Ah et bien voilà

 

 

Cher Boris, cher maitre, grand gaillard, lance-roquette, 

 

 

En été, l'ombre, la chose est le paillasson complexe d'accès à la chose.

(Au départ il n'y avait que l'ombre, l'ombre a rassemblé des mottes de terre et les balançait en l'air, peu à peu quelque chose s'est fixée, de légers points d'une personne apparaissaient, un "toucher physique" par mottes de terre, l'ombre c'est l'idée de catapulter la chair, de commencer le sujet.)

 

 

J'ai fini ce livre "Et maman sur sa plateforme tutu" il reste quelques passages du premier texte, au début surtout mas il a été refait à 90%.

J'avais ta formule incroyable en tête le "vivace cintré", j'ai essayé tant que possible. Je te remercierais jamais assez pour les pages enluminée que tu 'avais envoyé, ça a été mon viatique. J'ai cessé d'écrire sur des pages A4, le A4 on dirait des petits bacs pour les mains de Ponce Pilate.. Bon c'est un langage assez mal foutu, avec "pour" "jusqu'à" "c'est" "permet de"  toujours la même morphologie de phrase. Peu à peu comme le chance bête que je suis j'essayais de découvrir  dans chaque chose une formule cachée qui paradoxalement est celle qui va révéler la vocation, laquelle se trouve toujours en gros plan (il y a un court  passage sur la vocation de gros plan de l'enfant). Dans un poème d'Edmund Mach j'ai lu ceci " la poste maintient serré" c'est cela que j'ai cherché parmi d'autres pistes, la file d'attente maintient serré, c'est bien évidemment ce que la poste a de plus précieux à nous offrir.

 

 

à bientôt Boris 

 

 

jd

 

 

 

 

 

Bonjour Jean-Daniel,

 

 

Je travaille beaucoup cet été. Ainsi je n’ai pas l’âme disponible pour te répondre maintenant avec précision. 

 

 

J’ai déjà malgré tout parcouru quelques passages de ton texte. J’ai le sentiment que tu as trouvé un style plus sobre. Et la composition globale me semble plutôt tenir.

 

Il y a comme toujours des formules étonnantes. J’aime bien par exemple cela.

 

Columbo préfère les pizzas grandes comme une rosace d'église. 

 

J’aurai lu l’intégralité de ton texte aux alentours du 15 septembre. J’essaierai ensuite de t’en parler.

 

 

En attendant, je t’envoie Marges de Peter Handke.  

 

 

 

 

                                                                                                  A Bientôt                         Boris

 

 

 

 

 

 

Bonjour Boris merci pour les marges de Handke 

 

 

En lisant vos échanges avec Philippe je tombe sur ceci de fantastique.

 

 

« A-t-on suffisamment souligné que le genre et la quantité de musique qu’on a écoutés de son vivant ont une influence déterminante sur l’état d’âme et les décisions à prendre après la mort. »

 

 

La décision après la mort serait de continuer la gorge, l’homme cuivre et la répartition du système respiratoire dans la galaxie,

le contenu en nuages des poumons participent à des extensions de barbe à papa comme on  en voit dans les télescopes. 

Le télescope comme canon du nerf optique dans le taureau monumental de l’infini. Les télescopes offrent à l’oeil le choix de l’anatomie ou celui de la galaxie, 

il n’est pas dit que le lune ne soit pas une lentille donnant sur un jour vaste où les gestes déplacent des arizona pour une simple guêpe. 

La musique sur le bébé  dans le ventre signale que la danse est une façon d’immenser son placenta, le placenta serait alors la roue multidimensionnelle de l’homme, 

comme le hamster doit sa célébrité à faire de sa captivité la salle des machines d’un voyage dans le temps ? la musique célèbre une façon constante d’arriver et de poursuivre les dimensions, 

en dansant sa roue de chewing-gum, sa roue d’élasticité. Monk savait piloter le piano comme un tracteur de lézardes temporelles, Monk savait lézarder des placentas, des taureaux  containers de galaxie. 

 

 

Pour le petit PDF je t’en prie rien ne presse, tu le feras comme tu sais : fragmenter ton poitrail en volière de contemplation. 

 

Je te joins ici une version beaucoup plus lisible, et avec encore quelques ajustements d’étourneaux, les étourneaux chorégraphient le vide, tous les étourneaux ont sauté dans les postures du ciel. 

 

 

à bientôt 

 

Jean-Daniel 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Jean-Daniel,

 

 

 

L’ombre a rassemblé des mottes de terre et les balançait en l'air, peu à peu quelque chose s'est fixé, de légers points d'une personne apparaissaient, un "toucher physique" par mottes de terre,

 

Cela serait à rapprocher d’un poème de Poésie Verticale de R. Juarroz.

 

« Prendre sa main pour oreiller. / Le ciel le fait avec ses nuages, / la terre avec ses mottes / et l’arbre qui tombe / avec son propre feuillage. Ainsi seulement peut s’écouter / la chanson sans distance, / celle qui n’entre pas dans l’oreille / parce qu’elle est dans l’oreille. / La seule qui ne se répète pas. / Tout homme a besoin / d’une chanson intraduisible. »

 

 

 « A-t-on suffisamment souligné que le genre et la quantité de musique qu’on a écoutés de son vivant ont une influence déterminante sur l’état d’âme et les décisions à prendre après la mort. »

 

Je citais ces mots de Stockhausen dans la lettre à Philippe parce que cette remarque me semble folle. Selon P. Muray dans son livre Le 19 eme Siècle à travers les Ages, la croyance en une sorte de puissance astrale du placenta avant la naissance et après la mort est un des aspects essentiels du spiritisme et de l’occultisme, le placenta étant en effet le fantôme parfait.

 

Je n’ai cependant aucune attirance pour les fantômes. Les fantômes m’ennuient, et plus encore lorsque ce sont des fantômes psychiques. Ceux qui m’intéressent parfois ce seraient plutôt les fantômes machiniques, les spectres technologiques, ceux de l’électricité par exemple. J’essaie alors de comprendre leur fonctionnement sans essayer cependant de leur donner une forme, à l’inverse par exemple de ce que cherche à accomplir le cinéma de Lynch. Et cela simplement parce que je pense que les fantômes sont justement des puissances informes.

 

Tu le sais, j’aime beaucoup le délire, cependant à l’inverse la folie me déplait (voir à ce propos Marges de Tremble Parlure). Ce que je cherche ce n’est pas une folie spirituelle, une folie spirituelle occulte (à la façon de Stockhausen donc), c’est plutôt une forme de délire matériel, une forme de délire matériel ouvert.

 

C’est pourquoi je dirais plutôt que Monk parvenait avec le tracteur d’exaltation de son piano à lézarder le gag des galaxies, le gag d’espace des galaxies, le gag de respiration des galaxies, le gag de respiration minérale des galaxies.  

 

 

 

 

                                                                                                  A Bientôt                         Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Jean-Daniel,

 

 

Je t’envoie Marges de Et Maman sur sa Plateforme Tutu. 

 

 

 

 

                                                                                                  A Bientôt                         Boris

 

 

 

 

Marges de Et Maman sur sa Plateforme Tutu

 

 

 

J’ai lu Et Maman sur sa Plateforme Tutu comme une confiture d’aphorismes en désordre. C’est pourquoi, je préfère y répondre presque immédiatement c’est-à-dire réécrire le texte à ma manière, par le geste d’ajouter d’autres mains de lettres aux mains de lettres que tu as déjà inventées, par le geste d’amalgamer d’autres phrases d’empreintes digitales aux phrases d’empreintes digitales que tu as déjà trouvées. Ensuite faisons confiance à la nécessité heureuse du hasard. Et ce qui apparaitra alors aura qui sait une forme exacte.

 

J’ai le sentiment que ce que tu essaies à l’intérieur de Et Maman sur sa Plateforme Tutu c’est d’abord d’imaginer ta mère. Imaginer ses parents que ce soit son père ou sa mère, c’est quelque chose d’extrêmement difficile. Il y a très peu d’auteurs qui y sont parvenus. Le seul auquel je pense spontanément ce serait Kafka à l’intérieur de la Lettre au Père. En effet imaginer ce n’est pas décrire ou raconter, décrire un caractère ou raconter les événements d’une vie. Imaginer c’est trouver ce que Kundera appelle « la métaphore existentielle » de celui qui apparait ainsi imaginé. A l’évidence ce qui apparait pour toi comme la métaphore existentielle de ta mère, c’est la défenestration.

 

 

La fenêtre séduit le vide. La fenêtre séduit la paralysie du vide. La fenêtre séduit le vide par le geste d’élever le vide au carré.

 

 

A la fenêtre apparait une forme d’ébahissement. A la fenêtre apparait une forme d’ébahissement de l’absurdité, une forme d’ébahissement du vide, une forme d’ébahissement d’absurdité du vide. Et ce qui fait l’expérience de cette forme d’ébahissement ce n’est pas uniquement le regard, ce sont plutôt les jambes du regard, l’alliance des jambes et du regard,  la bague des jambes et du regard, la bague des jambes qui prend le regard à son cou. 

 

 

 

Une jambe dans le vide maman se bat avec sa taille habituelle. 

 

Quand ma mère a réalisé à quel point elle était grande dans la maison, l'ombre sortait du sexe.

 

La défenestration démesure l’ombre. La défenestration démesure avec violence l’ombre. La défenestration démesure l’ombre et modifie ainsi la taille habituelle. La défenestration amplifie l’ombre et provoque ainsi une modification de la taille de l’habitude, de la taille de l’habitude d’exister. La défenestration apparait ainsi comme une manière de jongler avec différentes tailles, comme une manière de jouer au mikado, comme une manière de jouer aux dés, de jouer au mikado des dés avec différentes tailles de son corps.

 

Se défenestrer c’est ainsi une manière d’essayer de révéler des empreintes digitales étranges, les empreintes digitales de sa taille, ou plutôt les empreintes digitales de la métamorphose de sa taille. Se défenestrer c’est une manière d’essayer de donner à sentir les empreintes digitales de son ombre, les empreintes digitales du sourire de son ombre, les empreintes digitales du hurlement de son ombre, les empreintes digitales du sourire hurlé de son ombre.

 

 

 

Le vide c'est une vidéo que je me repasse tout le temps, 

 

Il y a un œil du vide, un regard du vide. Malevitch a essayé de peindre ce regard du vide. Le regard du vide n’est pas rond, le regard du vide apparait carré. Le regard du vide survient comme un carré, comme un carré noir. Le regard du vide apparait comme le carré de la chute, comme le carré noir de la chute. La défenestration donne à sentir le regard du vide. La défenestration donne à sentir le regard du vide comme carré noir de la chute. 

 

 

on peut reconnaître le vide sur la photo 

 

Ce serait la différence entre la photographie et le cinéma. Sur la photo, celui qui regarde reconnait le vide. A la surface de l’écran de cinéma, le vide apparait comme une forme inconnue, comme une forme à jamais inconnue. Le cinéma d’Antonioni montre à chaque instant cela, la forme inconnue du vide. 

 

 

On pousse un écran de cinéma avec le front, 

 

Chanter un écran de cinéma avec le front. Chanter l’écran de cinéma du crâne. Chanter l’écran de cinéma du crâne avec le front. Chanter l’écran de cinéma du crâne avec les aisselles du front. Chanter l’écran de cinéma du crâne avec les aisselles d’ascèse du front. Chanter l‘écran de cinéma du crâne avec le feu d’aisselles du front, avec le feu d’ascèse du front, avec le feu d’aisselles ascétiques du front. 

 

 

j'étais une mère, cette personne près de ta tête. 

 

La mère apparait comme un schéma. La mère apparait comme un schéma à proximité du ventre. Et le nombril noue la mémoire de ce schéma comme un ruban. Le nombril noue la mémoire de ce schéma comme un ruban d’ombre, comme un ruban de rêve, comme un ruban d’ombre rêvée.  

 

Avec son sexe ma mère projetait une ombre pensivement dans la nature. 

 

Le problème reste de savoir si le sexe projette des ombres à la surface de la terre ou des clartés à l’intérieur du ciel. Le problème reste de savoir si le sexe projette des clartés à la surface de la terre ou des ombres à l’intérieur du ciel. 

 

ma mère a fait ses os à la suite du vent, 

 

Chanter à la suite du vent. Jongler à la suite du vent. Chanter son ombre à la suite du vent. Jongler avec ses os à la suite du vent. Chanter ses os à la suite du vent. Jongler avec son ombre à la suite du vent. Jongler avec les os de son ombre à la suite du vent.

 

 

De grandes mains blanches se font entendre troublant la surface des murs. Beaucoup de murs excitent l'imagination.  

 

« Notre meilleure façon d'approcher les murs est de laisser apparaître les êtres chers. »  

 

Les murs excitent l’imagination. Les murs excitent l’imagination du demeuré. Les murs excitent l’imagination du demeuré c’est-à-dire du dément heureux, du dément de l’immobilité, du dément heureux de l’immobilité. 

 

Il y a de grandes mains blanches inscrites à la surface de murs. Il y a de grandes mains blanches inscrites à la surface des murs comme des empreintes digitales, comme les empreintes digitales de l’utopie, comme les empreintes digitales de l’utopie d’exister. Il y a de grandes mains blanches inscrites à la surface des murs, de grandes mains qui déroulent comme des atlas, comme des atlas de paralysie, comme des atlas de paralysie somptueuse, comme des atlas de paralysie luxueuse les empreintes digitales de l’utopie d’exister.  

 

Je me rappelle d'un plâtrier qui avait perdu sa cigarette dans le mur, il a continué avec la taloche, en lissant, il l'a retrouvée, souvent dans les murs il y a des clopes et des cartes vitales de plâtrier. 

A l’intérieur du mur, il y a les cartes postales du plâtrier. A l’intérieur du mur, il y a les cartes de géographie du plâtrier. A l’intérieur du mur, il y a les cartes postales de géographie du plâtrier. A l’intérieur du mur, les cartes postales de géographie du plâtrier fument des cigarettes d’utopie. A l’intérieur du mur, les cartes postales de géographie du plâtrier fument les cigarettes de pierres du vide, les cigarettes d’utopie du vide, les cigarettes d’utopie minérale du vide. A l’intérieur des murs, les cartes postales de géographie du plâtrier fument les statues du vide, les statues de cigarettes du vide. 

 

L'amour peut fissurer un mur à travers un garçon. 

 

ne pas oublier que beaucoup d'hommes ont un besoin non réalisé de caresser la neige. 

 

L’amour improvise des murs. L’amour improvise des murs d’ouverture. L’amour improvise des murs d’ouverture à l’intérieur de la chair. L’amour improvise des murs de désespoir. L’amour improvise des murs de désespoir ouvert. L’amour improvise les murs d’ouverture du désespoir. L’amour improvise les murs d’ouverture du désespoir à l’intérieur de la chair. L’amour improvise les murs d’ouverture du désespoir à l’intérieur du besoin de neige de la chair, à l’intérieur du besoin de caresser la neige, à l’intérieur du besoin de caresser la neige de la chair. L’amour improvise les murs d’ouverture du désespoir à l’intérieur de la volonté de caresser la neige de la chair. L’amour improvise les murs d’ouverture du désespoir par la volonté de caresser la neige de la chair. 

 

Dans la maison lire fait penser à des phrases. 

 

Et à l’inverse au dehors de la maison, sentir des phrases apparait comme une manière d’écrire, comme une manière d’écrire le paysage. Et à l’inverse au dehors de la maison, sentir des phrases, sentir des suites de phrases apparait comme une manière à la fois de relire et de sculpter le paysage, de sculpter le paysage par geste de montage, par geste de montage de l’âme. Dans une interview, B. Dumont remarque de façon plutôt étonnante que le montage apparait comparable à la sculpture. Pour J. Mekas, le montage serait plutôt comparable au geste de cueillir des fleurs, de cueillir un bouquet de fleurs. Eh bien ce serait qui sait les deux à la fois. Le montage affirme le geste de cueillir comme de sculpter le paysage, de cueillir comme de sculpter le paysage du dehors, de cueillir comme de sculpter le dehors du monde.  

 

le vide-ordures par le lequel on peut jeter le mur lui-même,

 

Savoir où se jette le mur. Savoir où se projette le mur. Le jour, le mur se projette à l’intérieur de la terre. La nuit, le mur se projette à l’intérieur du ciel. Le jour, la porte se projette à l’intérieur du ciel et le mur se projette à l’intérieur de la terre. La nuit, la porte se projette à l’intérieur de la terre et le mur se projette à l’intérieur du ciel. 

 

Savoir où se jette le vide-ordure. Le vide-ordure se jette à l’intérieur des entrailles du mur. Le vide-ordure se jette à l’intérieur des entrailles d’ombre du mur. Le vide-ordure se jette dans le vide-ordures. Le vide-ordure se jette dans le vide-ordure et change alors le mur en vide-ordure. Le vide-ordure se jette dans le vide-ordure et change alors le mur en vide-ordures du vide.  

 

Entre ta maison et ma maison y a du fil à couper le ciel,

 

La maison marche sur un fil. La maison marche sur le fil de la ressemblance. La maison marche sur le fil de l’amnésie. La maison marche sur le fil de ressemblance de l’amnésie. La maison marche sur le fil de ses murs. La maison marche sur le fil de fumée de ses murs. La maison marche sur le fil d’amnésie de ses murs. La maison marche sur le fil de fumée amnésique de ses murs. La maison marche sur le fil de sentiments de ses murs. La maison marche sur le fil de sentiments amnésiques de ses murs. La maison marche sur le fil de futur de ses murs. La maison marche sur le fil de futur amnésique de ses murs. La maison marche sur le fil de sa ruine. La maison marche sur le fil de sa ruine future. La maison marche sur le fil de fumée de sa ruine future, sur le fil de fumée amnésique de sa ruine future. 

