Tournoiements 

 

 

 

 

 

Salut à vous Sing Sing, 

 

 

 

 

J’ai le sentiment que la peinture sera le lieu paradoxal où nous parviendrons à nous rencontrer. En effet de même que j’essaie d’inventer une manière de peindre avec les phrases, une manière de peindre avec la trajectoire des phrases, avec la prolifération de trajectoires des phrases, vous essayez de peindre avec les sons, avec l’obsession des sons, avec les ritournelles d’obsessions des sons. J’ai le sentiment que nous sommes ainsi l’un comme l’autre des peintres paradoxaux (aberrants), et cela parce que nous essayons d’accomplir la pulsion de peindre en dehors même de la peinture. 

 

 

Qu’est-ce qui vous plait par exemple exactement chez Alechinsky, j’aimerais savoir, sa fougue de fougères ? « Qu’elles frôlent la taille de qui s’avance dans la souplesse de leurs feuilles et rame avec les bras tenus haut comme lorsqu’on marche sur le fond de la mer et que l’on pare le déferlement des lames avec les mains détournant le visage pour essuyer la gifle mouillée la caresse de sel » J. Darras. Parmi la peinture d’Alechinsky, le végétal déferle, le végétal déferle avec une frénésie suave. 

 

 

Et que savez-vous aussi de Claude Riehl ? J’ai la certitude que c’est un traducteur de génie. En effet si les livres de Schmidt apparaissent si extraordinaires en français, c’est aussi parce que Riehl a eu l’audace de les réécrire à sa manière. Les livres de Schmidt en français sont écrits par deux génies à la fois. Riehl rejoue ainsi l’œuvre de Schmidt à l’intérieur de la langue française, il tord et dissocie une dernière fois à sa manière ce que Schmidt avait déjà incroyablement tordu. Riehl a l’audace d’ajouter encore et encore des torsades aux torsades et des dissociations aux dissociations du texte.  

 

 

Eric Chevillard m’a montré une fois un exemplaire de Soirs Bordés d’Or que Riehl lui avait offert. C’est un livre d’un format très ample, qui ressemble plus à un atlas qu’à un livre (en cela il donne à voir la virtuosité cartographique de Schmidt). Les caractères typographiques sont ceux des machines à écrire des années 1950-1960. La composition globale du texte est très étrange. Des carrés de texte sont souvent enchâssés à l’intérieur de carrés plus grands. C’est une sorte de composition typographique en poupées russes, une sorte de mosaïque de phrases. Cela ressemble parfois un peu à la composition de Glas de Derrida en beaucoup plus complexe et capricieux. 

 

 

donner le sentiment d'une écoute déambulatoire où l'on irait dans les chansons comme par effraction, comme d'une pièce à l'autre, 

 

Il y a à ce propos le superbe concept de ritournelle de Deleuze. Pour Deleuze la musique (le chant) a une relation essentielle avec le territoire. Les hommes de même que les oiseaux révèlent les différentes formes de leurs territoires par leurs chants. Il y a ainsi pour Deleuze si je me souviens bien, trois types de ritournelles (trois types de chants) : le chant quand nous sortons de notre territoire, par exemple le chant quand nous partons en voyage ; le chant quand nous restons chez nous à la maison, à savoir le chant du travail comme de l’oisiveté, le chant de la femme qui repasse le linge ou de l’homme qui fume une cigarette (et parfois aussi de la femme qui fume le linge et de l’homme qui repasse une cigarette) ; enfin le chant de celui que revient à l’intérieur de son territoire, le chant du retour, le chant de la nostalgie, celui des lieds allemands par exemple.  

 

 

A propos de l’oiseau « Les oiseaux cassent effectivement. » et du cheval, « Tu m’as encore crevé un cheval. » je vous envoie ci-joint des extraits d’un cours de Deleuze sur la ritournelle. (Et puis encore « L’eau casse. L’eau casse en effet. Casse autrement que la terre friable. Cache sa cassure, ses cassures sous cet effacement. Qu’on appelle la clarté. »  J. Darras) 

 

 

 

 

Post-scriptum.

 

 

Valère Novarina, une sorte de Paul Claudel réécrit par Eugène Ionesco.  

 

 

 

 

 

 

                                                                                  A Bientôt                         Boris Wolowiec

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

salut

 

 

 

j'attends avec impatience votre bouquin. j'ai pas mal causé de vous avec mon ami christophe manon (qui connait pas mal ivar, c'est un ami d'albarracin et de quelques autres zèbres du genre. j'ai aussi lu quelques bouts de votre écran bleu nuit à benoit virot du nouvel attila, à arno calleja et à alban lefranc. autant dire que je prêche autant que possible pour votre paroisse ébranlée. 

