Groucho Marx, Moustache de Déambulation de la Logorrhée

 

 

Groucho parle comme s’il était le seul homme qui dispose du langage, le seul homme possesseur du langage, le seul homme possesseur de l’aptitude à parler. Il n’y a aucune arrogance, aucune vanité pourtant à l’intérieur de cette démence, plutôt une candeur furieuse, la candeur furieuse d’une indestructible volonté. Si pour Groucho les autres hommes n’ont rien à dire c’est parce qu’il pense que les autres hommes ignorent l’existence même du langage. Pour Groucho, le langage a l’allure d’un organe, un organe dont il est l’unique élu, de même exactement qu’un homme qui posséderait une toupie incrustée au sommet du crâne  ne serait jamais étonné que les autres ne puisse utiliser cette toupie qu’il apparait en effet le seul à posséder. Groucho parle ainsi comme si le langage était une simple aberration de sa chair, une simple particularité de sa chair à jamais inaccessible aux autres, quelque chose de semblable à la bosse du bossu, comme si Groucho était le seul à posséder la bosse du verbe, la bosse de la parole. C’est pourquoi d’ailleurs Groucho s’indigne et vocifère lorsque que quelqu’un tente malgré tout de parler en sa présence. Il considère cette tentative alors aussi inacceptable que si quelqu’un cherchait à lui voler un fragment de son corps.

 

Groucho parle à chaque instant. Groucho parle à chaque instant comme s’il était anatomiquement impossible qu’il cesse de parler. Groucho parle comme s’il cessait de parler il s’effondrerait non seulement par terre mais plus encore à l’intérieur de la terre. Groucho parle afin de tenir debout à la surface de la terre. Groucho parle afin de ne pas être enseveli par la simple présence de la matière.

 

Pour Groucho, il n’y a qu’un seul gag c’est celui de marcher et de parler en même temps.  Pour Groucho, ce qui apparait drôle en l’homme ce n’est pas qu’il tombe, ce n’est pas qu’il marche ou ce n’est pas qu’il parle. Pour Groucho ce qui apparait drôle, incroyablement drôle en l’homme  c’est qu’il cherche à rattraper, à ressaisir la chute de sa marche par la chute de sa parole et la chute de sa parole par la  chute de sa marche. Pour Groucho, ce qui  survient de manière incroyablement drôle en l’homme c’est que l’homme préfère tomber deux fois au même instant plutôt que de tomber une seule fois, c’est que l’homme préfère s’y reprendre à deux  fois pour tomber en prétendant  alors que ce redoublement idiot de sa chute est alors une avancée, un progrès, une avancée de l’humanité, un progrès de l’humanité.

 

 

Groucho parle afin de surgir à la fois comme le premier et le dernier venu du langage. Groucho parle comme s’il disait à chaque instant le dernier mot du langage. Groucho parle   comme s’il disait  le dernier mot du langage après la disparition du langage. Groucho parle  comme s’il disait à chaque instant à la fois le premier dernier mot du langage et le dernier premier mot du langage.

 

Groucho ne parle pas uniquement pour avoir le dernier mot sur les autres hommes. Groucho parle surtout pour avoir le dernier mot sur le langage même. Groucho parle pour avoir le dernier mot sur le dernier mot. Groucho parle comme celui qui a la démence de prétendre disposer de plus de mots que le langage même.

 

Groucho ajoute des mots au langage. Groucho parle comme il ajoute des mots au langage.  Chaque mot de Groucho apparait comme un mot ajouté au langage. Groucho commence à parler là où le langage semble épuisé de parler. Groucho commence à parler à l’instant précis où le langage a l’impression d’avoir tout dit, a l’impression de n’avoir plus quoi que ce soit à dire.

 

La démence de Groucho c’est la démence de prendre le langage au dernier mot, de prendre le langage a son dernier mot afin de commencer ainsi la parole. Le dernier mot du langage inaugure alors la parole de Groucho. Le langage devient alors le préambule de la parole de Groucho. La globalité du langage c’est le chapeau d’introduction de la parole de Groucho. Le langage  c’est le préambule dérisoire de la gigantesque déambulation de parole de Groucho.

 

Pour Groucho, le langage  n’est qu’une sorte de speaker, un speaker dont le rôle est d’annoncer sa parole après le langage. Et à chaque fois qu’il parle, Groucho commence par détruire le speaker ridicule du langage.

 

 

Groucho surgit à la fois comme le premier à parler et comme le dernier à penser. Groucho surgit à la fois comme le premier à parler et comme le dernier à penser ce qu’il dit.

 

Groucho parle afin que sa parole détruise à la fois l’humanité et le langage et qu’il parvienne ainsi à penser ce qu’il dit en paix, à penser à ce qu’il dit en paix. Groucho surgit alors à la fois à la suite de la destruction du monde et de la destruction de la disparition du monde par l’inconséquence de sa parole.

 

Groucho parle à la fois comme le premier des derniers hommes et comme le dernier des premiers hommes. Groucho parle à la fois comme le premier des derniers Golem et comme le derniers des premiers Adam. Groucho parle à la fois comme le premier des derniers Adam et  comme le dernier des premiers Golem.

 

Groucho parle comme un Adam-Golem. Groucho parle comme un Adam-golem à moustache. Groucho parle comme un Adam-Golem en redingote, en redingote et cigare. Groucho parle comme un Adam-Golem en redingote à moustache et cigare. 

 

 

Groucho détruit le langage par l’exubérance de la parole. Groucho détruit le langage par l’illusion de la parole. Groucho détruit le langage par l’exubérance d’illusion de la parole.

 

Groucho ne surgit pas penché sur ce qu’il dit. Groucho survient plutôt penché par ce qu’il dit. Groucho survient penché par sa parole. Groucho survient penché par le tourbillon de sa parole. Groucho survient penché par l’absurdité de sa parole. Groucho survient penché par le tourbillon d’absurdité de sa parole. Groucho survient penché par le non-sens de sa parole, par le tourbillon de non-sens de sa parole.

 

Groucho montre à chaque instant que le mystère de la parole n’est pas celui de son sens. Groucho montre à chaque instant que le mystère de parole apparait comme celui de la suite des mots, de la suite des postures des mots, de la suite des postures projectiles des mots.

 

Groucho  ne ment pas et ne dit pas la vérité. Groucho parle en dehors du vrai et du faux. Groucho marche en dehors du vrai et du faux. Groucho marche la parole en dehors du vrai et du faux.

 

 

Groucho ne croit pas un mot de ce qu’il dit. Groucho ne pense pas un mot de ce qu’il dit. Malgré tout Groucho possède la pensée prodigieuse du tas tournoyant de la suite des mots qu’il déclame. Groucho survient comme celui qui ne croit pas au langage de ce qu’il dit, comme celui qui ne croit pas au langage de ce qu’il dit à chaque mot.

 

Groucho ne croit pas un mot de ce qu’il dit. Et c’est précisément parce qu’il ne croit pas un mot de ce qu’il dit qu’il jouit de chaque phrase qu’il déclame, qu’il jouit de chaque phrase qu’il déclame comme un tremblement de terre, comme la toupie d’un tremblement de terre, comme la toupie d’un tremblement de terre incrusté au sommet de son crâne.

 

 

Groucho affirme la force de gravitation du langage. Groucho ne prononce pas les mots.  Groucho tombe les mots. Groucho parle comme un tombeur de mots. Groucho c’est le Don-Juan du langage. Groucho parle comme s’il promettait le mariage à chaque mot, qu’il trompe cependant instantanément avec le mot qui suit.

 

Groucho lévite la chute du langage. Groucho lévite la chute inconséquente du langage. Groucho lévite la chute inconséquente du langage comme gag de l’indiscutable, comme gag de logorrhée de l’indiscutable. 

 

Groucho fait bégayer le big-bang. Groucho fait bégayer le big-bang à l’intérieur de chaque mot sans jamais bégayer les mots.

 

Groucho déclame le gag de parole du big-bang. Groucho déclame le gag de parole du big-bang qui vient après la fin du monde. Groucho déclame le gag de parole du tohu-bohu. Groucho déclame le gag de parole du tohu-bohu qui vient après la fin du monde.

 

Pour Groucho le commencement du monde apparait comme le gag de la fin du monde. Pour Groucho, le commencement du monde survient comme le gag de parole de la fin du monde.

 

Pour Groucho, chaque gag de la parole exclame la fin du monde. Pour Groucho, chaque gag de la parole exclame le commencement de la fin du monde. Pour Groucho, chaque gag de la parole exclame la fin du monde du commencement. La suite des gags de paroles de Groucho compose ainsi la métamorphose de la fin du monde, la métamorphose de commencement de la fin du monde.

 

Pour Groucho, le big-bang survient comme le gag de l’apocalypse. Pour Groucho le big-bang survient comme le gag de parole de l’apocalypse.

 

Groucho ne prophétise pas l’apocalypse. Groucho déclame l’apocalypse. Groucho exclame l’apocalypse. Groucho apparait comme le rhétoricien de l’apocalypse, comme le rhétoricien dément de l’apocalypse. En effet pour Groucho, il n’y a pas d’autres figures rhétoriques que celles de l’apocalypse. Pour Groucho il n’y a pas d’autres  figures rhétoriques que celle crées par l’apocalypse, que celles inventées par la fin du monde, que celles inventées par l’immortalité de la fin du monde.

 

Groucho métamorphose à chaque instant l’apocalypse.  Groucho métamorphose à chaque instant le gag de parole de l’apocalypse. Groucho métamorphose à chaque instant la fin du monde. Groucho métamorphose à chaque instant le gag de parole de la fin du monde.