 

la maison a libéré quelques pierres pour faire chuter l'œil du photographe 

 

La maison fatalise parfois quelques pierres afin d’apprendre à parler à la main du sculpteur. La maison fatalise parfois quelques pierres afin d’apprendre à tomber à la bouche du sculpteur. La maison clandestine parfois quelques pierres afin d’apprendre à tomber à la bouche du sculpteur.

 

la maison est vide, pas un cerveau d'enfant,

 

Le crâne apparait vide comme une maison d’enfant. A l’instant du désespoir, le crâne apparait  vide comme une maison d’enfant. A l’instant de désespoir de l’extase, le crâne apparait vide comme une maison d’enfant. 

 

je me gratte à l'endroit des symboles et de la voix,

 

Il y a une démangeaison du symbole. Le symbole provoque une démangeaison. Le symbole provoque la démangeaison du sublime. Le symbole provoque la démangeaison d’ascèse du sublime. 

 

La démangeaison mange la maison. La démangeaison mange la maison à coup de dés. La démangeaison mange la maison avec les dés de la métamorphose. La démangeaison mange la maison avec les dés de la monstruosité, avec les dés de la métamorphose monstrueuse.

 

Columbo préfère les pizzas grandes comme une rosace d'église.  

 

Il y a toujours quelque chose de comestible à l’intérieur de l’architecture. Demeurer c’est toujours une manière de manger l’espace. Demeurer c’est toujours une manière de manger les formes de l’espace. Demeurer c’est toujours une manière de dévorer les formes de l’espace. Architecturer c’est  toujours une manière de manger les métamorphoses de l’espace, les métamorphoses de précision de l’espace. 

 

Peut-être il y a un visage de l'autre côté des pizzas,  (…) Une pizza c'est pour une fête du meilleur monde mais il faut se mettre le visage à vif pour comprendre que la pizza est l'envers de la ressemblance. 

 

Il y a un visage déchiré, un visage déchiqueté, un visage piétiné à l’intérieur de la pizza. La pizza révèle le visage déchiré, le visage déchiqueté, le visage piétiné de l’homme. Les rosaces d’églises (ou les vitraux des cathédrales) révèlent ainsi aussi des manières de piétiner le visage de l’homme, de piétiner le visage de l’homme avec la lumière, de piétiner le visage de l’homme avec l’élévation de la lumière, avec la lévitation de la lumière. 

 

 

 

Un enfant sait qu'avec très peu de sable son ombre peut jouer son rôle, 

 

L’ombre joue un rôle. L’ombre ne joue pas le rôle d’un homme, le rôle d’un homme sur une scène de théâtre. L’ombre joue plutôt le rôle d’un animal. L’ombre joue le rôle d’un animal sur un écran de cinéma. L’ombre joue le rôle d’un animal sur l’écran de cinéma de la terre. Et parfois même l’ombre joue le à tour de rôle d’un animal, l’atour de rôle d’un animal sur l’écran de cinéma de la terre.

 

« Aucun enfant sain d'esprit ne tolérera un trou dans son ombre. »

 

Parfois le corps des autres fait un trou à l’intérieur de notre ombre. Et parfois aussi à l’inverse notre ombre fait un trou à l’intérieur du corps des autres ou plutôt un trou à l’intérieur de l’avoir lieu du corps des autres. Parfois le corps des autres vole des morceaux de notre ombre, et parfois aussi à l’inverse notre ombre vole des fragments des corps des autres. Cette manière  de trouer ou de voler entre les ombres et les corps provoque un espace bizarre qui n’est ni celui de la pensée, ni celui des sentiments, et qui n’est pas non plus celui des fantômes ou des phantasmes. Le cinéma de Lynch montre à chaque instant cet espace (de façon quasi exhaustive dans Twin Peaks le Retour). Cet espace serait simplement celui du rêve. Cette révélation de trou volé comme de vol troué entre les corps et les ombres, c’est la forme du rêve, la forme non-psychique du rêve, la forme quasi matérielle du rêve, espace où le rêve survient comme règne, comme règne entre les règnes minéraux, végétaux et animaux.

 

Il y a parfois aussi des gestes de tact de l’ombre. Parfois l’ombre s’esquive. Parfois l’ombre s’esquive afin de ne pas mordre par hasard le lieu de la mort d’un autre. Parfois l’ombre s’esquive afin de ne pas mordre par hasard le tombeau d’un autre, le tombeau spontané du lieu de la mort d’un autre.

 

 

Il y a une taquinerie de l’ombre, il y a un dribble taquin de l’ombre. L’ombre dribble quelque chose. L’ombre dribble la mort. L’ombre dribble le lieu des morts. Seul l’ombre sait comment dribbler le lieu des morts. Le problème reste de savoir à quoi ressemble le ballon avec lequel l’ombre joue. L’ombre dribble-t-elle les morts avec le ballon de notre cœur, avec le ballon de notre foie, avec le ballon de notre tête, avec le ballon de notre corps global, ou bien encore avec le ballon de notre oubli, avec le ballon du cœur de l’oubli, avec le ballon du foie de l’oubli, avec le ballon de la tête de l’oubli, avec le ballon de l’oubli global du corps ? 

 

 

Une seule fois quelqu'un a tiré dans la tête de l'ombre ça a projeté les cases noires d'un échiquier sur le sable.

 

L’échiquier apparait provoqué par le suicide d’une ombre. L’échiquier apparait quand une ombre se tire une balle de revolver à l’intérieur de la tête. L’échiquier apparait quand une ombre se tire une balle de revolver à l’intérieur de tête et essaie ensuite de jouer aux dés avec les morceaux déchiquetés de son cerveau. 

 

 

« Si tu continues ton ombre va perdre connaissance »

 

Il serait à ce propos important de savoir comment distinguer les ombres éveillées et les ombres endormies, les ombres lucides et les ombres somnolentes. 

 

A quoi ressemble l’évanouissement de l’ombre ? Et quand l’ombre s’évanouit est ce qu’alors l’ombre perd connaissance ou plutôt à l’inverse est ce qu’elle trouve l’inconnu. Je dirais plutôt. Quand l’ombre s’évanouit, l’ombre trouve l’inconnu. Quand l’ombre s’évanouit, l’ombre trouve l’inconnu au sommet du vide, au sommet du sommeil du vide. 

 

l'ombre ne te suit pas, elle cherche le lieu des os.  

 

l'enfance a le goût de se laisser refaire les os à neuf par les chiens. 

 

L’ombre apparait comme un chien. L’ombre apparait comme un chien au flair presque infaillible qui détecte les lieux de mort des autres hommes avant même notre corps. L’ombre flaire les lieux de mort plus vite que le corps. L’odorat du chien de l’ombre apparait ainsi beaucoup plus subtil que l’odorat de notre corps.

 

L’ombre nous suit à chaque instant comme un chien. L’ombre suit notre chair à chaque instant comme un siamois, comme un chien siamois. L’ombre apparait comme le chien siamois de l’homme. L’homme jette son squelette au loin afin que son ombre aille la chercher et la lui rapporte. Et à chaque fois l’ombre y va. L’ombre acquiesce à l’ordre du jeu de l’os jeté. Malgré tout parfois l’ombre plaisante, le chien de l’ombre plaisante et ne rapporte pas le squelette, le chien siamois de l’ombre garde pour rire le squelette de l’homme entre ses mâchoires, entre les mâchoires de sa gueule et alors s’évanouit, et alors pour rire s’évanouit.

 

L’enfant jette son ombre au loin comme un os. L’enfant jette son ombre au loin comme un os pour que le chien la lui rapporte. L’enfant jette son ombre au loin comme un ballon, comme un ballon afin que le chien rapporte ainsi son ombre, son ombre déchirée et revenue de loin, son ombre revenue déchirée de loin, son ombre devenue ainsi qui sait un lion. L’enfant essaie de découvrir le lion du loin. L’enfant essaie de découvrir le lion du loin en jetant son ombre comme un ballon d’os.

 

 

L’enfant rabote ses os avec le chien. L’enfance rabote son ombre avec le chien. L’enfant rabote les os de son ombre avec le chien. L’enfant rabote les os de son ombre avec les mâchoires du chien. L’enfant rabote les os d’ombre de son épouvante avec les mâchoires d’exaltation du chien. L’enfant attèle les os d’ombre de son épouvante avec les mâchoires d’exaltation du chien.

 

 

Au jardin il creuse dans son ombre pour voir jusqu'où la forme d'un enfant résiste à la taquinerie des morts. 

 

Parfois l’enfant creuse un trou à l’intérieur de son ombre afin de s’amuser avec les morts. Parfois l’enfant creuse un trou à l’intérieur de son ombre afin de taquiner les morts sans malgré tout le savoir. Parfois à l’inverse l’ombre creuse un trou à l’intérieur de l’enfant afin de chercher l’os du cynisme, l’os de lune du cynisme, afin d’y chercher l’os de lune du cynisme insouciant.

 

Enfant on est en gros plan, dans l'attente de la croisade des fourmis, 

 

Les fourmis travaillent au gros plan de la vocation de l'enfant.

 

« Le gros plan est l’âme du cinéma. (…) Maintenant la tragédie est anatomique. » J. Epstein

 

L’enfant apparait comme un gros plan de l’espace. L’enfant apparait comme le gros plan de l’aveuglement de l’espace. L’aveuglement de l’espace travaille à loisir le visage de l’enfant comme la voix de l’enfant. L’aveuglement de l’espace travaille à loisir la pâte à modeler du visage de l’enfant, la pâte à modeler figurale du visage comme de la voix de l’enfant.

 

 

L’aveuglement de l’espace travaille à loisir le caoutchouc de la bouche de l’enfant. L’aveuglement de l’espace travaille par loisir de la volonté le caoutchouc tabou de la bouche de l’enfant.  

 

 

un enfant tient d'aplomb avec du phrasé, 

 

L’enfant tient debout par phrases. L’enfant tient debout par phrases d’herbes. L’enfant tient debout par phrases de silence. L’enfant tient debout par phrases d’herbes du silence. L’enfant tient en équilibre par phrases d’herbes du silence. L’enfant tient en équilibre debout par phrases d’herbes du silence.

 

 

« Enfant dans le slip il y a le squelette entier, c'est un secret des enfants d'avoir le squelette dans le slip, et de bouger librement sans peur de se casser. » 

 

L’enfant transforme le squelette en sexe et le sexe en squelette. L’enfant invente ainsi un squelette de sang et un sexe d’os. L’enfant transforme le squelette en sexe et le sexe en squelette à l’intérieur de son slip. L’enfant transforme le squelette en sexe et le sexe en squelette à l’intérieur du slip de l’utopie, à l’intérieur du slip de lapsus de l’utopie, à l’intérieur du slip de lys de l’utopie. A l’intérieur du slip de l’enfant, le sexe apparait comme un squelette de cils. A l’intérieur du slip de l’enfant, le sexe apparait comme le squelette de cils du sang.  

 

Dans le pantalon les poches sont des oreilles de chien

 

A l’intérieur du slip de l’enfant, les couilles deviennent parfois des oreilles de chat. A l’intérieur du slip de l’enfant, le sexe devient parfois une queue de chat. A l’intérieur du slip de l’enfant, le sexe devient parfois une queue oscillatoire de chat, une queue ambidextre de chat, une queue oscillatoire ambidextre de chat.

 

 

 

Le chien sait lire. Le chien sait lire sans savoir parler et sans savoir écrire. Le chien sait lire les odeurs. Le chien sait lire les odeurs des corps. Le chien sait lire les odeurs de la terre. Le chien sait lire avec son museau. Le chien sait lire par le geste de humer avec son museau. Le chien sait lire par le geste de humer avec les pulsions de son museau, avec les impulsions de son museau. Le chien sait lire par le geste de humer avec le tact de son museau, avec l’instinct de son museau, avec le tact d’instinct de son museau.

 

Le chien préfère lire. Le chien préfère lire plutôt que parler ou écrire. Le chien lit comme ça. Le chien lit comme ça pour le plaisir. Le chien lit simplement comme ça pour le plaisir. Le chien lit pour le simple plaisir de lire. Le chien ne dit pas ce qu’il lit. Le chien n’interprète pas ce qu’il lit. Le chien n’écrit pas ce qu’il lit. Le chien s’amuse plutôt à archéologiser ce que lit. Le chien s’amuse à devenir l’archéologue de sa lecture. Le chien s’amuse à devenir à chaque instant l’archéologue de sa lecture, l’archéologue de sa lecture à la surface de la terre. Le chien s’amuse à devenir l’archéologue de la lecture des surfaces, de la lecture des surfaces du monde. Et quand une surface lui plait il essaie d’en rechercher la profondeur, et quand une surface lui plait alors seulement il choisit de creuser et de s’y enfouir.

 

Le chien fait de la musique avec son museau. Le chien fait de la musique avec la promenade de son museau, avec l’errance de son museau, avec la promenade burlesque de son museau, avec l’errance burlesque de son museau. Le chien invente une forme de musique burlesque. Le chien invente une forme de musique burlesque par le geste de suivre à la lettre, de suivre à la lettre de l’errance les impulsions de son odorat.

 

Il y a une relation entre le museau et la musique, entre le museau de l’animal et la musique. Il y a une relation entre le museau du chien, le museau du chat, le museau de la vache et la musique. Sur le museau de l’animal la musique scintille. Sur le museau de l’animal il y a des scintillements de musique, un scintillement humoral de musique, un éblouissement parfois de musique, un éblouissement humoral de musique, une ébullition de musique, une ébullition humorale de musique. 

 

 

Le chien est un semblable de salive,

 

Le chien ressemble à sa course. Le chien ressemble à la salive de sa course. Le chien essaie d’encamisoler la salive de sa course. Le chien essaie d’encamisoler la salive de sa course avec les mâchoires de ses poils.

 

Le chien suit l’homme comme son ombre. Reste à savoir à l’inverse comment l’homme suit le chien, de quelle manière l’homme suit le chien. L’homme suit-il le chien comme sa clarté ? L’homme accompagne-t-il le chien comme sa clarté, comme la clarté de son amour ?

 

 

« Le chien est le seul être qui vous aime plus qu’il ne s’aime. » Rilke (cité par Godard dans le Livre d’Image). 

 

 

Le chien aime vivre, avoir des contacts et chaque matin il change souvent de direction, 

 

Le chien s’amuse à modifier la direction du et. Le chien s’amuse à modifier le matin du et. Le chien s’amuse à modifier la trajectoire du et. Le chien s’amuse à modifier la trajectoire de matin du et. Le chien s’amuse à modifier l’errance du et, l’errance matinale du et.  

 

rire c'est quand on s'inquiète pour un gros chien 

 

Rire c’est parler avec le chien. Rire c’est essayer de parler avec le chien. Rire c’est essayer de parler avec l’épouvante du chien. Rire c’est essayer de parler avec le chien de l’épouvante. Rire c’est essayer de parler avec l’épouvante euphorique du chien, avec le chien de l’épouvante euphorique. Rire c’est essayer de parler avec l’insouciance du chien, avec l’insouciance cynique du chien, avec l’insouciance d’épouvante du chien, avec l’insouciance d’épouvante cynique du chien. 

 

 

j'ai regardé attentivement, un chien est venu regarder aussi, les chiens sont polis derrière les flaques. J'attends.  

Il y a parfois une politesse des chiens. Il y a parfois une politesse spontanée des chiens. Il y a une politesse spontanée des chiens envers les flaques d’eau. Il y a une politesse spontanée des chiens envers les chaises et les flaques d’eau. Les chiens rêvent de boire des flaques d’eau à  proximité des chaises et de chanter des chaises à proximité des flaques d’eau.

 

 

laper ne faisait qu'accroitre la surface des habits, ils voulaient atteindre la bouche du roi, 

 

Il y a un appel du lapement, un appel de tissu du lapement, un appel palindromique du lapement, un appel de tissu palindromique du lapement. Laper c’est ourler l’appel. Laper c’est ourler le palindrome de l’appel. 

 

 

« Un bon disque enroule la salive au centre des chansons » 

 

Le disque enroule la langue du chien. Le disque enroule la langue pendue du chien. Le disque enroule la langue pendue du chien comme un ruban de réglisse. Le disque transforme la langue du chien en rouleau de réglisse. Le disque transforme la langue du chien en rouleau de réglisse de la salive, en ruban de réglisse de la salive, en ruban de réglisse de la salive au loin. 

 

 

Le chien a une façon de laisser pendre son oreille, comme s'il voulait la déposer ici dans le but d'y installer sa tombe 

 

« L’oreille chez l’animal, ne se limite pas, comme chez l’homme, à un cornet acoustique : elle est surtout une antenne voyageuse qui capte les ondes de la vie ambiante. L’oreille chez l’animal se dresse à tout instant comme un point d’interrogation perpétuel dans l’espace. (…) Oreille tournante du chien dans la période d’avant bruit, comme si elle était douée de double vue, telle une radio cherchant son onde. Oreille « cherchant » des animaux dans le noir. Quel est celui qui n’a observé un chien  cherchant à « regarder de l’oreille » un poisson sous l’eau. »  M de Chazal, La Vie Filtrée.  

