Marges d'Albert Camus

 

 

 

 

 

 

 

« Il avait tout perdu, même la solitude. »

 

Le plus effroyable des malheurs c’est d’être condamné à ne plus jamais sentir la forme de sa solitude.

 

 

 

« Pour la plupart des hommes, la guerre est la fin de la solitude. Pour moi elle est la solitude définitive. »

 

Les hommes désirent la guerre pour abolir leur solitude. Les hommes désirent la guerre pour abolir la solitude parmi la masse du massacre, parmi la masse anonyme du massacre. Le désir de guerre est avant tout un désir de foule. (Une ressemblance entre Camus et Canetti)

 

 

 

 

 

« Il y a toujours une philosophie pour le manque de courage. »

 

L’intelligence est le plus souvent un système d’excuse pour justifier son manque de courage. L’intelligence est le plus souvent un système d’excuse pour justifier la lâcheté. Il n’y a d’intelligence que pour justifier l’ennemi.

 

 

 

« Les hommes ont le visage difficile de leur savoir. »

 

Les hommes ont le visage difficile de leur ignorance et le visage facile de leur savoir. Les hommes ont le visage difficile de la lâcheté de leur ignorance et le visage facile du courage de leur savoir.

 

 

 

« On n’a que tardivement le courage de ce que l’on sait. »

 

Le courage du savoir c’est la forme même de la sagesse. La sagesse n’est pas la forme du savoir en tant qu’acceptation ni en tant que révolte. La sagesse c’est la forme du savoir comme courage. La sagesse affirme le savoir comme courage de la solitude, comme forme du courage de la solitude, comme forme du courage asocial, comme forme du courage asocial de la solitude.

 

 

 

« Parvenu à l’absurde, s’essayant à vivre en conséquence, un homme s’aperçoit toujours que la conscience est la chose du monde la plus difficile à maintenir ; les circonstances presque toujours s’y opposent. Il s’agit de vivre la lucidité dans un monde où la dispersion est la règle.

 

Il s’aperçoit ainsi que le vrai problème, même sans Dieu, est le problème de l’unité psychologique (le travail de l’absurde ne pose réellement que le problème de l’unité métaphysique du monde et de l’esprit) et la paix intérieure. »

 

Le problème de la sagesse c’est plutôt de parvenir à affirmer une forme de lucidité en dehors de l’unité psychologique, une forme de lucidité à la fois en dehors de la conscience et de l’inconscient. Le problème de la sagesse c’est de parvenir à affirmer une forme de lucidité de l’insouciance. Le problème de la sagesse c’est de parvenir à affirmer une lucidité de la dispersion même, une lucidité par la dispersion même, une lucidité par la règle de la dispersion, une lucidité par la règle de l’anarchie, par la règle de dispersion de l’insouciance, par la règle d’anarchie de l’insouciance.

 

 

 

« Une vertu spectaculaire qui amène à nier ses passions. Une vertu plus profonde qui amène à les équilibrer. »

 

La vertu nie les passions. La sagesse équilibre les passions.

 

 

 

« Qu’est-ce qu’un homme peut souhaiter de mieux que la pauvreté, (...)  Je ne vois pas ce qu’on peut désirer de plus  que la pauvreté liée à un loisir actif. »

 

L’existence heureuse c’est celle de l’homme pauvre qui s’offre le luxe du travail, celle de l’homme pauvre qui s’offre le luxe de travail de son loisir.

 

 

 

 

 

« Ce bruit de sources au long de mes journées ; elles coulent autour de moi, à travers les prés ensoleillés, puis plus près de moi et bientôt j’aurai ce bruit en moi, cette source au cœur  et ce bruit de fontaine  accompagnera toutes mes pensées. C’est l’oubli. »

 

Il y a une source de l’oubli et même une prolifération de sources de l’oubli. L’oubli ruisselle. L’oubli ruisselle d’exaltation. L’oubli ruisselle de béatitude. L’oubli ruisselle d’exaltation béate.

 

 

 

« La première faculté de l’homme est l’oubli. Mais il est juste de dire qu’il oublie même ce qu’il a fait de bien. »

 

L’homme oublie même ce qu’il a accompli de bien. C’est pourquoi à l’intérieur de sa mémoire il ne parvient plus à distinguer le bien et le mal. A l’intérieur de la mémoire, la connaissance du bien et du mal disparait. La structure de la mémoire a ainsi un aspect amoral.

 

 

 

« La vie est encombrée d’événements qui nous font souhaiter de devenir plus vieux. »

 

La joie subtile de la vieillesse c’est celle de pouvoir parfois effacer les événements. La jubilation subtile de la vieillesse c’est celle de pouvoir à la fois effacer les événements et celle de jongler avec les événements. La joie subtile de la vieillesse c’est celle de pouvoir dessiner la carte de géographie des événements, celle de pouvoir dessiner la carte de géographie de événements à coups de gomme, celle de pouvoir dessiner la carte de géographie des événements avec des jongleries de gomme.