 

 

 

 

Groucho apparait drogué par l’indiscutable. Groucho apparait drogué par le gag de l’indiscutable. Groucho apparait drogué par la logorrhée de l’indiscutable. Groucho apparait drogué par le gag de logorrhée de l’indiscutable.

 

Groucho transforme le langage en gag de l’indiscutable. Groucho transforme le langage en gag de logorrhée de l’indiscutable.

 

Groucho brûle le langage. Groucho brûle le langage jusqu’à ce que le langage surgisse comme le miracle de l’indiscutable. Groucho brûle le langage jusqu’à ce que le langage surgisse comme la démence de l’indiscutable, comme le miracle de démence de l’indiscutable.

 

Groucho invente une parole sans langage. Groucho invente une parole sans langage où les animaux tourbillonnent noyés à l’intérieur d’une arche de feu.

 

 

L’éloquence de Groucho c’est l’éloquence de celui qui parle à chaque instant sans jamais adresser la parole aux hommes et sans jamais malgre tout parler seul. L’éloquence quasi orgiaque de Groucho c’est de parler uniquement au tohu-bohu, c’est de parler uniquement au tohu-bohu qui ronronne en chaque chose, qui ronronne en chaque chose de l’instant.

 

Groucho ne dit jamais chaque chose en son temps. Groucho dit plutôt chaque chose en sa disparition de temps, chaque son chose en son explosion de temps. La vitesse d’obscurité de Groucho dit chaque chose en son immortalité, chaque chose en son gag d’immortalité.

 

Groucho ne parle pas à  personne. Groucho ne parle pas tout seul. Groucho ne confisque pas  le langage. Groucho ne s’approprie pas le langage. Il n’y a aucune avarice du langage chez Groucho plutôt à l’inverse une sorte de générosité bizarre, une générosité paradoxale parce que sans pitié, une générosité impitoyable.

 

Groucho ne garde pas le langage pour lui-même. Groucho vole le langage. Groucho vole le langage sans jamais se l’approprier. Groucho vole le langage pour le simple et naïf plaisir de le voler. Ou plutôt Groucho vole chaque mot au langage et dès qu’il a volé ce mot il l’abandonne à l’instant. Le jeu de Groucho c’est de voler tous les mots sans exception au langage afin d’abandonner ensuite les mots à l’instant, afin d’abandonner ensuite les mots à la confusion immémoriale de l’espace et du temps, au chaos immémorial de l’espace et du temps.

 

 

Groucho prend le langage en otage. Groucho prend le langage en otage sans jamais demander cependant aucune rançon. Groucho prend le langage en otage sans demander ni la rançon de la gloire ni même la rançon de l’écoute. Groucho prend le langage en otage uniquement par plaisir.

 

Groucho prend le langage en otage à la manière d’un enfant fou. Groucho prend le langage en otage comme un enfant fou qui chercherait à voler l’ouragan, qui chercherait à voler  le cyclone, qui chercherait à voler les racines de l’ouragan, qui chercherait à voler les racines du cyclone.

 

Groucho prend le langage en otage avec le trou noir de sa moustache. Groucho prend le langage en otage avec la mascarade de sa moustache, avec la mascarade-trou noir de sa moustache. Et l’unique rançon qu’il exige c’est simplement la disparition du sens. Groucho libère ainsi l’insensé du langage.

 

Groucho accomplit le hold-up du logos. Groucho accomplit le hold-up du capital du logos.

 

La démence de Groucho c’est de prendre la prison du langage en otage. La démence de Groucho c’est de prendre le camp de concentration du langage en otage. La démence de Groucho c’est de prendre le camp d’extermination du langage en otage.

 

 

Pour Groucho, l’unique manière  d’empêcher que quelqu’un de déformer votre parole c’est de lui parler sans cesse, c’est de lui parler sans aucune pause, c’est de lui parler sans aucun temps mort. Groucho parle à l‘autre sans aucune pause de telle manière que l’autre ne puisse ni se souvenir de ce que vous lui dites ni vous répondre.

 

Groucho semble parler à chaque instant au centre d’un tribunal, au centre du tribunal de l’humanité, au centre du tribunal idiot de l’humanité, du tribunal imbécile de l’humanité. Groucho semble cependant aussi à chaque instant à la recherche d’un tribunal d’oubli où les juges auraient été détruits par des épidémies de joie.

 

 

Groucho surgit comme le cannibale de sa parole. Groucho surgit comme le narcisse cannibale de sa parole.

 

Groucho déambule la parole comme un cannibale. Groucho déambule la parole comme un narcisse anthropophage.

 

Groucho surgit dévoré vivant  par le charme de sa parole. Groucho surgit dévoré vivant par le charme cannibale de sa parole. Groucho surgit dévoré vivant par le charme d’absurdité de sa parole, par le charme d’absurdité cannibale de sa parole.

 

Groucho se mange vivant. Groucho se mange vivant par ce qu’il dit. Groucho se mange vivant par le magma de sa parole. Groucho se mange vivant par le magma d’éclairs de sa parole. Groucho se mange vivant par la déambulation de sa parole. Groucho se mange vivant  par la déambulation de sa logorrhée.

 

Groucho survient comme un demiurge en chocolat. Groucho survient comme un ouragan en chocolat. Groucho survient comme un trou noir en chocolat. Groucho survient comme l’acharnement d’éloquence d’un trou en noir en chocolat. Groucho survient comme l‘acharnement d’éloquence  d’un cosmos en chocolat. 

 

Groucho survient comme la fin du monde en chocolat. Groucho survient comme le commencement de la fin du monde. Groucho survient comme le commencement de la fin du monde en chocolat.

 

 

Groucho parle comme s’il avait gobé l’océan. Groucho parle comme s’il avait gobé l’océan comme un œuf. Groucho parle comme s’il avait gobé le tohu-bohu. Groucho parle comme s’il avait gobé l’œuf du tohu-bohu.

 

Groucho jette le bébé du langage afin de sauvegarder l’eau du bain. Groucho jette le bébé du langage afin d’immortaliser l’eau du bain, afin d’immortaliser l’eau du bain du tohu-bohu, afin d’immortaliser le tohu-bohu de l‘eau du bain.

 

 

Groucho ne fait pas de traits d’esprit, des plaisanteries ou des bons mots. Groucho crée plutôt des gags de paroles. Groucho chante les postures de son imagination par la suite de gags de sa parole. La suite des gags de paroles de Groucho apparait ainsi aussi mystérieuse que la forme des paraboles du Christ.

 

Chaque mot de Groucho détruit la résurrection du Christ. Chaque parole de Groucho carbonise la résurrection du Christ. Chaque parole de Groucho détruit cyniquement la résurrection du Christ. Chaque parole de Groucho carbonise cyniquement la résurrection du Christ 

 

Pour Groucho, chaque gag révèle l’immortalité de la mort. Pour Groucho le gag de la parole révèle l’immortalité de la mort. Pour Groucho, le gag de la parole apparait comme la révélation inconséquente de l’immortalité de la mort.

 

 

Groucho marche à suivre. Groucho parle comme il marche à suivre,  Groucho parle comme il présente la marche à suivre. Groucho parle comme il présente la marche à suivre du cyclone, la marche à suivre de l’ouragan.

 

Groucho joue à cache-cache comme il poursuit sa marche avec sa parole, avec l’exubérance de sa parole. Groucho présente la marche à suivre avec son cigare. Groucho présente la marche à suivre de l’ouragan avec son cigare, avec son cigare comme bâton de dynamite de la parole.

 

La parole de Groucho accomplit l’équarrissage chevaleresque de la marche à suivre. La parole de Groucho accomplit l’équarrissage chevaleresque de la marche à suivre de l’ouragan.

 

La démarche de Groucho accomplit l’équarrissage de la chevalerie par le cheval de la parole, par le cheval de reptation de la parole. La démarche de Groucho accomplit l’équarrissage de la chevalerie par la cavalcade de la parole, par la cavalcade de reptation de la parole.

 

Groucho surgit comme un labyrinthe qui marche à l’intérieur d’un homme. Groucho surgit comme un labyrinthe qui va et vient à l’intérieur d’un homme. Groucho surgit comme un labyrinthe qui va et vient sexuellement à l’intérieur d’un homme. Groucho surgit comme un labyrinthe de paroles qui va et vient sexuellement à l’intérieur d’un homme.

 

 

Groucho ne tient pas debout. Groucho marche comme il ôte la chute. Groucho marche comme il ôte la chaise de la chute. Groucho marche comme il ôte la chaise roulante de la chute. Groucho marche comme il ôte à chaque pas la chaise roulante de la chute jusqu’à provoquer le rire de splendeur de la paralysie, jusqu’à provoquer les éclats de rire de splendeur de la paralysie.

 

Groucho marche comme il perd la chute. Groucho marche comme il perd la chute à chaque pas. Groucho marche comme il perd les clefs de la chute. Groucho marche comme il perd les clefs de la chute à chaque pas. Groucho marche à chute perdue.  Groucho marche à clefs de chute perdue.

 

Groucho marche à chute perdue en équilibre à l’extrémité de sa moustache. Groucho marche à chute perdue en équilibre à l’extrémité de son sourire. Groucho marche à chute perdue en équilibre à l’extrémité de la moustache de son sourire. Groucho marche à chute perdue en équilibre à l’extrémité de la moustache de la paralysie de son sourire, à l’extrémité de la moustache de paralysie de son sourire.

 

Groucho tombe par feu. Groucho tombe sans jamais toucher terre. Groucho tombe par feu sans jamais toucher terre.

