Thelonious Monk, Tact d’Enthousiasme du Coma. 

 

 

 

 

 

Monk joue du piano comme un mutant paradoxal de l’immobilité. Monk joue du piano comme un monstre de tranquillité, comme un monstre de terreur tranquille. 

 

 

Monk improvise la mosaïque du silence. Monk improvise la mosaïque somnambule du silence, la mosaïque cul-de-jatte du silence, la mosaïque somnambule cul-de-jatte du silence. Monk improvise la mosaïque quadrumane du silence, la mosaïque somnambule quadrumane du silence, la mosaïque somnambule cul-de-jatte quadrumane du silence. 

 

 

Il y a un aspect byzantin à l’intérieur du jeu de Monk. Monk joue du piano comme un ours byzantin, comme un ours somnambule byzantin, comme un monstre byzantin, comme un monstre somnambule byzantin. Monk joue du piano comme un monstre du chaos tranquille. 

 

 

Monk médite la clef du chaos. Monk médite la clef de tranquillité du chaos. Monk médite la clef de monstruosité du chaos, la clef de monstruosité du chaos tranquille. 

 

 

 

Monk joue du temps. Monk ne joue pas de la musique à l’intérieur du temps. Monk joue du temps par le geste de taire la musique, par le geste de taire la musique avec le piano, par le geste de taire la musique avec le piédestal de gravitation du piano, avec le toboggan de gravitation de piano, avec le toboggan de lave du piano, avec le toboggan de gel du piano, avec le toboggan de lave gelée du piano. 

 

 

Monk joue du temps avec le piano du silence. Monk joue du temps avec le piano de marteaux du silence, avec le piano d’aimants du silence, avec le piano de marteaux-aimants du silence. 

 

 

Monk joue les masses du temps. Monk joue les masses de nuances du temps. Monk joue les masses d’aimants du temps, les masses d’aimants nuancés du temps. Monk joue les masses de silence du temps, les masses de nuances taciturnes du temps, les masses d’aimants taciturnes du temps. 

 

 

Monk provoque à la fois la lévitation de la gravitation des notes comme la gravitation de la lévitation des notes à l’intérieur des masses du temps, à l’intérieur des masses de nuances du temps. 

 

 

 

« Je suis même parfois tenté d’imaginer que, entre les deux mains de Monk, il puisse y avoir des siècles. Voire des millénaires. » Peter Szendy 

 

 

Entre les deux mains de Monk il y a le temps. Entre les deux mains de Monk il y a la déchirure du temps, la démesure du temps, la déchirure de démesure du temps. 

 

 

Entre les deux mains de Monk, il y a le temps, malgré tout Monk ne tient pas le temps entre ses mains. Entre les deux mains de Monk il y a le temps et c’est malgré tout le temps qui ainsi  tient Monk, c’est malgré tout le temps le temps qui ainsi tient Monk du dehors. 

 

 

Monk joue possédé par le temps. Monk joue possédé ahuri par le temps même. Monk joue possédé étonné par le temps même. Monk joue possédé ahuri par le temps qui se trouve entre ses mains, comme si le temps possédait le corps de Monk entre les mains de Monk même. 

 

 

Monk ne possède pas le temps. Monk n’est pas intégralement possédé par le temps. Monk apparait possédé par le temps entre le vide même de ses mains. La chair de Monk apparait possédée par le temps entre le vide de ses mains, d’où son ahurissement, d’où son extrême ahurissement, d’où son extrême étonnement. 

 

 

Monk joue du piano ahuri par le dehors du temps. Monk joue du piano hébété par le dehors du temps, par le dehors immédiat du temps. Monk joue du piano ahuri, hébété par le dehors du temps qui le possède, par le dehors immense du temps qui le possède entre ses mains, par le dehors immense du temps qui le possède entre la pulsation de vide de ses mains. 

 

 

Monk joue du piano hébété par le dehors d’immensité de temps, par le dehors de préhistoire du temps, par le dehors de préhistoire immense du temps qui le possède entre ses mains, qui le possède entre la pulsation d’aimants de ses mains. 

 

 

Monk a le commencement du temps à l’intérieur d’une main et à l’intérieur de l’autre main la fin du monde. Monk a le commencement du monde à l’intérieur d’une main et à l’intérieur de l’autre main la fin du temps. 

 

 

 

Monk attend le temps. Monk attend la montagne du temps. Monk attend la montagne d’astres du temps. Monk attend la montagne d’étoiles du temps. 

 

 

Monk anticipe par excès de lenteur. Monk anticipe par excès martelés de lenteur. Monk anticipe l’attente même du temps. Monk anticipe l’attente même du temps par excès martelé de lenteur. 

 

 

Monk improvise le temps. Monk improvise les formes du temps, les formes de discontinuité du temps. Ainsi à chaque accord discordant, Monk semble court-circuiter des siècles, court-circuiter des millénaires à main nues. Monk a ainsi la préhistoire à l’intérieur de la main gauche (des tas de grottes préhistoriques à l’intérieur de la main gauche) et la musique du 20ème siècle à l’intérieur de la main droite. Monk affirme ainsi l’aberration sublime d’apparaitre à la fois comme le contemporain de la taille du silex, de l’invention de la roue, de la découverte de l’électricité et de la création de l’art abstrait. Monk joue ainsi à la fois comme un abstrait de la période paléolithique et comme un électrocuté des coups de silex du piano. Monk a l’intuition d’une violence chtonienne et titanesque du piano. 

 

 

 

Monk médite la préhistoire du piano. Monk médite les percussions de préhistoire du piano. Monk médite les rythmes de préhistoire du piano, les scansions de préhistoire du piano, les pulsions de préhistoire du piano, les pulsations de préhistoire du piano. 

 

 

Monk médite les nuances de scandale du piano, les nuances de scandale préhistorique du piano, les nuances de percussions du piano, les nuances de percussions préhistoriques du piano. 