 

 

 

« Alors que dans la journée le vol des oiseaux parait toujours sans but, le soir ils semblent  toujours retrouver une destination. Ils volent vers quelque chose. Ainsi peut-être au soir de la vie. »

 

Pendant la journée les oiseaux semblent voler n’importe où au hasard. Et le soir les oiseaux les oiseaux volent à l’inverse à destination du nid. De même il y a un vol de la vieillesse. La vieillesse vole. La vieillesse vole vers la dernière demeure. La vieillesse vole à destination de la dernière demeure. La vieillesse vole à destination du tombeau. La vieillesse vole à destination de la dernière demeure du tombeau.

 

 

 

 

 

« La liberté n’est que le vœu de quelques esprits. La justice celui du plus grand nombre et le plus grand nombre confond même la justice et la liberté. »

 

Il y a un combat contradictoire entre la justice et la liberté. Celui qui désire être juste désire abolir sa liberté et celui qui désire devenir libre désire abolir sa justice et apparaitre ainsi libre de manière injuste.

 

 

 

« Celui qui aime fortement une valeur est par là même ennemi de la liberté. Celui qui aime par-dessus tout la liberté ou bien nie les valeurs ou bien ne s’y attache que temporairement. »

 

Il y a une indifférence nihiliste à l’intérieur de la liberté. La liberté est presque toujours une liberté vide ou une liberté pour rien. Il y a ainsi une relation entre le désir de liberté et le désir de néant. Le désir de liberté serait avant tout un désir de détachement, un désir d’indifférence autrement dit un désir de penser le monde comme fiction, comme fiction futile, comme fiction vaine.

 

 

 

« Il n’y a plus d’autre liberté possible en face de la liberté du meurtre que la liberté de mourir… »

 

Face à la liberté du meurtre apparait la simple nécessité de devenir immortel. Face à la liberté du meurtre survient la simple nécessité d’apparaitre immortel. Face à la liberté insignifiante du meurtre survient la simple nécessité insouciante d’apparaitre immortel.

 

 

 

« La liberté est la dernière des passions individuelles. C’est pourquoi elle est aujourd’hui immorale. »

 

La liberté révèle l’immoralité de la tragédie. La liberté révèle l’insouciance de la tragédie, l’insouciance immorale de la tragédie. La liberté mélodise la tragédie. La liberté mélodise l’insouciance de la tragédie. La liberté mélodise l’insouciance immorale de la tragédie.

 

 

 

« Pauvre et libre  plutôt que riche et asservi. Bien entendu les hommes veulent être et riches et libres et ce c’est ce qui les conduit quelquefois à être pauvre et esclaves. »

 

Affirmer la liberté comme le luxe de la pauvreté. Affirmer la liberté comme l’insouciance de la pauvreté, comme le luxe d’insouciance de la pauvreté.

 

 

 

« Dans les années 1880, un soldat (…) est exécuté. Auparavant, en se tournant selon la direction, il s’écrie : « Adieu Nord, Adieu sud... est, ouest. »

 

Découvrir les points cardinaux de l’oubli et les points cardinaux de la liberté. Utiliser la liberté pour trouver les points cardinaux de l’oubli. Utiliser l’oubli pour trouver les points cardinaux de la liberté. Utiliser la liberté pour parvenir à dessiner la carte de géographie de l’oubli, pour parvenir à tracer l’atlas de l’oubli. Utiliser l’oubli pour parvenir à dessiner la carte de géographie de la liberté, pour parvenir à tracer l’atlas de la liberté.

 

 

 

« Chesterton. La justice est un mystère, non une illusion. »

 

Examiner la liberté avec un télescope. Examiner la liberté au télescope comme un mystère d’illusion. Examiner la liberté avec le télescope d’une allumette. Examiner la liberté comme mystère d’une illusion avec le télescope d’une allumette. Examiner la liberté comme mystère d’illusion de l’utopie. Examiner la liberté comme mystère d’illusion de l’utopie avec le télescope de tact d’une allumette, avec le télescope d’insouciance d’une allumette, avec le télescope de tact insouciant d’une allumette.

 

 

 

Utiliser la liberté pour trouver le mystère d’illusion de l’allumette. Utiliser la liberté pour chanter le mystère d’illusion de l’allumette. Utiliser le télescope de tact de la liberté pour chanter le mystère d’illusion de l’allumette. Utiliser le télescope de tact de l’utopie pour chanter le mystère d’illusion de l’allumette.

