Grains de Beauté

 

 

 

 

 

 

 

Le drapeau court sur les yeux de l’il y a.

 

 

 

Le drapeau nage debout au dos du vent.

 

 

 

Le drapeau rampe sur la pluie du vide.

 

 

 

Les drapeaux palpent les paupières de l’invisible.

 

 

 

Les drapeaux lapent les paupières du vent.

 

 

 

 

 

Le tourbillon bégaie l’œil de l’océan.

 

 

 

Le tourbillon brode les borborygmes de l’eau.

 

 

 

Le tourbillon embouteille les borborygmes de l’eau.

 

 

 

Le tourbillon embouteille la subtilité du tabou.

 

 

 

 

 

Les continents apparaissent comme les yo-yo de l’océan.

 

 

 

L’encre méduse l’eau. L’encre méduse l‘eau avec l’aveuglement du ciel.

 

 

 

L’encre fascine l’orgasme de l’eau.

 

 

 

 

 

L’eau a confiance avec le futur.

 

 

 

Le temps coule comme de l’alcool et repose immobile comme de l’eau.

 

 

 

L’alcool esquisse un océan de clous.

 

 

 

La bouche ébauche le tohu-bohu de l’alcool.

 

 

 

 

 

La pluie a des hypothèses de sentiments.

 

 

 

La pluie mélange les poignards et les petites cuillères.

 

 

 

La pluie tourne les pages de l’oubli.

 

 

 

 

 

L’obscur offre un couteau aux nuages.

 

 

 

L’océan nage à l’intérieur du sommeil.

 

 

 

Le lointain révèle le cercueil des sourires.

 

 

 

 

 

Le verre tremble parce qu’il n’a jamais peur.

 

 

 

La poussière épice le vide siamois de l’ombre.

 

 

 

Le ciel bleu apparaît comme la métaphore de la littéralité. 

 

 

 

 

 

Le bonheur bague le front.

 

 

 

Le bonheur bague le toboggan du front.

 

 

 

L’oreiller jardine la dérive des continents.

 

 

 

La falaise effectue des bonds de paralysie.

 

 

 

 

 

La bague a un cœur de pierre.

 

 

 

Le toboggan exclame le gag du tombeau.

 

 

 

Le ventilateur évoque le sexe de cérémonie du Minotaure.

 

 

 

 

 

La cloche catapulte le bleu incohérent du ciel à l’intérieur de la bouche des tempes.

 

 

 

La cloche catapulte le bleu incohérent du crâne à l’intérieur de la bouche des tempes.

 

 

 

 

 

L’éclair poignarde le vide du coma.

 

 

 

La comète brode l’équilibre du coma.

 

 

 

Le merci beaucoup de l’océan borde le livre de lèvres de l’à bientôt.

 

 

 

 

 

La menthe exclame la naïveté de l’intolérance.

 

 

 

Le crayon sait où se trouve le jardin des sourcils.

 

 

 

Le paysage du soudain excite le piano des odeurs.

 

 

 

 

 

Le regard du lustre épanouit la pulsation stellaire d’une goutte d’eau.

 

 

 

Le regard du lustre épanouit le feu d’artifice d’une goutte d’eau.

 

 

 

 

 

Le pin explique le parapluie du vent.

 

 

 

L’abat-jour met des bajoues à la lumière.

 

 

 

Les fougères sont les porte-jarretelles de la forêt.

 

 

 

La vasque est le vide-poche de la pluie et le vélodrome des poissons.

 

 

 

 

 

La dragée apparait à la fois comme un bonbon et une hostie.

 

 

 

Les balles de ping-pong sont les hosties de l’ébullition.

 

 

 

La bombe atomique est le cadeau de condoléances du soleil.

 

 

 

 

 

Un cheveu sur une carte de visite est un motif de divorce.

 

 

 

La fourchette est férue d’elle-même. La fourchette assassine afin de fixer son alibi.

 

 

 

 

 

Les radiateurs ronronnent comme des serpents.

 

 

 

Les étagères sont les planches du théâtre des objets.

 

 

 

Les boites à lettres sont les coffres forts des pauvres.

 

 

 

Il y a souvent des cadavres d’alibis de crimes au fond des chapeaux.

 

 

 

 

 

La miette de pain est le diamant du fusillé.

 

 

 

Le télégramme a un ourlet de lettres sur la langue.

 

 

 

 

 

La patience du panier se diffuse aux choses qu’il contient.

 

 

 

La pomme de terre apparait vieille comme le monde.

 

 

 

 

 

L’escabeau ébauche l’escalier.

 

 

 

L’escabeau apparait bancal parce qu’il est heureux, parce qu’il est heureux de craquer comme une brindille. L’escabeau se tient là comme un beau brin d’escalier.

 

 

 

 

 

L’escalier offre les fruits de la terreur.

 

 

 

L’escalier confie les fruits de la terreur intacte.

 

 

 

L’escalier ausculte des constellations de cicatrices.

 

 

 

Les confidences de l’escalier composent une crucifixion de fruits.

 

 

 

 

 

Le cœur coud l’inutilité de l’automne.

 

 

 

Le cœur médite des montagnes de fenêtres.

 

 

 

 

 

Les fleurs trahissent l’herbe avec fidélité.

 

 

 

Les fleurs fusillent l’ombre du ciel.

 

 

 

Les étoiles ne dansent qu’avec leurs dents.

 

 

 

 

 

Les ongles secrètent des caprices de musique.

 

 

 

Chaque ongle révèle le regard de disparition d’une pierre.

 

 

 

L’extrait de lune du morceau de craie montre la disparition du doigt.

 

 

 

 

 

Le givre est ivre de joie.

 

 

 

La colle est ivre morte. La colle est mariée avec l’invisibilité de son désir. La colle est mariée avec l’invisibilité de son désir ivre mort.

 

 

 

Les glaçons regardent la bouteille à gaz des dés. Les glaçons regardent la bouteille à gaz des dés par la fenêtre de la bouche. Les glaçons regardent par la bouche de fenêtre du lointain.

 

 

 

Les bouteilles d’oxygène deviennent bisexuelles quand elles sont vides.

 

 

 

 

 

Les trottoirs sous la pluie révèlent les aphtes de l’asphalte. Les trottoirs sous la pluie révèlent les aphtes de ravissement de l’asphalte.

 

 

 

Les zébras dessinés sur l’asphalte deviendront un jour ou l’autre les étagères de bibliothèque du séisme.

 

 

 

Le chemin cherche à moudre l’imminence de la chute.

 

 

 

La pioche ouvre des fenêtres de cris à l’intérieur des éclipses de la terre.