 

 

Monk apparait comme un pianiste du paléolithique. Monk joue du piano comme l’homme de Neandertal taillait des silex. 

 

 

Monk joue du jazz de Lascaux. Monk joue du jazz paléolithique. Monk pose ses mains sur le piano exactement comme les hommes préhistoriques incrustaient les empreintes de leurs paumes sur les parois des grottes. 

              

 

Monk accomplit des accords de mains négatives sur la paroi de grotte du silence. Monk sculpte la grotte du silence avec son piano, avec le poignard de son piano, avec l’iceberg de son piano, avec le poignard d’iceberg de son piano. 

 

 

Monk cloue la grotte préhistorique du piano. Monk cloue la grotte préhistorique du piano comme un cercueil. Monk cloue la grotte préhistorique du piano comme le cercueil d’un volcan. 

 

 

Monk extrait le feu d’âges du silence. Monk extrait le feu d’âges du silence du noyau de la terre. Monk martèle la grotte préhistorique du piano afin d’extraire le feu d’âges du silence. Monk martèle cloue la grotte préhistorique du piano afin d’extraire le feu d’âges du silence du noyau de la terre, afin d’extraire le feu d’âges du silence du noyau de noli tangere de la terre. 

 

 

Monk sculpte la grotte de préhistoire du silence. Monk sculpte la préhistoire de terreur du silence. Monk sculpte la préhistoire de terreur à l’instant du silence. 

 

 

Monk martèle la grotte de préhistoire du silence. Monk martèle la grotte de préhistoire du silence avec le tambour de poignards de son piano, avec les poignards de gel de son piano, avec le tambour de poignards gelés de son piano. 

 

 

Monk dévore la clef des singes. Monk dévore la clef des singes à l’intérieur de chaque silence. Monk mange la clef des singes à l’intérieur de chaque silence. Monk mange la clef de la préhistoire à l’intérieur de chaque silence. Monk mange la clef de la grotte de Lascaux à l’intérieur de chaque silence. Monk imagine une musique rupestre, une musique pariétale. Pour Monk chaque note apparait comme un animal mythologique. Monk se tient face à son piano comme un génie de Cro-Magnon, comme un génie de Cro-Magnon face au labyrinthe d’une grotte, face au labyrinthe d’hémorragie d’une grotte. 

 

 

 

Monk recommence à zéro. Monk recommence à chaque instant à zéro. Monk recommence à chaque note à zéro. 

 

 

Monk recommence le chaos du monde. Monk recommence le chaos du monde à zéro. Monk recommence le chaos de tranquillité du monde à zéro. 

 

 

Monk recommence le temps à zéro. Monk ne recommence pas tout à zéro. Monk recommence le temps à zéro en dehors de tout. 

 

 

Monk recommence le chaos du temps à zéro. Monk recommence le chaos de tranquillité du temps à zéro. Monk recommence le chaos de temps du monde à zéro. Monk recommence le chaos de temps du monde à zéro en dehors de tout. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un forgeron. Monk joue du piano comme le forgeron du froid, le forgeron du froid immense. Monk joue du piano comme le forgeron des icebergs, comme le forgeron de la dérive de la banquise, comme le forgeron de la dérive des continents. 

 

 

Monk joue du piano à la fois comme le bijoutier du volcan et le forgeron du froid, comme le bijoutier du volcan et le forgeron de l’iceberg. 

 

 

Monk joue du piano comme un forgeron ahuri, comme un forgeron ahuri par son art même, comme un forgeron ahuri par la puissance de son art même. 

 

 

Monk joue du piano comme un archéologue forgeron, comme l’archéologue forgeron du volcan, comme l’archéologue forgeron du froid, comme l’archéologue-forgeron du volcan du froid. 

 

 

Monk joue du piano comme il forge le hoquet de la foudre. Monk joue du piano comme il forge le hoquet du froid. Monk joue du piano comme il forge le hoquet de foudre du froid. 

 

 

Monk forge le froid avec les marteaux du feu comme il forge le feu avec les marteaux du froid. 

 

 

 

Monk forge la banquise. Monk forge la banquise du silence. Monk forge la banquise du silence par le noli tangere de la chute. Monk forge la banquise du silence par l’éjaculation de noli tangere de la chute. Monk forge une banquise de tabous. Monk forge une banquise de tourbillons tacites. Monk forge une banquise de tourbillons tacites par l’éjaculation de noli tangere de la chute. 

 

 

Monk apparait comme un iceberg-toupie. Monk apparait comme l’iceberg-toupie du sommeil. Monk apparait comme l’iceberg-toupie du coma. Monk apparait comme un iceberg qui joue à dormir comme une toupie. Monk apparait comme un iceberg d’hésitation, comme un iceberg d’hésitation qui joue à dormir comme une toupie de certitude. 

 

 

Monk sculpte le piano avec l’iceberg du silence comme sculpte le silence avec l’iceberg du piano. 

 

 

Monk joue du piano comme un iceberg de coma. Monk joue du piano comme l’iceberg de coma du silence. Monk joue du piano comme l’iceberg de coma de l’immortalité. Monk joue du piano comme l’iceberg de coma de l’immortalité du silence. Monk joue du piano comme l’iceberg de coma du silence de l’immortalité. 

 

 

 

Monk carillonne les cloches du gel. Monk carillonne les cloches d’obscurité du gel. Monk carillonne les cloches de noli tangere du gel. Monk carillonne les cloches de noli tangere obscur du gel. 

 

 

Monk carillonne l’imminence. Monk carillonne les cloches de l’imminence. Monk carillonne les cloches d’imminence du gel. Monk carillonne les cloches de noli tangere imminent du gel. 

 

 

Monk carillonne le silence. Monk carillonne la chute du silence. Monk carillonne l’imminence du silence. Monk carillonne la chute d’imminence du silence. 