 

 

 

« En russe volia signifie également volonté et liberté. »

 

Utiliser la volonté afin de trouver le zéro de la liberté. Utiliser la volonté afin de trouver le zéro érotique de la liberté. Utiliser le vol de la volonté afin de trouver le sourire de zéro de la liberté. Utiliser le vol d’érosion de la volonté afin de trouver le sourire de zéro de la liberté. Utiliser la volonté de l’extase afin de trouver le zéro de la liberté. Utiliser la volonté d’extase du vol afin d’utiliser le sourire de zéro de la liberté.

 

 

 

 

 

« Cet univers (celui de Spinoza) n’a pas de tragédie parce qu’il n’a pas d’histoire. Il est inhumain à souhait. C’est un monde pour le courage. »

 

Il y a de la tragédie parce qu’il n’y a pas d’histoire. L’histoire anéantit la tragédie à travers l’acte de signifier la souffrance des hommes. L’histoire anéantit la tragédie à travers l’acte de changer la souffrance des hommes en sens. La tragédie ne révèle pas le sens de la souffrance humaine. La tragédie affirme l’insensé de la douleur, l’insensé inhumain de la douleur.

 

 

 

« Y’a-t-il un dilettante tragique ? »

 

Savoir comment affirmer la désinvolture de la tragédie. Savoir affirmer l‘insouciance du désespoir. Savoir affirmer l’insouciance du désespoir comme désinvolture de la tragédie.

 

 

 

 

 

« Croire en Dieu c’est accepter la mort. Quand tu auras accepté la mort, le problème de Dieu sera résolu - et non pas l’inverse. »

 

Croire en Dieu c’est accepter la mort et croire en la mort c’est accepter Dieu. En effet il n’y a pas d’autre Dieu que mort. Croire en Dieu c’est désirer la mort. Croire en la mort c’est désirer Dieu.

 

 

 

Ce qui anéantit la joie d’exister c’est le désir de mort. Il y a un désir de mort entre les hommes. Malgré tout il n’y a pas d’amour de la mort. L’amour apparait précisément comme ce qui détruit avec insouciance le désir de mort, comme ce qui détruit avec innocence le désir de mort.

 

 

 

« On tue le criminel parce que le crime épuise toute la faculté de vivre dans un homme. Il a tout vécu s’il a tué. Il peut mourir. Le meurtrier est exhaustif.»

 

On tue le criminel parce que le on croit que le crime épuise la faculté de vivre dans un homme. On tue le criminel parce que l’anonymat stupide du on croit que celui qui a tué a tout vécu. On tue le criminel parce que l’anonymat d’insomnie du on croit que le crime est exhaustif, parce que l’anonymat d’insomnie du on croit que le crime est parfaitement exhaustif. On tue le criminel parce que l’anonymat du on est de croire que la mort est la vérité de la vie, est de croire que la mort est la vérité exhaustive de la vie, la vérité infinie de la vie.

 

 

 

« L’enfer, c’est le paradis plus la mort. »

 

Le purgatoire parasite le paradis à travers la mort. Le purgatoire parasite le paradis à travers la hantise de la mort.

 

 

 

« Le bouddhisme c’est l’athéisme devenu religion. La renaissance à partir du nihilisme. Exemple unique je crois, et précieux à méditer pour nous qui sommes aux prises avec le nihilisme. »

 

Distinguer malgré tout athéisme et nihilisme. Le bouddhisme c’est le nihilisme changé en  religion. Le bouddhisme c’est de croire au Dieu du néant. L’athéisme lorsqu’il est idéaliste ou spiritualiste se condamne donc automatiquement au nihilisme. Il y a malgré tout une forme d’athéisme qui apparait en dehors du nihilisme, une forme d’athéisme qui apparait en dehors de la croyance au néant, c’est-à-dire une forme d’athéisme matérialiste, une forme de matérialisme athée.

 

 

 

 

 

« Dans l’Ancien Testament Dieu ne dit rien, ce sont les vivants qui lui servent de vocable. »

 

Les hommes sont les lettres de Dieu. Les hommes sont les lettres du mutisme de Dieu. Les hommes sont les lettres de l’insomnie de Dieu. Les hommes sont les lettres de mutisme de l’insomnie de Dieu. Les hommes sont les lettres d’insomnie du mutisme de Dieu.

 

 

 

 

 

« La Bible est née parmi les pierres. »

 

La Bible mourra parmi les pierres. La Bible mourra quand elle sera devenue elle-même une pierre. La Bible mourra à l’instant où elle sera devenue un tombeau. La Bible mourra quand elle sera devenue le tombeau de l’oubli.

 

 

 

« Dans le Christ finit la mort qui dans Adam commença. »

 

Adam commence la mort. Le Christ achève la mort. Adam incarne le commencement de la mort. Le Christ incarne l’achèvement de la mort. Adam commence la mort que le Christ ensuite achève. Adam incarne le commencement de la mort que le Christ ensuite achève. Ce qui relie ainsi Adam et le Christ c’est la mort. Adam et le Christ incarnent les extrémités de la mort.