 

 

Quand Groucho marche, il semble alors que son manteau marche à sa place, que son smoking ou sa redingote marche et qu’à l’inverse il survient vêtu, habillé, à la fois approximativement et somptueusement habillé par la trajectoire de ses pas.

 

Même quand Groucho ne fait que marcher, il parle avec ses jambes. Les jambes de Groucho  profèrent sans cesse des psalmodies, des onomatopées, des argumentations, des rimes.

 

 

Groucho déambule comme une mouche qui marche. Groucho déambule comme une mouche  qui créerait à chaque instant la terre sur laquelle elle marche. Groucho déambule comme une mouche qui créerait à chaque instant la terre sur laquelle elle marche par la trajectoire de ses pas, par la trajectoire de démence de ses pas, par la trajectoire orgiaque de ses pas, par la trajectoire de démence orgiaque de ses pas.

 

Groucho marche comme le vol d’une mouche, comme le vol bourdonnant d’une mouche. Groucho déambule bizarrement à la surface de la terre comme le vol bourdonnant d’une mouche. 

 

Groucho surgit à la manière d’une mouche qui a gobé un cyclone. Groucho surgit à la manière d’une mouche qui a gobé un cyclone comme un œuf.

 

Groucho déambule comme un essaim d’abeilles. Groucho déambule comme l’essaim d’abeilles de la démence. Groucho déambule comme l’essaim d’abeilles de l’indiscutable. Groucho déambule comme l’essaim d’abeilles de la démence indiscutable.

 

 

Groucho marche comme une bête qui remue la queue. Groucho marche parle comme une bête qui remue la queue. Groucho marche parle comme un chien qui remue la queue, comme un chat qui remue la queue, comme un énorme chien-chat, comme un énorme chien-chat rhétorique qui remue la queue. Groucho marche parle par coup de queue de sa redingote, par coup de queue de son smoking, par cou de queue de sa queue de pie. 

 

Groucho marche comme un chien qui suit sa queue à la trace. Groucho marche comme un chien qui chasse un tremblement de terre. Groucho marche comme un chien qui hume et chasse l’ennui, comme un chien qui hume et chasse le tremblement de terre de l’ennui.

 

Groucho marche comme un chien qui flaire l’odeur de la fin du monde. Groucho marche comme un chien qui flaire l’odeur de la fin du monde avec le cynisme de son cigare, avec le cynisme inconséquent de son cigare. Groucho marche comme un chien qui flaire l’odeur de la fin du monde avec le cynisme de sa moustache, avec le cynisme hilare de sa moustache, avec le cynisme d’hilarité et d’horreur de sa moustache.

 

Groucho marche comme un chien cosmonaute. Groucho marche comme un chien cosmonaute de la chute perdue.

 

 

Groucho marche comme une taupe. Groucho marche comme une taupe qui aurait dévoré un tigre. Groucho marche comme une taupe qui digère un tigre, comme une taupe qui digère un tigre avec ses paupières, comme une taupe qui digère un tigre à coups de clins d’œil. Groucho  marche comme une taupe qui digère un tigre avec les œillades de son abdomen, avec les œillades de son thorax.

 

Groucho marche comme un pingouin. Groucho marche comme une araignée. Groucho marche comme un pingouin-araignée. Groucho marche comme une taupe-pingouin. Groucho marche comme une taupe-araignée. Groucho marche comme une taupe-pingouin-araignée.

 

Groucho marche comme une araignée-pingouin. Groucho marche comme un chien-araignée-pingouin. Groucho marche comme un chien-taupe-araignée-pingouin.

 

Groucho ressemble à une taupe qui rumine une locomotive. Groucho ressemble à une taupe qui mâchouille un trou noir à la vitesse de la lumière.

 

Groucho marche comme une cloche. Groucho marche comme une chauve-souris. Groucho marche comme une cloche-chauve-souris. Groucho marche comme une cloche-chauve-souris qui à chaque rire du cerveau  annonce, proclame, exclame la venue imminente du golem du chaos, la venue imminente du chaos indiscutable, la venue imminente du golem du chaos indiscutable. 

 

Groucho marche comme un ouragan. Groucho marche comme une cloche-ouragan. Groucho marche comme un ouragan-chauve-souris. Groucho marche comme une cloche-ouragan-chauve-souris.

 

 

Groucho marche sur des pyramides. Groucho marche sur des bicyclettes. Groucho marche sur des pyramides-bicyclettes. Grouycho marche sur les pyramides-bicyclettes de la logorrhée.

 

Groucho marche comme s’il rampait sur une bicyclette de banquise, comme s’il rampait sur une bicyclette d’icebergs.

 

Chaque pas de Groucho ressemble à une pyramide de déserts. Chaque pas de Groucho ressemble à une pyramide d’innombrables déserts.

 

Groucho marche sur un piédestal de reptation. Groucho marche sur une pyramide de serpents.

 

Groucho marche sur des piédestaux de braises. Groucho  marche sur des piédestaux de gouttes d’eau. Groucho c’est le fakir du logos. Groucho c’est le fakir du logos qui marche à la fois sur des piédestaux de braises et de gouttes d’eau.

 

 

Groucho marche comme il patine sur la dérive des continents. Groucho marche comme il patine sur la révulsion de la dérive des continents. Groucho marche comme il patine sur la révulsion à la fois schizophrène et paranoïaque de la dérive des continents.

 

Groucho marche à la surface du tohu-bohu. Groucho marche comme il patine à la surface du tohu-bohu. Groucho marche comme il patine à bicyclette à la surface du tohu-bohu. Groucho marche comme il patine  à la surface du tohu-bohu en marge de l’horizon.

 

Groucho marche comme il rampe sur le papillon du volcan. Groucho marche comme il rampe sur le papillon de la paranoïa, sur le papillon de paranoïa du volcan.

 

Groucho marche comme il surfe sur la paralysie de la dérive des continents. Groucho marche comme il surfe sur le tonnerre catatonique de la dérive des continents. Groucho marche comme il bondit et rebondit à chaque pas à la surface du trou de Babel.

 

Groucho marche comme il rampe sur des roues de Babel. Groucho marche comme il rampe à l’intérieur des trous de Babel. Groucho marche comme il rampe à la fois à la surface des roues de Babel et à l’intérieur des trous de Babel.

 

 

Groucho marche sur les morts. Groucho marche sur les morts et sur la disparition des morts.   Groucho marche sur les morts, la disparition des morts et la résurrection des morts.

 

Groucho marche comme il patine sur la pyramide des morts. Groucho marche comme il patine à bicyclette sur la pyramide des morts. Groucho  marche comme il patine sur la pyramide de tous les morts de l’humanité, de tous les morts de l’humanité depuis le commencement du cosmos.

 

Groucho marche sur des dieux. Groucho marche sur les œufs des dieux. Groucho c’est la mouche gigantesque qui à chacun de ses pas écrase soit un homme soit un Dieu.

 

 

Groucho marche à coups de cerveaux. Groucho marche à coups de nombril. Groucho marche à coups de cerveaux de nombrils. Groucho marche à coups de nombrils de cerveaux.

 

Groucho multiplie des cerveaux à l’intérieur du gag. Groucho multiplie des cerveaux de nombrils comme  des nombrils de cerveau à l‘intérieur du gag de la parole.

 

Groucho marche comme s’il volait à l’intérieur de son ventre. Groucho marche comme s’il volait à l‘intérieur des borborygmes de son cerveau. Groucho marche comme s’il volait  comme une mouche à l’intérieur des borborygmes du ventre de son cerveau.

 

Groucho déambule comme s’il chantonnait d’innombrables vols à l’intérieur des borborygmes de l’abdomen de son cerveau, à l‘intérieur des borborygmes de son nombril, à l‘intérieur des borborygmes de cerveau de son nombril.

 

Pour Groucho, le monde c’est le centre de son nombril. Pour Groucho, le monde c’est le centre de la moustache de son nombril. Pour Groucho, le monde c’est le centre du nombril de sa moustache.

 

Groucho considerent les hommes et les femmes comme des trampolines, des trampolines sur lesquels il s’amuse à faire impeccablement rebondir la moustache de son cerveau, la moustache rhétorique de son cerveau.

 

 

Groucho déambule ainsi à l’intérieur du temps et de l’espace exactement comme une pensée  tourbillonne, virevolte et fait des loopings d’approximations, des acrobaties de ratures à l’intérieur d’un crâne.

 

Groucho déambule la parole comme l’acharnement de la pensée à crâne ouvert. Groucho déambule la parole comme l’acharnement à la fois naturel et inhumain de la pensée à crâne ouvert. Groucho déambule la parole comme vagabondage du naturel inhumain de la pensée à crâne ouvert, comme geyser du naturel inhumain, de la pensée à crâne ouvert, comme geyser vagabond du naturel inhumain de la pensée à crâne ouvert.

 

Groucho déambule comme s’il allait à la pèche aux racines et à la chasse aux arbres. Groucho déambule comme s’il allait à la chasse aux arbres et à la pêche aux champignons. Groucho déambule comme s’il allait à la cueillette aux baleines.

 

 

Groucho marche comme il dit tout ce qui lui passe sous les pieds. Groucho marche comme il dit tout ce qui lui passe sous les pieds de sa moustache. Groucho marche comme il dit tout ce qui lui passe sous les chaussures. Groucho marche comme il dit tout ce qui passe sous les chaussures de sa moustache.

 

Groucho ôte ses chaussures avec un labyrinthe. Groucho ôte ses chaussures avec un labyrinthe de logorrhée. Groucho ôte ses chaussures avec le labyrinthe du gag. Groucho ôte ses chaussures avec le labyrinthe de logorrhée du gag.