 

 

Monk carillonne la chute du silence en dehors du monde. Monk carillonne la chute d’imminence du silence en dehors du monde. 

 

 

Monk carillonne le noli tangere du silence. Monk carillonne la chute de noli tangere du silence. Monk carillonne la chute de noli tangere imminent du silence. Monk carillonne la chute de noli tangere imminent du silence en dehors du monde. 

 

 

 

Monk martèle le chaos de la tranquillité. Monk martèle le chaos du temps. Monk martèle le chaos de tranquillité du temps. Monk martèle le chaos de tranquillité du temps à mains nues. 

 

 

Monk martèle la transhumance de tact du temps. Monk martèle la transhumance de tact du temps à mains nues. 

 

 

Monk cloue la transhumance du tonnerre. Monk cloue la transhumance du tonnerre à mains nues. Monk cloue la transhumance du tonnerre noir, la transhumance du tonnerre noir à mains nues. 

 

 

 

Monk joue du piano comme il cloue les marteaux. Monk joue du piano comme il cloue les marteaux à mains nues. Monk joue du piano comme il cloue le volcan des marteaux, comme il cloue le volcan des marteaux à mains nues. 

 

 

Monk joue du piano comme un clou qui aurait gobé un marteau. Monk joue du piano comme un clou qui aurait mangé un marteau. 

 

 

Les doigts de Monk apparaissent à la fois comme des marteaux et des clous. Monk cloue des marteaux avec ses doigts. Monk cloue des marteaux avec la démence de ses doigts. Monk cloue des marteaux avec la démence de gel de ses doigts. 

 

 

Monk cloue des enclumes de marteaux. Monk cloue des enclumes de marteaux avec la démence de gel de ses doigts. Monk cloue les enclumes de marteaux du coma. Monk cloue les enclumes de marteaux du coma avec la démence de gel de ses doigts. 

 

 

Monk joue du piano comme il cloue le volcan des marteaux avec les aimants de ses mains, avec la pulsation d’aimants de ses mains, avec les aimants de nudité de ses mains. 

 

 

Monk sculpte des aimants d’espace. Monk sculpte des marteaux de temps avec des aimants d’espace et tamise des marteaux d‘espace avec des aimants de temps. 

 

 

Monk tamise le silence à coups de marteaux. Monk martèle les sons avec un tamis et tamise le silence à coups de marteaux. 

 

 

Monk martèle tamise. Monk martèle cisèle. Monk martèle tamise cisèle d’un seul et même geste, d’un seul et unique geste. Monk martèle tamise cisèle les bijoux du brouillard, les bijoux de brouillard du silence, les bijoux de brouillard du temps, les bijoux de brouillard du silence du temps. 

 

 

Monk joue du piano comme une machine à clouer la gravitation, comme une machine à clouer le magma de la gravitation, comme une machine à clouer les aimants de la gravitation, le magma d’aimants de la gravitation.  

 

 

 

Monk cloue le cercueil de l’iceberg. Monk cloue le cercueil du silence. Monk cloue le cercueil d’iceberg du silence. Monk cloue le cercueil de la banquise. Monk cloue le cercueil de silence de la banquise. 

 

 

Monk cloue le cercueil de l’imminence. Monk cloue le cercueil d’imminence du silence. Monk cloue le cercueil d’imminence du silence comme une avalanche de certitudes taboues. Monk cloue le cercueil d’imminence du silence comme un iceberg de certitudes taboues. 

 

 

Monk cloue des cercueils d’avalanches. Monk cloue les cercueils d’avalanches du silence. Monk cloue les cercueils de monotonie du silence. Monk cloue les cercueils d’avalanches monotones du silence. Monk cloue les cercueils de vivacité du silence. Monk cloue les cercueils de monotonie vivace du silence. Monk cloue les cercueils d’avalanches vivaces du silence les cercueils d’avalanches monotones vivaces du silence. 

 

 

Monk dissèque les cercueils du silence. Monk dissèque l’échographie du silence. Monk dissèque les cercueils d’échographie du silence. Monk dissèque les cercueils du silence. Monk dissèque les cercueils de monotonie du silence. Monk dissèque les cercueils de vivacité du silence. Monk dissèque les cercueils de monotonie vivace du silence. 

 

 

Monk cloue le cercueil du piano. Monk creuse une tombe à l’intérieur du piano. Monk cloue le cercueil de noli tangere du piano. Monk creuse la tombe de noli tangere du piano. Monk cloue le cercueil de silence du piano. Monk cloue le cercueil de silence du piano à l’intérieur du noli tangere. Monk creuse la tombe de silence du piano. Monk creuse la tombe de silence du piano à l’intérieur du noli tangere. 

 

 

Monk cloue le cercueil du coma. Monk cloue le cercueil de banquise du coma. Monk cloue le cercueil de coma de la banquise. Monk creuse une tombe à l’intérieur du coma. Monk creuse une tombe à l’intérieur de la banquise du coma. Monk creuse une tombe à l’intérieur du coma de la banquise.   

 

 

Monk cloue le cercueil de la dérive des continents du coma. Monk creuse une tombe à l’intérieur de la dérive des continents du coma.  

 

 

Monk cloue le cercueil de l’éclipse. Monk cloue le cercueil d’iceberg de l’éclipse. Monk creuse la tombe de l’éclipse. Monk creuse la tombe d’iceberg de l’éclipse. 

 

 

Monk cloue le cercueil d’éclipse du silence. Monk creuse la tombe d’éclipse du silence. 

 

 

Monk cloue le cercueil de la fin du monde. Monk cloue le cercueil de silence de la fin du monde. Monk cloue le cercueil de noli tangere de la fin du monde. Monk cloue le cercueil  de l’apocalypse. Monk cloue le cercueil d’apocalypse du silence. Monk cloue le cercueil de noli tangere de l’apocalypse. 

