Imagination 

 

 

 

 

L’imagination ne signifie pas. L’imagination ne révèle pas un sens. L’imagination forme. L’imagination donne forme. L’imagination donne des formes insensées. L’imagination donne des formes insensées au monde. 

 

 

L’imagination ne désire pas surplomber le monde. L’imagination ne désire pas comprendre le monde, comprendre le monde en le surplombant (à la façon de B. Pascal « Par l’espace l’univers me comprend et m’engloutit comme un point : par la pensée je le comprends. » ). L’imagination a plutôt la volonté à la fois d’appartenir au monde et de répondre au monde. 

 

 

 

La pensée s’adapte à des situations. L’imagination invente des lieux. L’imagination invente l’avoir lieu. L’imagination invente des formes d’avoir lieu. La pensée (l’intelligence) s’adapte à des situations que les autres produisent. L’imagination invente des lieux où les autres apparaissent. 

 

 

La pensée s’adapte à l’univers. La pensée s’adapte à la situation de l’univers. La pensée s’adapte à la situation d’unité de l’univers. L’imagination déclare le monde. L’imagination déclare la multiplicité des mondes. L’imagination déclare la solitude de la multiplicité des mondes. 

 

 

L’imagination déclare la solitude du monde. L’imagination déclare la démesure du monde. L’imagination déclare la démesure de solitude du monde. 

 

 

L’imagination affirme la forme athée de l’enthousiasme. Savoir c’est adresser la parole à sa pauvreté. Imaginer c’est destiner son silence à son exaltation. Imaginer c’est destiner son silence à son enthousiasme. 

 

 

 

« Subissant une violence, l’imagination semble perdre sa liberté. »  Deleuze

 

L’imagination surgit en deçà du désir de liberté. L’imagination apparait toujours comme réponse. L’imagination apparait comme réponse à la violence du monde, comme réponse à la violence d’apparaitre du monde, comme réponse à la violence de l’apparition du monde. 

 

 

L’imagination n’est jamais libre. L’imagination apparait toujours destinée. L’imagination survint précisément comme ce qui tombe en possession de l’apparition du monde comme destin. 

 

 

L’imagination tombe en possession du jeu de l’immanence. L’imagination tombe en possession du jeu d’immanence du monde. L’imagination tombe en possession du jeu d’immanence du destin. L’imagination tombe en possession du jeu d’immanence du monde comme destin. 

 

 

« L’imagination s’élève à un exercice transcendant prenant pour objet sa propre limite. » Deleuze

 

L’imagination ne prend pas pour objet sa propre limite. En effet, l’imagination ne révèle ni des objets, ni des limites. L’imagination ne révèle ni l’objet de la loi, ni la loi de l’objet.  L’imagination affirme la chose de la démesure. L’imagination affirme la chose de démesure du destin. L’imagination tombe en possession de la chose de la démesure. L’imagination tombe en possession de la chose de démesure du destin. 

 

 

« L’imagination se libère de la tutelle de l’entendement et de celle de la raison. Mais elle ne devient pas législatrice à son tour. » Deleuze

 

L’imagination esquive la loi du sens. L’imagination méprise l’objet de la loi et la loi de l’objet. L’imagination affirme les règles de la démesure. L’imagination affirme les règles du destin, les règles de démesure du destin. L’imagination affirme les règles d’immanence de la démesure, les règles d’immanence du destin, les règles de démesure immanente du destin. 

 

 

« Livrée à elle seule, l’imagination ferait toute autre chose que schématiser. » Deleuze

 

L’imagination n’est jamais livrée à elle-même. Quand l’imagination apparait seule, l’imagination répond à l’apparition du monde, à l’apparition de la matière du monde. Quand l’imagination apparait seule, seule au monde, l’imagination répond malgré tout à sa solitude, l’imagination répond à sa solitude à l’intérieur du monde. Quand l’imagination apparait seule,  l’imagination répond à sa solitude à l‘intérieur du monde sans changer cette solitude en réflexivité, en réflexivité de l’isolement. Quand l’imagination apparait seule, l’imagination projette sa solitude, l’imagination projette sa solitude comme réponse, l’imagination projette sa solitude comme réponse au monde. 