 

Groucho murmure des labyrinthes. Groucho murmure des labyrinthes d’exaltation. Groucho murmure des labyrinthes d’exaltation syllabique.

 

Groucho labyrinthise le zéro. Groucho labyrinthise le gag du zéro. Groucho labyrinthise le zéro du gag. 

 

 

Groucho survient comme le Lichtenberg du gag. Groucho survient à la manière d’un Lichtenberg du gag qui visite son cerveau comme un zoo. Groucho marche à l’intérieur de l’espace comme si l’espace était un zoo où étaient enfermés uniquement des œufs et des cerveaux.

 

Groucho déambule comme le Lichtenberg des borborygmes, comme les Lichtenberg des borborygmes du gag. Groucho déambule comme le Lichtenberg du déluge. Groucho déambule comme le Lichtenberg de déluge du gag.

 

 

Groucho déambule comme le Job du bonheur. Groucho déambule comme le Golem du bonheur, comme le Job-Golem du bonheur.

 

Groucho déambule comme le Job de l’exubérance, comme le Job de l’allégresse, comme le Job de la joie. Groucho déambule comme le Golem de l’exubérance, comme le Golem de l’allégresse, comme le Golem de la joie. Groucho déambule comme le Job-Golem de l’exubérance, comme  Job-Golem de l’allégresse, comme le Job-Golem de la joie.

 

Groucho déambule comme le martyr de la chance. Groucho déambule comme le martyr d‘acharnement de la chance. Groucho déambule comme le martyr du bonheur. Groucho déambule comme le martyr paradoxal du bonheur. 

 

 

Groucho c’est Sacha Guitry accouché par une machine à laver. Groucho c’est Sacha Guitry accouché par un trou noir, par la machine à laver d’un trou noir. Groucho c’est Sacha Guitry accouché par la machine à laver du déluge, par le trou noir du déluge, par la machine à laver-trou noir du déluge.

 

La moustache de Groucho c’est le carré noir de Malevitch qui parle. La moustache de Groucho c’est le carré noir de Malevitch qui parle comme Sacha Guitry.

 

 

Groucho chatouille le langage. Groucho chatouille le langage ad libitum. Groucho chatouille le langage avec sa moustache. Groucho chatouille le langage avec la déambulation de sa moustache.

 

Groucho chatouille le langage ad libitum. Groucho chatouille le langage ad libitum avec la déambulation de sa moustache, avec la moustache de déambulation de la logorrhée.

 

Groucho ne parle pas dans sa moustache, c’est plutôt sa moustache qui Groucho dans sa parole.

 

Groucho parle comme s’il gargarisait sa moustache. Groucho parle comme s’il gargarisait sa moustache avec le langage, avec le gag du langage. Groucho parle comme s’il gargarisait sa moustache avec l’éloquence, avec le gag de l’éloquence. Groucho parle comme s’il gargarisait sa moustache avec sa logorrhée, avec le gag de la logorrhée, avec le gag d’eloquence de la logorrhée.

 

Groucho ne parle jamais dans sa moustache. Groucho moustache plutôt dans la promptitude de sa parole. Groucho moustache dans le geyser de sa parole, dans le geyser de promptitude de sa parole. Groucho moustache dans l’éruption de sa parole, dans l’éruption de promptitude de sa parole.

 

 

La moustache de Groucho c’est une machine à moudre le langage. La moustache de Groucho c’est une machine à moudre le langage afin de transformer chaque mot en grain du big-bang.

 

 

Groucho déambule comme le guignol de sa moustache, comme le derviche de sa moustache, comme le guignol derviche de sa moustache. Groucho déambule comme le guignol ventriloque de sa moustache, comme le derviche ventriloque de sa moustache, comme le guignol derviche ventriloque de sa moustache.

 

Groucho déambule comme le Golem de sa moustache, comme le Golem apocryphe de sa moustache.

 

Groucho déambule comme s’il était le satellite vagabond de sa moustache. Groucho déambule comme s’il était le satellite vagabond du Golem de sa moustache.

 

Groucho déambule comme la moustache du Golem. Groucho déambule comme le Golem de la logorrhée, comme la moustache de Golem de la logorrhée. Groucho déambule comme la moustache ventriloque du Golem, comme la moustache ventriloque du Golem de la logorrhée.

 

Groucho déambule comme la moustache derviche du Golem, comme la moustache derviche de la logorrhée, comme la moustache derviche du Golem de la logorrhée. Groucho déambule comme la moustache derviche ventriloque du Golem, comme la moustache derviche ventriloque du Golem de la logorrhée.

 

 

Groucho déambule à la recherche de sa bouche. Groucho déambule à la recherche de sa bouche tombée par terre, à la recherche de sa bouche tombée non loin de là par terre, par ciel, par feu et par eau.

 

La moustache de Groucho remue ciel et terre. La moustache de Groucho remue ciel et terre afin que sa bouche parvienne à prononcer un mot, parvienne à prononcer chaque mot.

 

Groucho marche comme s’il essayait de retrouver à chaque instant le cheval de sa bouche.  Groucho déambule comme il essayait de retrouver à chaque instant le cheval de sa bouche.

 

Groucho survient comme le chef d’orchestre de sa moustache. Groucho déambule comme le chef d’orchestre de sa moustache.

 

Groucho parle plus vite que la lumière mais malgré tout moins vite que l’ombre de sa moustache. Groucho logarythmise sa moustache, Groucho logarythmise le trou noir de sa moustache.

 

La moustache de Groucho révèle le trou noir de son cerveau. La moustache de Groucho révèle le palindrome de son cerveau. La moustache de Groucho révèle le trou noir-palindrome de son cerveau.

 

 

La moustache de Groucho ressemble à la queue d’une comète. La moustache de Groucho c’est la queue de comète du langage.

 

Groucho salue le gag avec sa moustache. Groucho salue solennellement le gag avec sa moustache. Groucho salue solennellement l’orgie du gag avec le trou noir de sa moustache, avec le trou noir en érection de sa moustache.

 

La moustache de Groucho révèle l’œil de cyclope de son souffle. La moustache de Groucho révèle l’œil de cyclope de sa parole. La moustache de Groucho révèle l’œil de cyclope du souffle de sa parole.

 

La moustache de Groucho c’est le tonneau de Sisyphe et le rocher des Danaïdes. La moustache de Groucho c’est l’arche de Noé perdu dans un labyrinthe. La moustache de Groucho c’est l’arche de Noé perdue dans le labyrinthe d’une clef.

 

 

La moustache de Groucho c’est un chewing-gum de poils. La moustache de Groucho c’est le chewing-gum de poils d’un trou noir.

 

Groucho chatouille le langage avec le chewing-gum de poils de sa moustache. Groucho mâchouille le langage avec le chewing-gum de poils de sa moustache.

 

 

Groucho brûle le langage. Groucho brûle le langage avec la mascarade de sa moustache. Groucho brûle le langage avec la mascarade-trou noir de sa moustache.

 

Groucho brûle le langage à l’intérieur du charbon de sa moustache. Groucho brûle le langage  à l’intérieur du charbon de démence de sa moustache.

 

Groucho brûle le langage avec le chaos de sa moustache. Groucho brûle le langage avec la mascarade de chaos de sa moustache.

 

Groucho parle afin de brûler vif le langage. Groucho parle afin de carboniser le langage. Groucho utilise le langage carbonisé pour composer la mascarade de sa moustache, la mascarade de noirceur de sa moustache.

 

Groucho carbonise l’innommable. Groucho carbonise l’innommable avec sa moustache. Groucho carbonise l’indiscutable. Groucho carbonise l’indiscutable avec sa moustache.  Groucho carbonise l’innommable avec le trou noir de sa moustache. Groucho carbonise l’indiscutable avec le trou noir de sa moustache.

 

 

Groucho bande sa moustache avec son sperme. Groucho bande sa moustache avec le sperme de sa parole. Groucho bande sa moustache avec l’obscurité de sa parole, avec le sperme d‘obscurité de sa parole.

 

Groucho parle comme il mâchouille une vulve qui jouit à l’intérieur de sa moustache.  Groucho parle comme il mâchouille le langage comme une chatte qui jouit, comme une chatte qui jouit à l’intérieur de sa moustache.  La moustache de Groucho ressemble à un sexe de femme qui jouit à chaque mot.

 

Groucho à la fois lèche et éjacule le langage. Groucho à la fois cunnilinguise l’éjaculation du langage et éjacule la cunnilinguisation du langage.

 

Chaque phrase de Groucho survient comme un orgasme de sa moustache, comme un orgasme de hasard de sa moustache.

 

Groucho parle jusqu’à transformer le langage en sexe de sa moustache. Groucho parle jusqu’à transforme le langage en sexe de mascarade de sa moustache.

 

Groucho mange le langage avec sa bouche et crache le langage avec sa moustache. Groucho mange le langage avec sa moustache et éjacule le langage avec sa bouche.

 

Groucho parle comme il viole sa jouissance. Groucho parle comme il viole son orgasme.  Groucho parle comme il viole l’orgasme d’exister avec le gag de sa moustache, avec le gag de logorrhée de sa moustache.

 

Groucho sodomise le langage avec la mascarade de sa moustache. Groucho sodomise le langage avec la mascarade-trou noir de sa moustache. Groucho palindromise le langage avec la mascarade-trou noir de sa moustache. Groucho palindrosodomise le langage avec la mascarade-trou noir de sa moustache.