 

 

Monk cloue le cercueil de la fin du monde à la surface d’un flocon de neige. Monk creuse la tombe de la fin du monde à l’intérieur d’un flocon de neige. Monk creuse la tombe de la fin du monde à l’intérieur du souffle d’un flocon de neige. Monk creuse la tombe de la fin du monde à l’intérieur du noli tangere d’un flocon de neige, à l’intérieur du souffle de noli tangere d’un flocon de neige. 

 

 

 

Monk joue du piano comme le volcan de l’immobilité. Monk joue du piano comme le volcan de l’immuable. Monk joue du piano comme il accomplit la mystification de préhistoire du volcan.   

 

 

Monk cloue l’immobilité. Monk cloue l’immobilité sur l’œuf de l’océan. Monk cloue l’immobilité sur l’œuf de gel de l’océan. Monk cloue l’immobilité à la petite cuillère. Monk cloue l’immobilité à la petite cuillère sur l’œuf de la dérive des continents. 

 

 

Monk joue du piano comme il cloue le cercueil de la dérive des continents. Monk joue du piano comme il cloue le cercueil de la dérive des continents avec des cyclones de paralysie tacites, avec des cyclones de paralysies taciturnes. 

 

 

 

Monk sculpte la dérive de continents. Monk sculpte le gel de la dérive des continents. Monk sculpte le gel du silence. Monk sculpte le gel de silence de la dérive des continents. 

 

 

Monk sculpte le gel d’érosion du silence. Monk sculpte le gel d’érosion de la dérive des continents. 

 

 

Monk sculpte des icebergs d’imminence. Monk sculpte les icebergs du tabou. Monk sculpte les icebergs d’imminence du tabou. Monk sculpte la banquise du tabou. Monk sculpte la banquise d’imminence du tabou. 

 

 

Monk sculpte les icebergs d’imminence du coma. Monk sculpte les icebergs d’imminence du tabou. Monk sculpte les icebergs d’imminence du coma tabou. 

 

 

Monk sculpte la mystification du tabou. Monk sculpte les icebergs de mystification du tabou. Monk sculpte la banquise de mystification du tabou. 

 

 

Monk sculpte l’étonnement du tabou. Monk sculpte les icebergs d’étonnement du tabou. Monk sculpte la banquise d’étonnement du tabou. Monk sculpte les icebergs d’imminence étonnée du tabou. Monk sculpte la banquise d’imminence étonnée du tabou. 

 

 

La vivacité de Monk gèle les brisures. La vivacité de Monk gèle des brisures de braises. La vivacité de monotonie de Monk gèle les brisures de braises du silence. La vivacité de monotonie de Monk gèle les brisures de braises du tabou, les brisures de braises du silence tabou. 

 

 

 

Monk respire comme une enclume. Monk respire comme l’enclume du noli tangere. Monk respire comme l’enclume du coma. Monk respire comme l’enclume de noli tangere du coma. 

 

 

Monk sculpte des enclumes de tact. Monk sculpte des enclumes de tact à l’extrémité de l’épouvante en lévitation de ses doigts, à l’extrémité de l’assomption d’épouvante de ses doigts. Monk sculpte les enclumes de tact du coma, les enclumes de tact du coma tabou. Monk sculpte les enclumes de tact du coma tabou à l’extrémité de la lévitation d’épouvante de ses doigts. 

 

 

 

Monk martèle l’enclume du silence. Monk martèle l’enclume monacale du silence. 

 

 

Monk martèle le magma du silence. Monk martèle le magma de quartz du silence. Monk martèle le magma de silex du silence. Monk martèle la mosaïque de quartz du silence. Monk martèle la mosaïque de silex du silence. Monk joue du piano comme il taillade avec violence le magma de silex du silence. 

 

 

Monk martèle les enclumes du coma. Monk martèle les enclumes de quartz du coma. Monk cloue les enclumes du coma. Monk cloue les enclumes de quartz du coma. Monk jongle avec les enclumes du coma. Monk jongle avec les enclumes de quartz du coma. Monk jongle avec les enclumes de marteaux du coma. 

 

 

Monk jongle avec les enclumes. Monk jongle avec les enclumes du silence. Monk jongle avec les enclumes de quartz du silence. Monk jongle avec les enclumes de silex du silence.  

 

 

Monk jongle avec les enclumes du coma. Monk jongle avec les enclumes de coma du silence. Monk jongle avec les enclumes de silence du coma.   

 

 

Monk joue du piano comme un ours qui jongle avec des enclumes. Monk joue du piano comme un ours qui jongle avec les enclumes du coma, comme un ours qui jongle avec les enclumes de silence du coma. 

 

 

Monk cloue des enclumes. Monk cloue des enclumes à mains nues. Monk cloue des enclumes d’alcool. Monk cloue des enclumes d’alcool à mains nues. Monk cloue des enclumes à silence nu. Monk cloue des enclumes d’alcool à silence nu. Monk cloue des enclumes à mains de silence nu. Monk cloue des enclumes de silence à mains nues. Monk cloue des enclumes de silence à mains d’alcool nu. 

 

 

 

Monk exclame la monstruosité du tact. Monk exclame la monstruosité du coma. Monk exclame la monstruosité de tact du coma. 

 

 

Monk exclame la monstruosité du calme. Monk exclame la monstruosité de calme du coma. Monk apparait comme le monstre du noli tangere. Monk apparait comme le monstre de noli tangere du calme. Monk apparait comme le monstre de noli tangere du coma. 

 

 

Monk joue du piano comme il fait tomber le silence à l’intérieur du coma. Monk joue du piano comme il s’amuse à faire tomber le silence à l’intérieur du coma. 

 

 

Monk joue du piano comme il fait tomber la mort à l’intérieur du coma. Monk joue du piano comme il affirme l’aisance monstrueuse de faire tomber à la fois le monde et la disparition du monde à l’intérieur du coma. 

