Marges de l’Enfant.

 

 

« Comme s’il n’y avait pas chez les enfants cette différence entre savoir et exister : ce qu’ils savent ils en vivent encore, en font leur existence, en nourrissent leurs jeux. »     P. Handke

Plutôt, l’enfant confond la forme de son savoir avec la forme de son existence sans confondre cette forme et la vie. L’enfant sait qu’il existe, malgré tout il ne sait pas qu’il est vivant et cela simplement parce qu’il ne sait pas qu’il est mortel.  D’où son insouciance absolue et son  incroyable désinvolture dans les situations de grand danger.

 

Ainsi pendant une guerre un enfant n’a pas peur de mourir et cela simplement parce qu’il ne sait pas qu’il est vivant. L’enfant se tient là. L’enfant se tient là à l’intérieur du vide de l’espace avant de savoir s’il est vivant ou mort. L’enfant sait le vide de l’espace avant de connaître la différence entre la vie et la mort. L’enfant sait l’apparaître là de l’espace avant de connaître la différence entre la vie et la mort.

 

« L’enfant assis là avec une tranquillité de physicien. »   P. Handke

L’enfant apparaît calme à l’instant où il accomplit des expériences scientifiques, des expériences de fantaisie, de fantaisie scientifique. L’enfant apparaît calme à l’instant où il utilise les miracles.

 

« L’enfant dit « J’aime bien faire quelque chose dont je ne sais pas ce que c’est » »  P. Handke

L’enfant joue comme il utilise l’inconnu. L’enfant joue comme il fait usage de l’inconnu.

L’enfant joue comme il utilise des extraits de civilisation de l’inconnu, des formes de civilisation de l’inconnu.

 

L’enfant joue comme il mange le savoir. L’enfant joue comme il mange l’usage du savoir. L’enfant joue comme il approche, touche, respire et mange l’usage du savoir.

 

« La façon émouvante dont les enfants tiennent des objets, un pain ou simplement des lunettes de soleil. »   P. Handke

L’enfant tient les choses entre ses mains comme des bombes. L’enfant tient les choses entre ses mains avec effroi, comme s’il était épouvanté à chaque instant à la seule idée (intuition) qu’elles tombent, qu’elles explosent et qu’il ne meure pas.