 

j'ai vu un panneau « La mort indique une personne sans chien, »   

 

Pour Canetti il y a une relation essentielle entre les chiens et la mort, comme si les chiens parvenaient à humer presque instantanément le cynisme insouciant de mourir. « Dans le village sicilien de Ribera, un chien de taille moyenne, que personne ne connait et dont personne ne sait d’où il vient, assiste à tous les enterrements. Dès que les préparatifs d’une cérémonie funèbre sont en cours dans le village, le chien, un croisement brun clair de plusieurs races, arrive sur les lieux et attend que le cercueil soit porté hors de la maison. Il suit ensuite le corbillard jusqu’à l’église, prête l’oreille quand la fanfare du village joue les marches funèbres et accompagne le cortège jusqu’à la tombe. A la fin de la cérémonie, il disparait et on ne le revoit à Ribera que pour l’enterrement suivant. » Et Canetti cite encore cet extrait de Chrysippe. « En Hyrcanie, les gens du peuple élèvent communément des chiens, d’excellents chiens de compagnie, comme on sait et de race noble. Tous trouvent cependant moyen de se procurer de tels chiens afin de se laisser déchiqueter par eux le moment venu, car il n’est à leurs yeux de meilleure sépulture. »

 

 

le mort casse le cercle de sa bouche

 

La mort change les mâchoires en trapèze. La mort change les mâchoires en spirale. La mort change les mâchoires en trapèze spiroïdal. 

 

« La mort m'a donné un os supplémentaire pour m'en aller ».

 

La mort échange l’os supplémentaire du logos. La mort échange l’os supplémentaire de l’obligation de rester au-delà. La mort oblige le cadavre à avaler l’os supplémentaire du néant. La mort oblige le cadavre à gober l’os supplémentaire du néant en tant qu’œuf de Moebius de l’horizon. 

 

il y a un photographe qui rencontre des frissons, puis il a faim, ses photos lui donnent faim.

 

La photographie a faim. La photographie a faim de lumière. La photographie a faim à la fois  de la lumière et des cadavres de la lumière. La photographie a faim à la fois de l’œuf de la lumière et des cadavres de la lumière. 

 

Dans la vie, sois t'es le piéton, sois le mort, et lui, le suisse, là, l'écrivain, il a mis de la bonne neige fraiche entre les deux. 

 

Un mort avec la neige il peut rapatrier ses empreintes jusqu'à sa dépouille, puis il faut sauter pour quitter ses empreintes, la neige en témoigne, si il y a de la blancheur entre toi et tes pieds alors t'es mort, la mort sert à mettre une distance entre un cadavre et ses pas, et la neige est superbe comme matière à jeter les chapeaux au ras du sol.

 

C’est Orsten Groom qui m’a montré pour la première fois la photo de R. Walser mort à l’intérieur de la neige. Ce qui apparait étonnant c’est le vide, le vide de neige entre ses empreintes de pas et son cadavre, comme si à l’instant de mourir Walser s’était amusé à bondir comme ça, à bondir comme ça une dernière fois pour voir, pour voir aveuglement, comme si Walser à l’instant de sa mort avait improvisé la décision de commencer la peinture, de commencer la peinture précisément à l’instant de mourir. C’est un geste prodigieux. S’amuser à l’instant même de sa mort à abandonner l’art de son existence à savoir celui d’écrire et à en commencer un autre à savoir celui de peindre. Par ce geste Walser parvient ainsi à transformer in extremis l’écriture en peinture. Peindre avec son cadavre, peindre avec la projection de son cadavre, peindre avec le projectile de son cadavre, le projectile de paralysie de son cadavre, ça c’est le ready-made absolu, c’est le ready-made à la fois sculptural et rétinien absolu. En effet par ce geste c’est la surface même du monde c’est à dire la surface de la neige qui devient rétine, qui devient rétine à sculpter, rétine à sculpter par la peinture, qui devient rétine de la projection du corps de la peinture, rétine de la projection sculpturale de la peinture, rétine de la projection du corps sculptural de la peinture.

 

A l’instant de mourir, Walser parvient ainsi à transformer l’écriture en peinture par la projection in extremis de son cadavre. A l’instant de mourir, Walser transforme ainsi l’écriture en ready-made de la peinture, c’est comme si à l’instant de mourir Walser parvenait à allier de manière miraculeuse le geste de projection de Pollock et la plaisanterie métaphysique de Magritte. La mort de Walser c’est du Pollock magrittéen ou du Magritte pollockien.

 

 

 

Casou fait tomber son squelette, pousse son squelette et il le fait tomber sur son ombre, c'est le jeu de la tombe, 

 

Le squelette satellise les hurlements. Le squelette satellise l’ombre. Le squelette satellise les hurlements de l’ombre. Le squelette satellise les hurlements de l’ombre à hue et à dia. Le squelette satellise les hurlements de l’ombre à tire larigot. Le squelette satellise les hurlements de l’ombre à hue et à dia à tire larigot.  

 

Casou aide les vieux à faire tomber leur squelette dans la bonne direction. 

 

Savoir comment projeter son squelette aux quatre points cardinaux. Savoir comment trouver son squelette comme le trèfle à quatre feuilles des quatre points cardinaux. L’acrobate sait comment trouver son squelette comme trèfle à quatre feuilles des quatre points cardinaux. L’acrobate de l’humour sait comment transformer son squelette en trèfle à quatre feuilles des quatre points cardinaux.  

 

ensuite on superpose les radios de tous les visages, j'ai jamais été aussi beau que dans cette pile tournée vers la lune. 

 

La radiographie du squelette apparait aussi comme une carte de géographie. La radiographie du squelette cartographie le souffle. La radiographie du squelette cartographie la buée du souffle. La radiographie du squelette cartographe la buée taboue du souffle. La radiographie du squelette éblouit l’âme avec des confettis de lune. La radiographie du squelette éblouit l’âme avec des hurlements de confettis, avec des hurlements de confettis lunaires.  

 

Normalement les os sont des béquilles habituées au squelette, 

 

Utiliser le squelette comme béquille. Utiliser le squelette comme béquille de l’éblouissement. Utiliser le squelette comme béquille du vide. Utiliser le squelette comme béquille d’éblouissement du vide. 

 

 

 

Ainsi que l’indique un dessin de P. Favier dans Commentaires autorisés sur l’Etat du Squelette d’E. Chevillard, le squelette apparait aussi comme un cintre. Le squelette apparait comme le cintre de la vivacité de la chair. Le squelette apparait comme le cintre de la vivacité d’une viande disparue, de la vivacité d’une chair disparue. 

 

Les singes ont des vestes serrées et se battent avec des chemises des après-midi entières.

 

Le vivace cintré ce serait ainsi pour toi celui du singe, celui par exemple du gibbon. Les gestes des singes donnent à sentir le vivace cintré de la préhistoire. Les gestes des singes donnent à sentir le vivace cintré de ce qui vient, de ce qui vient de manière préhistorique, de ce qui vient à l’instant, de ce qui vient de manière préhistorique à l’instant. Le vivace cintré donne à sentir ce qui vient comme silence animal. Le vivace cintré affirme l’alliance des os et des muscles, la connivence des os et des muscles. Le vivace cintré affirme le squelette des muscles, le squelette de muscles du singe, le squelette de muscles de la panthère, le squelette de muscles du singe-panthère.  

 

Après le repas les rêves étaient cernés par les vertèbres,

 

Manger jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur des vertèbres. Manger jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du sourire des vertèbres. Manger jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du hurlement des vertèbres. Manger jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du sourire de hurlement des vertèbres. Dormir jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du sourire de hurlements des vertèbres. Dormir demain. Dormir le vide de demain. Dormir le vide de demain jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du sourire de hurlement des vertèbres. Dormir déjà le vide de demain. Dormir déjà le vide de demain jusqu’à ensevelir les rêves à l’intérieur du sourire de hurlement des vertèbres. 

 

« Il est plus facile de voir le pôle nord que de voir sa propre colonne vertébrale. » Chesterton

Et qui sait pour le dément du miracle, le pôle nord apparait parfois comme l’empreinte digitale de l’utopie, l’empreinte digitale de l’utopie inscrite à l’intérieur de sa colonne vertébrale. 

 

Une phrase de Matisse « Quand je peins, je vois dans mon dos. »  

 

 

la nudité est un effort pour tenir debout, 

 

La nudité affirme l‘aisance de tenir debout. La nudité déclare l’aisance de tenir debout. La nudité affirme l’aisance de tenir debout au sommet du vide. La nudité affirme l’aisance de tenir debout au sommet du sommeil du vide. La nudité déclare l’aisance de tenir debout au sommet du sommeil du vide. La nudité affirme l’aisance d’ascèse de tenir debout. La nudité affirme l’aisance d’ascèse de tenir debout au sommet du sommeil du vide. 

 

Tenir en équilibre est quelque chose pour de beaux romans. 

 

Tenir en équilibre affirme la suite des aphorismes de l‘existence. Tenir en équilibre affirme la suite d’aphorismes d’exister à la fois en dehors de la poésie et du roman. Tenir en équilibre affirme l’acrobatie d’exister comme suite d’aphorismes du destin. Tenir en équilibre affirme l’ascèse d’acrobatie d’exister comme suite d’aphorismes du feu, comme suite d’aphorismes du feu souverain, comme suite d’aphorismes du feu aveugle, comme suite d’aphorismes du feu aveugle souverain. Tenir en équilibre affirme l’ascèse d’acrobatie d’exister comme feu d’aphorismes du destin, comme feu d’aphorismes aveugles du destin.  

 

elle marche avec un drap blanc émouvant pour les amoureux. 

 

Marcher avec le drap blanc de l’espace. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer la solitude. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer l’amour. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer la solitude de l’amour. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer l’extase. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer la solitude de l’extase. Marcher avec le drap blanc de l’espace afin de montrer la solitude d’amour de l’extase.  

 

les marcheurs sont fait avec du souffle de baleine, 

 

Marcher comme cartographier l’asphyxie de la baleine. Marcher comme cartographier le feu d’asphyxie de la baleine. Marcher jusqu’à cartographier l’arbre des baleines. Marcher jusqu’à  cartographier l’arbre de baleines du silence. Marcher jusqu’à cartographier l’arbre à baleines du silence. Marcher jusqu’à calligraphier l’arbre à baleines du silence.  

 

 

Danser est l'évènement qui disparaît plus tard. 

 

Danser indique l’événement de disparaitre. Danser indique l’événement de disparaitre à ciel ouvert. Danser indique l’événement de disparaitre ainsi maintenant. Danser indique l’événement de disparaitre ainsi maintenant à ciel ouvert. Danser indique l’événement de disparaitre ainsi maintenant clandestin à ciel ouvert.  

 

danser un slow avec un jaguar, 

 

Danser le slow avec le jaguar. Danser le slow avec la mappemonde des jaguars. Danser le slow avec la mappemonde d’équilibre des jaguars. Danser le slow avec l’astrolabe des jaguars. Danser le slow avec l’astrolabe d’acrobaties des jaguars. Danser le slow avec l’astrolabe d’absurdité de jaguars. Danser le slow avec l’astrolabe d’acrobaties absurdes des jaguars.  

 

Le slow c'est pour faire du sol à deux, 

 

Danser le slow comme balayer le planétarium. Danser le slow comme balayer le planétarium avec les omoplates. Danser le slow comme balayer le planétarium avec le sourire des omoplates. Danser le slow comme chatouiller le planétarium. Danser le slow comme chatouiller le planétarium avec les omoplates. Danser le slow comme chatouiller le planétarium avec le silex des omoplates, avec la main de silex des omoplates. Danser le slow comme chatouiller le planétarium avec le mercure des omoplates, avec le sourire de mercure des omoplates. Danser le slow comme chatouiller le planétarium, avec la main de mercure des omoplates. Danser le slow comme chatouiller le planétarium avec l’arbre de mercure des omoplates.  

 

lent comme le sang parfait pour le slow.

 

Le sang danse le slow. Le sang danse le slow avec le squelette. Le sang danse le slow avec les éclats de squelette. Le sang danse le slow avec le vol en éclats du squelette. Le silence du sang danse le slow avec le vol en éclat du squelette. L’éclair de silence du sang danse le slow avec le vol en éclats du squelette. Le silence de souveraineté du sang danse le slow avec le vol en éclats du squelette. 

 

 

la nature connait directement la catastrophe,

 

La nature rencontre immédiatement la catastrophe. La nature rencontre immédiatement la catastrophe avec joie. La nature affirme immédiatement la catastrophe. La nature affirme immédiatement la catastrophe avec joie. La nature exclame immédiatement la catastrophe. La nature exclame immédiatement la catastrophe avec joie. 

 

 

et à la fin il y a toujours l'étreinte du monde. 

 

Au commencement il y a toujours l’étreinte du monde. A la fin il y a toujours l‘étreinte du monde. Au commencement comme à la fin il y a toujours l’étreinte du monde. A chaque instant il y a toujours l’étreinte du monde. La répétition apparait ainsi comme ce qui donne à sentir l’étreinte du monde. Malgré tout cette étreinte à chaque instant du monde, cette étreinte à chaque instant avec le monde, avec la présence du monde n’est pas une union, n’est pas une fusion. C’est plutôt une manière à la fois d’exister à l’intérieur du monde et d’exister distinct du monde. L’étreinte avec le monde apparait comme une manière d’adresser au monde une salutation distinguée quand bien même la salutation de cette étreinte apparait violente ou obscène.   

 

Mets ton cœur sur sa face lente c'est la lenteur qui  fait le territoire, la cachette et l'étreinte du monde. 

 

La lenteur affirme l’étreinte de l’espace. La lenteur affirme l’étreinte du monde. La lenteur affirme l’étreinte d’espace du monde. La lenteur affirme l’avoir lieu de l’utopie. La lenteur affirme l’étreinte du monde comme avoir lieu de l’utopie. 

 

 

Il y a déjà beaucoup de vitres pour voir la création.  

Il y a beaucoup de fenêtres pour contempler le monde. Il y a beaucoup de fenêtres d’aveuglement afin de contempler le monde. Il y a beaucoup de fenêtres de feu afin de contempler le monde. Il y a beaucoup de fenêtres de feu aveugle afin de contempler le monde. 

 

 

Souvent le déluge je lui tournais le dos et j'avais les larmes aux yeux, j'avais les larmes aux yeux avec un déluge derrière moi 

 

Le déluge tourne le dos du monde. Le déluge tourne le dos du monde comme une toupie d’immobilité. Le déluge tourne le dos du monde comme une toupie d’utopie, comme toupie  d’utopie de l’immobilité, comme toupie d’immobilité de l’utopie.

 

 

on commence avec le temps libre. 

 

Commencer avec le temps libre et recommencer ensuite avec le temps fatal. Commencer avec la clarté du temps libre et recommencer ensuite avec l’obscurité du temps fatal. 

 

 

je vais vieillir et respirer et respirer. 

 

La répétition de la respiration déclare le temps. La répétition de la respiration déclare l’enthousiasme du temps. Le crâne de répétition de la respiration déclare le merci d’enthousiasme du temps. Le crâne de répétition de la respiration déclare le météore d’enthousiasme du temps. Le crâne de répétition de la respiration déclare la poitrine d’enthousiasme du temps. 

 

 

Le temps c'est du trombone à coulisse, ça dépend comme on respire. 

Le temps ça dépend du sommeil. Le temps indique la pendaison et la dépendaison du sommeil. Le temps indique la pendaison d’espace et la dépendaison d’espace du sommeil.

 

 

Avec la souplesse de celui qui vient de perdre ses clefs, 

 

Avec l’extrême souplesse de celui qui sait comment transformer le temps perdu en clef. Avec l’extrême souplesse acrobate de celui qui sait comment transformer le temps perdu en clef du feu, en clef de sourires du feu. Avec l’extrême aisance acrobate de celui qui sait transformer le temps perdu en clef de sourires du feu. 

 

 

 

Avant de sauter elle avait écrit sur le mur « le blanc d'œil sert à surveiller la neige ».

 

Le blanc de l’œil ausculte la neige. Le blanc de l’œil contemple la neige. Le blanc de l’œil contemple les empreintes digitales de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler l’iris de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler les empreintes digitales d’iris de la neige. 

 

 

Le blanc de l’œil essaie de contempler les prénoms de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler les prénoms d’empreintes digitales de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler les prénoms d’iris de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler le pullulement de prénoms de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler le pullulement d‘empreintes digitales de la neige. Le blanc de l’œil essaie de contempler le pullulement d’iris de la neige. 

 

 

Nous marchons, je m'intéressais aux gravats, les gravats sont un hommage à la lune qui est la plus belle boule de démolition. 

Les gravats ronronnent. Les gravats ronronnent la gravitation. Les gravats ronronnent la gravitation de la lune. Les gravats ronronnent comme des jaguars. Les gravats ronronnent comme des jaguars quasi atomisés. Les gravats ronronnent la gravitation de la lune comme des jaguars atomisés. Les gravats ronronnent la gravitation de la lune comme des tas de jaguars, comme des tas de jaguars atomisés, comme des tas de jaguars quasi-atomisés. 

 

 

À la pleine lune les os s'éparpillent le long des sentiers, tu peux aller à cheval, tu assistes à une destination,

 

La lune martèle les os. La lune martèle la poussière des os. La lune martèle le ballon des os. La lune martèle le ballon de poussière des os. La lune chante le ballon des os. La lune chante la poussière des os. La lune chante le ballon de poussière des os. 

 

La lune chante le ballon de la neige. La lune chante le ballon du noli tangere. La lune chante le ballon de noli tangere de la neige. La lune chante la mappemonde de la neige. La lune chante la mappemonde de noli tangere de la neige. La lune inhale le ballon de la neige. La lune inhale le ballon de noli tangere de la neige. La lune inhale la mappemonde de la neige. La lune inhale la mappemonde de noli tangere de la neige. 