 

 

 

« Les gens croient toujours qu’on se suicide pour une raison ; mais on peut très bien se suicider pour deux raisons. »

 

Se suicider pour la déraison du zéro. Se suicider pour le zéro de la déraison. Imaginer un Christ qui se suicide pour la déraison du zéro. Imaginer un Christ qui se suicide pour le zéro de la déraison.

 

 

 

« Le Christ est peut-être mort pour quelqu’un mais ce n’est pas moi. »

 

Imaginer un Christ qui meurt pour le zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour sauver le zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour les yeux du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour sauver l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour manger l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour chanter l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour danser l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour exclamer l‘amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour hurler l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour humer le sourire d’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour sourire le hurlement du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour sourire le hurlement d’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour hurler le sourire d’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour écrire l’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour écrire le sourire d’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour écrire le hurlement d’amour du zéro. Imaginer un Christ qui meurt pour écrire le chant d’amour du zéro.

 

 

 

 

 

« Ignace de Loyola  « La conversation est un péché si elle est désordonnée. »

 

Le désordre de la conversation révèle la forme impure de la parole. Le désordre aléatoire de la conversation donne à sentir l’innocence impure de la parole.

 

 

 

« Sainte-Beuve : « J’ai toujours cru que si l’on se mettait une seule minute à dire ce qu’on pense, la société s’écroulerait. »

 

C’est pourquoi la seule manière asociale d’exister c’est simplement de déclarer les formes exactes de sa sensation et les formes exactes de son imagination.

 

 

 

« Le grand problème de la vie, c’est de savoir comment passer entre les hommes. »

 

Vivre c’est savoir comment passer entre les hommes. Vivre c’est savoir comment passer entre les hommes comme le soleil entre les gouttes de pluie. Exister c’est savoir comment apparaitre à l’intérieur de la matière. Exister c’est savoir comment apparaitre à l’intérieur de la matière comme un torrent à l’intérieur de la clarté de l’espace. Exister c’est savoir comment apparaitre à l’intérieur de la matière comme une cataracte de clarté, comme la cataracte de clarté de l’immobilité, comme la cataracte de clarté de l’extrême immobilité, comme la cataracte de clarté de la monotonie, comme la cataracte de clarté de l’extrême monotonie.

 

 

 

« Delacroix « Ce qui fait les hommes de génie, ce ne sont pas les idées neuves, c’est cette idée, qui les possède, que ce qui a été dit ne l’a pas encore été assez. »

 

Le génie affirme le geste de répéter le non-savoir avec une extrême exactitude. Le génie affirme le geste de répéter les formes du non-savoir avec une extrême exactitude.

 

 

 

« Pour qu’une pensée change le monde, il faut d’abord qu’elle change la vie de celui qui la porte. Il faut qu’elle se change en exemple. »

 

Pour donner une forme au monde, il apparait d’abord nécessaire de donner une forme à son existence. Pour donner une forme au monde, il apparait d’abord nécessaire de donner une forme à la chair.

 

 

 

« Wilde. Il a voulu mettre l’art au-dessus de tout. Mais la grandeur de l’art n’est pas de planer au-dessus de tout. Elle est au contraire d’être mêlée à tout. Wilde a fini par comprendre cela grâce à la douleur. »

 

La grandeur de l’art c’est d’apparaitre à l’intérieur de chaque chose, à l’intérieur de chaque chose du monde. Et ce qui nous apprend cela, c’est d’abord la joie. Ce qui donne à sentir le monde comme une invention d’art c’est toujours d’abord la joie.

 

 

 

« L’art a le mouvement de la pudeur ; il ne peut pas dire les choses directement. »

 

Il y a une pudeur obscène de l’art, celle de savoir comment déclarer les choses immédiatement. Il y a une pudeur obscène de l’art, celle de savoir comment déclarer les choses immédiatement sans désirer les dire directement.

 

 

 

« Emerson : « Le secret du génie est de ne tolérer autour de lui aucune fiction. »

 

 Le génie c’est de parvenir à transformer chaque fragment du monde en fiction. Le génie c’est de parvenir à affirmer chaque fragment du monde comme équilibre d’une fiction, comme démesure d’une fiction, comme démesure d’équilibre d’une fiction. Le génie c’est de parvenir à affirmer chaque fragment de la présence du monde comme démesure d’équilibre de l’imagination.

 

 

 

« Cette incertitude sacrée, dont parle Melville, qui tient toujours en suspens les hommes et les nations. »

 

A l’inverse la certitude obscène, la certitude athée, la certitude à la fois indécente et athée pose avec tranquillité à l’intérieur de l‘espace les minéraux, les végétaux et les animaux.