 

 

« Je résolus de renoncer au but fixé en vue duquel je ne fais plus que fonctionner, et en ce jour je me sentis exister pour la première fois ; une imagination en quelque sorte cordiale me rendit léger à l’instant même. » Handke

 

La pensée se fixe des buts, des buts sans destination. L’imagination se projette à l’intérieur de destinations. La pensée désire atteindre (rejoindre) le but qu’elle se fixe. L’imagination joue à trouver sa destination. L’imagination joue à trouver un destin afin ensuite de l’approcher. L’imagination commence par trouver le destin et joue ensuite à l’approcher. L’imagination joue à approcher le lieu d’une destination, le lieu d’un destin que l’imagination malgré tout possède toujours déjà. 

 

 

 

Il est impossible de donner une forme à la pensée avec la pensée, de donner une forme à la sensation avec la pensée. Seule la chair apparait apte à la fois à donner une forme à la pensée et à donner une forme à la sensation. La seule manière de composer la pensée, de composer la sensation c’est d’affirmer des gestes de la chair, c’est d’affirmer des postures de la chair. Ce qui compose la pensée  et la sensation n’est pas une ascèse de la pensée. Ce qui compose la pensée et la sensation, c’est une ascèse de la chair. 

 

 

La seule manière de détruire le je suis pensé c’est d’affirmer l’imagination. La seule manière  de détruire l’abjection d’être pensé, d’être pensé à travers l’espèce, d’être pensé à travers l’espèce de l’être c’est d’affirmer la bêtise de l’imagination, c’est d’affirmer la bêtise inexorable de l’imagination. 

 

 

L’imagination affirme sans jamais revendiquer. L’imagination affirme des formes de certitude sans jamais revendiquer le sens de la vérité. 

 

 

L’imagination apparait à la fois en dehors de la vérité de l’identité (de la vérité du moi) et du sens de l’autre, en dehors du sens du moi et de la vérité de l’autre. L’imagination apparait ainsi en dehors du désir de liberté. L’imagination affirme les formes du destin. L’imagination donne à sentir les formes du destin. Celui qui imagine apparait destiné au monde. Celui qui imagine apparait destiné au monde à la fois en dehors de l’aliénation et de la liberté. 

 

 

L’imagination apparait en dehors de la vérité du moi et de la loi du sur-moi. L’imagination apparait en dehors du moi et du sur-moi par l’affirmation du sur-ça. L’imagination ne sublime pas la pulsion. L’imagination ne sublime pas la pulsion par la pensée. L’imagination sublime la pensée par la pulsion. Ou plutôt l’imagination sublime à la fois la pensée par la pulsion et la pulsion par la sensation. L’imagination sublime la violence de la pulsion par la projection de la sensation. L’imagination sublime la violence de la pulsion par la paralysie de la sensation. L’imagination sublime la violence de la pulsion par la projection de paralysie de la sensation, par la projection d’immobilité de la sensation. 

 

 

« Mes tentations de pensée systématique sont toujours interrompues par ma propre image. Ce qui ne se produit jamais quand la pensée imagine. » P. Handke

 

Seule l’imagination parvient à s’extraire du moi, de l’image du moi. Seule l’imagination parvient à s‘extraire de la subjectivité. Pour reprendre une typologie de Kant, ni l’entendement (les concepts de l’entendement) ni la raison  (les idées de la raison) ne parviennent à s’extraire de l’image du moi. Et pour reprendre cette fois une typologie de Freud, l’entendement serait en relation avec le moi et la raison serait en relation avec le surmoi. L’imagination parvient à donner forme au ça par les schèmes. L’imagination parvient à donner forme aux pulsions du ça, aux pulsions matérielles du ça par les schèmes de l’extase.  L’imagination parvient à donner forme aux trajectoires de l’instinct, aux trajectoires matérielles de l’instinct par les schèmes d’exactitude de l’extase. 

