement moins mobile que la parole, j’essaye de compenser cette faiblesse à l’aide de mes divagations et de mes ruptures. A ce sujet, j’admire la structure gigogne de vos paragraphes qui aboutissent souvent à la résolution d’une énigme universelle.

 

 

La lettre est à la fois geste et image. Lors de la rédaction de mes courants blancs, j’ai essayé de changer mon rapport à l’imaginaire. J’ai donc été agréablement surpris par les mots de Françoise Favretto sur le quatrième de couverture : pensées imaginatives. Je ne sais pas si je mérite ce qualificatif mais il me semble avoir imaginé des pensées dans l’espoir qu’elles deviennent des pensées imaginatives. Je souhaite progresser dans la voie de l’imagination plutôt que dans celle de la réflexion, si je puis dire. L’écriture me semble être une activité absurde si elle ne se réfère pas à la musique ou aux images.

 

Le vide est, en effet, le lieu d’une pure vitesse où tout est possible. Dans le meilleur des cas, cette vitesse parvient à révéler l’absurdité d’une forme intempestive : « un couteau sans lame auquel ne manque que le manche » (Lichtenberg). Le vide encadre aussi l’image d’une destruction créative de l’ego.

 

 

L’analyse de Laurent Albarracin ne me semble pas être trop rationnelle. Elle est très bien construite comme l’a remarqué aussi Ivar Ch’vavar. De très bonnes formules imagées "Kabbale sauvage et folle", "Zohar voyou", "chair littérale du monde" ont aussi retenu l’attention de F. Huglo. Laurent A. réussit à rendre compte, à la fois, de ses impressions de poète et de ses intentions de lecteur dans une chronique harmonieuse. La réussite d’une bonne chronique repose peut-être sur la capacité à doser les appariations de sa personne, à révéler un territoire qui se situe entre une lecture et une écriture. Les articles critiques sont des exercices difficiles. Quoiqu’il en soit, la critique est certainement aussi une forme d’art (non-délirante) où Laurent Albarracin excelle à merveille.

 

Sans vouloir vous offenser, votre manière d’effectuer méthodiquement des commentaires sur ce que vous lisez a aussi quelque chose de très rationnel, vos glissements et libres associations vous permettent heureusement de ne pas vous régler sur un ton professoral.

 

 

J’essaye de faire en sorte que l’enjeu de mon activité se limite à être, encore une fois, un en-jeu : un processus ludique et expérimental. En ce sens, mon devenir doit prendre le pas sur des questions existentielles. Vous avez eu néanmoins raison de me rappeler que le devenir peut prendre la forme d’une succession d’existences, d’une série de métamorphoses et de transformations.

 

technique de l’évolution et de la révolution ambivalente du texte par modifications aléatoires incessantes. C’est exactement cela on ne peut pas dire mieux ; c’est ce que j’essaye de réaliser. Merci.

 

…Mallarmé drogué aux électrons, une composition de coups de dés hallucinés par des flux lucides d’électrons. Merci aussi. D’autant plus que c’est drôle et donc profond. Mallarmé c’est toutefois une autre envergure mais c’est vrai qu’il y a les électrons (octets) : les pierres de touche de mon activité. J’associe, en effet, les trois lettres magiques du tao (et peut-être aussi celles du zen) à une énergie inépuisable, roborative.

 

mythologique et même préhistorique…accomplir une hybridation délirante entre l’alphabet et l’électricité. L’alphabet préhistorique, j’y avais pensé mais mythologique c’est vous qui l’avez très pertinemment inventé.

 

Laurent a raison, Je suis un obsessionnel, monomaniaque. Le délire monomaniaque est un moyen d’entretenir mon jusqu’au-boutisme. J’ai l’impression que cette déviance me permet de sauvegarder une dynamique de l’absurde. Nietzsche a peut-être préféré le sens à l’absurde parce qu’il n’était pas contemporain de nos sociétés technologiques, il me semble qu’il n’était pas vraiment contemporain de la révolution industrielle et de l’émergence du capitalisme qui a ensuite pris la forme d’une véritable aberration.

 

 

Par ailleurs, mes obsessions ne sont pas seulement liées à mon travail mais aussi à tout ce que je fais ou même à ce que je pense. Je sais aussi que mes déficiences neurologiques me conduisent à régler le plus précisément possible (maniaquement) l’organisation quotidienne de mon travail. Ce que vous dites à propos du langage est certainement vrai mais il me semble que cela concerne tous les écrivains, hommes de lettres et pas seulement de l’alphabet.

 

Un extrait de Autres courants : L’alphabet illumine l’âge des mots si nous les écrivons dans le but de les voir pour la première fois. J’ai pensé que cette phrase pouvait illustrer la vôtre : comme si chaque lettre révélait une tournure particulière du monde. Dans ce contexte, lettres et mots ont la même fonction et il est exact, que j’essaye au moyen d’un exercice combinatoire, plus ou moins aléatoire, de donner un sens insolite, voire inédit à chacun des mots que j’utilise. Un courant peut parfois servir de support à ce que Laurent A. nomme une « dimension métaphysique ».

 

 

L’expression destin numérique est celle qui m’a le plus frappée. J’ai alors pensé à une connivence d’ordre générationnelle, bien que je me refuse à classer mes semblables au moyen de générations. Il me semble que l’un des apports du bouddhisme est de nous donner la possibilité d’être en relation (karmique) avec n’importe quel individu, indépendamment de son âge (du nourrisson au vieillard). Aussi, dans le domaine littéraire, l’âge d’un auteur n’a aucune incidente sur la qualité ou la raison d’être d’un livre. Néanmoins, ce destin numérique m’a fortement interpellé parce que je crois que Alphabet peut aussi être lu sur ordinateur (peut-être par d’autres lecteurs) et que j’ai, inconsciemment, commencé à écrire afin d’atteindre ce but. Par ailleurs, je sais que l’on peut lire des textes tout aussi intéressants sur internet que sous forme papier ; il suffit de chercher. L’ordinateur et le livre comme la photographie et la peinture ou le cinéma et la télévision me semblent être des supports complémentaires. Mon destin serait donc numérique parce qu’il est aussi livresque et réciproquement.

 

 

De plus en plus souvent, je commence, par écrire un mot qui finira par être au milieu d’une phrase. Mes courants tentent néanmoins de raconter des « histoires » minimales (17 cm au maximum !). Des micros récits, pensées imaginatives, qui s’appuient donc fatalement sur un début et une fin.

 

 

Dans votre paragraphe, j’ai surtout été touché par le retour de votre formidable cheval de bataille : l’électricité. A ce propos, il n’est peut-être pas tout à fait anecdotique (comme le dis si bien Laurent) de vous faire savoir que je suis très souvent chargé d’électricité statique. Je crois que cela s’explique par ma relation ininterrompue avec du matériel électrique : ordinateur, fauteuil, lit médicalisé et VNI (appareil pour l’assistance respiratoire). L’électricité ne prend pas seulement soin de l’alphabet mais aussi de mon corps, si je puis dire.

 

 

Le lyrisme de l’électricité (ou « poète électrique ») est une bonne façon d’évoquer mon activité qui se veut modeste… Ce qui est étrange, c’est que j’ai rencontré S. Dudouit au Salon du livre et qu’il m’a fait la même remarque, à peu de choses près, que vous au sujet du passage du je au il. Vous l’avez peut-être entendu lorsqu’il me parlait !

 

 

J’espère que ce mail n’a pas été trop recentré sur ma personne. J’ai éprouvé du plaisir à vous répondre, quoiqu’il en soit

 

 

 

 A bientôt,

 

 

Philippe Jaffeux