 

 

La lune déraisonne du visage, 

 

La lune déraisonne le visage. La lune déraisonne l’ombre du visage. La lune déraisonne le vide du visage. La lune déraisonne l’ombre de vide du visage. La lune déraisonne la main du visage. La lune déraisonne la main de vide du visage. La lune déraisonne les empreintes digitales du visage. La lune déraisonne les empreintes digitales de vide du visage. 

 

 

La pleine lune pollinise la contrée avec les balles de ping-pong, ce sont des globules d'apesanteur qui vont droit sur les personnes.  

 

Un très grand nombre de globules de ping-pong assure la clarté.

 

La lune apparait comme la balle de ping-pong de la solitude. La lune apparait comme la balle de ping-pong de la solitude immense. La lune joue au ping-pong avec le ciel. La lune joue au ping-pong avec les béquilles du ciel. La lune joue au ping-pong avec les empreintes digitales du ciel. La lune joue au ping-pong avec les béquilles d’empreintes digitales du ciel. La lune joue au ping-pong avec la nuit. La lune joue au ping-pong avec les béquilles de la nuit. La lune joue au ping-pong avec les empreintes digitales de la nuit. La lune joue au ping-pong avec les béquilles d’empreintes digitales de la nuit. La lune joue au ping-pong avec la mappemonde de la nuit. La lune joue au ping-pong avec la mappemonde d’empreintes digitales de la nuit. La lune joue au ping-pong avec le toboggan de la nuit. La lune joue au ping-pong avec le toboggan d’empreintes digitales de la nuit.

 

 

 

C'était un jour de grand vent, c'est super d'avoir beaucoup de plaisir avec le vent.

 

 Avoir beaucoup de plaisir avec le vent. Avoir beaucoup de plaisir avec les draps du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec les draps de vide du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec les draps d’herbes du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec la mappemonde du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec la mappemonde de draps du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec la planète du vent. Avoir beaucoup de plaisir avec la planète de draps du vent.

 

 

et les acrobaties pour ranger son linge, car le linge est aussi agile que judas, il faut trouver un endroit qui décourage le linge de vivre sa vie. Ecoute moi figure ! le linge ne doit jamais être seul avec la pesanteur.

 

Le linge apparait agile. Le linge apparait agile comme Sisyphe. Le linge apparait agile comme le Sisyphe du vent. Le linge apparait agile comme le Sisyphe des réflexes du vent. Le linge apparait agile comme le Sisyphe des gestes du vent. Le linge apparait agile comme le Sisyphe des gestes réflexes du vent. Le linge apparait agile comme le Sisyphe des sourires du vent, comme le Sisyphe des sourires réflexes du vent.

 

 

Casou a une figure d'apparence au doux visage et il est très engourdi aux révélations 

 

Apparaitre engourdi aux révélations. Apparaitre engourdi aux révélations du vent. Apparaitre engourdi aux gags du vent. Apparaitre engourdi aux gags de révélations du vent. Apparaitre engourdi au gag de fenêtres du vent. Apparaitre engourdi aux gags de toboggans du vent. Apparaitre engourdi aux gags de manèges du vent. Apparaitre engourdi aux gags d’amnésie du vent. Apparaitre engourdi aux gags de vide du vent. Apparaitre engourdi par les gags de miracles du vent.

 

 

Dehors les herbes tremblent  

 

Elle dit que c'est étrange d'avoir des cils dans le ventre. 

Dehors les herbes tremblent comme le tutu du vent. Dehors les herbes tremblent comme la plateforme tutu du vent. Dehors les herbes tremblent à tu et à dia comme le tutu du vent. Dehors les herbes tremblent comme les préférences du vent. Dehors les herbes tremblent comme les préférences de tutu du vent. Dehors les herbes tremblent comme les révérences de tutu du vent. Dehors les herbes tremblent à tu et à dia comme les préférences de tutu du vent, comme les révérences de tutu du vent. 

 

Dehors les herbes tremblent comme les cils du vent. Dehors les herbes tremblent comme les cils du ventre du vent. Dehors les herbes tremblent à tu et à à comme les cils de ventre du vent. 

 

La fille a dit si on fait l'amour en caressant les sols ça donne un lapin.

 

Celui qui s’amuse à faire l’amour avec l’herbe se transforme en lapin. Celui qui s’amuse à faire l’amour avec l’herbe et la terre se transforme à la fois en lapin et en félin. Celui qui s’amuse à faire l’amour avec l’herbe et la terre se transforme immédiatement en tigre-lapin, se transforme immédiatement en lapin-léopard.

 

 

les fruits sont gratuits avec une couleur.

 

Les fruits offrent la couleur. Les fruits offrent le miracle de la couleur. Les fleurs échangent le dessin. Les fleurs échangent la féerie du dessin. 

 

Il y a plutôt un potlatch des fruits, un potlatch d’absurdité des fruits et une cohérence des fleurs, une cohérence quasi rationnelle des fleurs. Les fleurs s’épanchent à l’intérieur de la faille de presque de la raison, à l’intérieur de la faille de quasi de la raison. Les fleurs se déploient prodigieusement à travers le filigrane de quasi de la raison, à travers le filigrane de quasi de la pensée, le filigrane de quasi de la cérébralité. Les fruits offrent le miracle d’hémorragie de la couleur. Les fleurs révèlent la féerie cérébrale du dessin. Chaque fleur décapsule la soie d’un cerveau. Chaque fleur apparait comme une façon de décapsuler le tissu d’un cerveau, le tissu de coquetterie d’un cerveau.

 

 

choisir le bois de visage, trouver son visage dans la liste des arbres de tous les jours, 

 

Trouver son visage à l’intérieur de la liste des arbres. Trouver son visage à l’intérieur de la liste des arbres de la nuit. Trouver son visage à l’intérieur de la frondaison des arbres. Trouver son visage à l’intérieur de la frondaison des arbres de la nuit. Trouver la forme projectile de son visage à l’intérieur de la liste des arbres de la nuit. Trouver la forme projectile de son visage à l’intérieur de la frondaison des arbres de la nuit. Trouver la paralysie projectile de son visage à l’intérieur de l’équilibre des arbres de la nuit. Trouver le sommeil projectile de son visage à l’intérieur de l’équilibre des arbres de la nuit. Trouver le repos projectile de son visage à l’intérieur de la présence des arbres de la nuit. 

 

 

Noyer un arbre,  

 

Savoir comment noyer un arbre. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur d’un noyau. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du volcan. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du noyau du volcan. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du noyau d’un fruit. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du noyau de fruit du volcan. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du noyau du feu. Savoir comment noyer un arbre à l’intérieur du noyau de fruit du feu. 

 

 

autrefois j'ai été initié aux feuilles mortes par des flashback dans mes lunettes de soleil.

 

Des flashbacks somnolent à l’intérieur des feuilles des arbres, à l’intérieur des frondaisons des arbres. Des flashbacks d’ombre et de clarté somnolent à l’intérieur des frondaisons des arbres. Des flashbacks d’ombre et de clarté somnolent de manière à la fois littérale et absurde à l’intérieur des frondaisons des arbres. 

 

« La forêt s'étend en suivant les déplacements d'un pickpocket. »

 

Les fougères ont parfois des allures de kleptomanes. Les fougères attendent comme les kleptomanes de l’ombre. Les fougères ronronnent la kleptomanie des ombres. Les buissons ronronnent la kleptomanie des ombres. La forêt ronronne la kleptomanie des ombres.

 

 

la rivière fait une grande distinction, c'est l'éléphant.

 

La rivière accomplit la distinction du pont. La rivière accomplit la distinction majestueuse du pont. La rivière accomplit parfois la distinction majestueuse du pont. 

 

le bar était une zone en ruine de la rivière.

 

Le problème reste de savoir si le pont apparait comme la zone en ruine de la rivière ou si à l’inverse la rivière apparait comme la zone en ruine du pont. Le pont apparait comme la zone en ruine du silence de la rivière. La rivière apparait comme la zone en ruine de la parole du pont. 

 

il y avait une petite méduse, je l'ai mangée, ça m'a fait un orgasme thoracique.

 

L’océan mange les méduses de l’orgasme. L’océan mange les méduses de mercure de l’orgasme. L’océan mange les méduses de démesure de l’orgasme. L’océan mange les méduses de démesure mercurielle de l’orgasme. L’océan mange la psalmodie de méduses de l’orgasme. L’océan mange la psalmodie de méduses mercurielles de l’orgasme. L’océan mange les poitrines de méduses de l’orgasme. L’océan mange les poitrines de mercure de l’orgasme. L’océan mange les poitrines de méduses mercurielles de l’orgasme.

 

 

Les cosmonautes peuvent accoucher.  

Les cosmonautes accouchent le ciel. Les cosmonautes accouchent la décapitation du ciel. Les cosmonautes décapitent le ciel. Les cosmonautes décapitent l’accouchement du ciel. Les cosmonautes accouchent les planètes du ciel. Les cosmonautes accouchent la décapitation de planètes du ciel. Les cosmonautes décapitent les étoiles du ciel. Les cosmonautes décapitent l’accouchement d’étoiles du ciel. Les cosmonautes hésitent entre l’accouchement et la décapitation comme entre les planètes et les étoiles. 

 

Les cosmonautes accouchent les empreintes digitales du ciel. Les cosmonautes accouchent  les empreintes digitales de décapitation du ciel. Les cosmonautes décapitent les empreintes digitales du ciel. Les cosmonautes décapitent l’accouchement d’empreintes digitales du ciel.

 

Enfant on nourrit les cosmonautes.

 

Le cosmonaute marche à l’intérieur du coma. Le cosmonaute marche à l’intérieur du coma du monde. Le cosmonaute marche à l’intérieur du cyclone de coma du monde. Le cosmonaute marche à l’intérieur du séisme de coma du monde. Le cosmonaute marche à l’intérieur de la mosaïque de coma du monde. Le cosmonaute marche à l’intérieur du miracle de coma du monde.

 

L’enfant nourrit les cosmonautes. L’enfant nourrit les cosmonautes avec des mosaïques de coma. L’enfant nourrit les cosmonautes avec des planétariums de coma. L’enfant nourrit les cosmonautes avec des toboggans de coma. L’enfant nourrit les cosmonautes avec des toboggans-mosaïques de coma. 

 

Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de coma du monde. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de miracles du coma. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque d’inouï du coma. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de miracles inouïs du coma. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de cyclones du coma. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de séismes du coma. Nourrir le cosmonaute avec la mosaïque de mondes du coma.

 

Pour ma grand-mère les squelettes et les cosmonautes sont amis,

 

Savoir comment chanter avec le cosmonaute. Savoir comment chanter avec les acrobaties du cosmonaute. Savoir comment chanter avec les contorsions du cosmonaute. Savoir comment chanter avec les acrobaties d’amnésie du cosmonaute, avec les contorsions d’amnésie du cosmonaute. Savoir comment chanter avec les acrobaties d’anesthésie du cosmonaute, avec les contorsions d’anesthésie du cosmonaute. Savoir comment chanter avec les acrobaties d’anesthésie minérale du cosmonaute, avec les contorsions d’anesthésie minérale du cosmonaute. 

 

un cosmonaute d'arbre

 

Apparaitre comme le cosmonaute des arbres. Apparaitre en silence comme le cosmonaute des arbres. Ecrire comme le cosmonaute des arbres. Déclarer le silence comme le cosmonaute des arbres. Ecrire jusqu’à déclarer le silence comme le cosmonaute des arbres. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche du silence. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche du silence comme le cosmonaute des arbres. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche de sang du silence. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche de sang du silence comme le cosmonaute du miracle des arbres, comme le cosmonaute du miracle tabou des arbres. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche de sang du silence comme le cosmonaute de l’immobilité des arbres, comme le cosmonaute de l’immobilité miraculeuse des arbres, comme le cosmonaute de l’immobilité miraculeuse taboue des arbres. Ecrire jusqu’à déclarer l’avalanche de sang du silence comme le cosmonaute de l’immobilité souveraine des arbres, comme le cosmonaute de l’immobilité miraculeuse taboue souveraine des arbres. 

 

 

Il est bon d'improviser pour se ressembler.

 

Il apparait amusant d’improviser à la fois pour se ressembler et pour se métamorphoser. Il apparait exaltant d’improviser afin de métamorphoser sa ressemblance. Il apparait exaltant d’improviser afin de métaphoriser sa présence, afin de métamorphoser sa présence à l’intérieur de monde. Par l’improvisation la présence de la chair devient la forme de l’âme comme la présence de l’âme devient la métaphore de la chair.

 

La star c'est celui qui en marre des phrases, il est en confiance.

 

Le monstre sait comment se taire sans malgré tout dédaigner les phrases. Le monstre sait comment phraser le silence. Le monstre de l’herbe sait comment phraser le silence. Le monstre souverain de l’herbe sait comment phraser les gestes du silence. 

 

« La buée fait un dépôt pour contempler calmement la discussion. »

 

Contempler la parole avec la buée. Contempler la parole avec les marteaux de la buée. Contempler la parole avec la mappemonde de la buée. Contempler la parole avec l’ébullition de la buée. Contempler la parole avec les marteaux d’ébullition de la buée. Contempler la parole avec la mappemonde d’ébullition de la buée. Contempler la parole avec les yeux d’ébullition de la buée. Contempler la parole avec le blanc de l’œil de la buée, avec le blanc de l’œil en ébullition de la buée. Contempler les gestes de calme de la parole. Contempler les gestes de calme de la parole avec le blanc de l’œil en ébullition de la buée. 

 

Tu prends un fusil à impulsions métaphoriques pour chasser le papier, 

 

Cueillir le papier avec la hache. Cueillir le vide du papier avec la hache de la métaphore. Cueillir le pain de vide du papier avec la hache d’herbes de la métaphore. Cueillir la mappemonde de vide du papier avec la hache d’herbes de la métaphore. Cueillir la planète de vide du papier avec la hache d’herbes de la métaphore. Cueillir le papier avec le crâne. Cueillir la planète du papier avec la hache du crâne. Cueillir la planète de vide du papier avec la hache d’herbes du crâne.  

 

La suite du livre est l'agrandissement du titre.

 

La suite du livre apparait comme l’impact du titre. La suite du livre apparait comme l’impact de démesure du titre.

 

 

La bouche apparaîtra seule 

 

La bouche apparait seule. La bouche apparait comme le symbole de la solitude. La bouche apparait comme le symbole de la solitude taboue. La bouche apparait comme le symbole de solitude du baiser. La bouche apparait comme le symbole de solitude taboue du baiser. 

 

 

Le commencement avant la bouche est fait de rideaux de pluie 

 

La bouche recommence. La bouche recommence le caoutchouc. La bouche recommence le caoutchouc de l’ainsi. La bouche recommence le caoutchouc de ça. La bouche recommence le caoutchouc de l’ainsi ça. La bouche recommence le crâne de l’ainsi. La bouche recommence le crâne de ça. La bouche recommence le crâne de caoutchouc de l’ainsi. La bouche recommence le crâne de caoutchouc de ça. La bouche recommence le crâne de caoutchouc de l’ainsi ça.

 

 

de recommencer les salutations, le côté batracien de la bouche pour recommencer.  

Utiliser la bouche afin de recommencer. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations de la baleine. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations du monstre. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations du coma. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations de coma de la baleine. Utiliser la bouche afin de recommencer les salutations de coma du monstre.

 

 

Eve a immobilisé sa bouche. 

 

Savoir immobiliser la bouche. Savoir immobiliser la bouche au sommet du paradis. Savoir immobiliser la bouche au sommet de la chute du paradis. Savoir immobiliser la bouche au sommet du sommeil du paradis. Savoir immobiliser la bouche au sommet de la chute de sommeil du paradis.

 

Il y a un lointain au fond de la bouche par où les arbres arrivent, les couleurs aussi arrivent.

 

Les arbres de la couleur surviennent à l’intérieur du lointain de la bouche. Les arbres de silence de la couleur surviennent à l’intérieur de la bouche du monde. Les arbres de silence de la couleur surviennent à l’intérieur de la bouche de solitude du monde. Les arbres de silence de la couleur surviennent à l’intérieur de la bouche de lointain du monde. Les arbres de silence de la couleur surviennent à l’intérieur de la bouche de solitude lointaine du monde. Les arbres de silence de la couleur surviennent à l’intérieur de la bouche de démesure du monde, à l’intérieur de la bouche de solitude démesurée du monde, à l’intérieur de la bouche de solitude immense du monde.

 

« La solitude ça fait beaucoup d'eau pour une seule personne. »

 

La solitude ça donne beaucoup d’eau. La solitude ça donne beaucoup d’eau à la bouche. La solitude ça donne beaucoup d’eau à la chute de la bouche. La solitude ça donne beaucoup d’eau à la chute taboue de la bouche. La solitude ça donne beaucoup d’océans à la bouche. La solitude ça donne beaucoup d’océans à la chute taboue de la bouche. La solitude ça donne le baiser à la bouche de beaucoup d’océans. 

 

j'étais si vieux j'avais une canne pour le visage,

 

(Salutations d’abord à Salvador Dali.) Avoir des béquilles pour la bouche. Avoir des béquilles pour les lèvres. Utiliser les cils comme béquilles. Utiliser les cils comme béquilles pour la bouche. Utiliser les cils comme béquilles pour les lèvres. Avoir des béquilles pour la langue. Utiliser les sourcils comme béquilles pour la langue. Parler par le geste d’utiliser les sourcils comme béquilles de la langue. Se taire par le geste d’utiliser les cils comme béquilles de la bouche. Parler le jour par le geste d’utiliser les sourcils comme béquilles de la langue. Se taire la nuit par le geste d’utiliser les cils comme béquilles de la bouche.

