Abstraction de l’Enfant.

 

 

 

L’enfant sait comme l’enfant.

 

L’enfant sait ainsi comme l’enfant.

 

L’enfant préfère aussi. L’enfant préfère avec aussi.

 

L’enfant exauce avec aussi. L’enfant exauce le vœu de chaque chose avec aussi.

 

L’enfant sait seulement qu’il y a aussi autre chose. L’enfant sait seulement qu’il y a encore aussi autre chose. L’enfant sait qu’il y a aussi autre chose et encore autre chose.

 

L’enfant ne fait pas comme si une chose était une autre chose. L’enfant fait comme si chaque chose avait une autre chose.

 

L’enfant sait que chaque chose a aussi une autre chose. L’enfant sait que chaque chose a aussi en même temps une autre chose.

 

L’enfant féerise l’usage. L’enfant féerise l’usage de choses. L’enfant féerise l’usage des choses avec aussi.

 

 

L’enfant fait les présentations d’aussi et encore.

 

L’enfant prend aussi et encore. L’enfant jette aussi et encore. L’enfant prend aussi et jette encore. L’enfant prend encore et jette aussi.

 

L’enfant apprend chaque chose par le jeu de prendre et de jeter cette chose. L’enfant apprend chaque chose par le jeu de prendre et de jeter cette chose aussi et encore. L’enfant apprend chaque chose par le jeu de prendre et de jeter cette chose par cœur, par le jeu de prendre et de jeter cette chose aussi et encore par cœur.

 

L’enfant apparait comme un cœur. L’enfant apparait comme un cœur qui joue. L’enfant apparait comme un cœur qui joue à prendre et à jeter, qui joue à prendre et à jeter aussi encore.

 

L’enfant ne sait pas ce qu’il dit. L’enfant ne sait pas ce qu’il pense. L’enfant sait ce qu’il court. L’enfant sait ce qu’il chante. L’enfant sait ce qu’il apprend à savoir. L’enfant sait par cœur. L’enfant sait ce qu’il apprend à savoir par cœur.

 

L’enfant sait comment toucher la silhouette de marteau du cœur. L’enfant sait comment toucher la silhouette de bonbon du cœur. L’enfant sait comment toucher le marteau de bonbons du cœur.

 

 

L’enfant aime recommencer à.

 

L’enfant aime les choses avant de les nommer.

 

 

L’enfant trouve autant de choses qu’il répète de gestes.

 

L’enfant trouve et cherche ensuite. L’enfant trouve et joue ensuite à chercher. L’enfant oublie trouve et joue ensuite à devenir chercher.

 

L’enfant oublie trouve et joue ensuite au reflexe de chercher. L’enfant oublie trouve et joue ensuite au reflexe de devenir chercher.

 

L’enfant oublie trouve et joue ensuite chanter sa trouvaille. L’enfant oublie trouve et joue ensuite à chanter sa trouvaille par le devenir réflexe de chercher.

 

L’enfant oublie trouve et joue ensuite à chanter la recherche de ce qu’il a déjà trouvé.

 

 

L’enfant reprend les choses à zéro. L’enfant reprend les choses en mains à zéro.

 

L’enfant donne et reprend les choses à zéro. L’enfant prend et jette les choses à zéro. L’enfant donne, prend, jette et reprend les choses à zéro.

 

 

L’enfant n’a pas de cerveau. Ce qui tient lieu de cerveau pour l’enfant c’est la chose qu’il tient dans ses mains.

 

L’enfant a autant de cerveaux qu’il prend et jette de choses avec ses mains.

 

Selon l’enfant, le corps n’est pas un outil du cerveau. Selon l’enfant, le cerveau est le jouet de la chair.

 

Selon l’enfant, le cerveau est un jouet parmi d’autres. Selon l’enfant, le cerveau est un vieux jouet parmi d’autres.

 

L’enfant n’a qu’une pensée, c’est la foudre. L’enfant balaie le cerveau du désert avec la foudre de sa pensée.

 

 

L’enfant tient son âge entre sa main droite et sa main gauche. L’enfant tient l’avoir aussi de son âge entre sa main droite et sa main gauche.

 

L’enfant tient l’âge d’aussi, l’âge d’aussi encore entre sa main droite et sa main gauche. L’enfant tient l’aussi de son âge, l’aussi encore de son âge entre sa main droite et sa main gauche.

 

L’enfant a un cœur d’aussi encore. L’enfant a un âge comme un cœur d’aussi encore. L’enfant a son âge comme un cœur d’aussi encore entre sa main droite et sa main gauche.

 

 

L’enfant dit merci aux animaux. L’enfant dit au-revoir aux choses et merci aux animaux.

 

Selon l’enfant, les outils sont des animaux et les animaux des outils.

 

L’enfant sait que les outils sont les animaux de l’ici-maintenant et que les animaux sont les outils de l’oubli. L’enfant sait que les outils sont les animaux de l’ici-maintenant et que les animaux sont les outils de l’amnésie de demain.

 

L’enfant sait que les outils silhouettent l’ombre de la main. L’enfant sait que les outils silhouettent le phosphore de la main. L’enfant sait que les outils silhouettent l’ombre de phosphore de la main.