 

 

 

« Le seul immortel est celui pour qui toutes choses sont immortelles. »

 

Vouloir apparaitre immortel c’est ainsi vouloir l’immortalité du monde. Vouloir apparaitre immortel c’est toujours en même temps vouloir l’apparition de l’immortalité du monde. Celui qui a la volonté d’apparaitre immortel a toujours la volonté d’apparaitre immortel à l’intérieur de l’apparition immortelle du monde. La volonté d’immortalité n’est jamais un désir subjectif. La volonté d’immortalité apparait toujours comme une volonté cosmique. La volonté d’immortalité n’est pas cependant un désir de fusion cosmique. La volonté d’immortalité apparait comme une volonté de distinction cosmique. Par l’immortalité chaque existence apparait ainsi immortelle comme forme distincte, comme forme unique et distincte.

 

 

 

 

 

« La vie est trop longue, selon Greene. « Ne pourrions-nous commettre notre premier péché mortel  à sept ans, nous ruiner par amour ou par haine à dix ans, et lutter pour atteindre  la rédemption sur notre lit de mort à quinze ans. » »

 

Il serait préférable de vivre l’intégralité de sa vie en 20 ans et de savoir comment savourer ensuite le reste de son existence à relire sa vie tranquillement. Il serait préférable de vivre 20 ans et devenir ensuite immortel afin de s’amuser à relire tranquillement les moindres nuances de cette vie, les moindres nuances de cette vie fulgurante.

 

 

 

« Nous mourons à quarante ans d’une balle que nous nous sommes tirée dans le cœur à vingt. »

 

Devenir immortel à l’instant de mourir. Devenir immortel à l’âge de vingt ans avec une balle de revolver tirée à l’intérieur du cœur du vide à l’instant de mourir. Devenir immortel à l’instant de mourir par le geste de jongler in extremis avec la balle de revolver restée coincée à l’orée de sa tempe un jour de désespoir. Devenir immortel à l’instant de mourir par le geste de jongler avec la balle de revolver coincée à l’orée de sa tempe comme le grain de beauté du désespoir.

 

 

 

 

 

« Le temps ne va pas vite quand on l’observe ; il se sent tenu à l’œil (...) Peut-être y’a-t-il même deux temps, celui qu’on observe et celui qui nous transforme. »

 

C’est pourquoi il apparait préférable plutôt que d’examiner le temps, de contempler le temps. Contempler le temps c’est ainsi sentir la manière par laquelle le temps transforme la chair, la manière par laquelle le temps transforme la chair par modifications infimes, par modulations infimes, par mutations infimes.

 

 

 

« Le paysage, bleu d’outremer, viole les vitres et se répand de tous côtés dans la chambre. »

 

La clarté viole les vitres. La clarté viole les vitres avec tact. La clarté viole les vitres avec un tact extrême. La clarté viole les vitres avec le tact du vide. La clarté viole les vitres avec le tact extrême du vide.

 

 

 

« Ecrire l’histoire d’un contemporain guéri de ses déchirements par la seule et longue contemplation d’un paysage. »

 

Contempler le paysage comme présence de l’utopie. Contempler la paix du paysage comme présence de l’utopie. Contempler la paix du paysage comme présence immédiate de l’utopie. Contempler c’est sentir la présence de l’utopie. Contempler c’est sentir la présence de l’utopie ainsi maintenant. Contempler c’est sentir la présence inoubliable de l’utopie, la présence inoubliable de l’utopie ainsi maintenant.

 

 

 

 

 

« Les vagues, salive des Dieux. »

 

Les vagues salivent des toboggans. Les vagues salivent des toboggans de larmes. Les vagues salivent des toboggans d’ombre. Les vagues salivent les toboggans d’ombre de leurs larmes. Les vagues salivent les toboggans du sel. Les vagues salivent les toboggans d’ombre du sel. Les vagues salivent les toboggans du désespoir. Les vagues salivent les toboggans d’emphase du désespoir. Les vagues salivent les toboggans hyperboliques du désespoir. Les vagues salivent les toboggans de sanglots du désespoir, les toboggans de sanglots emphatiques du désespoir, les toboggans de sanglots hyperboliques du désespoir.

 

 

 

« Paris : la pluie et le vent ont jeté les feuilles d’automne sur les avenues. On marche sur une fourrure humide et fauve. »

 

La fourrure d’humidité des feuilles mortes. La fourrure d’humidité des feuilles mortes imprime l’asphalte. La fourrure d’humidité des feuilles mortes imprime sur l’asphalte une mosaïque de mousse, un palimpseste de mousse, une mosaïque-palimpseste de mousse, une mosaïque-palimpseste de mousse ammoniaquée, une mosaïque-palimpseste de mousse ruminée, une mosaïque-palimpseste de mousse qui minaude des mines d’ombres, qui minaude des mines de regrets.

