Une lettre transmise par Ivar Ch’Vavar
je viens de recevoir une lettre, d’un chanteur, poète. Je te l’envoie parce qu’en la lisant, j’ai vraiment cru par moments te lire. C’était très étrange.
Fraternellement,
Ivar
Botta (J.-D.)
En ce moment la boxe me travaille. Jack Johnson premier noir à renverser du Burns Blanc, et le blanc Burns vacille, Johnson le soutient, comme quand les boxeurs ne sont plus que le manteau d'eux mêmes, ils se pendent a l'adversaire qui est devenu porte-manteau ; souriant Burns, il dit : "voyez je le berce votre poupon, j'en ai fait un sanguinarium", puis il frappe, Burns tombe, pas dans l'image puisque la caméra est coupée, la chute de Burns blanc ne sera pas diffusée (c'est l'empire britannique qui dit comme ça). Burns tombe quand même, Johnson a tendu son ring comme un tambour et Burns est une tête de mailloche, ça va faire un grand boum dans les 1900 j'sais pas quoi. Le vent avait des hanches en plastique et Mohamed Ali a fait trois fois le tour d'hommes très lents : des bipèdes qu'il renversait le samedi soir. Mohamed Ali boxe l'air autour de ses adversaires, chasse d'abord l'air stagnant, un flou qui fait du surplace devant le visage, les boxés d'Ali, les nouveaux lavés d'Ali repartent nets, on les voit mieux après : " le vent est un boxeur sédentaire plein de laitage comme les autres". Mohamed Ali efface le ring sous ses pieds, certes le haut de la bête fascine, mais c'est par le bas que ça file, l'adversaire est une marchandise qui avance sur un tapis roulant jusqu'au bras tendu d'Ali, il le tracte avec un sprint stationnaire, ensuite lorsque le ring est effacé totalement l'autre n'est plus qu'un pantin planté dans le cosmos. Ah, Tyson : "Kid Dynamite" puis "Iron Mike"; le moins aimé, celui qui a un cou à trois voies (voix). Sur la voie de droite circule la soupe, au centre les biftecks, à gauche remonte une larme qui part du ventre, une larme dans laquelle a poussé le cheveu, celui qui se couchera sur la langue. Simultanéité du manger- parler- pleurer que seul offre le cou de boxeur. Tyson a un cheveu sur la langue, de petits poumons et des adversaires qu'il pousse du regard, ils sont déjà déformés d'être vus pareillement, aussi le poing Tyson comprime l'air entre le gant et l'arcade, ça fait un bloc d'air dur qui assomme juste avant l'impact, les autres boxeurs sont des instruments de choc pour le poing Tyson, des bêtes à impact. Autre aspect : Tyson leste ses poings avec de la cervelle, Tyson a trois cerveaux quand il boxe, c'est de l'os fourré à la sapience Tyson qui frappe, et toutes les fois qu'il touche une tempe il récupère des données, du savoir de l'adversaire qui se mélange dans ses poing pensants à lui. Les grands boxeurs ne font que s'échanger des neurones, (une forme de trafic de l'altérité) ensuite ils sont un peu jumeaux ou copains pour la vie.
Me suis levé avec cette phrase " Nous sommes des sachets de présence assistés d'un cadeau".
Cette question levée aussi : Quel est l'animal qui ressemble le plus à un animal ? la pierre qui est le plus pierre ? la poire c'est une pierre ça ? et sans transition : chanter c'est sauter à l'intérieur de son corps, quelqu'un a-t-il les foies avec les comédies musicales Legrand, ces mélodies qui trouent trop la bouche, si le coiffeur chante il devient le coiffeur parallèle, il saute pas dans son corps il saute pas dans son saut, il navigue entre lui et son duplicata bizarre de comédie musicale Legrand qui n'est pas un sauveur de bavard. On m'a percé pour vérifier la présence à l'intérieur de mon sachet, j'ai étalé les temps forts du récit sur mon bras, tout le bon de moi sur toute la surface du bras, j'avais envie de poser ma main sur les cheveux de l'infirmière pour qu'ils arrêtent de grandir. Hier dans l'autobus, sous le chapeau, sous la barbe de son père, un gosse : "Est-ce que ça existe des croques monsieur qui sont juifs ? "