A Proximité des Murs

 

 

 

Construire des murs de paroles. Pour étonner les pierres.

 

Construire des murs de pierres. Pour porter l’épuisement sur les épaules de ses yeux.

 

Construire des murs de savoir. Pour toucher les mains. Construire des murs de mains. Pour toucher le savoir.

 

Construire des murs de truelles. Pour se voir travailler. Pour se voir travailler à mains nues.  Pour se voir travailler à l’intérieur du vide. Pour se voir travailler à mains nues à l’intérieur du vide.

 

Construire des murs de colle. Pour amadouer le soleil.

 

Construire des murs de colle. Pour sidérer parfois les enfants. Pour sidérer les enfants non loin de là.

 

Construire des murs de musique. Construire des murs de musique comme des manèges de regards avec parfois un rire d’enfant abandonné à l’intérieur.

 

Construire des murs entre les regards et les ongles. Pour hésiter. Pour attendre. Pour attendre hier.

 

Construire des murs d’enveloppes postales. Pour émouvoir la vieillesse de la vitesse.

 

Construire des murs de bras. Pour abasourdir les dimanches.

 

Construire des murs de dimanche. Construire des murs de dimanche avec des portes d’années et des fenêtres d’instants.

 

Construire des murs de vaches. Comme au poker pour voir. Pour voir le noir. Pour voir le vide du noir.

 

Construire des murs d’oiseaux. Pour dire « Oh tu as vu ? »

 

Construire des murs de bulles. Pour fabuler l’alphabet.

 

Construire des murs de paille. Pour épuiser les chiens.

 

Construire des murs de millénaires. Pour amuser les jours de la semaine.

 

Construire des murs de talons. Construire des murs de talons, des murs de talons à tue-tête. Pour rythmer la partouze des ailes.

 

Construire des murs de trompettes. Pour saupoudrer de protubérances la parole des peuples.

 

Construire des murs de chansons. Pour ausculter les cris de la colle.

 

Construire des murs d’échelles. Pour éternuer les yeux des chansons.

 

Construire des murs de harpes. Pour peigner l’évasion des cheveux.

 

Construire des murs de cheveux. Pour visiter les songes.

 

Construire des murs de moutarde. Pour cracher les orteils de la musique.

 

Construire des murs de pain. Pour dynamiter l’épouvante.

 

Construire des murs de pains d’épices. Pour appâter les princesses.

 

Construire des murs de chevilles. Pour révéler les sourires des volcans.

 

Construire des murs de termites. Pour méditer.

 

Construire des murs de chaussures. Pour apprendre à rire aux cheminées.

 

Construire des murs d’étoiles. Pour saluer les termites.

 

Construire des murs de drapeaux. Pour remercier le hasard du vent.

 

Construire des murs de râteaux. Pour mendier des regards.

 

Construire des murs de bougies. Pour embrasser les ombres sur la bouche.

 

Construire des murs de stéthoscopes. Pour palper le hop du noli tangere.

 

Construire des murs de demain. Pour exclamer l’au-revoir du zéro.

 

Construire des murs de dés. Pour dormir avec les os de la solitude.

 

Construire des murs d’os. Pour somnoler avec le dé de l’abandon.

 

Construire des murs de livres. Pour savoir. Pour savoir comment. Pour savoir c’est à dire comment.

 

Construire des murs de livres entre le sang et la peau. Pour savoir apparaitre. Construire des murs de livres fermées entre les muscles et les os. Pour savoir disparaitre.

 

Construire des murs de livres pour apprendre à disparaitre, pour apprendre par cœur, pour apprendre à disparaitre par cœur. Construire des murs de livres pour apprendre à disparaitre à l’œil nu, pour apprendre à disparaitre par cœur à l’œil nu.

 

Construire des murs de livres. Pour dérober le bonjour des arbres. Pour posséder le bonjour des arbres.

 

Construire des murs de feu. Pour filtrer le hasard de sexes.

 

Construire des murs de tambours. Pour transporter le volcan des ombres à l’intérieur d’une brouette.

 

Construire des murs de confiture. Pour agenouiller les confettis de la bouche.

 

Construire des murs de bombes. Pour apaiser les bébés. Pour apaiser le regard des bébés.

 

Construire des murs d’aboiements. Pour balayer les os analphabètes de la métaphysique.

 

Construire des murs d’oreilles. Pour apposer le je ne sais quoi.

 

Construire des murs de chats. Pour chanter la tisane de la colère.

 

Construire des murs de loutres. Pour émouvoir la désinvolture des éternuements.

 

Construire des murs d’hirondelles. Pour idéaliser les cris de la noirceur.

 

Construire des murs d’échafaudages. Pour saouler l’offrande. Pour chanter la saoulerie de l’offrande.

 

Construire des murs de boussoles. Pour éblouir le berceau des genoux. Pour éblouir le berceau de réflexes des genoux.

 

Construire des murs de vent. Pour vouloir.

 

Construire de murs de fesses et de seins. Pour s’immiscer à l’intérieur du futur du sang.

 

Construire des murs de fumée. Pour avoir des thorax d’auréoles. Pour avoir des poitrines d’auréoles.

 

Construire des murs de tuyaux. Pour écouter les odeurs.