 

 

 

Marcher sur les feuilles mortes comme sur des mines de regrets, comme sur des mines mouillées de regrets. Marcher sur les feuilles mortes comme sur des pétards mouillés de regrets.

 

 

 

 

 

« Les anciens philosophes (et pour cause) réfléchissaient beaucoup plus qu’ils ne lisaient. C’est pourquoi ils tenaient si étroitement au concret. L’imprimerie a changé ça. On lit plus  qu’on ne réfléchit. »

 

C’est pourquoi la manière la plus élégante de penser c’est de penser en dehors de la lecture et la manière la plus élégante de lire c’est de lire en dehors de la pensée. Le jeu c’est de parvenir  à évoluer à la fois à l’intérieur d’un flux de pensée sans lecture et d’un autre flux de lecture sans pensée et de jouer à provoquer malgré tout la coïncidence de ces deux flux à la surface du papier à l’instant d’écrire. La feuille de papier devient alors le lieu où deux fleuves se rencontrent et les lignes d’écriture surviennent comme le mascaret de la rencontre de ces deux fleuves, comme le mascaret de caresses de la rencontre de ces deux fleuves, comme le mascaret de caresses inouïes, comme le mascaret de caresses incroyables, comme le mascaret de caresses incroyables inouïes de la rencontre de ces deux fleuves.

 

 

 

« Ce que j’ai à dire est plus important que ce que je suis. »

 

Affirmer toujours la déclaration de l’œuvre sans jamais revendiquer la gloire du sujet. Affirmer toujours la déclaration de l’œuvre sans jamais revendiquer la gloire du je.

 

 

 

« Le désert est le sablier. »

 

Chaque livre transforme le désert en sablier. Ou plutôt chaque livre transforme à la fois le désert en sablier et le sablier en désert. Chaque livre révèle en même temps le sablier comme l’envers du désert et le désert comme l’envers du sablier.

 

 

 

« Quand on laboure dans ce pays, c’est pour récolter des pierres. »

 

Ecrire comme labourer le papier. Ecrire comme labourer le papier afin de récolter des pierres. Ecrire comme labourer le feu. Ecrire comme labourer le feu afin de récolter des pierres. Ecrire comme labourer le papier du feu. Ecrire comme labourer le papier du feu afin de récolter les pierres du miracle, afin de récolter les pierres de l’ainsi, afin de récolter les pierres de miracle de l’ainsi. Ecrire comme labourer  l’utopie de papier du feu. Ecrire comme labourer l’utopie de papier du feu afin de récolter les pierres de miracle de l’ainsi ça. Ecrire comme labourer le puits de papier du feu. Ecrire comme labourer le puits de papier du feu afin de récolter les pierres d’utopie de l’ainsi, afin de récolter les pierres d’utopie de l’ainsi ça.

 

 

 

« Les flammes de la glace couronnent les jours. Dors dans l’immobile incendie. »

 

Dormir à l’intérieur du feu. Dormir à l’intérieur de l’immobilité du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de l’immobilité du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de l’immobilité inexorable du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de la parabole du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de la parabole d’immobilité du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de la parabole d’immobilité inexorable du feu. Savoir comment dormir à l’intérieur de l’apocalypse du paradis. Savoir comment dormir à l’intérieur de l’apocalypse inexorable du paradis. Savoir comment dormir à l’intérieur de la parabole d’apocalypse du paradis. Savoir comment dormir à l’intérieur de la parabole d’apocalypse inexorable du paradis.

 

 

 

 

 

« Car, même pour les moins spirituels d’entre nous, nous ne vivons jamais selon la sexualité  ou du moins il y a trop de choses dans la vie de tous les jours qui n’ont rien à voir avec la sexualité. »

 

C’est pourquoi l’idée selon laquelle le désir sexuel est l’axe même de la vie a un aspect factice. Le désir sexuel est en effet toujours d’une importance secondaire par rapport aux besoins, à savoir les besoins de dormir, de manger et d’habiter. Le désir que ce soit le désir sexuel ou le désir de parler a toujours moins d’intensité que le besoin : le besoin de dormir, de manger ou de demeurer.

 

 

 

« La sexualité débridée conduit à une philosophie de la non-signification du monde. La chasteté lui rend au contraire un sens (au monde). »

 

La sexualité libertine conduit à une philosophie de la non-forme du monde. Pour le libertin les corps n’ont pas de forme, les corps sont finalement interchangeables (c’est l’idée de Casanova). La sexualité libertine conduit donc à une philosophie de l’univers informe, de l’univers humain informe. A l’inverse, la distinction érotique affirme les formes du monde. La distinction érotique affirme les formes particulières du monde, les formes uniques du monde, les formes d’excitation particulière du monde, les formes d’exaltation particulières du monde.