 

 

Toutes les chansons parlent de heurter la lune avec la bouche,  

 

Chanter comme toucher la lune avec la bouche. Chanter comme toucher la toupie de la lune avec le caoutchouc de la bouche. Chanter comme toucher la toupie d’utopie de la lune avec le caoutchouc d’à bientôt de la bouche. 

 

 

La chose indisciplinée est le cou.

 

Le cou apparait comme la chose du caoutchouc. Le cou apparait comme la chose du caoutchouc absolu. Le cou apparait comme la chose de la chute. Le cou apparait comme la chose de caoutchouc de la chute, comme la chose de caoutchouc de la chute absolue. Le cou apparait comme la chose de caoutchouc de l’ainsi, comme la chose de caoutchouc de ça, comme la chose de caoutchouc de l’ainsi ça. Le cou apparait comme la chose de caoutchouc absolu de l’ainsi ça.

 

un enfant a crié «La planète a un cul de caoutchouc.»

 

La planète a le cul de caoutchouc du chaos. La planète a le cul de caoutchouc de l’ainsi. La planète a le cul de caoutchouc de ça. La planète a le cul de caoutchouc de l’ainsi ça. La planète possède un cul de caoutchouc. La planète possède le cul de caoutchouc de l’ainsi. La plante possède le cul de caoutchouc de ça. La planète possède le cul de caoutchouc de l’ainsi ça. La planète a le cul de caoutchouc de l’extase. La planète a le cul de caoutchouc de la souveraineté. La planète a le cul de caoutchouc de l’extase souveraine. La planète possède le cul de caoutchouc de l’extase. La planète possède le cul de caoutchouc de la souveraineté. La planète possède le cul de caoutchouc de l’extase souveraine.

 

 

Dans la cour le rythme cardiaque est réparti dans plusieurs ballons.

 

Le battement du cœur jongle avec des ballons. Le battement du cœur jongle avec des ballons de sang. Le battement du cœur jongle avec des ballons de sang et d’ombre. Le battement du cœur jongle avec des ballons de sang mercuriel et des ballons d’ombres phosphorescentes. Le battement du cœur jongle avec des bombes d’herbes. Le battement du cœur jongle avec les bombes d’herbes du sang. 

 

Casou se frotte, ça lui fait un gros boum dans le cœur quand il se frotte bien parterre.

 

Celui qui rampe par terre a le cœur qui bat. Celui qui rampe par terre a le cœur qui bat  comme un volcan de confettis. Celui qui rampe par terre a le cœur qui bat comme un volcan de bonbons.

 

ton cou fera beaucoup d’écume, ta tête on peut la recoller avec la salive 

 

Seul le sang sait comment recoller la tête. Seul le sang sait comment recoller la tête décapitée. Le sang sait comment recoller la tête décapitée avec le cou du couteau. Le sang sait comment recoller la tête décapitée avec le couteau du cœur. Le sang sait comment recoller la tête décapitée avec la certitude du cœur, avec le couteau de certitude du cœur. 

 

 

l'asthme est l'âme de l'asphyxie 

 

L’asthme affirme l’âme de l’asphyxie. L’asthme déclare l’âme de l’asphyxie. L’asthme affirme l’enthousiasme de l’asphyxie. L’asthme déclare l’enthousiasme de l’asphyxie. L’asthme affirme l’âme d’enthousiasme de l’asphyxie. L’asthme déclare l’âme d’enthousiasme de l’asphyxie.  

 

Pour faire sa toilette ma femme s'accroupit derrière ses seins.    

 

L’asthmatique s’amuse à s’accroupir au sommet de sa poitrine. L’acrobatie de l’asthme affirme le geste de s’accroupir au sommet de sa poitrine. L’acrobatie de l’asthme affirme le geste d’accroupir sa lévitation au sommet de sa poitrine, d’accroupir son envol au sommet de sa poitrine, d’accroupir les racines de son envol au sommet de sa poitrine. L’acrobatie de l’asthme affirme le geste d’accroupir l’enracinement de son envol au sommet de l’atlas de sa poitrine, au sommet de l’atlas d’ascèse de sa poitrine, au sommet de l’aisance de sa poitrine, au sommet de l’atlas d’aisance de sa poitrine. Et par ce geste l’asthmatique parvient à faire sa toilette à l’intérieur du feu. Et par ce geste l’asthmatique parvient à faire sa toilette parmi les sourires du feu, parmi les hurlements du feu, parmi les sourires de hurlements du feu.

 

 

Le torse c'est la zone humaine

 

Le thorax donne à sentir la zone anthropomorphe. Le thorax donne à sentir la zone anthropomorphe de maintenant. Le thorax donne à sentir la zone anthropomorphe de l’ainsi maintenant. Le thorax donne à sentir la zone anthropomorphe de l’ainsi ça. Le thorax donne à sentir la zone anthropomorphe de l’ainsi ça maintenant.

 

 

Le thorax est plein de chansons. 

 

l'arbre fait tomber son ombre à vide. 

Le thorax apparait saturé de chansons. Le thorax apparait saturé de chansons adressées aux arbres. Le thorax apparait saturé de chansons adressées aux ombres des arbres, aux ombres de vide des arbres. Le thorax apparait saturé de chansons d’amour. Le thorax apparait saturé de chansons d’amour adressées aux ombres de vide des arbres. Le thorax de l’asthmatique apparait saturé de chansons adressées aux ombres d’envol des arbres. Le thorax de l’asthmatique apparait saturé de chansons d’amour adressées aux mains d’envol des arbres. 

 

 

Ses bras pendent à partir des yeux, est-ce que les bras sont des larmes qui ont durcies ? Les larmes dans les bras sont-elles têtues 

 

Les bras apparaissent comme des sanglots fossiles. Les bras apparaissent comme des fossiles de poulpe. Les bras apparaissent comme des sanglots fossiles de poulpe. Les bras apparaissent comme des acrobaties fossiles, comme des acrobaties fossiles de poulpe. Les bras apparaissent comme des caractères d’imprimerie, comme les caractères d’imprimerie du poulpe. Les bras apparaissent comme des lettres de poulpe, comme les lettres d’imprimerie du poulpe, comme les lettres d‘imprimerie fossiles du poulpe, comme les caractères d’imprimerie fossiles du poulpe.

 

le poulpe fait l'obscurité dans les verres d'eau. 

Savoir comment toucher l’obscurité à l’intérieur du verre d’eau. Savoir comment toucher les lèvres de l’obscurité à l’intérieur du verre d’eau. Savoir comment toucher l’au-revoir de l’obscurité à l’intérieur du verre d’eau. Savoir comment toucher les lèvres d’au-revoir de l’obscurité à l’intérieur du verre d’eau.  

 

si tu savais tous les verres d'eau que j'ai bu à l'intérieur de ma mère. 

 

Boire un verre d’eau à l’intérieur de la baleine. Boire un verre d’eau à l’intérieur du crâne de la baleine. Boire un verre d’eau à l’intérieur du crâne d’éblouissement de la baleine. Boire le verre d’eau du coma à l’intérieur du crâne d’éblouissement de la baleine. Boire le verre d’eau  d’à bientôt du coma à l’intérieur du crâne d’éblouissement de la baleine. Boire le verre d’eau d’amnésie du coma à l‘intérieur du crâne d’éblouissement de la baleine. 

 

 

A première vue certains ont été menés dans l'obscurité, dans un avion.  

 

L’au-revoir dispose des avions à l’intérieur d’un panier. L’au revoir survient à dernière vue comme un avion à l’intérieur d’un panier. L’au-revoir dispose des avions de savon à l’intérieur du panier du front. L’au-revoir dispose des avions de cendres, des avions de cendres savonneuses à l’intérieur du panier du front, à l’intérieur du panier de féerie du front.  

 

Le jeune pendu il a la tête nouée dans le ciel

 

Le pendu a la tête nouée à l’intérieur du ciel. Le pendu a la tête nouée à l’intérieur de l’imminence du ciel. Le pendu a la tête nouée à l’intérieur de l’inouï du ciel, à l’intérieur de l’imminence d’inouï du ciel.

 

 

 

S'endormir c'est un effort pour que le lit soit utilisable de nouveau.

 

S’endormir c’est le jeu de transformer le lit en chemise. S’endormir c’est le jeu de transformer le lit en toboggan, de transformer le lit en toboggan de chemises. S’endormir c’est le jeu de transformer le lit en toboggan de chemises de maintenant, en toboggan de chemises de l’ainsi maintenant.

 

 

Quand je dors les lapins se cachent dans mes bras, 

 

Le sommeil possède des tas de lapins à l’intérieur de la poitrine. Le sommeil possède des myriades de lapins à l’intérieur de la poitrine. Le sommeil possède des palindromes de lapins à l’intérieur de la poitrine. Le sommeil possède des myriades palindromiques de lapins à l’intérieur de la poitrine. Le sommeil possède des constellations de lapins à l’intérieur de la poitrine, des constellations de lapins palindromiques à l’intérieur de la poitrine.

 

 

Les poumons c'était un moyen d'enterrer l'air que j'aimais. 

 

La mappemonde enterre le ciel à l’intérieur des poumons. La mappemonde enterre le ciel à l’intérieur de la roue de tombola des poumons. La mappemonde enterre les regards du ciel à l’intérieur de la roue de tombola des poumons. La mappemonde enterre les regards du ciel  à l’intérieur du brouhaha des poumons, à l’intérieur du brouhaha de sourires des poumons.  

 

sa petite amie avait un révolver à chef-d’œuvre.

 

Seul le crâne possède un revolver à chef d’œuvre. Seul le sommeil possède un revolver à chef d’œuvre. Seul le crâne du sommeil possède un revolver à chef d’œuvre. Seul le crâne de respiration du sommeil possède le revolver à chef d’œuvre de l’extase. Seul le crâne de silence du sommeil possède le revolver à chef d’œuvre de l’extase. Seul le crâne de sang du sommeil possède le revolver à chef d’œuvre de l’extase. Seul le crâne de sang du sommeil possède le revolver à chef d’œuvre de la souveraineté, le revolver à chef d’œuvre de l’extase souveraine.

 

 

Le matin c'est peut-être un peu sentimental de commencer à agir à chaque fois. Je fais un petit repas.

 

Se lever le matin affirme un geste sentimental. Se lever le matin affirme le geste sentimental du squelette. Se lever le matin affirme le geste sentimental de la neige, le geste sentimental du squelette de la neige. Se lever le matin affirme le geste sentimental du gel, le geste sentimental du squelette du gel. Se lever le matin affirme le geste sentimental du froid, le geste sentimental du squelette du froid. A l’instant de se lever le matin, le squelette du froid prend le petit-déjeuner du vide. A l’instant de se lever le matin, le squelette du froid prend le petit-déjeuner de déjà. A l’instant de se lever le matin, le squelette du froid prend le petit-déjeuner de vide de déjà. 

 

demain commence toujours matinal,

 

la fantaisie fascinante d'être là.

 

Demain commence toujours matinal comme la fantaisie fascinante d’apparaitre là. Demain commence toujours matinal comme la fantaisie fascinante de tomber là. Demain commence toujours matinal comme la fantaisie fascinante d’élever la chute là, comme la fantaisie fascinante d’escalader la chute là. Demain commence toujours matinal comme la fantaisie fascinante d’escalader l’ombre de la chute là, d’escalader la translucidité de la chute là, d’escalader l’ombre de translucidité de la chute là. 

 

Savez-vous ce que vous voulez dire quand vous sortez le matin et que vous vous y habituez ?

 

Savoir parler avec l’habitude du matin. Savoir adresser la parole à l’habitude du matin. Savoir adresser la parole au non-sens du matin. Savoir adresser la parole à l’habitude de non-sens du matin. Savoir adresser la parole à l’absurdité du matin, à l’habitude d’absurdité du matin. Savoir adresser la parole avec une tendresse lucide, avec une tendresse extrêmement lucide à l’habitude d’absurdité du matin.  

 

Hier m'a ébloui

 

Hier éblouit demain. Demain obscurcit hier. Hier éblouit l’équilibre de demain. Demain obscurcit le hasard d’hier. Hier éblouit l’imminence d’équilibre de demain. Demain obscurcit le hasard de lévitation d’hier.

 

Au matin le chat regarde l'homme sur un petit canapé près de la route.

 

Au matin, le chat contemple l’homme assis à sa table. Au matin, le chat contemple l’homme assis à sa table au sommet de sa chute. Au matin, le chat contemple l’homme assis à sa table au sommet de la chute de l’espace. Au matin, le chat contemple l’homme assis à sa table au sommet de la chute du miracle.

 

 

un chat essaie de coincer une herbe dans son squelette,

 

Le chat invente un squelette d’herbes. Le chat improvise un squelette d’herbes. Le chat improvise le squelette d’herbes de la félicité. Le chat improvise le squelette d’herbes de l’aisance. Le chat improvise le squelette d’herbes de la félicité aisée. Le chat improvise le squelette d’herbes de la vivacité. Le chat improvise le squelette d’herbes de la félicité vivace, le squelette d’herbes de la félicité vivace aisée. 

 

Le chat improvise la fumée d’herbes de la félicité. Le chat improvise la fumée d’herbes de l’aisance. Le chat improvise la fumée d’herbes de la félicité aisée. Le chat improvise la fumée d’herbes de la vivacité. Le chat improvise la fumée d’herbes de la félicité vivace, la fumée d’herbes de la félicité vivace aisée.

 

 

les abeilles c'est des confettis d'air chaud. 

Les abeilles confettisent la besogne. Les abeilles confettisent l’absurdité. Les abeilles confettisent la besogne de l’absurdité. Les abeilles confettisent le miracle. Les abeilles confettisent la besogne du miracle. Les abeilles confettisent l’absurdité du miracle. Les abeilles confettisent la besogne d’absurdité du miracle. Les abeilles confettisent le travail du miracle. Les abeilles confettisent le travail d’absurdité du miracle. Les abeilles confettisent la besogne de la nuit. Les abeilles confettisent la besogne de clarté de la nuit.

 

 

Il jouait en direction des vaches pour élargir la gamme des vaches endormies, elles étaient à l'ombre d'un arbre, elles ne dorment pas, l'ombre peut assembler toutes les vaches, tout le puzzle d'insomnie des vaches,

 

La vache mâche le vide. La vache mâche le vide pour transformer le vide en carré noir de Malevitch. La vache mâche le vide pour transformer le vide en carré noir de Malevitch qu’elle projette ensuite sur sa peau. La vache mâche le vide pour transformer le vide en carte de géographie, en carte de géographie du carré noir de Malevitch qu’elle projette ensuite comme une carte postale, comme une carte postale d’empreintes digitales sur sa peau. La vache mâche le vide pour transformer le vide en carte de géographie du carré noir de Malevitch qu’elle projette ensuite comme un écran de cartes postales sur sa peau, comme un écran d’empreintes digitales sur sa peau, comme un écran de cartes postales d’empreintes digitales sur sa peau. 

 

en face il y a les vaches, par trois, ou quatre, comme des groupes de rock, elles posent

 

A l’intérieur des champs, les vaches posent comme les groupes de rock du vide, comme les groupes de rock de l’utopie. A l’intérieur des champs, les vaches posent comme les groupes de rock de la préhistoire. A l’intérieur des champs, les vaches posent comme les groupes de rock de l’ainsi maintenant, comme les groupes de rock de la préhistoire ainsi maintenant.

 

La vache on rigole dedans.

 

Rigoler à l’intérieur de la vache. Rigoler à l’intérieur de l’astrolabe de la vache. Rigoler à l’intérieur de l’astrolabe de paraplégie de la vache. Rigoler à l’intérieur de la mappemonde de la vache. Rigoler à l’intérieur de la mappemonde de paraplégie de la vache. Rigoler à l’intérieur de la mappemonde de poumons de la vache, à l’intérieur de la mappemonde de poumons paraplégiques de la vache. Rigoler à l’intérieur de la coquetterie de la vache. Rigoler à l’intérieur de la mappemonde de coquetterie de la vache, à l’intérieur de la mappemonde de coquetterie paraplégique de la vache. Rigoler à l’intérieur des poumons de coquetterie de la vache, à l’intérieur des poumons de coquetterie paraplégique de la vache. Rigoler à l’intérieur de la vache du vent. Rigoler à l’intérieur de la vache de miracle du vent.

 

mais putain l'ours, comme si ses pieds c'était des bonbons,  

 

L’ours marche sur des bonbons. L’ours marche sur les bonbons du séisme. L’ours marche sur les bonbons de volcan. L’ours marche sur les bonbons d’ombre du séisme. L’ours marche sur les bonbons d’ombre du volcan. L’ours marche sur des bonbons d’obscurité. L‘ours marche sur les bonbons d‘obscurité du séisme. L’ours marche sur les bonbons d’obscurité du volcan.

 

tu ressemblais au poulpe qui s’accouple à son comportement

 

Le poulpe s’accouple au pullulement de ses empreintes digitales. Le poulpe s’accouple au pullulement de son pouls. Le poulpe s’accouple au pullulement d’empreintes digitales de son pouls.  

 

Un œil opposé au sommeil permet de se voir nu en dauphin. 

 

Le dauphin sait comment profiler. Le dauphin nage de profil. Le dauphin nage par le geste de profiler sa silhouette. Le dauphin nage par le geste de profiler son élan, par le geste de profiler la silhouette de son élan.

 

Le dauphin révèle une ligne de profil, une ligne de profil filigrane, une ligne de profil filigrane entre l’œil et le sommeil. Il y a une distinction du dauphin. Le dauphin distingue. Le dauphin distingue de profil. Le dauphin trace une ligne de distinction de profil. Le dauphin trace une ligne de distinction de profil entre l’œil et le sommeil. Et cette ligne de distinction de profil apparait aussi comme une réflexion, une réflexion de nudité. Le dauphin nage comme un miroir de profil. Le dauphin nage comme le miroir de profil de sa nudité.