 

 

La moustache de Groucho ressemble aussi à une mâchoire. La moustache de Groucho  apparait comme la mâchoire de son sexe. La moustache de Groucho apparait comme la mâchoire de cynisme de son sexe. La moustache de Groucho apparait comme la mâchoire de hasard de son sexe, comme la mâchoire de hasard cynique de son sexe.

 

La moustache de Groucho c’est la mâchoire de son extase. La moustache-trou noir de Groucho c’est la mâchoire de son extase.

 

La moustache de Groucho mâchonne le chaos. La moustache de Groucho mâchonne le chaos jusqu‘à l’os du charme. La moustache de Groucho mâchonne le chaos jusqu’à l’os de l’indiscutable, jusqu’à l’os de charme de l‘indiscutable. La moustache de Groucho mâchonne le chaos comme os de charme de l’indiscutable.

 

La moustache de Groucho a d’autres chaos à fouetter. La moustache de Groucho a d’autres chaos à fouetter que celui du Jugement Dernier.

 

 

La moustache de Groucho c’est l’anus de Mallarmé. La moustache de Groucho c’est le sphincter anal de Mallarmé. Groucho griffonne son âme avec le calme bloc chu d’un désastre obscur de sa moustache.

 

Groucho accomplit l’équarrissage de la fin du monde. Groucho accomplit l‘équarrissage inconséquent de la fin du monde avec sa moustache, avec le gag de logorrhée de sa moustache.

 

 

Groucho ce n’est pas  l’incarnation du verbe. Groucho c’est la pubescence du verbe. Groucho c’est la pubescence acharnée du verbe. Groucho c’est la pubescence exubérante du verbe.

 

Ggroucho parle comme une prolifération de poils. Groucho n’a pas un cheveu sur la langue. Groucho a la langue sur une prolifération de poils. Groucho dispose d’une tour de Babel à l‘intérieur de chacun des poils de sa moustache. 

 

Groucho ne parle pas comme s’il tirait des coups de feu  à blanc. Groucho parle plutôt  comme il tire des feux d’artifice à noir. Groucho parle comme il tire des feux d’artifice à noir avec sa moustache, avec le chaos de sa moustache, avec le charbon de sa moustache, avec le chaos de charbon de sa moustache.

 

Groucho brûle le surhomme de Nietzche. Groucho brûle le surhomme de Nietzsche à l’intérieur de sa moustache. Groucho brûle le surhomme de Nietzsche à l’intérieur du tourbillon de sa moustache. Groucho  brûle le surhomme de Nietzsche à l’intérieur des étincelles de sa moustache, à l’intérieur du tourbillon d’étincelles de sa moustache.

 

 

Groucho marche avec sa moustache. Groucho marche avec le trou noir de sa moustache. Groucho marche avec la roue de Babel de sa moustache. Groucho marche avec le trou noir comme la roue de Babel de sa moustache. Groucho marche avec le trou de Babel comme la roue noire de sa moustache.

 

Groucho ne perd jamais sa moustache. Groucho ne perd jamais son parapluie. Groucho ne perd jamais la moustache de son parapluie ou le parapluie de sa moustache. Groucho ne perd jamais son cigare. Groucho ne perd jamais le cigare de son parapluie, le cigare de sa moustache, le cigare de parapluie de sa moustache, la moustache de parapluie de son cigare,  et cela simplement parce qu’à chaque instant, c’est sa moustache, son parapluie, son cigare, la moustache de son parapluie, le parapluie de sa moustache, le cigare de son parapluie, le cigare de sa moustache, le cigare de parapluie de sa moustache, la moustache de parapluie de son cigare qui perdent Groucho, qui perdent Groucho à la fois de vue et d’aveuglement.

 

 

Groucho se cure le sourire. Groucho se cure le sourire avec son cigare. Groucho se cure le sourire avec son cigare d’obscénité.

 

Groucho se cure le sourire avec le séisme. Groucho se cure le sourire avec le cigare du séisme. Groucho se cure le sourire avec le tremblement de terre. Groucho se cure le sourire avec le cigare du tremblement de terre.

 

Le sourire de Groucho s’incruste à l’intérieur du trou noir de sa moustache. Le sourire de Groucho s’incruste excité à l’intérieur du trou noir de sa moustache. Le sourire de Groucho s’incruste excité de paralysie à l’intérieur du trou noir de sa moustache.

 

Groucho acharne le langage avec la gueule du sourire. Groucho acharne la logorrhée avec la gueule du sourire. Groucho acharne la déambulation de la logorrhée avec la gueule du sourire. 

 

A l’intérieur du sourire de Groucho il y a un scaphandre. A l’intérieur du sourire de Groucho il y a un trou noir. A l’intérieur de la gueule de sourire de Groucho il y a le scaphandre d’un trou noir. A l’intérieur de la gueule du sourire de Groucho il y a le trou noir de sa moustache, le scaphandre-trou noir de sa moustache.

 

 

 

Groucho sourit comme un glaçon de charbon. Groucho sourit comme un glaçon sur les charbons ardents. Groucho sourit comme un glaçon d’anthracite.

 

Groucho maquille son tombeau avec son sourire. Groucho maquille son tombeau avec la paralysie de son sourire, avec la paralysie obscène de son sourire.

 

Groucho incinère la résurrection de son tombeau à l’intérieur de la moustache de son sourire, à l’intérieur de la moustache de paralysie de son sourire.

 

Groucho a un sourire de sarcophage. Groucho a un sourire de sarcophage brûlé. Groucho a un sourire de sarcophage carbonisé.

 

Groucho sourit comme un sarcophage de scalpels. Groucho sourit comme un sarcophage de scalpels brulés, comme un sarcophage de scalpels carbonisés.

 

Groucho sourit comme un sarcophage de saloperies. Groucho sourit comme un sarcophage de saloperies noires. Groucho sourit comme un sarcophage de fariboles. Groucho sourit comme un sarcophage de fariboles noires.

 

Groucho sourit comme un sarcophage de colère futile. Groucho sourit comme un sarcophage de fureur futile.

 

Groucho grignote le tonnerre avec le cercueil de son sourire. Groucho grignote la biscotte du tonnerre avec le cercueil de beurre de son sourire.

 

Groucho ne connait pas l’ascèse de mourir pour une virgule (Cioran). Groucho cherche plutôt  à ce que la globalité innombrable des virgules meure pour lui. Groucho cherche à ce que la globalité  innombrable des virgules brûle en sacrifice à l’intérieur de la moustache de son sourire.

 

 

La bouche de Groucho fait le tour du monde entre chacun de ses mots. La bouche de Groucho  fait le tour du monde entre chacun des mots qu’il prononce, entre chacun des mots qu’il déclame. Et pendant le temps où sa bouche fait le tour du monde, sa moustache lui tient lieu de bouche.

 

Pour Groucho, au commencement Dieu sépara la bouche et la moustache et ensuite la schizophrénie de la bouche et de la moustache sépara à la fois la terre, et le ciel, sépara à la fois la terre, le ciel et les eaux.

 

Pour Groucho la schizophrénie de la bouche et de la moustache accomplit le tohu-bohu du verbe. Pour Groucho, la schizophrénie de la bouche et de la moustache accomplit le tohu-bohu de la logorrhée, le tohu-bohu logorrhéique du verbe.

 

La bouche de Groucho c’est le pubis de Vénus. La bouche de Groucho c’est le pubis du Golem. La bouche de Groucho c’est le pubis de Vénus du Golem comme le pubis de Golem de Vénus. La bouche de Groucho c’est alternativement à chaque mot le pubis de Vénus du Golem et le pubis de Golem de Vénus.

 

 

Groucho utilise son parapluie comme le paratonnerre de sa salive. Groucho utilise son parapluie comme le paratonnerre de son silence, comme le paratonnerre de salive de son silence.

 

Groucho utilise son parapluie comme la harpe de son cigare. Groucho utilise son parapluie comme la harpe de la cendre de son cigare, comme la harpe du cynisme de son cigare, de la cendre cynique de son cigare.

 

 

Le cigare de Groucho c’est le paratonnerre de son cerveau. Groucho utilise son cigare comme paratonnerre de son cerveau.

 

Le cigare de Groucho c’est la harpe carbonisée de son cerveau. Le cigare de Groucho c’est la harpe carbonisée de sa paranoïa, la harpe carbonisée de l’excitation de sa paranoïa.

 

Groucho dispose d’une arche de Dédale comme un labyrinthe de Noé à l’intérieur de chacune des cendres de son cigare.

 

Groucho a écrit le Capital sur les billets de banque qu’il a kidnappés. Groucho a écrit le Capital avec les billets de banque qu’il a pris en otage avec le revolver de son cigare.

 

 

La parole de Groucho mâchonne et fume le langage. La parole de Groucho mâchonne et fume le langage comme un cigare. La parole de Groucho  fulmine le langage comme un cigare. La parole de Groucho à la fois ronronne et fulmine le langage, ronronne et fulmine le langage comme un cigare.

 

Groucho mâchonne et fume le langage comme un cigare afin de transformer ainsi le langage en bâton de dynamite, en bâton de dynamite de la parole, bâton de dynamite de la parole avec lequel Groucho indique ainsi la marche à suivre.

 

Groucho fume la liberté comme un cigare volé. Groucho fume la liberté comme un cigare volé à la chance. Groucho fume la liberté comme un cigare volé à la gratuité, comme un cigare volé à la gratuité de la chance.

 

 

Groucho ne brise pas les tabous. Groucho fume les tabous. Groucho transforme les tabous en ronds de fumée de son cigare. Groucho transforme les tabous en fumée de sa moustache.

 

Groucho met une moustache aux tabous. Groucho met une moustache de tabac aux tabous.  Groucho met une moustache de fumée aux tabous.