 

 

 

« La vie sexuelle a été donnée à l’homme pour le détourner peut-être de sa vraie voie. C’est son opium. (…) En même temps la chasteté éteint l’espèce, ce qui est peut-être la vérité. »

 

La vie sexuelle est en effet ce qui détourne l’homme de la forme de son destin. Seul le don juan parvient à affirmer le sexe comme forme du destin. Les autres hommes eux font semblant de vivre tels des don juan, autrement dit ils se détournent de la forme de leur destin en faisant comme si le sexe était la forme de leur destin ou ils ont la sagesse et parfois le courage de savoir qu’ils ne sont pas don juan. Pour les hommes qui ne sont pas des don juan, le sexe n’est pas la forme du destin, le sexe apparait simplement comme un adjectif, un adjectif de l’existence et parfois aussi comme un adjectif de la forme du destin, un amuse-gueule ou un grain de beauté du destin (cette manière de considérer le sexe c’est celle de Flaubert).

 

 

 

Don juan est le seul homme pour qui le désir sexuel révèle la forme du destin. En effet pour don juan la suite des femmes compose une forme, une structure, un tableau. Pour don juan, la suite des femmes compose à la fois un roman et un poème. Pour don juan, la suite des femmes révèle l’alliance paradoxale du romanesque et du poétique. Ainsi par le geste de désirer une multitude de femmes don juan devient alors le poète du roman de sa vie et le romancier de la poésie de son existence.

 

 

 

« La sexualité ne mène à rien ; elle n’est pas immorale mais elle est improductive. On peut s’y livrer pour le temps où l’on ne désire pas produire. Mais seule la chasteté est liée à un progrès personnel. »

 

Il est extrêmement difficile pour un homme de donner une forme exacte à son existence uniquement par le désir sexuel. Seul le don juan y parvient. Malgré tout le don juan est un cas rare, même si nombreux sont les hommes qui prétendent en être un. Malgré tout la sagesse sexuelle n’est pas liée à un progrès personnel. Ce que la sagesse sexuelle favorise c’est plutôt  l’aptitude à une distinction esthétique à savoir l’aptitude à donner une forme précise à son existence. Cette forme précise n’est pas un signe de progrès, cette forme précise apparait plutôt comme un indice d’équilibre.

 

 

 

 

 

« La femme, hors de l’amour, est ennuyeuse. »

 

Et à l’inverse, la femme, hors de l’ennui, aime. La femme, hors de l’ennui, sait comment aimer. Ainsi la femme ne connaitrait finalement que deux sentiments soit l’ennui, soit l’amour. Pour la femme, la vie serait ce qui provoque soit l’ennui soit l’amour. Pour la femme, les autres sentiments n’existeraient pas. En effet la femme ne s’ennuie jamais à aimer. La femme ne s’ennuie jamais à l’intérieur de l’amour. Pour la femme, l’amour apparait toujours d’abord comme une manière de détruire l’ennui. C’est pourquoi la femme n’aime jamais à l’intérieur de l’ennui. Pour la femme, l’ennui est ce qui abolit à chaque fois l’amour. La femme qui s’ennuie a alors le sentiment de ne pas apparaitre aimable. La femme qui s’ennuie s’ennuie justement parce qu’elle a le sentiment de ne pas apparaitre aimable.

 

 

 

« Seules les femmes qui plaisent sont capables de générosité. »

 

Seules les femmes qui plaisent disposent du loisir et de la tranquillité d’âme d’offrir ensuite le plaisir qu’elles ont d’abord provoqué. Les femmes qui plaisent apparaissent à chaque instant accompagnées d’une aura de plaisir, d’une aura de plaisir hypothétique. La générosité des femmes qui plaisent c’est d’offrir ensuite cette aura, c’est d’offrir ensuite cette aura au premier venu. A l’inverse, les femmes qui plaisent sans devenir malgré tout généreuses, ce sont les femmes fatales. La femme fatale n’a jamais la candeur d’offrir son aura. La femme fatale préfère plutôt changer son aura, son aura de plaisir, son aura de plaisir hypothétique en arme, en arme pour tuer cette hypothèse de plaisir. C’est pourquoi la femme fatale a un aspect frigide et funèbre. La femme fatale est celle qui désire devenir la mort du plaisir de celui ou celle à qui elle plait. La femme fatale désire plaire en tant que cadavre parfait. La femme fatale désire révéler l’idéal zombi du désir.

 

 

 

« L’accouplement avec les bêtes supprime la conscience de l’autre. Il est « liberté » » »

 

L’accouplement avec les bêtes affirme la présence inhumaine de la chair. C’est pourquoi l’accouplement avec les bêtes apparait comme nécessité. C’est pourquoi l’accouplement avec les bêtes apparait comme nécessité alibre, nécessité alibre de la pulsion, nécessité alibre de la volonté.