 

Dehors est un endroit mémorisable grâce aux éléphants. 

 

L’éléphant apparait comme l’enfant de l’espace. L’éléphant apparait comme l’enfant de poussière de l’espace. L’éléphant apparait comme l’enfant faramineux de l’espace, comme l’enfant de poussière faramineuse de l’espace.

 

 

la rivière fait une grande distinction, c'est l'éléphant. 

 

L’éléphant essaie parfois de devenir un pont. L’éléphant utilise sa trompe comme pouce préhensile, comme pouce préhensile de ses jambes, comme pouce préhensible du pont de ses jambes. L‘éléphant essaie de devenir le pont de jambes de la préhension, le pont de jambes de la préhension de la trompe, de la préhension hyperlaxe de sa trompe. L’éléphant accomplit des tropes de ponts avec sa trompe. L’éléphant accomplit des tropes de pont préhensile avec sa trompe.

 

 

Adam pleure, il a l'impression que le passé a été fait en un jour ou deux, le passé a été inventé par Eve, 

 

La préhistoire apparait inventée par l’escargot. La préhistoire apparait improvisée par l’escargot. La préhistoire apparait improvisée par l’escargot resté malgré tout au paradis. La préhistoire apparait improvisée par l’escargot resté malgré tout au paradis du déluge. L’escargot apparait comme l’arche des animaux. A l’intérieur de l’escargot se trouve la globalité intégrale des animaux. L’escargot sauvegarde la globalité intégrale des animaux.

 

 

Et la terre s'enroula dans les escargots, c'est uniquement là qu'elle trouva sa fin. 

 

Les escargots enroulent la terre. Les escargots enroulent la terre avec les empreintes digitales de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec l’électrocardiogramme de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec l’électrocardiogramme d’empreintes digitales de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec le toboggan de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec le toboggan d’empreintes digitales de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec la griserie de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec le toboggan de griserie de la bouche. Les escargots enroulent la terre avec le toboggan du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec le toboggan de griserie du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec les lèvres du sommeil, avec les lèvres de griserie du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec le ventre du sommeil, avec le ventre de griserie du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec les lèvres-ventres du sommeil, avec les lèvres-ventres de griserie du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec la vulve du sommeil, avec la vulve de griserie du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec la vulve d’empreintes digitales du sommeil, avec la vulve d’empreintes digitales grisâtres du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec les lèvres-ventres de lascivité du sommeil, avec les lèvres-ventres de lascivité grisâtre du sommeil. Les escargots enroulent la terre avec la vulve de lascivité du sommeil, avec la vulve de lascivité grisâtre du sommeil.

 

 

 

Ce qui plait aux pigeons c'est l'arrêt total de la ressemblance, (…) la ressemblance est achevée, les pigeons se synchronisent, tu as de la ressemblance quand le pigeon regarde dans la même direction que toi,

 

« Dans un essai particulièrement séduisant, C. Martinoya, spécialiste des pigeons, avait proposé une description du cycle rituel des erreurs commises par les oiseaux. Il avait mis au point une expérimentation dans laquelle le pigeon était placé entre deux fenêtres, l’une débordant de nourriture, l’autre vide. Plutôt que de modifier cette disposition - comme l’aurait fait n’importe quel pigeonologue – il la laissa telle, de sorte qu’il fut en mesure d’observer  que, bien que les pigeons aient rapidement appris à trouver la nourriture, à l’occasion, - selon des cycles quantifiables -, ils allaient vérifier si par hasard il ne se s’en trouvait pas sur la fenêtre vide. Ayant remarqué cela, le professeur Martinoya se livra à la même expérimentation sur ses collègues de l’université de Bochum. Non sans surprise, ceux-ci se comportèrent exactement comme les pigeons. Leur demandant la raison d’un tel comportement, il constata qu’ils étaient bien incapables de la produire, à l’exception d’un seul  qui offrit cette réponse vaguement philosophique : « Pour vérifier que le monde est toujours à sa place. ». »  R. Ruiz, Poétique du Cinéma

 

Ainsi ceux qui se suicident par défenestration seraient qui sait ceux qui cherchent à vérifier que le vide du monde, le vide de nourriture du monde ou la nourriture de vide du monde se trouve toujours à la fenêtre. 

 

Mort, Casou peut partager la tragédie avec un dragon. 

Savoir comment partager la tragédie comme du pain. Savoir comment partager le pain de la tragédie, le pain de dynamite de la tragédie afin de le donner à manger au dragon, exactement comme une vieille dame donne à manger aux pigeons. Partager le pain de dynamite de la tragédie afin de révéler que les pigeons sont des dragons minuscules, des dragons lilliputiens, des dragons de la dérision, les dragons miniatures de la dérision autrement dit ainsi que l‘indique Godard dans Allemagne Année Zéro, des princesses endormies que nous n’avons pas eu l’audace de délivrer. Les pigeons ressemblent en effet à des princesses ridicules, des princesses ridicules qui jouent au bilboquet avec leur cou. Il y a un dragon piégé à l’intérieur du pigeon. Il y a une princesse piégée à l’intérieur du pigeon. Il y a le dragon d’une princesse, le dragon d’une princesse au petit pois piégé à l’intérieur du pigeon. Et si le pigeon secoue ainsi sa tête comme s’il  jouait bilboquet avec son cou c’est parce qu’il désire recracher des flammes de petits pois, des petits pois carbonisés selon les flammes de son insomnie. 

 

Les pigeons m'apportaient des visions du minimum possible à mon âge. Les pigeons étaient autour de moi aussi gracieusement que les mains. Mains et pigeons bordant l'agrément des zones de sucre

 

Les pigeons apportent des visions du minuscule impossible, du minuscule impossible au nom, du minuscule impossible au pseudonyme, du minuscule impossible au nom de l’âge, du minuscule impossible au pseudonyme de l’âge. Les pigeons apportent des visions du minuscule impossible à l’ombre de l’âge, au pseudonyme d’ombre de l’âge. Les pigeons indiquent que les miettes de pains sont aussi des pseudonymes, des pseudonymes dispersés sur le sol au hasard.

 

 

Cyborg s'écorche contre la tour Eiffel. La tour Eiffel est un lieu de cimetière et de sommeil pour les cyborgs. 

 

Le premier cyborg était l'idée d'un cul pur,

 

Le cyborg essaie de jouer au mikado avec la tour Eiffel. Le cyborg essaie de jouer au mikado avec la tour Eiffel par la sublimation de son cul, par les gestes de sublimation de son cul. Le cyborg essaie de transplanter la tour Eiffel au centre de la place de la concorde. Le cyborg cherche en effet à savoir ce que la tour Eiffel guillotine. Le cyborg sait que la tour Eiffel ressemble à une guillotine. Le cyborg sait que la tour Eiffel apparait comme la guillotine des étoiles, comme la guillotine des astres, comme la guillotine de la tournure des étoiles, comme la guillotine de la tournure des astres.

 

 

les cheveux correspondent à mon attente du poème. 

Les cheveux attendent. Les cheveux attendent les rêves. Les cheveux attendent la spirale des rêves. Les cheveux attendent l’impatience. Les cheveux attendent l’impatience des rêves. Les cheveux attendent la spirale de l’impatience, la spirale d’impatience des rêves. 

 

le métro a vu mourir beaucoup de gens qui ne savent pas sortir des limites de leurs cheveux.

 

Chacun semble désirer vivre comme enturbanné par les rêves de ses cheveux. Chacun semble désirer vivre comme enturbanné par la chevelure de ses rêves, par la chevelure d’étourdissements de ses rêves, par la chevelure d’éblouissement de ses rêves, par la chevelure d’éblouissements étourdis de ses rêves. Chacun semble désirer vivre enturbanné par l’imbroglio de cheveux de ses rêves, par la chevelure d‘imbroglio de ses rêves. Chacun porte sa chevelure au sommet de sa tête comme une myriade de têtes miniatures, comme une myriade de têtes miniatures enchevêtrées. Chaque cheveu apparait ainsi comme une tête posée au sommet de la tête. La chevelure compose une mosaïque de têtes miniatures enchevêtrées, une mosaïque de têtes miniatures entrelacées posée au sommet de la tête. 

 

Elle avait combattu le vide avec de bons cheveux

 

Révéler le vide avec les cheveux. Révéler le vide avec la vidéo des cheveux. Révéler le vide avec la vidéo de cheveux du rêve. Révéler les aléas du vide avec la vidéo de cheveux du rêve. Révéler la trajectoire aléatoire du vide avec la vidéo de cheveux du rêve.

 

 

A l’instant de l’éveil, la chevelure des rêves ressemble à un violoncelle de spaghettis. A l’instant de l’éveil, la chevelure des rêves ressemble au violoncelle de spaghettis d’hier avec demain, au violoncelle de spaghettis d’hier comme demain. 

 

des acteurs qui s'écartent du film, de l'alphabet, dans les films habituels

 

L’alphabet filme les cheveux. L’alphabet filme les rêves des cheveux. L’alphabet filme les rêves enchevêtrés des cheveux. L’alphabet filme l’entrelacs des cheveux. L’alphabet filme l’entrelacs de rêves des cheveux.

 

L’alphabet filme les cheveux par un trou de serrure. L’alphabet filme les cheveux par le trou de serrure du feu. L’alphabet filme l’entrelacs de rêves des cheveux par le trou de serrure du feu.

 

Les lettres de l’alphabet apparaissent comme des empreintes digitales, comme les empreintes digitales des cheveux, comme les empreintes digitales des rêves. Les lettres de l’alphabet attendent comme les empreintes digitales de cheveux des rêves. Les lettres de l’alphabet révèlent que les cheveux ont des doigts. Les lettres de l’alphabet révèlent que les cheveux ont des doigts de rêves, des doigts de féerie, des doigts féeriques de rêves. 

 

C’est comme si les cheveux et l’alphabet savaient qu’ils étaient des illusions. Les cheveux savent que l’alphabet révèle l’illusion du langage. L’alphabet sait que les cheveux révèlent l’illusion de la tête, l’illusion d’avoir une tête, l’illusion d’avoir une tête avec un sommet. 

 

Aux lisières le maquillage, les limites pour les yeux Avec le maquillage on fait les limites pour rester ici directement sous l'œil.

 

Savoir se maquiller les yeux avec les lettres de l’alphabet. Savoir à la fois se maquiller les yeux avec les lettres de l’alphabet et se déshabiller les paupières avec la voix. Ce qui surgit ainsi entre les lettres de l’alphabet et la voix ce sont les cils des syllabes, les cils d’éblouissement des syllabes. 

 

Je me souviens que le suicide par défenestration de Deleuze fut quasi contemporain de la diffusion de son Abécédaire à la télévision, comme si cette défenestration révélait une manière de téléviser une dernière lettre de l’alphabet, une lettre de l’alphabet qui viendrait après le z, lettre z qui selon Deleuze était l’indice de la foudre, l’indice de la foudre qui à la fois dissocie et relie des forces obscures, lettre z qui se trouve à l’intérieur même du nom de Deleuze, indice littéral dont Deleuze était particulièrement heureux. Ou plutôt cette défenestration révélait une manière de se jeter à l’intérieur du vide télévisuel de l’alphabet. Par cette défenestration Deleuze décidait ainsi de se jeter à l’intérieur de l’alphabet du vide. La fenêtre c’est en effet quelque chose comme l’échiquier du vide. La fenêtre essaie de transformer la suite de lettres de l’alphabet en échiquier du vide.

 

 

Sur le visage d'Adam il y a les empreintes digitales d'Eve à tous les âges.

 

Sur le visage d’Adam il y a à la fois les empreintes digitales des âges d’Eve et les réflexes de prénoms du Christ. Sur le visage d’Adam il y a à la fois les empreintes digitales des âges d’Eve et les blessures de prénoms du Christ. Sur le visage d’Adam il y a à la fois les empreintes digitales des âges d’Eve et les cicatrices de prénoms du Christ et les cicatrices d’amnésie du Christ. Et parfois sur le visage d’Adam les empreintes digitales des âges d’Eve coïncident avec les cicatrices d’amnésie du Christ.

 

Je cherche ce qui serait l’inverse des empreintes digitales. L’inverse des empreintes digitales  ce serait quelque chose comme l’œil du vide, comme l’œil de dé du vide, comme le regard de dé du vide. Cet envers des empreintes digitales humaines, ce serait qui sait l’imprimerie des prénoms inhumains, ou plus bizarrement encore l’imprimerie des civilisations inhumaines, l’imprimerie de poussière des civilisations inhumaines, l’imprimerie inhumaine de la civilisation de la poussière.

 

Les empreintes digitales ressemblent à des électrocardiogrammes enroulés comme des rubans. Il y a un aspect cartographique, météorologique et même géodésique des empreintes digitales. C’est comme si nous disposions de minuscules océans, de minuscules océans d’eau disparue, de minuscules océans de poussière à l’extrémité de chaque doigt. Les empreintes digitales indiquent ainsi les pistes de chant météorologique de la disparition du déluge, de la prestidigitation du déluge, de la volatilisation du déluge, de la prestidigitation volatile du déluge.

 

Sur le visage d’Adam il y a à la fois les empreintes digitales des âges d’Eve et les cicatrices de coups de dés du Christ. Sur le visage d’Adam il y a à la fois les empreintes digitales des âges d’Eve et les cicatrices météorologiques du Christ, et les cicatrices de coups de dés météorologiques du Christ. 

 

C’est un immense problème de savoir à quoi ressemble le Christ à l’intérieur de la chute du paradis. C’est un immense problème de savoir à quoi ressemble la figure du Christ, la figure hypothétique du Christ, la figure imaginaire du Christ à l’intérieur de la chute du paradis. En effet selon la Bible, à l’instant de la chute du paradis le Christ est absent. Le Christ ne vient pas pour sauver Adam et Eve. Malgré tout il apparait amusant d’imaginer, d’imaginer de manière athée, la venue d’un Christ à l’intérieur même de la chute du paradis. Il apparait amusant d’imaginer un Christ qui viendrait par exemple pour multiplier le fruit de la chute. Et si le Christ multiplie le fruit de la chute comme des pains, comme des pains de dynamite, l’explosion de ce fruit-pain de dynamite s’inscrit-elle sur le visage d’Adam ou sur le visage d’Eve, ou encore sur le visage d’Adam et sur la chair d’Eve ou à l’inverse sur le visage d’Eve et sur la chair d’Adam ?

 

Le patati du papier est le titre du livre du voisin,

 

Le patati du papier apparait comme le titre du Christ. Le patati du papier apparait comme le titre d’humour du Christ. Le patati du papier apparait comme le titre d’humour du Christ à l’intérieur de la multiplicité des mondes. 

 

« Celui qui tombe rallonge sa biographie »

 

Celui qui tombe démesure son existence. Celui qui tombe démesure le silence de son existence. Celui qui tombe démesure l’anachronisme de son existence, le silence d’anachronisme de son existence. Celui qui tombe démesure le silence d’anachronisme de son existence en deçà de Dieu, d’Adam, d’Eve et du Christ. Celui qui tombe joue au mikado avec Dieu, Adam, Eve et le Christ. Celui qui tombe joue aux dés avec Dieu, Adam, Eve, et le Christ. Celui qui tombe joue au mikado des dés avec Dieu, Adam, Eve et le Christ. 

 

Dehors Eve demande à Adam de commencer sur ce qu'il pense de ses habits, quels sont mes vêtements, Adam dit c'est super,

 

Le premier dialogue entre Adam et Eve ce serait ainsi un dialogue à propos des vêtements. Et Adam à ce propos ne sait pas trop quoi dire, il ne parvient à dire que c’est super. La connaissance du bien et du mal serait presque pour toi une connaissance de l’élégance vestimentaire. Adam et Eve seraient alors les premiers obsédés de la mode, les premiers fashion fans. C’est comme si pour toi la connaissance du bien et du mal était toujours d’abord la connaissance du bien-mal s’habiller. Pour toi le problème paradisiaque n’est pas la révélation d’une différence entre la nudité et l’habillement. Pour toi le problème paradisiaque serait plutôt celui d’une révélation entre le s’habiller bien et le s’habiller mal. Et ce qui paradoxalement parvient à révéler l’habiller bien, l’habillé super c’est la main, c’est la nudité de la main. Pour toi le problème paradisiaque n’est pas celui entre la nudité du corps et l’habillement du corps, il serait plutôt celui entre un habillement sans connaissance et un habillement avec connaissance révélé par la nudité de la main, comme si aussi la nudité de la main affirmait la première parure, la puissance de parure de la connaissance comme la puissance de connaissance de la parure.

 

Selon P. Nothomb il est préférable de ne jamais oublier qu’Adam et Eve ne sont pas des êtres humains. Pour P. Nothomb en effet il n’y a d’humanité qu’après la chute. Adam et Eve ne sont pas des hommes ce sont plutôt des figures paradisiaques, des figures de poussière paradisiaque, des figures d’érosion paradisiaque. Adam et Eve seraient qui sait des empreintes digitales, des empreintes digitales du paradis, des empreintes digitales de la préhistoire du paradis. Ou bien encore Adam et Eve seraient des mains. Adam et Eve seraient les deux mains du paradis, les deux mains de poussière du paradis, les deux mains de préhistoire du paradis, les deux mains de poussière préhistorique du paradis, les deux mains d’amnésie du paradis, les deux mains d’amnésie préhistorique du paradis. Le problème reste alors de savoir si Adam révèle la main de la nudité et Eve la main de l’habillement ou à l’inverse si Eve révèle la main de la nudité et Adam la main de l’habillement. Ou bien encore autre hypothèse plus subtile si la main de la nudité indique l’étreinte d’Adam et Eve et la main de l’habillement celle de la distance entre Adam et Eve ou bien à l’inverse la main de l’habillement indique l’étreinte d’Adam et Eve et la main de la nudité la distance entre Adam et Eve. (C’est toujours un problème de savoir à l’intérieur de quelle main se trouve quelque chose et à l’intérieur de quelle autre main son inverse. Kafka faisait déjà cette remarque à propos de la raison et de la déraison.) Dernière hypothèse, Adam et Eve apparaissent ambidextres. Adam et Eve apparaissent comme les figures ambidextres du paradis, comme les figures de poussière ambidextres du paradis, comme les figures d’érosion ambidextres du paradis. 