 

 

L’imagination montre le sur-ça. L’imagination montre le sur-ça de la sensation. L’imagination montre l’ainsi ça de la sensation. L’imagination montre l’ainsi sur-ça de la sensation, le sur-ainsi ça de la sensation. 

 

 

 

Il y a autant de stéréotypes dans la conscience que dans l’inconscient. Imaginer c’est détruire à la fois les stéréotypes de la conscience et les stéréotypes de l’inconscient. 

 

« Il y a des choses que l’intelligence cherchera toujours mais que par elle-même elle ne trouvera jamais. Ces choses l’instinct les trouverait mais par lui-même il ne les cherchera jamais. » Bergson, L’Evolution Créatrice

 

L’imagination provoque la recherche de l’instinct. L‘imagination provoque la recherche de l’instinct animal. L’imagination provoque la recherche de l’instinct animal afin de trouver des gestes et des postures du monde que la pensée ne trouvera jamais. 

 

 

« Le rêve n’est pas né du langage. Les animaux sans langage rêvent. » « Le vrai maitre est le rêve qui ne gouverne pas que les hommes, mais règne sur trente-sept autres espèces de vertébrés et d’oiseaux… nous sommes des usagers de motifs narratifs … qui ne sont pas spécifiques à notre espèce. » P. Quignard

 

Par les schèmes de l’imagination la chair humaine partage des postures et des sensations et surtout des postures de sensations avec d’autres animaux. Par les schèmes de l’imagination la chair humaine apprend par cœur le bond du tigre et la reptation de la taupe et apprend aussi parfois à l’inverse la reptation du tigre et le bond de la taupe. Par les schèmes de l’imagination la chair humaine apprend comment la taupe bondit comme le tigre et comment le tigre rampe comme la taupe. 

 

 

« La conscience, c’est ce qui voit qu’on boit dans un crâne humain. » Mishima

 

L’imagination affirme le geste de sentir que la chair humaine mange et boit à l’intérieur d’un crâne animal. L’imagination affirme le geste de sentir que la chair humaine mange et boit le monde à l’intérieur du blanc bestial d’un crâne inhumain. 

 

 

 

La certitude n’est pas un sommet. La certitude apparait plutôt comme un socle. La certitude n’est pas le sommet de la pensée. La certitude apparait plutôt comme le socle de l’imagination. La certitude n’est pas la fin de la pensée. La certitude apparait plutôt comme le commencement de l’imagination. La certitude apparait comme le socle, la table sur quoi repose l’extase de l’imagination. Le socle de la certitude apparait comme le piedestal c’est à dire comme le trampoline de paralysie où le jeu des symboles trouve un lieu d’apparaitre, où le jeu des symboles trouve le lieu de son apparition. 

 

 

Celui qui pense croit que tout ce qui est visible regarde son cerveau, que tout ce qui est visible regarde son cerveau dans les yeux. Celui qui imagine a le sentiment que chaque chose qui apparait inconnue touche sa chair, que chaque chose qui apparait inconnue touche la certitude de sa chair. 

 

 

« Certains voient avec l’œil droit exactement la même chose qu’avec l’œil gauche. Et ils croient que c’est là de l’objectivité. » S. Lec

 

Imaginer c’est voir une forme différente avec chaque œil et toucher malgré tout un symbole unique avec son regard. 

 

 

 

« Selon Bergson, il n’y a qu’une chose que la matière ne peut pas expliquer c’est la mémoire. » Deleuze

 

La matière n’explique pas la mémoire. La matière expose la mémoire. La matière projette la mémoire. La matière expose la mémoire par projection. La matière expose la mémoire par projection à l’intérieur du vide. 

