Bonjour à vous Jean-Daniel et Léonore,  

 

 

 

Je viens d’écouter les chansons de La Grosse Salive. La Boite de G. Stein est celle que je préfère. C’est efficace. Simple et basique pour reprendre les paroles du tube d’Orelsan. A propos de la boite je viens de retrouver ceci à l’intérieur de mes archives. 

 

Il y a toujours quelque chose d’autre à l’intérieur d’une boite. La boite ne sauvegarde pas quelque chose. La boite ne sauvegarde pas le vide. La boite sauvegarde quelque chose d’autre et parfois même le vide de quelque chose d’autre. A l’intérieur de la boite il y a soit l’ombre du vide soit le vide de l’ombre. 

 

 

La lecture des poèmes de J. Spicer est aussi sobre et intéressante. Il y a un Rimbaud prononcé presque comme Rambo, autrement dit un rainbow, à savoir un lapsus d’arc-en-ciel. 

 

A propos des autres chansons (les poèmes de Ernst Herbeck), pour le dire franchement, je suis un peu démuni, comme un chien devant un échiquier ou un escrimeur devant un ornithorynque. J’ai l’impression d’une musique un peu amphigourique, et mon oreille reste alors au seuil. 

 

J’ai aussi vu la vidéo de Bruyant Brillant. Le travail de l’image a un aspect rudimentaire pourtant subtil et élégant. Il y a même parfois un quadrilatère de clarté en haut de l’image qui évoque celui de la page d’accueil de mon Espace d’Ecriture Bleu Nuit. Ce qui me plait surtout c’est le passage de 1.45 à 1.55, la multiplication des halos de Léonore par la pulsation même de la branche, l’embranchement d’ébullition des halos de Léonore, ça c’est bien. 

 

J’ai aussi écouté des extraits du disque de Duke Ellington et de John Coltrane. Eh bien c’est somptueux. C’est comme s’ils parvenaient à ciseler ensemble des diamants à l’intérieur de la fumée.

 

Et je viens de découvrir aussi votre salle de bain de la blogothèque. Ça c’est étrange. Cela ressemble à du Godard magnétisé par des zoulous germanophones.

 

J’ai aussi revu assez récemment l’Avventura d’Antonioni. Vous souvenez-vous de la musique du générique ? C’est rigolo et bizarre. Cela ressemble à du Michael Nyman, ou plutôt à une hybridation de M. Nyman et de musique yéyé.

 

Et que pensez-vous aussi du Comme un Boomerang de Gainsbourg chanté par E. Daho et Dani ? C’est plutôt bien je trouve. C’est de la pop tranquillement incrustée sur le cratère d’un volcan, le volcan de je sais quoi. Il y a pour une fois une tonicité des notes, une tonicité tonitruante des notes dans cette mélodie de Gainsbourg. 

 

 

Enfin Florian m’a dit que vous aviez l’intention de venir jouer votre adaptation d’un extrait d’Avec l’Enfant en marge de ma rencontre avec E. Chevillard en juin à Paris. Avez-vous trouvé le truc pour parvenir à jouer le texte ? 

 

 

Et encore quelques extraits au hasard d’un livre futur.

 

 

Le clown utilise l’océan comme scaphandre.

 

 

Jouer au mikado avec le Christ. Enseveli à l’intérieur du tas d’ossements des milliards de morts de l’humanité, jouer au mikado avec le Christ.

 

 

Trouver le pôle nord avec la toupie.

 

Trouver le pôle nord parmi ses empreintes digitales. Trouver le pôle nord parmi le vol en éclats de ses empreintes digitales.  

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                  A Bientôt                         Boris