 

Et aussi pour finir. Au paradis Adam et Eve ont-ils une ombre ou non ? Et les ombres d’Adam et d’Eve partagent-elles les mêmes caractéristiques que leurs corps ? Pour le dire schématiquement j’ai plutôt le sentiment qu’à l’intérieur du paradis Adam et Eve n’ont pas d’ombre et que les ombres d’Adam et Eve, c’est l’humanité même. L’espèce humaine serait le mélange d’ombres diffractées de la poussière paradisiaque d’Adam et Eve, le mélange d’ombres diffractées des statues de poussière paradisiaque d’Adam et Eve. Ou qui sait l’espèce humaine seraient les empreintes digitales d’Adam et Eve, ou le dos des empreintes digitales d’Adam et Eve, ou l’ombre des empreintes digitales d’Adam et Eve, ou le dos de l’ombre des empreintes digitales d’Adam et Eve.

 

 

« La main sert à embellir l'événement.»

 

La main embellit à la fois l’apparition et la disparition de l’événement. La main embellit à la fois la mémoire et l’amnésie de l’événement. Il reste malgré tout extrêmement délicat de savoir si la mémoire de l’événement se trouve à l’intérieur de la paume et l’amnésie de l’événement au dos de la main ou bien à l’inverse si l’amnésie de l’événement se trouve à l’intérieur de la paume et la mémoire de l’événement au dos de la main. Et la délicatesse c’est précisément cela, cette hésitation. 

 

Une main est monstrueuse parce qu'il y a pas de sucre dedans. 

La main apparait monstrueuse parce qu’il y a de la nourriture à l’intérieur. La main apparait monstrueuse parce qu’il y a du pain à l’intérieur. La main apparait monstrueuse parce qu’il y a une catastrophe de nourriture à l’intérieur. La main apparait monstrueuse parce qu’il y a une catastrophe de pain à l’intérieur, parce qu’il y a un séisme de pain à l’intérieur. 

 

cette notion d'enroulement de planète.

 

« Enrouler le monde autour de ses doigts, comme une femme joue avec un fil ou un ruban, tout en rêvant à sa fenêtre. »  F. Pessoa

 

 

les planètes s'enroulent et tournent pour passer inaperçues

 

Les planètes s’enroulent et tournent afin d’apparaitre touchées. Les planètes s’enroulent et tournent afin d’apparaitre touchées par l’aveuglement, Les planètes s’enroulent et tournent afin d’apparaitre touchées par la respiration de l’aveuglement, par la démesure de l’aveuglement, par la respiration de démesure de l’aveuglement. 

 

Les vieux Casou s'enroulent en faisant tourner leurs pouces, 

j'ai pleuré le long de ma jambe, c'est de l'eau que je sens encore comme une épée.

Léviter à force de se tourner les pouces. Léviter avec l’épée des larmes. Léviter à force de se tourner les pouces avec l’épée des larmes. Léviter à la vitesse de son ombre. Léviter à la vitesse de son ombre à force de se tourner les pouces avec l’épée des larmes.

 

« Montrer du doigt c'est écrire la biographie de quelqu'un »

 

Montrer du doigt c’est écrire cette épitaphe « D’ailleurs ce sont toujours les autres qui meurent. » (M. Duchamp). Montrer du doigt c’est écrire son épitaphe au dos de ses empreintes digitales. Montrer du doigt c’est écrire l’épitaphe de son ombre. Montrer du doigt c’est écrire l’épitaphe de son ombre au dos de ses empreintes digitales. Montrer du doigt c’est devenir l’atlas de ses empreintes digitales, l’atlas de son ombre, l’atlas des empreintes digitales de son ombre. 

 

Les cigarettes sont utilisées lorsqu'il n'y a plus de doigts disponibles, elles permettent de déterminer le type d'émotion. 

 

Les cigarettes révèlent les doigts filigranes de l’émotion. Les cigarettes révèlent les doigts d’idées de l’émotion, les doigts d’idées filigranées de l’émotion. Les cigarettes révèlent les doigts de fumée de l’émotion. Les cigarettes révèlent les doigts d’amnésie de l’émotion, les doigts de fumée amnésique de l’émotion. 

 

La cigarette permet de repérer la main principale.

 

La cigarette révèle la main décisive. La cigarette révèle la main désinvolte. La cigarette révèle la main à la fois décisive et désinvolte. La cigarette révèle la main de la décision désinvolte. La cigarette révèle la main de la tragédie. La cigarette révèle la main de décision désinvolte de la tragédie.

 

 

chaque jour je préparais des visages calmes pour la soupe, un sentiment de visage calme, 

 

La soupe apaise la dispersion du visage. La soupe apaise la dispersion atomique du visage. La fumée de la soupe apaise la dispersion moléculaire du visage. La fumée de la soupe apaise la face. La fumée de la soupe apaise la dispersion de la face. La fumée de la soupe apaise la dispersion moléculaire de la face.

 

 

Casou fait tomber des petits pois dans les escaliers, c'est son flux de petits pois à lui, là c'est un grand dimanche. 

 

Cela serait à rapprocher d’un extrait de Paraboles.

 

Il a mangé des graines, après il a monté les escaliers, et ensuite il a cherché à les descendre, c'était trop fatigant, moins fatiguant cependant que de manger les escaliers et de monter ou descendre les graines. 

 

la montagne tient sur une jambe comme le flamant rose.

 

« L'autre jambe est dans l'escalier de Led Zeppelin. »

 

La montagne tient sur une jambe et son autre jambe se trouve à l’intérieur de l’escalier de la musique. La montagne se tient sur une jambe et son autre jambe se trouve à l’intérieur de l’escalier de la lave, à l’intérieur de l’escalier de lave de la musique.

 

 

La plupart du temps la table tient debout grâce aux dernières parties d'un animal,

 

la table elle-même se considère comme la dernière chair du monde. 

 

Imaginer la table comme le dernier animal. Imaginer la table comme le dernier animal du déluge. La table apparait comme le dernier animal du déluge. La table apparait comme le dernier animal du déluge de la poussière. La table apparait comme le dernier animal du déluge des empreintes digitales. La table apparait comme le dernier animal du déluge de l’érosion. La table apparait comme le dernier animal du déluge de l’aujourd’hui. La table apparait comme le dernier animal du déluge de poussière de l’aujourd’hui. La table apparait comme le dernier animal du déluge d’empreintes digitales de l’aujourd’hui. La table apparait comme le dernier animal du déluge d’érosion de l’aujourd’hui. La table apparait comme le dernier animal du déluge de certitude de l’aujourd’hui.

 

 

ça doit être un proverbe, en Novembre noie un arbre.» 

 

« Novembre à un clou de Peluche

Accrocha son Chapeau de Granit  »  E. Dickinson 

 

Le mois de novembre fait le tour de ma chambre,

 

Novembre fait le tour de ma chambre. Novembre fait le tour du monde de ma chambre. Novembre fait le tour d’amnésie de ma chambre. Novembre fait le tour du monde d’amnésie de ma chambre. Novembre fait le tour de paralysie de ma chambre. Novembre fait le tour du monde de paralysie de ma chambre. 

 

On sait qu'il existe un passé fan de chaussures de fantaisie,

 

L’amnésie porte des chaussures de fantaisie. L’amnésie porte les chaussures de fantaisie du ciel. L’amnésie porte des chaussures de fantaisie sur son dos. L’amnésie porte des chaussures de fantaisie sur le dos de ses empreintes digitales. L’amnésie porte les chaussures de fantaisie du ciel sur le dos de ses empreintes digitales.

 

 

FUMER DANS LE DOS DE LA MAISON  

 

zoome pour décapiter les violettes. 

Le zoom décapite les fesses. Le zoom décapite la fumée. Le zoom décapite les fesses de la fumée. Le zoom décapite le zéro. Le zoom décapite les fesses du zéro. Le zoom décapite les fesses de zéro de la fumée.

 

un mort (...) peut se divertir aux cicatrices des fesses.

 

S’amuser avec les blessures des fesses. S’amuser avec les blessures d’amnésie des fesses. S’amuser avec la paralysie des fesses. S’amuser avec les blessures de paralysie des fesses. 

 

l'air pensif qui est une grande réverbération, qui dit des trucs qui ne veulent rien dire avec passion, qui m'offre un chien.

 

Le feu imaginatif apparait comme une immense réverbération. Le feu imaginatif apparait comme l’immense réverbération de l’espace. Le feu imaginatif affirme l’immense réverbération de trucs de l’espace, l’immense réverbération de fatalité de l’espace, l’immense réverbération de trucs fatals de l’espace. Le feu imaginatif offre ainsi des tas de félins. Le feu imaginatif offre des myriades de félins, des constellations de félins.

 

 

Casou est un sachet de présence,  

 

Ses organes étaient depuis longtemps en sécurité dans son petit sac, plutôt que dans l'anatomie.

 

Pour toi le corps apparait plutôt comme un sachet, un sachet de présence. Ainsi pour toi le corps apparait comme un petit sac, un petit sac à infuser ou à saupoudrer. La musique ce serait qui sait cette infusion ou ce saupoudrage du sachet de présence du corps, du sachet de présence de la chair. 

 

Une personne en cours se complète avec des louanges,  

 

Devant la boite de nuit l'homme fume des cigarettes pour ne pas s'enfoncer dans la neige.

 

Ce problème du complément, ce problème du se compléter revient souvent à l’intérieur de tes phrases. Il y a chez toi une recherche du complément, du complétement comme vêtement, quelque chose comme une recherche du complet-veston. Le vivace cintré c’est celui du complet-veston. Ou bien encore celui du smoking, à savoir une manière de se compléter par le geste de fumer ses vêtements, geste de fumer ses vêtements qui révèlerait aussi une manière de tenir en équilibre à la surface du froid, de tenir en équilibre à l’intérieur de la neige. 

 

les mains sont le complément de la mer pour finir les objets,

 

Pour toi ce qui complète conforte. Pour toi ce qui complète conforte pour finir. Pour toi ce qui complète conforte parce que le complément parachève, parce que le complément parachève quelque chose. Ce serait là une des figures importantes de ton imagination. Pour toi, imaginer c’est compléter. Pour toi, figurer de manière imaginaire c’est compléter pour finir. Pour toi l’imagination complète, l’imagination ne complète pas ce qui manque, l’imagination complète ce qui apparait toujours déjà là, ce qui existe déjà mais qui n’est pas encore achevé. L’imagination complète et ainsi révèle la forme finie, la dernière forme (comme il y a un dernier souffle ou un dernier mot) à cette différence près que cette dernière forme n’est pas pour toi tragique, elle serait plutôt à l’inverse confortable et qui sait même habituelle.

 

Imaginer pour toi c’est chercher le complément de forme finie, le complément de forme achevée. Ce complément de forme finie, de forme achevée, c’est par excellence le vêtement, le vêtement confortable (le t-shirt, la chemise ou le manteau), souvent le vêtement pour la poitrine, le vêtement pour le thorax. Pour toi, imaginer c’est d’abord habiller la poitrine, c’est d’abord habiller le thorax. Habiller le thorax c’est-à-dire l’idée même de la fermeture.

L'idée de se refermer est thoracique.  

 

Adam pense, si elle continue il n'y aura plus de tailles disponibles dans le lointain, les habits du lointain sont des tailles hyper rare à trouver.

 

Tu as le sentiment d’un habit du lointain, d’un vêtement du lointain et qui sait d’une parure du lointain. La parole c’est le geste de se vêtir de lointain, de se parer de lointain. Chaque mot ou plutôt chaque phrase révèlerait une taille du lointain. Ecrire c’est tailler dans le lointain, c’est taillader dans le lointain, c’est taillader des scaphandres, des scaphandres de féerie, des scaphandres de mains, des scaphandres de mains féeriques à l’intérieur du lointain. Ecrire c’est révéler les scaphandres de mains du lointain, des scaphandres de mains revenantes, des scaphandres de mains qui reviennent de loin, des scaphandres de mains féeriques qui reviennent de loin. Ecrire c’est donner à sentir des parures d’empreintes digitales, des parures d’empreintes digitales qui reviennent de loin. Ecrire c’est donner à sentir des scaphandres d’empreintes digitales, des scaphandres d’empreintes digitales qui reviennent de loin, des scaphandres d’empreintes digitales féeriques qui reviennent de loin. 

 

il a un geste de chef d'orchestre des tee-shirt,

 

Les instruments de musique apparaissent comme des vêtements. Les instruments de musique apparaissent comme des vêtements à la fois pour les ombres et pour les os. Les instruments de musique apparaissent comme des vêtements pour les os des ombres et pour les ombres des os. Les instruments de musique apparaissent comme des vêtements ou bien encore comme des parures. Les instruments de musique habillent à la fois l’ombre et les os sans malgré tout habiller le corps même. Les instruments de musique immiscent des vêtements filigranes, des vêtements subreptices entre les os et le corps, vêtements qui dissocient avec subtilité à la fois l’ombre et le corps et le corps et les os. Les instruments de musique immiscent les notes précisément à la fois entre l’ombre et le corps et entre le corps et les os. Les instruments de musique dissèquent chacun à leur manière la siamoiserie visible du corps et de l’ombre et la siamoiserie invisible du corps et des os, la siamoiserie visuelle du corps et de l’ombre et la siamoiserie tactile du corps et des os.

 

je pensais que le saxophone était un passage pour les chiens, avec le saxophone tu peux téléporter des chiens.

 

Le saxophone tamise des éléphants. Le saxophone tamise des essaims d’éléphants, des essaims d’éléphants déments. Le saxophone attèle des éléphants. Le saxophone attèle des essaims d’éléphants, des essaims d’éléphants déments. Le saxophone tamise attèle des essaims d’éléphants. Le saxophone tamise attèle des essaims d’éléphants déments.

 

 

les poches de son blouson donnent directement sur le foie, le funk est un bon moyen de se ressaisir, les lignes de basse servent à écarter le foie avec les doigts.

 

Il y a en effet une relation flagrante entre le funk et le foie. Le funk essaie de fondre le métal de l’alcool l’intérieur du foie. Le funk essaie de fondre l’alcool du son à l’intérieur du foie. Le funk flocule le métal d’alcool du son à l’intérieur du foie. Le funk à la fois flocule et attise, flocule en attisant et attise en floculant le métal d’alcool du son, la métallurgie d’alcool du son à l’intérieur du foie, à l’intérieur de la foire du foie, à l’intérieur de la fête foraine du foie. La guitare funk c’est en effet aussi du tir forain, du tir forain à l’intérieur du foie. La guitare funk c’est une façon d’inventer un tir forain de l’alcool, un tir forain de l’alcool à l’intérieur du foie. 

 

Mon voisin appuie avec tous les doigts sur une touche, il sait que ses doigts pensent la même note, pour lui les doigts doivent vouloir la même note. Il dit « je bouge ma main grâce à la décision des doigts de miser tout sur une seule note.   

Le clavier du piano apparait ainsi comme une roue de loterie. Le clavier du piano apparait comme la roue de loterie de la paralysie. Le clavier du piano apparait comme la roue de loterie de la paralysie heureuse. Le clavier du piano apparait comme la roue de loterie de l’hémiplégie, comme la roue de loterie de l’hémiplégie heureuse. Le clavier du piano apparait comme la roue de loterie de Malevitch, comme la roue de loterie de l’hémiplégie heureuse de Malevitch.

 

Le piano apparait comme la roue de loterie des empreintes digitales, comme la roue de loterie  des empreintes digitales du carré noir, comme la roue de loterie des empreintes digitales du carré noir sur fond blanc. Le piano paralyse l’atlas d’empreintes digitales du carré noir sur fond blanc. Le piano paralyse de joie l’atlas d’empreintes digitales du carré noir sur fond blanc. 

 

Le clavier de piano transforme le carré noir sur fond blanc en mosaïque. Le piano transforme le carré noir sur fond blanc de Malevitch en mosaïque d’ombres, en mosaïque d‘os, en mosaïque d’ombres et d’os. 

 

 

il a choisi une tonalité sphérique proche de la fameuse épopée de la terre

 

Cela serait à rapprocher de formules de Deleuze à l’intérieur de Mille Plateaux. « La terre, c’est maintenant la plus déterritorialisée : non seulement un point dans une galaxie, mais une galaxie parmi d’autres. (…) Car le cosmos est lui-même une ritournelle, et l’oreille aussi… »

 

 

A l’intérieur de chaque orphelin il y a un Orphée. L’orphelin serait celui qui porte le linge d’Orphée. Et qui sait celui qui confond parfois aussi le linge d’Orphée avec les écailles des poissons, avec les écailles des Sirènes. En effet Ulysse et Orphée se ressemblent. Orphée c’est l’Ulysse de son dos, l’Ulysse de l’Odyssée de son dos, et Ulysse c’est l’Orphée des Sirènes. Celui qui chante serait ainsi celui qui a parfois l’impression que sa colonne vertébrale a la forme d’un banc de poissons. Ou bien encore celui qui chante serait ainsi celui qui transforme sa colonne vertébrale en bocal de l’océan, en bocal à poissons de l’océan. Et ce bocal à poissons c’est qui sait encore une sorte de balcon, comme si l’océan se défenestrait à chaque instant au balcon de ses vagues.