 

 

La matière n’expose pas la mémoire à la lumière. La matière n’expose pas la mémoire à la lumière du sens. La matière expose la mémoire à l’obscurité. La matière expose la mémoire à l’obscurité de l’imagination. La matière expose la mémoire à la nuit de l’imagination. La matière expose la mémoire à la clarté de l’imagination, à la clarté nocturne de l’imagination. 

 

 

Les instants de joie ne s’inscrivent pas à l’intérieur de la mémoire. Les instants de joie composent plutôt la forme de l’imagination. Les instants de joie composent les formes de certitude de l’imagination. 

 

 

Il y a une mémoire du bonheur et du malheur. Malgré tout il n’y a pas de mémoire de la joie et de la douleur. Les formes de la joie et de la douleur s’inscrivent sur l’écran de l’imagination, sur l’écran de l’imagination en dehors de la mémoire, sur l’écran de la métamorphose de l’imagination en dehors de la mémoire. 

 

 

La joie et la douleur méprisent les ornements de la pensée. La joie et la douleur méprisent les ornements du discours et de la pensée. (A l’inverse le bonheur et le malheur se distraient sans cesse à travers les ornements du discours et de la pensée.) La joie et la douleur touchent la nudité de l’imagination. La joie et la douleur touchent le miracle de l’imagination. La joie et la douleur touchent le miracle de nudité de l’imagination. La joie et la douleur touchent la certitude de l’imagination. La joie et la douleur touchent la certitude de nudité de l’imagination. 

 

 

 

« Comme c’est l’enfant qui a le moins de possibilités de comparaison c’est lui qui voit le mieux les ressemblances entre les objets et les gens. Ses comparaisons sont les plus exactes.  On peut se fier à un enfant qui constate des ressemblances. » P. Handke

 

Malgré tout l’exactitude de l’imagination (la forme exacte de l’imagination) n’apparait pas provoquée par des possibilités de comparaisons. L’imagination c’est précisément l’instinct de détruire le possible. L’imagination ne cherche pas des visions parmi des comparaisons possibles. L’imagination trouve immédiatement des métaphores nécessaires. L’imagination trouve immédiatement des coïncidences de sensations nécessaires. L’imagination ne constate pas des ressemblances possibles. L’imagination provoque des coïncidences de sensations, des coïncidences de sensations nécessaires. L’imagination à la fois trouve et invente des coïncidences de sensations nécessaires, de connivences de sensations nécessaires. 

 

 

Celui qui imagine n’est jamais angoissé. Celui qui imagine n’est jamais angoissé de la possibilité d’événements dans l’univers. Celui qui imagine a malgré tout parfois honte. Celui qui imagine a malgré tout parfois honte de ne pas savoir où se trouve les autres mondes que celui où il existe. Celui qui imagine n’a pas honte de la possibilité des autres mondes. Celui qui imagine a honte de ne pas savoir comment donner à sentir la multiplicité incroyable des mondes, la multiplicité incroyable des mondes en dehors du possible et de l’impossible. L’imagination apparait parfois comme une forme de honte extrême. L’imagination apparait comme la honte qu’il n’y ait pas qu’un seul monde. L’imagination affirme la joie comme la honte, la joie honteuse qu’il n’y ait pas qu’un seul monde. Celui qui imagine a heureusement honte, a joyeusement honte. Celui qui imagine a heureusement honte, joyeusement honte de ne pas toujours savoir comment montrer où se trouve la multiplicité incroyable des mondes en dehors du possible et de l’impossible. L’imagination apparait comme une forme de honte sublime, comme la honte même du sublime. L’imagination apparait comme la rature du sublime, comme la rature de honte du sublime, comme la rature de honte heureuse du sublime, comme la rature de honte joyeuse du sublime, comme la rature de honte heureuse joyeuse du sublime. 