 

 

Groucho acharne à chaque pas la rencontre d’un parapluie, d’une moustache et d’un cigare  sur le lit du délire.

 

Pour Groucho, respirer c’est le gag de tomber par terre. Pour Groucho, respirer c’est le gag de tomber enceint, c‘est le gag de tomber enceint d’un parapluie d’éclairs. Pour Groucho  respirer c’est le gag de tomber enceint d’un paratonnerre.

 

 

Groucho surgit comme un raseur superlatif. Groucho ne rase pas uniquement les autres hommes. Groucho rase le langage même. Groucho n’épuise pas uniquement les aptitudes d’attention et d’empathie des autres hommes. Groucho épuise les aptitudes d’attention et d’empathie du langage même. Groucho parle comme un raz-de mare raseur.

 

Groucho rase le chaos avec sa moustache. Groucho rase le chaos avec la logorrhée de sa moustache. Groucho rase le chaos avec la rhétorique de sa moustache, avec la logorrhée rhétorique de sa moustache.

 

Groucho rase la futilité de la fin du monde. Groucho rase la futilité de la fin du monde avec sa moustache, avec le cigare de sa moustache, avec le cigare en abime de sa moustache.  

 

Groucho rase le langage comme un os. Groucho rase le langage comme l’os de sa moustache. Groucho rase le langage comme l’os de fumée de sa moustache.

 

Groucho  mâche le langage comme l’os d’Eve. Groucho mâche ad libitum le langage comme l’os d’Eve qu’éternue Adam. Groucho mâche le langage comme le chaos d’Eve. Groucho  mâche le langage comme le chaos d’Eve qu’éternue Adam. Groucho mâche le langage comme le chaos d’Eve qu’éjacule Adam, comme le chaos d’Eve qu’éjacule le Golem d’Adam, le Golem du gag d’Adam.

 

 

Groucho détruit la stupidité. Groucho détruit la stupidité par l’orgie de son exubérance. Groucho détruit la stupidité par l’orgie de sa joie, par l’orgie de sa joie noire, par l’orgie de sa joie à noir.

 

Groucho ridiculise à la fois la sagesse et la folie et plus encore la sagesse de la folie. Groucho ridiculise à la fois la sagesse et la folie par l’orgie du gag, par l’orgie indiscutable du gag.

 

L’humour de Groucho n’est ni fini, ni infini. L’humour de Groucho survient de manière transfinie. L’humour de Groucho survient comme la métamorphose transfinie du gag de parler.

 

 

Groucho mélange la flatterie et l’engueulade. Groucho n’est pas de ceux qui complimentent ou réprimandent. Groucho est plutôt celui qui réplimente et comprimandre.

 

Groucho n’est pas de ceux qui ne perdent rien pour attendre. Groucho survient plutôt comme celui qui n’attend rien pour tout perdre.

 

Groucho pardonne au premier venu par le geste de l’ignorer à jamais. Groucho pardonne au premier venu qu’il ignore à jamais et ne pardonne jamais à ceux qu’il importune pour toujours.

 

 

 

Pour Groucho, la colère prononce un aspect parmi d’autres de la rhétorique, un aspect parmi d’autres de la pulsion rhétorique.

 

Groucho c’est le rhétoricien du charabia. Groucho met à chaque instant le charabia avant les œufs.

 

Groucho ressemble à un chimpanzé qui a lu tout Cicéron mais qui confond cependant sans cesse Cicéron et Circé.

 

 

Groucho survient comme la baudruche de l’indignité. Groucho survient comme la baudruche de l’increvable. Groucho survient comme la baudruche d’indignité de l’increvable. Groucho  survient comme la baudruche de la parole increvable, comme la baudruche d’indignité de la parole increvable.

 

Groucho joue à la tombola avec la logorrhée. Groucho joue à la tombola avec les attitudes magnanimes de la logorrhée.

 

Groucho ne harangue pas les foules. Groucho harangue plutôt la disparition des foules. Groucho harangue la disparition des foules parmi les pyramides du champagne. Groucho harangue la disparition des foules parmi les mausolées du champagne.

 

Groucho se gratte l’anus avec les astéroïdes du hasard. Groucho se gratte l’anus avec les astéroïdes chantonnantes du hasard. Groucho se gratte l’anus avec les astéroïdes de la rigolade, avec la rigolade de la terreur, avec les astéroïdes de rigolade de la terreur.

 

 

Groucho ronronne le chaos. Groucho ronronne l’orgie du chaos.

 

Groucho mâchonne le chaos. Groucho mâchonne le chaos comme un chewing-gum. Groucho mâchonne l’anarchie. Groucho mâchonne l’anarchie comme un chewing-gum.

 

Groucho mâchonne le chaos avec la moustache de l’indiscutable. Groucho mâchonne le chaos jusqu’à éjaculer le pubis du tabou. Groucho mâchonne le chaos jusqu’à éjaculer le pubis du tabou comme moustache de l’indiscutable.

 

 

Groucho éternue le chaos. Groucho éternue la rhétorique du chaos. Groucho éternue la rhétorique du chaos comme os de l’indiscutable. Groucho éternue la rhétorique du chaos comme moustache d’os de l‘indiscutable. Groucho mâchonne la rhétorique du chaos comme os de l’indiscutable, comme os de charme de l‘indiscutable.

 

Groucho gratte le chaos comme une allumette. Groucho gratte le chaos comme une allumette de fumée. Groucho gratte le chaos comme une allumette de fumée que son sourire paralyse, que la moustache de son sourire paralyse.

 

 

Groucho contredit le chaos. Groucho contredit le chaos sans jamais chercher à comprendre le chaos. Groucho ne cherche en effet jamais à comprendre ce qu’il contredit. Groucho contredit simplement par plaisir.

 

Groucho contredit le premier venu. Groucho contredit le langage. Groucho contredit le chaos. Et enfin surtout Groucho contredit le principe de contradiction.  En effet pour Groucho, la contradiction  n’est pas un principe, la contradiction c’est plutôt un zéro. Groucho déambule ainsi comme le zéro de la contradiction. Groucho déambule comme le zéro errant de la contradiction. Groucho déambule comme le zéro iconoclaste de la contradiction.

 

Groucho caricature le chaos. Groucho caricature le chaos par le geste de contredire le chaos.  Groucho contredit le chaos par le geste de parler comme le zéro de la contradiction.

 

Pour Groucho, la contradiction n’est pas à l’origine du langage. Pour Groucho, la contradiction survient comme un mot parmi d’autres. Pour Groucho, la contradiction survient comme un mot parmi d’autres qu’il apparait simplement heureux de répéter à plaisir.

 

Groucho aggrave le cas du chaos. Groucho aggrave la légèreté du chaos. Groucho aggrave le cas de légèreté du chaos.

 

Groucho séduit le chaos. Groucho caricature le chaos par le geste de séduire le chaos. Groucho parle afin de détourner le chaos de son droit chemin.

 

Groucho séduit le chaos par le geste d’abandonner le chaos à l’oubli. Groucho séduit le chaos par le geste d’abandonner le chaos au gag de l’oubli, au gag mythologique de l’oubli.

 

Groucho s’acharne à faire passer le chaos par le chas de son sourire. Groucho s’acharne à faire passer le chaos par le chas de sa moustache, par le chas de sourire de sa moustache. Groucho s’acharne à faire passer le chaos par le chas de charbon de sa moustache, par le sourire de charbon de sa moustache, par le chas de sourire charbonneux de sa moustache.

 

Groucho parle en présence du chaos. Groucho parle en présence de la moustache du chaos. Groucho parle en présence de la déambulation du chaos, de la moustache de déambulation du chaos.

 

Groucho survient à chaque instant accoudé à la colonnade du chaos. Groucho survient à chaque instant accoudé à la balustrade du chaos, aux acrobaties du chaos, à la balustrade d’acrobaties du chaos. Groucho survient à chaque instant accoudé au mur du chaos, au mur d’acrobaties du chaos. La décontraction acharnée de Groucho c’est d’apparaitre à chaque instant accoudé  à la balustrade d’acrobaties du chaos, au mur d’acrobaties du chaos.

 

 

Groucho grogne le charme. Groucho ronchonne le charme. Groucho grogne des chuchotements. Groucho grogne de chuchotements présocratiques.

 

Groucho ressemble à un pré-socratique qui aurait malgré tout lu les œuvres complètes de Socrate. Groucho ressemble à un présocratique exalté, à un présocratique furieux qui aurait lu les œuvres complètes de Socrate qui n’existeront pourtant jamais.

 

 

Groucho ronronne des gouffres. Groucho ronronne les gouffres de l’indiscutable. Groucho ronronne des gouffres de gags. Groucho ronronne les gouffres de gags de l’indiscutable.

 

Groucho ronronne comme un ouragan. Groucho regorge de cataractes. Groucho regorge de zigzags. Groucho regorge de cataractes de zigzags. Groucho regorge de zigzags rhétoriques, de cataractes de zigzags rhétoriques.

 

Gruicho grogne des gazouillis. Groucho grogne des constellations de gazouillis. Groucho grogne des ghettos d’étoiles. Groucho grogne de gazouillis d’étoiles. Groucho grogne des ghettos d’étoiles gazouillées.

 

Groucho bourdonne comme un rhinocéros. Groucho gazouille comme un rhinocéros. Groucho gazouille comme un brontosaure. Groucho gazouille comme un buisson ardent. Groucho gazouille comme un ornithorynque. Groucho gazouille comme un trou noir. Groucho gazouille comme un ornithorynque-trou noir.