 

 

L’enfant tient le couteau comme s’il tenait entre ses doigts la flamme d’une bougie.

 

L’enfant utilise le marteau pour saluer le pain. L’enfant utilise le rabot pour jouer à cache-cache avec les pommes de terre. L’enfant sait comment jouer à cache-cache avec la cuisson des pommes de terre.

 

L’enfant photographie les murs avec sa fourchette. L’enfant photographie les zigzags des murs avec la rectitude de sa fourchette. L’enfant photographie la rectitude des murs avec les zigzags de sa fourchette.

 

L’enfant photographie les plafonds avec son couteau. L’enfant photographie les murs avec sa fourchette et les plafonds avec son couteau. L’enfant photographie les failles du plafond avec les clins d’œil de son couteau. L’enfant photographie les tâches du plafond avec l’éclat de son couteau. L’enfant photographie les taches de moisissures du plafond avec l’éclat de libellule de son couteau.

 

L’enfant cartographie les fenêtres avec sa cuillère. L’enfant cinématographie avec sa cuillère. L’enfant cinématographie les bustes avec sa cuillère. L’enfant cinématographie les poitrines avec sa cuillère. L’enfant cinématographie le pont des poitrines avec sa cuillère.

 

L’enfant pose les assiettes sur la table comme s’il composait une mosaïque de signes mathématiques. L’enfant pose les assiettes sur la table comme s’il composait un puzzle de signes algébriques. L’enfant pose les assiettes sur la table comme s‘il composait une mosaïque de piano. L’enfant pose les assiettes sur la table comme s’il  jouait du piano avec des signes mathématiques.

 

L’enfant fait la vaisselle comme s’il baptisait l’eau du robinet avec les assiettes.

 

L’enfant sait que cuisiner c’est faire de la musique et que se laver c’est chanter. L’enfant sait que cuisiner c’est faire de la musique avec la nourriture et que se laver c’est chanter avec le savon et l’eau.

 

L’enfant sait qu’il y a un vœu secret à l’intérieur du savon. L’enfant sait que chaque bulle de savon est un vœu à la fois visible et secret.

 

L’enfant essaie de faire les valises du savon. L’enfant se lave comme s’il essayait de faire les valises du savon.

 

L’enfant sait que le savon est le cœur du volcan.

 

L’enfant construit des escaliers avec des bulles de savon.

 

 

L’enfant sait que le berceau est le trapèze du lait. L’enfant sait que le berceau est le trapèze des aboiements du lait.

 

L’enfant démantibule le berceau pour construire la boussole.

 

L’enfant tamise le vol des hirondelles avec la raquette de tennis.

 

L’enfant sait que les tasses de thé sont les microscopes des dauphins.

 

 

L’enfant travaille furtivement. L’enfant travaille avec la furtivité de son ombre.

 

L’enfant travaille avec l’ours de son ombre. L’enfant travaille avec l’ours sporadique de son ombre.

 

L’enfant sait que l’ombre commence toujours par la fin. L’enfant sait que l’ombre commence toujours par la fin de je suis encore là. L’enfant sait que l’ombre commence à chaque fois par la fin de je suis encore là.

 

 

L’enfant affirme la joie de savoir comment devenir parfois à l’improviste quelque chose.

 

L’enfant devient ce qu’il utilise, le dentifrice quand il se lave les dents ou le seau quand il transporte des cailloux d’ici à là.

 

L’enfant sait que les truelles ont le truc pour réveiller les murs à petits coups de gifles.

 

L’enfant sait que la pioche ouvre et ferme les fenêtres de la terre. L’enfant sait que la pelle ouvre et ferme les portes du sol.

 

L’enfant compte à coups de fusil.

 

L’enfant sait compter jusqu’à ici-maintenant.

 

L’enfant sait compter jusqu’à l’âge d’ici-maintenant.

 

L’enfant compte sur ses doigts parce qu’il sait qu’il y a des arbres qui portent des nombres.

 

L’enfant compte sur ses doigts parce qu’il sait qu’il y a de arbres qui portent des nombres le jour et des arbres qui portent des fruits la nuit.

 

 

Les larmes de l’enfant sont pleines d’yeux. Les larmes de l’enfant sont pleines d’yeux aussi.

 

L’enfant pleure au participe présent. L’enfant pleure au participe présent de l’infinitif.

 

L’enfant pleure au conditionnel passé. L’enfant pleure au participe passé du conditionnel.

 

 

L’enfant rit au futur composé du subjonctif. L’enfant rit au futur simple du subjonctif. L’enfant rit au futur simple de l’infinitif.

 

L’enfant crie à la première personne du plus que parfait. L’enfant crie à la première personne du futur.

 

L’enfant brise la coquille des noix avec son rire. L’enfant sait comment casser les noix avec le cri de son rire. L’enfant sait comment casser les coquilles de noix avec le croisement de son cri et de son rire.

 

 

L’enfant favorise le désordre des choses. L’enfant facilite le désordre des choses. L’enfant facilite le désordre tranquille des choses. L’enfant facilite le désordre exact des choses, le désordre tranquille exact des choses.

 

L’enfant fait des classements de désordre. L’enfant fait des classements de confusion.

 

L’enfant construit des ruines d’explosions. L’enfant bâtit des ruines de déflagration.