 

 

« L’enivré a honte ensuite de son ivresse (quel que soit l’objet). L’enthousiaste a honte ensuite de ne plus être enthousiaste. »  Handke

 

Celui qui imagine a honte de ne pas apparaitre à chaque instant enthousiaste, de ne pas apparaitre à chaque instant à l’intérieur de l’enthousiasme, à l’intérieur de l’enthousiasme de la multiplicité des mondes. 

 

 

 

« Il appartient à l’imagination de réfléchir la passion. » Deleuze

 

L’imagination ne réfléchit pas la passion. A l’inverse la passion expose l’imagination. La passion expose l’imagination à l’habitude. La passion caractérise l’imagination. La passion caractérise l’imagination comme habitude. 

 

 

L’imagination a l’habitude de demain. L’imagination a l’habitude du futur. L’imagination affirme l’habitude de demain. L’imagination affirme l’habitude du futur. L’imagination affirme l’habitude de l’inconnu. L’imagination affirme l’habitude de futur de l’inconnu.

 

L’imagination transforme les gestes de l’habitude en postures du destin. L’imagination transforme les gestes visibles de l’habitude en postures tactiles du destin. L’imagination  transforme les gestes visibles de l’habitude en postures à la fois tactiles et illisibles du destin.

 

 

L’imagination pose les problèmes de l’âme. L’imagination joue avec les problèmes de l’âme.  L’imagination pose les problèmes de l’âme jusqu’à l’extase. L’imagination joue avec les problèmes de l’âme jusqu’à l’extase. L’imagination transforme les problèmes de l’âme en tas de l’extase. L’imagination transforme les problèmes de certitude de l’âme en tas d’extase du silence.

 

 

L’imagination ne s’oppose pas à l’usage. L’imagination invente des formes d’usages. L’imagination invente des formes d‘usages particulières. L’imagination invente des formes d’usages destinées à une seule chair. L’imagination invente des usages d’amour. L’imagination invente les formes d’usage de l’amour. 

 

 

 

L’imagination pose à chaque instant le problème de savoir sur quoi marcher. L’imagination pose à chaque instant le problème de savoir à quoi ressemble le lieu où la chair marche, le lieu à la surface duquel la chair tient en équilibre, le lieu où la chair essaie de tenir en équilibre.

 

 

« Il y a une différence entre connaitre le chemin et regarder le chemin. » Handke

 

Marcher sur le chemin comme trajectoire de l’inconnu, comme trajectoire de l’immédiat, comme trajectoire de l’immédiat inconnu, comme trajectoire de l’inconnu immédiat. Le geste de schématiser de l’imagination joue à marcher sur le chemin comme trajectoire immédiate de l’inconnu, comme trajectoire inconnue de l’immédiat. 

 

 

 

L’imagination esquisse d’un seul geste la paralysie de la pensée et les acrobaties du cœur. L’imagination esquisse d’un seul geste la catatonie du cerveau et les sauts périlleux du cœur.

 

 

Les œuvres de l’imagination ne surgissent pas à l’intérieur du cerveau. Les œuvres de l’imagination surgissent à l’intérieur du sang. Les œuvres de l’imagination surgissent à l’intérieur de la roue du sang. Les œuvres de l’imagination surgissent à l’intérieur du tas du sang, à l’intérieur du tas de roues du sang. 

 

 

Imaginer affirme le geste de manger avec son sang. Imaginer affirme le geste de manger avec le crâne du sang. Imaginer affirme le geste de manger avec la respiration du sang. Imaginer affirme le geste de manger avec le crâne de respiration du sang. 

 

 

L’imagination affirme le geste de dormir la nourriture comme le geste de manger le sommeil. L’imagination dort la nourriture le jour et mange le sommeil la nuit. 

 

 

 

L’imagination joue à maintenir en équilibre l’ouragan à l’extrémité du brin d’herbe. 

 

 

L’imagination touche le feu du calme. L’imagination touche le feu de calme de l’extase. L’imagination compose des maisons de mains. L’imagination compose les maisons de mains de la certitude. L’imagination compose les maisons de mains de la certitude à l’intérieur du feu de calme de l’extase. 