 

Groucho roucoule des grognements. Groucho roucoule des grognements rhétoriques. Groucho multiplie des roucoulements étranges, les roucoulements bizarres du cynisme, les roucoulements de cynisme de son cigare, les roucoulements de cynisme égaré de son cigare.

 

Groucho roucoule le chaos. Groucho roucoule le charme du chaos. Groucho roucoule le cynisme du chaos. Groucho roucoule le charme de cynisme du chaos.

 

Groucho roucoule le grabuge. Groucho roucoule le grabuge du charme. Groucho roucoule le grabuge de l’éloquence. Groucho roucoule le grabuge de charme de l‘éloquence.

 

Groucho surgit comme le chirurgien du grabuge. Groucho surgit comme le chirurgien rhétorique du grabuge. Groucho survient comme le chirurgien du brouhaha. Groucho survient comme le chirurgien rhétorique du brouhaha.

 

 

Groucho grouille de charmes. Groucho grouille de charmes rhétoriques. Groucho grouille comme une termitière de charmes, comme une termitière de charmes rhétoriques. Groucho  grouille de charmes emphatiques. Groucho grouille comme une fourmilière de charmes, comme une fourmilière de charmes emphatiques. Groucho grouille d’acharnement. Groucho grouille comme un feu d’artifice d’acharnement, comme un feu d’artifice d’acharnement emphatique, comme un feu d’artifice d’acharnement rhétorique, comme un feu d’artifice d’acharnement emphatique rhétorique.

 

Groucho grouille d’une vermine de charmes. Groucho grouille de charmes explosifs. Groucho grouille d’une vermine de charmes explosifs.

 

Groucho grommelle l’emphase. Groucho grommelle l’imbroglio de l’emphase. Groucho grommelle la solennité. Groucho grommelle l’imbroglio de la solennité. Groucho grommelle le charabia de brio de l’emphase. Groucho grommelle le charabia de brio de la solennité.

 

 

« L’esprit humain peut entrer en contact avec quelque chose. La nature humaine peut être reliée avec n’importe quoi mais elle ne peut entrer en contact avec quelque chose. » G. Stein

Le génie de Groucho c’est d’inventer une parole qui surgit à la fois hors de la nature humaine et hors de la pensée humaine. Ainsi la parole de Groucho n’entre jamais en contact avec quelque chose mais elle n’est pas non plus reliée à n’importe quoi. Groucho préfère en effet parler afin d’entrer en contact avec n’importe quoi et afin d’être relié sans contact avec quelque chose. Groucho parle ainsi comme il entre en contact avec la chose du n’importe quoi, avec le n’importe quoi de la chose. Groucho parle jusqu’à transformer le n’importe quoi  en une chose précise comme jusqu’à transformer une chose en n’importe quoi précis.

 

« N’importe qui n’importe quand après une guerre est nerveux. Ils ne sont pas excités, ils sont nerveux et ça n’a rien à faire ni avec la nature humaine, ni avec l’esprit humain. »  G. Stein 

Groucho n’apparait jamais énervé par la guerre. Groucho survient plutôt excité par la guerre. Le charme extravagant de Groucho c’est de survenir excité sans être jamais nerveux  après n’importe quelle guerre, que cette guerre soit juste ou injuste, réelle ou irréelle, vraie ou fausse.

 

Groucho survient excité par n’importe quelle guerre sans jamais malgré tout que cette guerre l’énerve. Par cette excitation sans nervosité Groucho parvient ainsi à confondre, à amalgamer la nature et la pensée, la nature humaine et la pensée inhumaine. En effet Groucho ne fait jamais de différence entre la nature et la pensée. C’est pourquoi ce que Groucho montre c’est précisément le surgissement naturel de la pensée, la nature inhumaine de la pensée, le surgissement naturel de la pensée inhumaine. Le génie de Groucho c’est de parler jusqu’à transformer la pensée humaine en nature inhumaine comme jusqu’à transformer la nature humaine en pensée inhumaine.

 

 

Groucho fume le feu. Groucho fume le feu avec l’abime de sa moustache. Groucho fume le feu avec l’abime de tabac de sa moustache.

 

Groucho fume Moloch. Groucho fume Moloch avec sa moustache. Groucho fume Moloch avec le cigare de sa moustache.  Grouicho fume Moloch avec le cigare en abime de sa moustache. Groucho fume Moloch avec le sacrilège de sa moustache, avec le cigare sacrilège de sa moustache, avec le cigare en abime sacrilège de sa moustache.

 

Groucho sacrifie le feu. Groucho sacrifie le feu à la fumée de la parole. Groucho sacrifie le feu au gag de fumée de la parole. Groucho sacrifie le feu au gag de logorrhée de la parole, au gag de fumée logorrhéique de la parole.

 

Groucho gratte le feu. Groucho gratte le feu avec sa moustache. Groucho gratte le feu avec le gag de sa moustache. Groucho gratte le feu avec le gag de logorrhée de sa moustache.

 

 

Si selon la formule d’André Bazin, Chaplin a volé sa moustache à Hitler, Groucho a volé sa moustache à la fumée des fours crématoires d’Auschwitz. Groucho a volé la fumée des fours crématoires d’Auschwitz et cela avant même qu’Auschwitz n’existe. Groucho a volé sa moustache au witz d’Auschwitz, au witz indiscutable d’Auschwitz. Groucho a volé sa moustache au gag d’Auschwitz, au gag indiscutable d’Auschwitz. 

 

L’héroïsme de Groucho n’est pas de regarder la guerre et la mort en face. L’héroïsme  paradoxal de Groucho c’est  de regarder la guerre et la mort de haut. L’héroïsme de Groucho, le cynisme héroïque de Groucho c’est de regarder la mort et la guerre de haut sur le piédestal du gag, sur le piédestal de logorrhée du gag. Le cynisme héroïque de Groucho c’est ainsi de ridiculiser la guerre et la mort, de ridiculiser la guerre et la mort en équilibre absurde sur le piédestal de logorrhée du gag.

 

Groucho ne rit pas de la guerre ou de la mort. Groucho rit la guerre. Groucho rit la mort. Groucho rit l’horreur. L’horreur n’est pas pour Groucho un objet ou un sujet de plaisanterie. L’horreur c’est la présentation même du gag. L’horreur c’est ce qui accomplit à chaque instant la présentation du gag. C’est pourquoi Groucho évolue à chaque instant à l‘intérieur  d’un tourbillon d’hilarité et d’horreur.

 

Ce que le sourire fou de Groucho, le sourire dingue de Groucho révèle c’est qu’il n’y a jamais eu aucun progrès de l’histoire, ni même aucune vérité de histoire. Ce que le sourire dingue de Groucho révèle c’est la nullité ridicule de la philosophie de Hegel. Pour Groucho, l‘histoire ressemble plutôt à un visage perdu, à un visage égaré sur lequel apparait et disparait à chaque instant comme une cicatrice paradoxale d’immortalité le gag d’une moustache, le gag de logorrhée d’une moustache, le gag de massacre d’une moustache, le gag de massacre logorrhéique d’une moustache.

 

 

Groucho dessine des moustaches au ready-made de Marcel Duchamp. Groucho dessine des moustaches à l’urinoir de Marcel Duchamp. Groucho dessine des moustaches de charbon à l’urinoir ready-made de Marcel Duchamp. Groucho dessine des moustaches de charbons ardents à l’urinoir ready-made de Marcel Duchamp.

 

Groucho dessine des moustaches aux bombes atomiques. Groucho dessine des moustaches aux explosions des bombes atomiques. Groucho dessine des moustaches aux bombes atomiques-ready-made, aux explosions de bombes atomiques-ready made. Groucho dessine des moustaches à Hiroshima. Groucho dessine des moustaches au ready-made de Hiroshima.

 

 

Groucho offre des bazookas en amuse-gueules. Groucho offre des bazookas aux bactéries. Groucho offre des bazookas en amuse-gueules aux bactéries.

 

Groucho collectionne les bombes atomiques. Groucho collectionne les bombes atomiques  afin d’affranchir ses cartes postales. Groucho collectionne les bombes atomiques afin d’affranchir les cartes postales que son cerveau envoie à la moustache de son parapluie ou au parapluie de sa moustache.

 

Groucho fait des conférences sur les collections de timbres-postes des bombes atomiques.

 

Groucho collectionne les bombes atomiques comme des boites à lettres. Groucho collectionne les bombes atomiques endormies comme des boites à lettres éveillées, et les bombes atomiques éveillées comme des boites à lettres endormies.

 

 

Un labyrinthe de bombes erre à l’intérieur du souffle de Groucho. Un labyrinthe de bombes atomiques déambule errant à l’intérieur du souffle de Groucho, à l’intérieur du souffle de sourire de Groucho.

 

Groucho grignote la chute des bombes. Groucho grignote la chute des bombes comme des morceaux de pain. Groucho grignote la chute des bombes comme des morceaux de la multiplication des pains.

 

Groucho respire uniquement avec des bombes atomiques. Groucho utilise des bombes atomiques pour respirer. Groucho utilise des bombes atomiques pour respirer le tohu-bohu, pour respirer l’orgasme du tohu-bohu.

 

 

Groucho marche comme un Gandhi dément. Groucho marche comme un Gandhi dément qui aurait gobé pour rire une bombe atomique.

 

Groucho marche comme un Gandhi dément qui jette une bombe atomique à chaque pas. Groucho marche comme un Gandhi dément qui jette des bombes comme des petits pains, qui jette des bombes atomiques comme des éclairs au chocolat, qui jette des bombes atomiques comme des choux à la crème.