 

 

je ne saurais vous dire précisément ce qui me plait chez alechinsky, je ne suis pas très habile pour parler de peinture. mais pour schématiser: le mélange d'épure et de prolifération, la sûreté du geste libre, la rumeur des figures dans l'abstraction, l'humeur, l'atomisation dansée de la peinture qui le précède (d'ensor à klee - j'ai d'ailleurs une grande admiration pour ensor et puisqu'on parle de klee, j'ai appris un jour que riehl avait traduit les poèmes de celui-ci mais que ça n'avait jamais été publié, et visiblement personne ne sait où c'est passé).

 

puisqu'on en est à causer de riehl: je ne sais pas grand chose de lui sinon ce que j'en ai lu et quelques anecdotes que m'ont rapporté louis-watt owen (alias dominique poncet) qui en était l'ami et qui a publié dans sa revue "la main de singe" de larges extraits de schmidt avant que tristram s'y mette.

 

c'est lui qui m'a rapporté que riehl lisait ch'vavar.

 

je suis bien entendu tout à fait d'accord avec ce que vous dites à son propos. 

 

 

j'aime bien votre idée de peintre paradoxal. ceci dit, je me demande si je peins vraiment avec les sons (je ne manie à cet égard que les sons archi-rebattus de la guitare, dont j'use comme d'un orgue mal accordé, par déficit de technique vraie). disons que j'essaie de peindre avec des formules, avec des voix, avec des notes et avec l'ombre des notes, avec des rythmes. j'essaie de reformuler les vibrations que j'entends chez van gogh (at aussi ce que mandelstam appelle ses couleurs qui aboient), l'âpreté de cézanne. j'essaie de traduire ce qui tremble en moi quand je vois les primitifs flamands ou les peintures rupestres. c'est tout riquiqui ce que je parviens à faire de ça. je suis très peu méthodique et ce que je trouve je le trouve la plupart du temps par hasard. mais j'aimerai que dans les chansons quelque chose "apparaisse", que les chansons donnent quelque chose à voir. comme je connais très peu la grammaire de la musique je cherche des zones magnétiques, des températures, des lumières, des poids, des météos. écrire des chansons, pour moi, c'est peser de mes mains ce que je perçois du monde. la peinture peut m'y aider mais tout autant je ramasse des bouts de souvenirs de contes, de comptines enfantines, j'imagine des paroles d'oracle déréglées et je fais tourner ça comme je peux en petit semblant de prière derviche, pour mettre le paysage en branle, creuser des trous, piger quelque chose de la rythmique de mes enfances, et la faire saliver. 

 

je ne sais pas bien ce que je cherche, à vrai dire, je l'apprends à mesure que ça se fabrique. 

 

j'ignore si ce sont les sons proprement dits qui me travaillent. je triture comme je peux la vaisselle cassée de la poésie en ritournelles et bulletins dansés de météo. ces chansons sont des marelles chantées, des danses de travers, des trous creusés à tourner sur soi-même, des graffiti dans le vide. parfois j'aimerais faire des chansons qui ressemblent aux maitres fous de jean rouch. 

 

 

on m'a demandé de faire une petite allocution au collège des bernardins l'autre jour. nous avons fait (avec éloïse) une espèce de présentation au pas de course des obsessions qui travaillent arlt, ses motifs, ses tentatives, ses questionnements. je me suis permis de vous y faire intervenir (de temps en temps, à propos d'os, de figure animale, des fantômes etc, je disais "entre le poète boris wolowiec qui nous dit:" et éloïse lisait des extraits de vos courriers. j'espère que vous ne trouverez pas ça trop cavalier de notre part. cette allocution était assez burlesque au final.  

 

 

merci pour les pages sur la ritournelle, vous touchez juste. 

 

 

cet e-mail est encore une fois bien débraillé, il faut dire que vous appuyez chez moi sur tous les interrupteurs la fois et j'arrive à vous répondre qu'en clignotant de partout.

 

 

nous sommes allés écouter ch'vavar et suel à la maison de la poésie. ivar est un lecteur ahurissant, ça m'a décrassé prodigieusement. 

 

 

à part ça, avez-vous vu "ma loute"? 

 

 

à bientôt.

 

sing sing

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut à vous Sing Sing, 

 

 

 

 

écrire des chansons, pour moi, c'est peser de mes mains ce que je perçois du monde. 

 

Oui, c’est précisément cela qui me plait à l’intérieur de votre musique, la gravitation des mains, la gravitation magnétique des mains, cette pesanteur d’hébétude des mains qui apparait aussi à l’intérieur de la peinture de Van Gogh, à l’intérieur de la peinture de Pollock ou encore à l’intérieur de la musique de Monk. 