 

 

 

Monk apparait comme le contorsionniste de la paralysie. Monk apparait comme le contorsionniste de l’immobilité. Monk apparait comme le contorsionniste du coma. Monk exclame la contorsion minérale de faire tomber le monde et la disparition du monde à l’intérieur du coma. 

 

 

Monk apparait comme un abime contorsionniste, comme un volcan volatil. Monk apparait comme l’abime contorsionniste du coma, comme le volcan volatil du coma. 

 

 

Monk apparait comme un bloc d’acrobaties du coma. Monk apparait comme le bloc d’acrobaties à la fois minérales et épidermique du coma. Monk apparait comme le minerai d’acrobaties du coma, comme le minerai d’acrobaties épidermiques du coma. 

 

 

 

Monk martèle le coma de la certitude. Monk martèle la montagne de coma de la certitude. Monk martèle la certitude du coma. Monk martèle la montagne de certitude du coma.    

 

 

Monk brusque le coma. Monk brusque le coma du miracle. Monk brusque la simplicité du miracle. Monk brusque le coma de simplicité du miracle. Monk martèle le miracle. Monk martèle le coma du miracle. Monk martèle le coma de simplicité du miracle. 

 

 

Monk joue du piano par besoin de la grâce. Monk joue du piano par besoin de grâce du sommeil. Monk joue du piano par besoin de grâce du coma. Monk martèle le besoin de la grâce. Monk martèle le besoin de grâce du coma. Monk martèle la besogne de la grâce. Monk martèle la besogne de grâce du coma. 

 

 

Monk martèle le tact d’enthousiasme du coma. Monk martèle le tact d’enthousiasme taciturne du coma. Monk martèle le totem du coma. Monk martèle le totem de tact du coma. Monk martèle le totem d’enthousiasme du coma. Monk martèle le totem de tact enthousiaste du coma. Monk martèle le totem d’enthousiasme taciturne du coma. 

 

 

Monk martèle le noli tangere du coma. Monk martèle le totem de noli tangere du coma. Monk martèle le noli tangere d’enthousiasme du coma. Monk martèle le totem de noli tangere enthousiaste du coma. Monk martèle le totem de noli tangere taciturne du coma. Monk martèle le totem de noli tangere enthousiaste taciturne du coma. 

 

 

Monk martèle l’apocalypse du paradis. Monk martèle l’apocalypse du coma. Monk martèle le paradis du coma. Monk martèle l’apocalypse de paradis du coma. 

 

 

Monk martèle le silence par le coma. Monk martèle le noli tangere du silence par le coma. Monk martèle le noli tangere du silence par la certitude du coma. Monk martèle le gel de noli tangere du silence. Monk martèle le gel de noli tangere du silence par la certitude du coma. Monk martèle le gel de noli tangere du silence par l’extase du coma, par l’extase de certitude du coma. 

 

 

 

Monk sculpte le sommeil du silence. Monk sculpte le sommeil cosmique du silence. 

 

 

Monk sculpte les muqueuses de givre du sommeil. Monk sculpte les muqueuses de givre du silence. Monk sculpte les muqueuses de givre du sommeil du silence. Monk sculpte les muqueuses de gel du sommeil. Monk sculpte les muqueuses de gel du silence. Monk sculpte les muqueuses de gel du sommeil du silence. Monk sculpte les muqueuses d’iceberg du sommeil. Monk sculpte les muqueuses d’icebergs du silence. Monk sculpte les muqueuses d’iceberg du sommeil du silence, les muqueuses d’iceberg du sommeil cosmique du silence. 

 

 

Monk sait où le silence dort. Monk sait exactement où le silence dort. Et la coquetterie de sa bestialité c’est de jouer à sculpter le sommeil du silence sans jamais le réveiller. Monk transforme le sommeil du silence en tonnerre de gel. Monk transforme la certitude de sommeil du silence en tonnerre de gel du noli tangere. 

 

 

 

Monk apparait à chaque instant touché par l’instinct de la grâce. Monk apparait à chaque instant touché par l’instinct contumace de la grâce. 

 

 

Monk exclame la grâce du coma. Monk exclame la grâce par contumace du coma. Monk exclame à chaque geste, à chaque geste de l’instant, la grâce par contumace du coma. 

 

 

L’audace inouïe de Monk c’est de savoir comment tourner le dos à la grâce sans malgré tout détruire la grâce. Monk sait comment multiplier la grâce par le geste dément de tourner le dos à la grâce, à l’instant en particulier où il préfère se lever du piano et danser à la fois dos au tabouret et dos au clavier. Monk affirme le scandale d’innocence par contumace de tourner le dos à la grâce afin de faire ainsi tomber la grâce à l’intérieur du coma. 

 

 

Monk projette la grâce à l’intérieur du coma comme immisce le coma à l’intérieur de la grâce.  Monk projette la grâce à l‘intérieur du coma comme immisce le scandale d’innocence du coma à l’intérieur de la mystification de la grâce, à l’intérieur de la mystification de feu de la grâce, à l’intérieur de la mystification de foudre de la grâce. 

 

 

 

Monk martèle l’inouï. Monk martèle les rivières de diamants de l’inouï. Monk martèle les rivières de diamants anthracite de l’inouï. 

 

 

Monk martèle l’ascèse de la terreur. Monk martèle l’ascèse magnanime de la terreur. 

 

 

Monk martèle le tact de l’enthousiasme. Monk martèle le tact d’enthousiasme du silence. Monk martèle le tact d’enthousiasme du tabou. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un mystique borborygmal. Monk joue du piano comme le mystique borborygmal du tact, comme le mystique borborygmal du noli tangere. 

 

 

Monk martèle l’extase borborygmale du silence. Monk martèle les borborygmes de noli tangere du silence. 

 

 

Monk martèle les borborygmes d’icebergs du silence. Monk martèle les borborygmes d’icebergs du noli tangere du silence. 