 

Construire des murs de noyaux. Pour éloigner la liberté des ombres.

 

Construire des murs de parapluies. Pour palper les oreilles de l’eau.

 

Construire des murs d’yeux. Pour multiplier les empreintes digitales du printemps.

 

Construire des murs de poivre. Pour prévoir l’éruption des cercueils.

 

Construire des murs de sel. Pour séduire ici et là.

 

Construire des murs de bonbons. Pour abandonner les messies.

 

Construire des murs de rires. Pour encourager l’éveil des outils.

 

Construire des murs de piano. Pour appeler le désespoir à l’aide.

 

Construire des murs de pianos. Pour laper les paupières du désespoir.

 

Construire des murs de têtes. Pour toucher la main du ciel.

 

Construire des murs de ventilateurs. Pour avoir déraison.

 

Construire des murs de yoyos. Pour se réveiller allongé assis à l’intérieur de ses yeux.

 

Construire de murs de racines. Pour remercier l’errance de l’ainsi.

 

Construire des murs de bagues. Pour bégayer l’aurore.

 

Construire des murs de doigts. Pour s’adonner à l’odeur de menthe.

 

Construire des murs de larmes. Pour mendier les rêves.

 

Construire des murs de sexes. Pour s’en aller à proximité du lointain.

 

Construire des murs de grains de café. Pour offrir les galipettes du cœur.

 

Construire des murs de gâteaux. Pour à la fois engranger la farine et moudre le pain.

 

Construire des murs de diamants. Pour dire s’il vous plait à l’épouvante.

 

Construire des murs de chiffres. Pour chiffonner les parfums.

 

Construire de murs d’empreintes digitales. Pour prier les nymphomanes à l’intérieur des pharmacies.

 

Construire des murs de trèfles à quatre feuilles. Pour ausculter la fumée de cigarettes.

 

Construire des murs de sourcils. Pour éduquer les seringues.

 

Construire des  murs de confettis. Pour féliciter le comme si comme ça.

 

Construire des murs de seringues. Pour savoir comment jaillit le silence.

 

Construire des murs de toupies. Pour trouver le pense-bête des cils.

 

Construire des murs de bicyclettes. Pour éblouir les tremblements de terre.

 

Construire des murs de bouteilles. Pour troubler le vide du printemps.

 

Construire des murs de tremblement de terre. Pour cartographier le dos de la fumée.

 

Construire des murs de trapèzes. Pour repasser les chemins de chemises de l’atmosphère.

 

Construire des murs d’enfants. Pour boire la bêtise du feu.

 

Construire des murs de langues. Pour enlacer l’allongement du rouge.

 

Construire des murs de cuillères. Pour acquiescer.

 

Construire des murs de boite à outils. Pour boitiller le vide. Pour boitiller le vide de demain.

 

Construire des murs de valises. Pour voyager à la vitesse de son ombre.

 

Construire des murs d’yeux. Pour saupoudrer la passion de l’espace.

 

Construire des murs de chiffons. Pour faire la fête avec la malédiction.

 

Construire des murs de fleurs. Pour flatter les oreilles.

 

Construire des murs d’orteils. Pour réitérer l’ordre du bonheur.

 

Construire des murs de tibias. Pour tituber comme bon nous semble.

 

Construire des murs de peignes. Pour penser parmi la panique.

 

Construire des murs de feuilles mortes. Pour disparaitre à l’intérieur du paysage.  

 

Construire des murs de taille-crayons. Pour ausculter les mâchoires du tigre.

 

Construire des murs de tortues. Pour rester toujours là.

 

Construire des murs de cigarettes. Pour esquisser les grottes de l’air.

 

Construire des murs de coton. Pour accorder le chaos.

 

Construire des murs de tonneaux. Pour attendre la tombée de la nuit.

 

Construire des murs de chaises. Pour séduire les chats.

 

Construire des murs de carton. Pour reposer l’écart.

 

Construire des murs de couteaux. Pour poursuivre la conversation. Pour poursuivre la conversation de mourir.

 

Construire des murs de caméras. Pour ausculter la mémoire du noir.

 

Construire des murs d’allumettes. Pour exciter les sourires de la conversation.

 

Construire des murs de boites à lettres. Pour essayer d’oublier les escaliers.

 

Construire des murs d’oreillers. Pour offrir des trampolines au cœur.

 

Construire des murs de magnétophones. Pour jouer aux cartes avec les éléphants.

 

Construire des murs d’échelles. Pour chanter en compagnie des girafes.

 

Construire des murs de tempes. Pour parler aux mains de la terre.

 

Construire des murs de chaussettes. Pour charmer les loutres.

 

Construire des murs d’herbe. Pour dormir debout.

 

Construire des murs de sang. Pour danser seul. Pour danser seul avec son sommeil.

 

Construire des murs entre les jours et les nuits. Pour parvenir à jongler avec le sommeil.

 

Construire des murs de mâchoires. Pour dévorer l’intervalle entre le jour et la nuit. Pour dévorer l’intervalle entre le temps et l’espace.

 

Construire des manèges de murs. Pour inventer le cinéma des odeurs.

 

Construire des murs de bulles de savon. Pour énamourer l’imbroglio du tact.