 

 

« Notre intelligence, c’est une bougie en plein vent. » J. Renard

 

L’imagination apparait comme le vent à l’intérieur d’une bougie. L’imagination apparait comme le vent avec une bougie, comme le vent autour d’une bougie, comme le vent avec autour à l’intérieur d’une bougie. L’imagination projette le vent à l’intérieur de la bougie. L’imagination projette la gravitation du vent à l’intérieur de la bougie. L’imagination projette la gravitation du vent à l’intérieur de la clarté de la bougie. L’imagination projette la gravitation de silence du vent à l’intérieur de l’équilibre de clarté de la bougie. 

 

 

 

L’imagination marche à l’intérieur de l’eau. L’imagination rampe à l’intérieur de l’air. L’imagination nage à l’intérieur du feu. L’imagination vole à l’intérieur de la terre. 

 

 

Imaginer affirme le geste de regarder par la dérive de continents. Imaginer affirme le geste d’apprendre à regarder par l’œil de cyclope de la dérive des continents. 

 

 

La petite cuillère savoure la dérive des continents. La petite cuillère savoure l’œil de cyclope de la dérive des continents. La petite cuillère de l’imagination savoure l’œil de cyclope de la dérive des continents. 

 

 

« L’imagination est la faculté qui enjambe. L’imagination a « les deux pieds en l’air »  presque à tout instant. » M de Chazal

 

L’imagination enjambe. L’imagination arque. L’imagination vole. L’imagination arque l’enjambement. L’imagination arque l’envol. L’imagination arque l’enjambement de l’envol.  L’imagination arque le miracle. L’imagination arque le miracle de l’enjambement. L’imagination arque le miracle de l’envol. L’imagination arque le miracle d’enjambement de l’envol. 

 

 

Imaginer affirme le geste d’avoir le temps au dos de l’espace. Imaginer affirme le geste d’avoir l’espace au dos du temps. Imaginer affirme le geste de posséder le temps au dos de l’espace comme de posséder l’espace au dos du temps. 

 

 

 

Celui qui aime imaginer n’est jamais fou. Celui qui aime imaginer essaie d’avoir déraison. Celui qui aime imaginer essaie d’avoir le temps de la déraison. Celui qui aime imaginer essaie de posséder le temps de la déraison. Celui qui aime imaginer essaie de posséder le calme de la déraison. Celui qui aime imaginer essaie de posséder le temps de calme de la déraison. Celui qui aime imaginer essaie de posséder la paix de la déraison. Celui qui aime imaginer essaie de posséder le temps de paix de la déraison. 

 

 

Il est banal de désirer avoir raison. Il apparait héroïque d’avoir déraison. Il apparait héroïque de vouloir avoir déraison. Vouloir avoir déraison affirme le geste d’héroïsme du crâne. 

 

 

La folie est spirituelle. Le délire apparait matériel. Le délire apparait matériel c’est à dire à la fois géologique et météorologique. Ainsi la matière du monde délire. Le volcan délire. Le désert délire. L’océan délire. Les nuages délirent. La matière du monde délire c’est à dire que la matière du monde sait à la fois comment lire son apparition et détruire ensuite cette lecture. La matière du monde délire c’est à dire aussi surtout qu’elle sait à la fois lire son apparition, détruire ensuite la lecture de son apparition et ensuite réécrire la lecture détruite de son apparition. La matière du monde délire c’est à dire la matière du monde écrit à la manière de Lautréamont. 

 

 

 

« Le visage de celui qui imagine est méconnaissable, méconnaissable de beauté. » Handke

 

L’imagination envisage la bêtise. L’imagination essaie de donner une forme à la démesure de la bêtise. L’imagination essaie de donner la forme d’un visage à la démesure de la bêtise. 

 

 

 Le visage de celui qui imagine devient inconnu. Le visage de celui qui imagine apparait inconnu. Le visage de celui qui imagine apparait inconnu de monstruosité.