 

 

 

Monk surgit comme le tourbillon de la monotonie. Monk surgit à chaque instant comme le tourbillon de monotonie de la malédiction de son extase, de la malédiction impeccable de son extase. 

 

 

Monk apparait comme un magma d’élégance. Monk apparait comme un magma de distinction. Monk apparait comme un magma d’aveuglement. Monk apparait comme un magma d’élégance aveugle. Monk apparait comme un magma de distinction aveugle. 

 

 

Monk apparait comme un magma magnanime. Monk apparait comme le magma magnanime de la distinction, comme le magma magnanime de l’aveuglement, comme le magma magnanime de l’élégance aveugle, comme le magma magnanime de la distinction aveugle. 

 

 

Monk a des gestes d’aveugle sourd-muet. Monk s’amuse à jouer du piano comme un aveugle sourd-muet. 

 

 

Monk joue du piano comme un aveugle qui martèle la lave de surdité du silence, comme un aveugle qui martèle le quartz de surdité du silence, comme un aveugle qui martèle le magma de quartz du silence, le magma de quartz sourd du silence. 

 

 

 

Monk sculpte la clef de l’innombrable monotonie. Monk sculpte la monotonie de son cœur,  l’innombrable monotonie de son cœur, la clef d’innombrable monotonie de son cœur. Monk sculpte l’innombrable monotonie de son cœur à l’intérieur d’une montagne de diamants. Monk sculpte la clef d’innombrable monotonie de son cœur à l’intérieur de la montagne de diamants du tabou. 

 

 

Monk sculpte une montagne de diamants avec la clef du silence. Monk sculpte la montagne de diamants de l’enthousiasme avec la clef de silence du coma. Monk sculpte la montagne de diamants de la certitude avec la clef de silence du coma. 

 

 

Monk apparait comme une montagne de clefs. Monk apparait comme une montagne de clefs  à ouvrir et fermer la catastrophe. Monk apparait comme une montagne de clefs de brouillard. Monk apparait comme une montagne de clefs de brouillard tabou. Monk apparait comme une montagne de clefs de brouillard tabou à ouvrir et fermer la catastrophe du temps. 

 

 

Monk ouvre le temps. Monk ouvre la démesure du temps. Monk ouvre la démesure du temps avec la clef de l’immobilité. Monk ouvre la démesure du temps avec la clef de l’enthousiasme. Monk ouvre la démesure du temps avec la clef de l’enthousiasme immobile. 

 

 

Monk ouvre la démesure du temps avec la clef de l’engourdissement, avec la clef de l’enthousiasme engourdi. Monk ouvre la démesure du temps avec la clef de la paralysie, avec la clef de l’enthousiasme paralysé,  avec la clef de l’enthousiasme paralysé immobile.  

 

 

Monk ouvre la démesure du temps avec la clef du coma. Monk ouvre la démesure du temps avec le tact d’enthousiasme du coma. Monk ouvre la démesure du temps avec la clef d’enthousiasme du coma. Monk ouvre la déchirure de démesure du temps avec la clef d’enthousiasme du coma. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un bonhomme de neige noire. Monk joue du piano comme un bonhomme de neige maudit, comme un bonhomme de neige noire maudit. 

 

 

Monk joue du piano comme un ours somnambule, comme un ours somnambule de neige noire, comme un ours somnambule maudit, comme un ours somnambule de neige noire maudite. 

 

 

Monk joue du piano comme une bête, comme une bête de somme, comme une bête d’immense sommeil. Monk joue du piano comme une bête de somme anthracite, comme une  bête de somme de diamants, comme une bête de somme de diamants anthracite. 

 

 

Monk joue du piano comme un ours à l’intérieur duquel hiberne le monde, à l’intérieur duquel hiberne la constellation des mondes, la constellation de chaos des mondes, la myriade des mondes, la myriade de chaos des mondes, la myriade de trous noirs des mondes. Monk joue du piano comme un ours anthracite, comme un ours anthracite à l’intérieur duquel hiberne la multiplicité des mondes. 

 

 

Monk joue du piano comme un ours martèle un banc de poisson. Monk joue du piano comme un ours qui pêche des poissons à l’intérieur du torrent. Monk joue du piano comme un grizzly pantois, comme un grizzly pantois de joie épouvantée qui s’amuse à pécher de prodigieux saumons à l’intérieur d’un torrent de l’Alaska, qui s’amuse à pécher d’apophantiques saumons à l’intérieur d’un torrent de l’Alaska. 

 

 

Monk ronronne comme un ours. Monk ronronne comme un ours de charbon. Monk ronronne comme un ours de charbon et grommelle comme un âne de diamants. 

 

 

Monk apparait comme un animal minéral. Monk apparait comme un ours de quartz. Monk apparait comme un gorille de diamants. Monk apparait comme une otarie de diamants, comme un gorille-otarie de diamants, comme un gorille-otarie de diamants anthracite. 

 

 

Monk apparait comme un animal en peluche cannibale. Monk apparait comme un animal en peluche anthropophage. Monk apparait comme un animal en peluche de chute, comme un animal en peluche d’épouvante. Monk apparait comme un animal en peluche de chute cannibale, comme un animal en peluche de chute anthropophage. Monk apparait comme un animal en peluche d’épouvante anthropophage. 

 

 

Monk joue du piano comme une otarie d’épouvante, comme une otarie d’épouvante calme, comme une otarie d’épouvante ultra-calme. 

 

 

Monk joue du piano comme un phoque fossoyeur. Monk joue du piano comme un phoque fossoyeur de la banquise, comme un phoque fossoyeur de la dérive de la banquise, comme un phoque fossoyeur de la dérive des continents. 

 

 

Monk c’est le morse du jazz. Monk utilise le piano comme un iceberg télégraphique. Monk se tient assis dos au piano comme un morse face à la banquise. 