 

Le voisin me dit que sa femme ne se rase pas les aisselles et qu'elle chante en levant un peu les bras, les aisselles sont des petits haut-parleurs, elle danse, elle dit je chante des chansons pas trop fort pour toi, ses poils c'est sa petite sono portative. 

 

Les aisselles apparaissent comme des mégaphones, comme des mégaphones de la poussée des poils. Les aisselles apparaissent comme des mégaphones du ruban des poils, des mégaphones des chansons des poils. Les aisselles apparaissent comme les mégaphones du ruban de chansons des poils.

 

La femme a des haut-parleurs à l’intérieur des aisselles. L’homme a des haut-parleurs à l’intérieur des épaules. Les aisselles des femmes apparaissent comme les haut-parleurs des chansons de ses poils. Les épaules des hommes apparaissent comme les haut-parleurs de son silence, comme les haut-parleurs des artères de son silence. 

 

L'homme aime se rembobiner les veines du bras avec l'oreille,

 

Se rembobiner les veines du bras avec l’oreille. Se rembobiner les veines du bras avec la bouche. Se rembobiner les veines du bras avec les arcades sourcilières. Se rembobiner les veines du bras avec les cils. Se rembobiner les veines du bras avec le cou. Celui qui joue de la musique se rembobine les veines du bras avec l’oreille. Celui qui écrit se rembobine les veines du bras avec la bouche. Celui qui sculpte se rembobine les veines du bras avec les arcades sourcilières (ou avec le front). Celui qui peint se rembobine les veines du bras avec les cils. Celui qui se tait se rembobine les veines du bras avec le cou.

 

Dehors c'est aussi le son le plus important, dehors est une manière d'entourer les habitations avec le son le plus important,

 

Dehors survient comme le son du silence. Dehors survient comme le son de démesure du silence. Dehors survient comme le brouhaha du silence. Dehors survient comme le brouhaha de démesure du silence. 

 

La bétonneuse tourne comme une turbine du surplace.

 

Quand la bétonnière s’arrête soudain de tourner, ce qui survient alors c’est une sorte de bourdonnement de silence, un brouhaha de silence qui semble plus assourdissant encore que le bruit de la bétonnière. Quand la bétonnière s’arrête soudain de tourner, ce qui survient  c’est le bruit de l’air, le brouhaha de silence de l’air - un des sons les plus étranges qui soient. 

 

On est toujours surpris que les secrets deviennent des voyelles, des orchestres

 

Etudier l’orchestre de voyelles du secret. La mosaïque des ecchymoses étudie l’orchestre de voyelles du secret. La mosaïque d’encre des ecchymoses étudie l’orchestre de voyelles du secret. 

 

Elle a compris que sans un hitparade qui ferait mes louanges je m'en sortirai pas. L'activité de ma grand-mère est de me sauver et aussi de sauver le hit-parade,

 

Je me souviens que quand j’étais au collège (en classe de cinquième ou de quatrième si je me souviens bien) j‘inscrivais chaque soir les classements de chaque chanteur du hit-parade sur des feuilles de carton millimétrées. Cela ressemblait à une feuille de température de la chanson, une feuille de température de la célébrité de la chanson, de l’ébullition de célébrité de la chanson. C’était l’époque de Da ya think i’m sexy de Rod Stewart, de Bette Davies’eyes de Kim Carnes ou encore de Vidéo killed the radio stars des Buggles. Parfois quand j’écoutais le hit-parade je sautais sur mon lit pour essayer de toucher le plafond de ma chambre. Le hit-parade c’est toujours un peu ça, une chanson qui essaie de toucher un plafond, une chanson qui essaie de toucher le plafond de je ne sais quoi, non pas le plafond du ciel, plutôt le plafond des étoiles, le plafond des étoiles de la disparition du ciel. Et la ritournelle du hit-parade cherche ainsi à devenir une sorte de chœur antique, de chœur antique de la vie quotidienne. Alain Corneau a magnifiquement montré cela dans son film Série Noire - les chansons idiotes de Sheila y résonnent à travers les transistors comme si c’étaient des chœurs d’Eschyle.

 

Quelle parade révèle le hit-parade ? De quoi le hit-parade est-il exactement la parade ? Un hit en anglais c’est un coup. Le hit-parade ce serait une parade de coups, une parade de coups chantés. Le hit-parade change les chansons en coups. Le hit-parade (la pop music ?) ce serait la chanson changée en sport de combat. Reste à savoir si ce sont des chansons de boxe, des chansons de judo, les chansons de karaté etc.  

 

 

je regarde par le hublot de la machine à laver, c'est un peu comme un magnétoscope avec juste les habits du héros qu'on rembobine. »

 

La machine à laver apparait comme le magnétoscope des vêtements. La machine à laver n’apparait pas malgré tout comme le magnétoscope des vêtements de l’histoire du héros. La machine à laver apparait plutôt comme le magnétoscope des vêtements de la géographie du héros. A l’intérieur de la machine à laver il y a en effet des cartes de géographie, des cartes de géographie multicolores. La machine à laver apparait comme le magnétoscope à transformer  les vêtements en cartes de géographie, en cartes de géographie à mâcher, en carte de géographie à mâcher avec le ventre, en cartes de géographie à mâcher avec l’œil du ventre, en cartes de géographie à mâcher avec le nombril du verre, en cartes de géographie à mâcher avec l’œil du cyclope, avec l’œil de cyclope du verre. 

 

L’œil de verre de Columbo, ce serait qui sait l’œil de cyclope de la machine à laver. L’imperméable froissé de Columbo semble sortir de la machine à laver, de la machine à laver de son œil, de la machine à laver de son œil borgne. Il y a une contemplation borgne de Columbo, une méditation borgne de Columbo. Par cette forme de méditation borgne, P. Falk et T. Kitano se ressemblent. La stylisation burlesque de Kitano est en effet aussi une stylisation borgne.

 

Columbo a trouvé, il va rapprocher  la « voix de près », chaque fois il doit trouver comment rapprocher « la voix de près.»

 

Columbo tourne autour du meurtrier avec sa parole. Columbo tourne autour du meurtrier avec sa parole comme Christophe Colomb tourne autour de la terre. Colombo c’est un Socrate-Colomb. « Le lieutenant Columbo dont la méthode et l’attitude sont entièrement socratiques : il a l’ironie de celui qui sait qu’il ne sait rien. Il ne dit jamais la solution ou la vérité mais il la fait accoucher et il fait rire tout le monde parce que comme Socrate, il veut chercher la vérité tout en étant incapable de la trouver pour ce qui le concerne en particulier. » J. Berroyer. Colombo se rapproche afin d’avoir le dernier tempo. Colombo ne cherche pas à avoir le dernier mot, Columbo cherche plutôt à avoir le dernier tempo, le dernier tempo de l’approche, le dernier tempo de l’approche de l’autre. Columbo tourne autour de l’assassin comme une toupie borgne, comme un Socrate borgne. Columbo tourne autour de l’assassin comme une toupie socratique, comme une toupie socratique borgne. 

 

Il est aussi à noter que Columbo n’a pas de prénom. Il est uniquement appelé Lieutenant. Sa profession apparait ainsi comme ce qui lui tient lieu de prénom. 

 

 

L'enfant Tyson était introuvable avant la création du dernier étage.

 

Ton évocation de l’enfant Tyson ressemble un peu au Ghost Dog de J. Jarmusch : les pigeons sur le toit, la meute de pigeons au sommet de l’immeuble. 

 

Je pensais quand montant les étages j'allais renoncer à faire quelque chose de mal,

 

J’ai découvert une fois un entretien avec Tyson dans le magazine So Film. Tyson y fait une remarque surprenante. « Un mec bien, quand il se retourne sur sa vie, qu’est-ce qu’il réalise ?  Qu’il n’a jamais été que ça : « un mec bien ». Alors que lorsque le bad guy devient un good guy, il a eu deux vies. Le gentil n’en a qu’une. » C’est de la métaphysique extrêmement simple, c’est malgré tout quand même de la métaphysique. La tonalité de cette phrase de Tyson ressemble à celles parfois de Kersauson. Je me demande à ce propos si les grands sportifs ne sont pas des métaphysiciens de la simplicité, des métaphysiciens de la simplicité à savoir des sages. Ce que tu dis aussi avec cette phrase.

Les boxeurs attaquent et naviguent et reviennent volontairement à la toute première étape de la contemplation,

Le geste du sportif  révèle une chose d’extrêmement simple comme la calligraphie zen. Le boxeur par exemple c’est le métaphysicien du sanguinarium, le métaphysicien de simplicité du sanguinarium.

 

 

Un regret malgré tout. Je préférais la première version des extraits à propos de Tyson. Il y avait des phrases plus belles et plus intenses. Celles-ci en particulier : 

 

 

Tyson leste ses poings avec de la cervelle,

 

à gauche remonte une larme qui part du ventre, une larme dans laquelle a poussé le cheveu, celui qui se couchera sur la langue. Simultanéité du manger- parler- pleurer que seul offre le cou de boxeur.

 

Tyson a un cheveu sur la langue de petits poumons et des adversaires qu'il pousse du regard, ils sont déjà déformés d'être vus pareillement, aussi le poing Tyson comprime l'air entre le gant et l'arcade, ça fait un bloc d'air dur qui assomme juste avant l'impact,

 

et toutes les fois qu'il touche une tempe il récupère des données, du savoir de l'adversaire qui se mélange dans ses poing pensants à lui. 

 

 

La personne se tient de profil à son esprit.

 

La figure se tient de profil à sa taille. La figure se tient de profil à la multiplicité de ses tailles. La figure se tient de profil à la mosaïque de ses tailles. La figure se tient de profil à la prolifération de ses tailles. La figure se tient de profil à la prolifération luxueuse de ses tailles. La figure excite la prolifération de ses tailles. La figure excite la prolifération de ses tailles par  la démence de son profil.

 

Deux grands profils féminins inoubliables du 20eme siècle, Maria Callas et Stéphane Audran. A savoir un profil de chant et un profil de séduction. Et aussi deux profils masculins, celui de Buster Keaton, profil du corps qui essaie de schématiser avec ses muscles le profil des machines et celui de Carl Lewis, celui de l’homme noir qui parvient à décalquer par sa course les silhouettes des céramiques et des sculptures grecques.

 

Il y a à la fois un comment et un pourquoi du profil. Ce qui se profile c’est l’alliance du comment et du pourquoi. Il y a aussi une félicitation du profil. Par le profil pourquoi félicite comment et comment félicite pourquoi. 

 

Les profils referment bien la mentalité

 

Le profil cellophanise. Le profil cellophanise l’impact. Le profil cellophanise l’impact du vide. Le profil cellophanise la fatalité. Le profil cellophanise l’impact de la fatalité. Le profil cellophanise l’impact de vide la fatalité. Le profil cellophanise les empreintes digitales de la fatalité. Le profil cellophanise les empreintes digitales de vide de la fatalité.

 

Se taire c'est avoir une très belle simultanéité des profils.

Se taire amalgame les profils. Se taire amalgame les profils à la volatilisation du visage. Se taire amalgame les profils à la volatilisation d’amour du visage. Se taire amalgame les profils à la volatilisation de feu du visage, à la volatilisation de volupté du visage, à la volatilisation de feu voluptueux du visage. Se taire amalgame les profils à la volatilisation de feu amoureux du visage, à la volatilisation de feu voluptueux amoureux du visage. 

 

les statues essayent le passé de face.

 

Les statues contemplent le passé de face et contemplent le futur de profil. Les statues touchent le futur de face et touchent le passé de profil. 

 

J'ai la tempe pour devenir de profil. J'ai la tempe pour tenir endormi, j'ai la tempe pour agrandir une vitre d'autobus. 

 

t'as des profils ophtalmiques, comme le poisson. Le poisson peut faire tourner ses deux profils autour de lui,

 

Le profil transforme les tempes en instruments de musique. Le profil transforme les tempes en animaux. Le profil transforme les tempes en instruments de musique animaux. Le profil flûte les tempes. Le profil saxophonise les tempes. Le profil pianote les tempes. Le profil flûte les tempes comme des dauphins. Le profil saxophonise les tempes comme des éléphants. Le profil pianote les tempes comme des léopards. 

 

La salive c'est là où viennent boire les profils. 

Les profils viennent boire la salive du désert. Les profils viennent boire la salive de salutations du désert. Les profils viennent boire la salive de distinction du désert, la salive de salutations distinguées du désert. Les profils viennent boire le décalque du désert, le décalque de salive du désert. Les profils viennent boire la silhouette du désert, la silhouette de salive du désert. Les profils viennent boire la salive d’électricité du désert, la salive d’illicite du désert, la salive d’électricité illicite du désert. Les profils viennent boire le décalque de salive électrique du désert, le décalque de salive électrique illicite du désert.

 

Les années 80 ont fini l'assemblage des profils par le walkman,

 

En cela le look serait d’abord une façon d’assembler, de relier les oreilles en stéréo. Le look assemble les profils en un œil exclusif. Le look change la silhouette en œil. Le look change la silhouette du squelette en œil. Le look change la silhouette du squelette en œil à travers l’acte de relier la marche en stéréo, à travers l’acte de relier la marche des oreilles en stéréo. La stéréo ce serait une sorte d’écho des oreilles parmi les pieds et d’écho des pieds parmi les oreilles. Cet écho abolit le battement du cœur. Cet écho abolit la pulsion du cœur à l’intérieur de l’oreille comme la pulsion de l’oreille à l’intérieur du cœur. La stéréo du walkman ce serait ce qui court-circuite le cœur, ce qui court-circuite le cœur à travers l’écho des oreilles et des pieds. Celui qui a superbement filmé la pantomime du walkman, la pantomime bruyante du walkman, la pantomime cacophonique du walkman, c’est F. Fellini dans La Vocce della la Luna.  

 

A propos du profil et du visage, je me demande si la gloire prodigieuse de Facebook n’est pas essentiellement due à son nom, comme si Facebook autrement dit visage-livre ou livre-visage révélait la nostalgie de disposer d’un visage qui s’ouvre comme un livre ou d’un livre qui survient avec l’intensité émouvante d’un visage, d’un livre qui aurait le feeling d’un visage. Facebook essaie lui aussi d’assembler les profils. Ce qui assemble les profils ce n’est donc plus le walkman ce sont désormais les ordinateurs. La différence entre les deux ce serait que le serre-tête de plastique du walkman a disparu. Ce qui le remplace ce sont les fils de plastique qui pendouillent tels des cordons ombilicaux neuronaux, des cordons ombilicaux électroniques entre les oreilles et le cou. Il y ainsi une différence anatomique entre ces deux branchements, l’effet de casque ou même de cagoule du walkman a disparu. Ce qu’il y a désormais c’est plutôt un effet de boucles d’oreilles, de boucles d’oreilles ombilicales qui suscite alors une sorte d’androgynie neuronale du visage. (Le look c’est en effet aussi ce que tu appelles l'organisation androgyne du visage. Le look change la silhouette du squelette en œil androgyne, en œil androgyne de la lumière.)

 

 

vieux c'est un t-shirt qui se tient devant une fenêtre pour faire plus humain.

 

La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres. La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres du thorax. La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres d’ombres du thorax. La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres d’obscurité du thorax. La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres de vide du thorax. La vieillesse transforme les t-shirts en fenêtres de vide obscur du thorax. 

 

Moncef vieillit pour se faire un labyrinthe à l'intérieur,  

 

et cette vieille attitude qui consiste à faire dévier sa colonne vertébrale. 

 

La vieillesse transmute les os en éventails. La vieillesse éventaille des labyrinthes. La vieillesse éventaille des labyrinthes à l’intérieur des os. La vieillisse éventaille un labyrinthe à l’intérieur de la colonne vertébrale. La vieillesse transforme la colonne vertébrale en labyrinthe. La vieillesse transforme la colonne vertébrale en labyrinthe d’éventails. 

 

La dune est un déambulateur pour les morts,

 

Le désert déambule. Le désert déambule l’érosion. Le désert incruste la déambulation de l’érosion. Le désert incruste la déambulation magnanime de l’érosion. Le désert incruste la déambulation immense de l’érosion. Et le désert devient alors semblable à un peuple de vieillards, à une foule de vieillards. Le désert apparait comme le peuple de vieillards du vent. Le désert apparait comme la foule de vieillards du vent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

boeing meringue

 

 

 

Bonjour Boris, c’est fantastique, incroyable ...

 

 

Merci pour ce boeing , Boeing rempli à blanc de la matière saut des filles, rempli de gaze tutu, boeing transportant toute la mousseline en suspension, 

toute la condensation tutu,  panorama et survol des défenestrations. D’un grand tilleul stellaire tombent des spirales de filles tutu et les meringues sont les icebergs diabétiques de la délectation d’être un merle.

boeing meringue, boeing transportant toute la meringue du vide, Boeing transportant les poches vides des garçons. Dans le boeing il y a une ressemblance par apesanteur dans le reflet du hublot.  

La cristallisation tutu démontre que le sucre adoucit la disposition du vide. 

 

J’avais des fous rires, parce que tu m’as compris pour mille, mille lecteurs d’un livre impubliable, et que je comprenais tout le réapprovisionnement en pigeons

voir c’est comprendre tout le réapprovisionnement en pigeons.

 

 

Boris j’espère que tu travailles bien 

 

à bientôt 

 

jd