 

 

la guitare, dont j'use comme d'un orgue mal accordé, 

 

Oui c’est ça en effet, je n’ai pas assez de savoir musical pout l’avoir deviné. Vous jouez de la guitare comme une sorte de Bach abruti, de Bach cow-boy. Bach c’est quelque chose de très difficile pour moi à approcher parce que c’est sans doute le summum de la subtilité musicale. C’est seulement quand la virtuosité de Bach s’égare de manière orgiaque à l’intérieur de la baleine métallurgique de l’orgue que sa musique me parle ou plutôt précisément elle ne parle plus, elle hurle, elle s’exclame, elle s’exclame comme un immense bonhomme d’uranium bancal. A l’intérieur de la baleine métallurgique de l’orgue, la prière mathématique de Bach devient autre chose, je ne saurais cependant dire précisément quoi.   

 

 

 

ivar est un lecteur ahurissant, 

 

Ivar est en effet un lecteur prodigieux. Le plus étrange c’est qu’il ne le sait pas. Il pense lire de façon maladroite. Mais l’inconscience chez Ivar a de telles dimensions, des dimensions si indicibles ou plutôt innommables que l’inexactitude de son jugement n’est pas surprenante. 

 

 

J’ai vu Ma Loute de Dumont. Et le film ne m’a pas profondément saisi. J’ai trouvé le film trop factice, et cette facticité abolit alors l’avoir lieu du monde. J’ai envoyé à Ivar un ensemble de notes après avoir vu le film. Ce n’est cependant pas passionnant, c’est de la critique de cinéma trop déçue pour être intéressante. Si vous désirez lire ces notes, il me semble qu’il serait préférable de demander à Ivar s’il accepte de vous les envoyer. Ce texte lui était en effet d’abord adressé. Ivar ne refusera sans doute pas. Malgré tout je préfère que cela soit accompli selon les règles. 

 

 

Pour l’allocution au collège des Bernardins, c’est un peu cavalier en effet, il me semble cependant que c’est encore une manière pour vous de crever un cheval (sagittaire en plus), donc bon allez ça va, de n’importe qui d’autre que vous (ou presque) cela m’aurait agacé, heureusement l’indiscutable honnêteté de votre enthousiasme vous absout. 

 

 

Malgré tout je sais déjà que l’aspect exclusivement virtuel de nos échanges finirait par m’ennuyer. C’est pourquoi j’ai le sentiment qu’il apparait temps de nous rencontrer. 

 

 

(…) 

 

 

Je vous envoie aussi des exemplaires de A Oui un jour prochain. J’ai adressé la dédicace à Florian Caschera parce que cela reste pour moi difficile de dédicacer un livre au pseudonyme de quelqu’un que je n’ai pas encore rencontré en charme et en os. 

 

 

Et pour finir soyez certain que la lecture de vos lettres provoque aussi en moi des flashs d’ahurissement. Je vous lis ainsi comme le gyrophare paradoxal de la grande santé. 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                  A Bientôt                         Boris Wolowiec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bonjour

 

 

 

merci pour votre lettre et veuillez accepter encore une fois mes excuses pour le braquage des bernardins.

 

il y a que je me suis jeté dans la rédaction de ce truc pile avant de m'y rendre, que vous y êtes apparu presque malgré moi qui faisiez tenir mon bordel debout, que j'ai manqué du temps de vous demander l'autorisation et du courage d'y renoncer. j'ai assumé en vitesse le caractère petit délinquant (c'était plus pratique pour ma conscience que de n'y voir qu'inélégance et manque de tact). vous êtes bien chic de ne pas me tancer trop vertement.

 

 

pour ce qui est de "ma loute", nous en reparlerons peut-être (ivar m'a envoyé vos échanges).mais déjà: je suis bien d'accord avec la plupart de vos arguments, en tout cas, de vos impressions. malgré cela, quelque chose continue fortement de m'y emballer (m'emballe notamment de voir dumont ainsi "déchainé" tel qu'il le dit lui même à malausa dans les cahiers, peser sur le levier de la mystification non pas pour tourner le dos à la mystique mais pour aller voir si elle ne se débusquerait pas également un peu loin du "naturalisme" (attention, pincettes), dans une grosse forme d'impureté, d'enlaidissement, traquant une espèce d'ontologie paradoxale du numérique, de la post production comme réel en soi. j'ai l'impression qu'il fait un pas de plus vers une espèce d'oxymore tragique du filmer, qu'il cherche une présence paradoxale là-dedans. en tout cas, "ma loute" me semble un véritable fusil à questions, des questions embarrassantes, une grosse citernes à malentendus heureux.  

 

 

ce que vous dites de la gravitation magnétique des mains me plait infiniment, il s'agirait parfois presque de composer et d'écrire comme un coupeur de feu, par apposition des mains. 