 

 

Monk joue le morse de morsures faciles du piano. Monk joue le morse de morsures aisées du piano. 

 

 

Monk joue du piano comme un morse d’horreur paisible, comme un morse d’horreur paisible qui parvient à plonger au fond de la mine en patinant des bonds de kangourou. 

 

 

Monk joue du piano comme un morse qui écrit en morse. Monk joue du silence en morse. Monk relit le temps avec le silence comme il écrit le silence avec le temps. 

 

 

Monk joue du piano comme le berger des icebergs. Monk attend comme un morse d’hermétisme, comme un morse d’hermétisme berger des icebergs. 

 

 

Le piano de Monk apparait comme un sous-marin doté d’un télescope de quartz pour parler de la pluie et du beau temps avec les poulpes des abysses.   

 

 

 

Monk joue à la fois comme un archéologue et comme un animal, comme l’archéologue de son animalité même, l’archéologue de sa bestialité même, l’archéologue du silence de sa bestialité, l’archéologue du silence souverain de sa bestialité. 

 

 

Monk joue du piano comme un archéologue mutant, comme l’archéologue mutant de la honte, comme l’archéologue mutant de l’animalité de la honte. 

 

 

Monk joue du piano comme l’atlas archéologue de son ahurissement, l’atlas-archéologue de sa bestialité, l’atlas-archéologue de son ahurissement bestial. Monk joue du piano comme l’atlas-archéologue de son hébétude, l’atlas-archéologue de son hébétude bestiale. 

 

 

Monk joue du piano comme un ours archéologue, comme un mammouth archéologue, comme un ours-mammouth, comme un ours-mammouth archéologue. Monk joue du piano comme l’ours-mammouth archéologue de sa disparition, comme l’ours-mammouth archéologue de son ombre. Monk joue du piano comme l’ours-mammouth archéologue de la pyramide de gel de sa disparition, de la pyramide de givre de son ombre, de la pyramide de verglas de son ombre. 

 

 

Monk joue à la fois comme un homme extrêmement civilisé, un homme extrêmement civilisé archéologue de sa bestialité et comme un animal préhistorique, un animal préhistorique  archéologue d’une civilisation encore inconnue. 

 

 

Le primitivisme de Monk affirme le jeu de répéter la civilisation. Ainsi le jeu de Monk au piano répète la construction même du piano, la construction technique du piano. Monk joue du piano comme quelqu’un qui construit un piano. Monk joue du piano comme un charpentier animal, comme un charpentier bestial qui essaierait de construire pour la première fois un piano. Le jeu de Monk médite la construction même du piano à coups de marteaux. Le jeu de Monk médite la construction même du piano avec les coups de marteaux de ses doigts, avec les coups de marteaux-silex de ses doigts. Monk joue du piano comme un charpentier de la préhistoire qui essaierait de construire un piano à coups de silex, à coups de silex toujours déjà martelés. Monk joue du piano comme il martèle les coups de marteaux avec ses doigts, comme il martèle les coups de marteaux de la construction du piano avec le silex de ses doigts, avec les silex magnanimes de ses doigts, avec les aimants de silex de ses doigts, avec les aimants de silex magnanimes de ses doigts. 

 

 

 

Il y a une très étrange honte à l’intérieur du jeu de Monk, une honte immense, une honte inhumaine, une honte quasi cosmique. Ce n’est pas exactement la honte d’être homme devant les autres hommes, plutôt la honte d’apparaitre uniquement en tant qu’homme face à la présence même du cosmos. 

 

 

Monk joue du piano comme un gorille, comme un ours-gorille, comme un gorille- mammouth, comme un ours-gorille-mammouth. Monk joue du piano comme l’ours-mammouth de la honte, comme le gorille-mammouth de la honte, comme l’ours-gorille-mammouth de la honte martelée, comme l’ours-gorille-mammouth de la honte brutale martelée. 

 

 

Monk joue du piano comme un gorille maniéré, comme un hippopotame snob, comme un mammouth dandy. 

 

 

Monk joue d’un piano comme un orant-outang. Monk joue du piano comme un orant-outang de merde, comme un orant-outang d’émeraude, comme un orant-outang de merde et d’émeraude. 

 

 

Monk joue du piano comme un homme qui monte jusqu’au singe. Monk joue du piano  comme un homme qui monte jusqu’aux cimes simiesques de l’imminence, jusqu’aux cimes  d’imminence du singe. Monk joue du piano comme un homme qui monte jusqu’au Golgotha du singe, jusqu’au Golgotha d’imminence du singe. 

 

 

Monk joue du piano comme un homme qui monte jusqu’aux cimes simiesques d’une montagne de diamants, jusqu’aux cimes simiesques d’un Himalaya de diamants, jusqu’aux cimes simiesques d’une cataracte de diamants, jusqu’aux cimes simiesques d’un Niagara de diamants. 

 

 

Monk apparait comme un singe logophage. Monk apparait comme le singe logophage qui a dévoré la syllabe de son nom. Monk apparait comme le singe logophage qui a dévoré la clef d’extase de son nom, la chef d’extase de la syllabe de son nom, la clef d’extase de l’unique syllabe de son nom. 

 

 

Monk c’est Monkey l’Ange. A chaque accord discordant Monk sculpte une chapelle Sixtine de sons. A chaque accord discordant Monk donne à entendre l’espace de silence entre Dieu et Adam, l’espace de silence incommensurable entre Dieu et Adam, l’espace de silence incommensurable entre le singe-Dieu et le singe-Adam. 

 

 

 

Monk joue du piano à la vitesse de son ombre. 

 

 

Monk sculpte son ombre avec son piano. Monk sculpte la paralysie de son ombre avec l’électrocution de son piano. Monk sculpte la paralysie de son piano avec l’électrocution de son ombre. 

 

 

Monk exsude son ombre. Monk exsude l’électrocution de son ombre. Monk exsude l’essaim de son ombre, l’essaim d’électrocution de son ombre. 

