Salut à vous Philippe Jaffeux,

 

 

 

Merci pour la parution des archives de notre correspondance sur votre site. La simplicité du titre avec l’éclat de sa rime interne me plait.

 

 

J’ai trouvé ceci dans Du Cliché à l’Archétype de M. Mc Luhan qui m’a beaucoup fait penser à vous.

  

 

« Toute la poésie d’Ezra Pound, par exemple, est fondée sur l’idée du masque comme structure d’énergies. Par extension, tout poème, œuvre d’art ou roman est un masque de l’auteur, que se met le public. C’est leur caractère de masque, sans doute, que les symbolistes  ont redécouvert et rendu aux mots. Isolé, arrêté dans le temps, le masque, ou le mot peut exercer une fascination comparable à celle d’un « mandala » pour celui qui pratique la méditation. Le cliché lorsque l’artiste s’en empare comme d’une épée, peut avoir le même effet ; de l’autre côté du cliché est l’archétype qui passe par l’ouverture du tourbillon creux d’énergies.

 

(…)

 

 

C’est au vortex que correspond l’expression américaine «  where it’s at », qui veut dire « là où ça se passe », « là où est l’action ». Le vortex fait un creux, un intervalle, et c’est dans l’intervalle ou à l’interface que l’action se passe. (…) L’artiste moderne a retrouvé les techniques des poètes présocratiques. Il assume le masque de son public et lui renvoie son image. C’est alors qu’a lieu le phénomène de rotation que Joyce avait découvert dans l’action du miroir. Les images se répercutent entre l’acteur et le spectateur, entre l’œuvre et le public, dans une accélération croissante qui parfois atteint son paroxysme où se manifeste une sorte de silence cathartique. (…) L’artiste se met un masque composé des clichés de l’environnement pour susciter un nouveau vortex, pour faire saisir la reconnaissance des modèles par-delà le bombardement d’informations. Toutes les institutions et les représentations de l’âge immédiatement précédent sont expulsées par la tornade du vortex et cèdent le champ à des images plus anciennes, des archétypes, qui paraissent pour ainsi dire dans une rétrovision. » 

 

 

 

Je vous envoie ci-joint un chapitre extrait de Tu Sauf intitulé Information.

 

C’est une méditation à propos du système universel de l’information. J’ai écrit ce texte avant notre rencontre épistolaire. Je n’avais pas alors encore eu l’intuition de la puissance d’ambivalence de l’électricité. 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                             A Bientôt              Boris Wolowiec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Boris Wolowiec,

(…)
Je vous ai lu sur votre site ainsi qu'au travers des textes que vous m'avez envoyés. Je n'ai toujours pas le temps de vous écrire plus longuement (…).
Il m'est difficile d'utiliser la reconnaissance vocale mais je vous écrirai lorsque les grandes chaleurs seront passées.
Je vous souhaite un bel été.
 
À bientôt.


Philippe Jaffeux