 

et jouer de la guitare comme un bach abruti, y'a bon.  

 

 

pouvez-vous me dire ce que vous entendez par "gyrophare paradoxal de la grande santé?" 

 

(…)  

 

il fait une chaleur écrasante à paris, j'ai zig-zagué entre les flics tout l'après-midi, je vais aller boire un verre.

 

 

 

bien à vous.

 

florian (donc). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut à vous Florian, 

 

 

 

(…)

 

 

A propos de la formule le gyrophare paradoxal de la grande santé, elle est un peu approximative en effet. J’essayai seulement de mettre en évidence la relation entre la lueur clignotante de l’émotion et la vivacité des phrases qui provoque ce clignotement. La grande santé c’est une idée de Deleuze, l’idée selon laquelle la vie révèle une puissance irrésistible, la puissance de ce qui est plus fort que moi. Selon la logique de Deleuze, ce n’est pas le sujet qui soumet la vie, c’est la vie qui déchire le sujet. Je ne partage pas cependant le vitalisme de Deleuze. Ainsi je n’ai pas le sentiment que ce qui déchire ainsi le sujet soit la vie, je dirais plutôt que c’est l’existence. La grande santé serait ainsi plutôt l’affirmation d’une simple existence qui déchire avec une prodigieuse facilité le souci de maitrise du sujet. Ce que je voulais dire aussi c’est qu’à l’intérieur de la grande santé la chair tourne à l’intérieur d’un tourbillon de bleus (de bleuités délires comme disait Rimbaud). Cela ressemble à l’alarme lumineuse de la maladie, et pourtant non c’est précisément l’inverse, c’est l’exaltation quasi médiumnique de l’équilibre. 

 

 

peser sur le levier de la mystification non pas pour tourner le dos à la mystique 

 

Le cinéma de la mystification sans mysticisme ce serait par exemple celui d’Orson Welles. Le cinéma du mysticisme sans mystification ce serait par exemple celui de Bresson (ou de Dreyer). La fin de Ma Loute m’a cependant surtout fait penser au cinéma de Kusturica, celui de Chat Noir, Chat Blanc : la sarabande tribale, l’élévation grand-guignolesque… c’est à dire le cinéma comme fête foraine, et même qui sait fête foraine de la foi. Ce problème de l’oscillation entre la mystification et le mysticisme se trouve aussi de temps à autre à l’intérieur des films de Tarkovski. Par exemple la scène de lévitation du Miroir ou encore la scène de la fonte de la cloche dans Andreï Roublev. Si je me souviens bien, le jeune ouvrier qui ne connait pas la technique de la fonte des cloches tente malgré tout d’en fondre une, et par miracle la cloche sonne alors de manière sublime. C’est ce que j’appelle dans mon texte à propos de Tarkovski, le truc de la foi. Dumont à sa manière beaucoup plus brutale, cherche sans doute à filmer ce trucage de l’expérience religieuse. Dumont serait ainsi peut-être plus gnostique que mystique. Cette croyance gnostique selon laquelle l’univers n’est rien d’autre qu’une sorte d’erreur, une gigantesque baudruche erronée. Pour le dire avec clarté, cette idée me semble aussi idiote que dangereuse. Si erreur il y a, c’est celle de la pensée de l’homme à l’intérieur du monde, c’est la pensée de l’homme qui change le monde en erreur. En dehors de la pensée de l’homme, le monde apparait simplement en deçà du vrai et du faux. En dehors de la pensée de l’homme, le monde apparait simplement insensé c’est à dire aussi tranquille que terrifiant. 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                  A Bientôt                         Boris Wolowiec

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

bonjour boris

 

 

 

je me relève tout juste de trois jours de fièvre carabinée, mais j'ai eu le temps de voir passer sur le site du corridor l'annonce de cette publication dont je me réjouis.

 

j'étais en suisse quand vos exemplaire d'à oui sont arrivés à paris, nous sommes allé les chercher au bureau de poste, veuillez accepter nos chaleureux remerciements. je me suis permis d'en offrir un à mon copain jean-daniel botta (qui est un lecteur épatant et qui connaissait déjà très bien les écrits que vous déposez sur votre site). 

 

je lirai ça avec rage, cet été. 

 

je profite d'être ralenti par la crève pour remplir des lignes de prose idiote, sans musique pour tenir la phrase (en tout cas sans instrument mais pour l'heure je ne peux pas m'empêcher d'essayer de les faire chanter, pas facile de casser mon con de violon).

 

j'ignore où ça va me mener. j'écris bizarrement à tâtons des phrases pourtant bavardes, c'est opulent et bref, je suis un peu circonspect.

 

je vous reparle bientôt.

 

bien à vous.

 

f.