 

 

 

« Il y a toujours dans l’homme une part qui refuse l’amour ; c’est la part qui veut mourir. » Celui qui désire la mort est aussi celui qui refuse l’amour. Celui qui désire la vérité de la mort, est aussi celui qui refuse la certitude de l’amour. A l’inverse celui qui a la volonté d’affirmer la certitude de l’amour apparait comme celui qui détruit la vérité de la mort, comme celui qui méprise souverainement la vérité de la mort.

 

 

 

« L’homme qui fuirait toute idée et toute abstraction, le vrai désespéré, est l’homme d’une seule femme. »

 

Le désespoir affirme le geste d’aimer une seule femme. Le désespoir affirme le geste d’aimer l’abstraction d’une seule femme. Le désespoir affirme le geste d’aimer une seule femme abstraite.

 

 

 

« L’amour s’accomplit ou dégrade. La mutilation qu’il finit par laisser est d’autant plus grande qu’il est avorté. »

 

L’amour apparait toujours comme une blessure. L’amour heureux apparait comme une blessure de joie. L’amour inaccompli subsiste telle une cicatrice de tristesse. L’amour heureux apparait comme une blessure impeccable, une blessure impeccable qui ne cicatrise jamais, une blessure d’euphorie par où le sang jaillit à chaque instant pour toujours. L’amour  inaccompli subsiste tel une cicatrice qui masque la blessure, tel une cicatrice qui masque la blessure de la joie.

 

 

 

« Ainsi ceux-là confondent l’amour et la connaissance qui ont assez d’orgueil pour croire se suffire, vraiment ou faussement, à eux-mêmes. Les autres reconnaissent leurs limites, et leur amour alors unique parce qu’il exige tout, et l’être plutôt que la connaissance. »

 

L’amour n’est pas le désir de connaitre l’autre. L’amour n’est pas le désir de connaitre la vérité de l’autre. L’amour apparait comme le geste de vouloir l’existence de l’autre. L’amour apparait comme le geste de vouloir l’existence de l’autre sans désirer connaitre la vérité de l’autre. L’amour apparait comme le geste de vouloir l‘existence de l’autre en dehors du vrai et du faux. L’amour apparait comme le geste de vouloir l’existence de l’autre comme certitude, comme forme de la certitude, comme jubilation de la certitude, comme forme jubilatoire de la certitude, comme extase de la certitude, comme forme extatique de la certitude.

 

 

 

« Personne ne mérite d’être aimé - personne à la mesure de ce don sans mesure. Celui qui le reçoit découvre alors l’injustice. »

 

L’amour affirme l’injustice. L’amour affirme l’injustice de l’insouciance. L’amour affirme l’injustice de l’immortalité. L’amour affirme l’injustice d’insouciance de l’immortalité. L’amour donne à sentir l’injustice d’insouciance de l’immortalité.

 

 

 

 

 

« Entre Piero de la Francesca et Dubuffet. »

 

Poser Francis Bacon entre Piero de la Francesca et Dubuffet.

 

 

 

« Une cravate courageuse. »

 

La cravate courageuse du pendu. La cravate courageuse du pendu en rêve.

 

 

 

« Comme il boitait, il plaçait ordinairement son chapeau de travers. »

 

Celui qui boite avec la tête survient aussi comme celui qui dodeline des pieds.  

 

 

 

 

 

« Question : peut-on aimer un pays comme une femme ? »

 

Il y aurait ainsi deux manières d’aimer son pays. Aimer son pays comme une femme avec qui nous sommes mariés. Ou aimer son pays comme une putain.

 

 

 

« Le jour où il se sépara de sa femme, il eut une grande envie de chocolat et y céda. »

 

Manger un diamant le jour de son mariage et manger du chocolat le jour de son divorce. Manger un diamant le jour de son mariage et porter un diadème de chocolat le jour de son divorce.

 

 

 

« L’homme d’affaires qui en a assez et se fait clown. Mais sans quitter sa maison ni ses affaires. Simplement il s’habille en clown. »

 

Le capitaliste c’est le clown de l’argent. Le capitaliste c’est le clown du sérieux de l’argent. Le capitaliste c’est le clown du sérieux infini de l’argent.

 

 

 

« La race qui a des peines d’argent et des ennuis de cœur. »

 

L’homme capitaliste est celui qui a des souffrances d’argent et des ennuis de cœur. L’homme capitaliste celui qui a des souffrances d’argent et des distractions de cœur, et des distractions ennuyées de cœur. L’homme capitaliste est à la fois le martyr de son argent et le clown de son cœur. L’homme capitaliste est le clown martyr de l’argent de son cœur.