 

Groucho c’est Gandhi devenu schizophrène. Groucho c’est un Gandhi schizophrène qui braque Auschwitz comme une banque pour y voler des pyramides de morts qu’il dépense ensuite comme une prolifération de bijoux rhétoriques dans les music-halls américains.

 

 

Groucho berce le massacre des enfants. Groucho berce le massacre automatique des enfants.   Groucho berce la condamnation à mort des enfants, la condamnation à mort automatique des enfants.

 

Groucho accouple sexuellement chaque enfant avec la plaisanterie d’un meurtre, avec le meurtre d’une plaisanterie.

 

 

Groucho surgit comme une figure égyptienne qui marche de face.  Groucho apparait comme un burlesque égyptien. Groucho apparait comme un burlesque hiéroglyphique. Chaque geste de Groucho survient comme la posture hiéroglyphique de sa parole. Et chaque parole de Groucho survient comme la posture hiéroglyphique de ses gestes. Groucho apparait ainsi comme l’incarnation incessante de ce double hiéroglyphe, celui du geste crypté par la parole et celui de la parole cryptée par le geste, double cryptage pourtant accompli à l’air libre. C’est pourquoi Groucho reste indéchiffrable et incompréhensible sans être malgré tout absurde.

 

 

Groucho c’est la prodigieuse exubérance secrète de Kafka surgie soudain par miracle en dehors du crâne de Kafka. Groucho c’est la prodigieuse exubérance secrète de Kafka  devenue à chaque instant visible, sensible. Groucho c’est un Kafka qui au lieu d’avoir été métamorphosé en cafard aurait été métamorphose en ouragan. Groucho c’est Kafka qui abandonne à jamais son humilité et préfère maintenant incarner l’orgueil tonitruant du cyclone.

 

« - Pas de réponse à ce message ? – Non – Alors ne l‘envoyez pas.  » Ce dialogue inventé par Groucho  c’est l’unique phrase de l’œuvre de Kafka que par l’exaltation tacite de sa mort  Kafka brûla. Ce dialogue écrit par Groucho c’est l’unique dialogue que Kafka pensa sans  jamais l’écrire et que par le geste désinvolte de sa mort, par la plaisanterie de sa mort il brûla ensuite à l’intérieur de la foudre de son sang, à l‘intérieur de la foudre de silence de son sang.

 

 

Groucho parle aux femmes comme si les femmes étaient des mammifères marins, comme si les femmes étaient d’abord des mammifères marins.

 

Groucho parle aux femmes comme si les femmes étaient de charmantes poubelles, comme si les femmes étaient des poubelles du charme. Groucho  parle aux femmes comme si les femmes étaient les poubelles de charme de son délire. Groucho parle aux femmes comme si les femmes étaient les poubelles de charme de sa parole et les admirables vide-ordures de son sperme, et les admirables boites à lettres de son sperme, les admirables boites à lettres-vide-ordures de son sperme.

 

L’unique politesse de Groucho c’est de dire bonjour au vagin de la femme sans malgré tout dire bonjour à la femme. La politesse extravagante de Groucho c’est de saluer le vagin de la femme sans malgré tout saluer la femme. La politesse extravagante de Groucho c’est de baiser  le vagin de la femme sans jamais baiser la main de la femme ou bien encore c’est de baiser la main de la femme comme s’il léchait les lèvres d’une vulve, comme s’il léchait les muqueuses d’un vagin.

 

Le charme extravagant de Groucho c’est de dire bonjour au vagin de la femme sans jamais s’adresser à l’existence de la femme. En effet pour Groucho, les femmes n’existent pas. Pour Groucho, les femmes apparaissent plutôt comme des hallucinations d’aphasie. Pour Groucho  ce qui existe ce sont seulement de gigantesques vagins debout. Pour Groucho, ce qui existe ce sont de gigantesques vagins debout qui jouent à ressembler à des femmes.

 

Pour Groucho, la femme apparait comme l’avant dernier animal du paradis. Pour Groucho, le dernier animal du paradis c’est sa moustache.

 

 

Groucho c’est le père infidèle, le père sans foi ni loi. Groucho c’est le père à ne pas croire. Groucho c’est le père Noël carbonisé, le père Noël brûlé vif par l’exubérance de sa parole.

Harpo c’est le fils. Harpo c’est le messie qui oublie de venir à la surface de la terre et qui par ce geste d’oubli détruit l’attente des hommes. Harpo c’est le fils non pas de Dieu plutôt le fils de la mystification. Chico, c’est le saint esprit, le saint esprit de la ruse étonnée, de la ruse étonnée par l’évidence de la rencontre du père infidèle et du fils mystificateur.

Zepo enfin c’est l’homme, l’homme en trop. Zepo c’est l’homme qui joue le rôle insignifiant du secrétaire du père, et qui un jour fatigué d’écrire les lettres que lui dicte le père décide de lui envoyer une lettre où il lui explique qu’il ne jouera plus le rôle de celui qui écrit les lettres à la place d’un autre. Zepo c’est l’homme en trop qui s’exclut de lui-même de la trinité des frères, de la trinité des frères Marx. Les frères Marx inventent en effet une sorte de fraternité théologique étrange où chacun joue un rôle de la trinité, fraternité bizarre qui ressemble une hérésie juive du christianisme.

 

 

Groucho et Harpo contredisent l’idée de Lichtenberg selon laquelle il n’y a jamais deux frères ou un frère et une sœur qui soient ensemble des génies.

 

Le miracle étrange de Groucho et de Harpo c’est que Harpo apparait comme le frère de Groucho et que le silence de Harpo apparait comme la sœur de la parole de Groucho. -Resterait malgré tout à savoir à quoi ressemble le silence de Groucho et la parole de Harpo - Le génie de Groucho et de Harpo c’est d’apparaitre à la fois comme des frères et des sœurs. Le génie de Groucho et de Harpo c’est d’apparaitre à la fois comme des frères de chair et des sœurs d’âmes.

 

Le silence de Harpo apparait comme l’âme sœur de la parole de Groucho. Groucho et Harpo apparaissent ainsi à la fois comme des chairs siamoises et des âmes siamoises.

 

Pour Groucho les hommes, le langage et meme le cosmos n’existent pas. Pour Groucho, une seule chose existe c’est le silence de Harpo. Groucho apparait ainsi comme une planète qui contemple une autre planète, comme une planète qui contemple une autre planète en dehors du cosmos. Groucho contemple avec les yeux d’un magma de mots le tohu-bohu de silence d’une autre planète, le tohu-bohu de silence tabou d’une autre planète.

 

Groucho et Harpo ne sont pas des frères humains. Groucho et Harpo apparaissent plutôt comme des frères inhumains. Groucho et Harpo ne sont pas des hommes frères. Groucho et Harpo apparaissent plutôt comme des planètes-frères, comme des mondes-frères, mondes-frères qui se contemplent miraculeusement l’un l’autre à l’intérieur du feu d’extrême fraicheur de la fascination.

 

Pour Groucho et Harpo, les hommes et les femmes ne sont finalement que des hallucinations, des hallucinations dérisoires. Pour Groucho et Harpo, les hommes et les femmes ne sont finalement que les hallucinations ridicules de la parole de Groucho et du silence de Harpo. Pour Groucho et Harpo, l’espèce humaine n’est finalement que l’hallucination par la coïncidence de la parole de Groucho et du silence de Harpo (et qui sait même aussi à l’inverse de manière plus miraculeuse encore par la coïncidence du silence de Groucho et de la parole de Harpo.

 

 

Groucho ne parle pas à personne. Groucho parle uniquement à Harpo. Pour Groucho, tous les hommes qu’il rencontre ressemblent à des ersatz de Harpo. Groucho parle ainsi à la statue de Harpo qui dort debout à l’intérieur de chaque homme. Groucho parle à chaque homme qu’il rencontre avec la démence d’imaginer qu’il soit comme Harpo apte à la grâce prodigieuse de ne jamais parler.

 

Le cyclone de parole de Groucho apparait destiné uniquement au silence de Harpo. Et à l’inverse le silence de Harpo apparait destiné uniquement au délire sublime de Groucho. 

 

Il n’y a pas de monde dans les films des Marx Brothers. Il y a uniquement une conversation absolue entre Groucho et Harpo, une conversation absolue entre deux frères de génie qui détruit à la fois la société des hommes et le cosmos afin de multiplier ainsi des mondes imaginaires.

 

 

Groucho incarne l’apparition de la fatalité de la parole. Groucho incarne l’illusion inexorable de la parole. Et Harpo incarne l’apparition de la fatalité du silence. Harpo incarne l’illusion inexorable du silence. Enfin Chico incarne la connivence entre Harpo et Groucho. Chico  incarne la connivence de la conversation absolue entre Harpo et Groucho, à savoir entre l’apparition fatale de la parole et l’apparition fatale du silence.

 

Chico n’apparait jamais ridicule en présence des deux génies que sont Groucho et Harpo. Chico en présence de ses deux génies de frères apparait extrêmement vivant, vivant par nécessité. Ainsi l’unique doigt avec lequel Chico joue du piano survient comme celui qui à l’instant où il frappe la touche parvient par miracle à indiquer à la fois la parole de Groucho et le silence de Harpo. Chico n’est pas un intermédiaire, un médiateur entre Groucho et Harpo. Chico incarne plutôt leur amalgame, leur alliance. Chico incarne l’alliance de deux génies en un seul homme, en un seul homme pourtant plutôt banal. Chico incarne l’homme quelconque comme deux génies à la fois. Et Si Chico reste curieusement quelconque c’est précisément parce qu’il amalgame deux génies plutôt que d’en incarner un seul.