 

 

Monk carbonise la vitesse de la lumière. Monk carbonise la vitesse de la lumière à l’intérieur du sourire de son piano. 

 

 

Monk tourne très lentement sur lui-même à proximité du piano comme s’il tournait autour de l’axe de son ombre, comme s’il tournait autour de l’axe stellaire de son ombre, autour de l’axe armillaire de son ombre, comme s’il tournait autour du vide de l’espace par l’ellipse même de son éclipse. 

 

 

Monk tourne autour de l’axe de son ombre comme autour du tombeau de sa bestialité, comme autour de la bestialité de son tombeau, comme autour du tombeau de sa honte, comme autour du tombeau de sa honte bestiale, comme autour de la honte bestiale de son tombeau, comme autour du tombeau de son hébétude bestiale, comme autour du tombeau de son ahurissement bestial. 

 

 

Monk joue du piano comme l’archéologue mutant de son tombeau. Monk joue du piano comme l’archéologue de son tombeau ici-maintenant, comme l’archéologue de son tombeau ici encore maintenant. 

 

 

 

Monk apparait comme le totem de son oubli à l’instant. Monk apparait comme le totem de son oubli à l’instant à l’intérieur du coma. Monk apparait comme le totem de son oubli à l’instant à l’intérieur du coma du silence, à l’intérieur du silence du coma. Monk apparait comme le totem de son immortalité à l’instant. Monk apparait comme le totem de son immortalité à l’instant à l’intérieur du coma du silence, à l’intérieur du silence du coma. 

 

 

Monk apparait comme un totem de coma cannibale. Monk apparait comme un totem de coma anthropophage. 

 

 

Monk apparait comme le totem de son extase. Monk apparait comme le totem de sommeil de son extase. Monk apparait comme le totem de coma de son extase. Monk apparait comme le totem de sommeil de son extase taboue. Monk apparait comme le totem de coma de son extase taboue. 

 

 

Monk apparait comme un tas d’extase. Monk apparait  comme le tas d’extase du coma. Monk apparait comme un tas d’extase sculpté par le hurlement du coma. Monk apparait comme un tas d’extase sculpté par le hurlement tacite du coma, comme un tas d’extase sculpté par le hurlement taciturne du coma. 

 

 

 

Monk apparait monde à seul. Monk ne joue pas du piano comme il apparait seul au monde. Monk joue du piano comme il apparait monde à seul. 

 

 

Monk ne révèle pas qu’il apparait seul au monde. Monk tait qu’il apparait monde à seul. Monk tait à chaque instant qu’il apparait monde à seul. Monk tait à chaque note qu’il apparait monde à seul. Monk tait à chaque note d’instant qu’il apparait monde à seul. 

 

 

Monk apparait plutôt seul comme le monde. Monk apparait même plus seul encore que le monde parce qu’il apparait à la fois seul comme le monde et comme la disparition du monde. Monk apparait à chaque instant, à chaque note d’instant à la fois seul comme le silence du monde et seul comme la voix de la disparition du monde. 

 

 

 

Monk omet absolument. Monk omet sans jamais manquer de rien, sans jamais manquer de quoi que ce soit. Monk omet immanquablement. Monk ose des montagnes d’omissions. Monk ose des montagnes immanquables d’omission. 

 

 

Monk montre le monde. Monk omet le monde. Monk montre le monde qu’il omet comme il omet le monde qu’il montre. 

 

 

Monk montre la multiplicité des mondes. Monk montre la multiplicité des mondes qu’il omet  comme il omet la multiplicité des mondes qu’il montre. 

 

 

Monk médite des montagnes de chaos tranquille. Monk médite des montagnes d’omission.  Monk médite les montagnes de chaos tranquille de l’omission. 

 

 

Monk omet par innocence. Monk omet par chaos de l’innocence, par tact de l’innocence, par chaos de tact de l’innocence. 

 

 

Monk montre le chaos de l’omission. Monk montre l’innocence de l’omission, le chaos d’innocence de l’omission, le chaos de monstruosité de l’omission, le chaos d’innocence monstrueuse de l’omission. 

 

 

Monk omet ce qu’il montre par hébétude, par hébétude abrupte, par chaos de l’innocence hébétée, par chaos de l’innocence abrupte, par chaos de l’innocence hébétée abrupte. 

 

 

Monk omet le monde par miracle. Monk omet le monde qu’il montre par miracle. Monk omet le monde par scandale du miracle. Monk omet le monde qu’il montre par scandale du miracle. 

 

 

Monk omet le monde par le temps comme il omet le temps par le monde. Monk omet le monde par le vide du temps comme il omet le temps par le silence du monde. 

 

 

Monk orchestre l’omission. Monk orchestre la transe de l’omission, la transe minérale de l’omission. Monk orchestre les diamants de l’omission, les diamants anthracite de l’omission, la transe de diamants de l’omission, la transe de diamants anthracite de l’omission. 

 

 

 

Monk émonde. Monk émonde ce qu’il montre. Monk émonde le monde qu’il montre. 

 

 

Monk émonde le volcan. Monk émonde le cratère du volcan. Monk émonde le volcan du gel. Monk émonde le volcan du froid. Monk émonde le cratère de volcan du froid. 

 

 

Monk émonde le vide. Monk émonde le volcan du vide. Monk émonde le volcan de vide du froid. 

 

 

 

Monk montre le piano. Monk montre le piano comme un tambour, comme un tambour de verglas. Monk montre le piano comme un tambour de stalagmites et de stalactites. Monk montre le piano comme un tambour d’iceberg. 

 

 

Monk montre le piano à chaque note. Monk montre le piano à chaque note de glas, à chaque note de verglas, à chaque note de glas verglacé, à chaque note de glas magnanime, de glas verglacé magnanime. 

 

 

Monk montre le piano comme clef de la monotonie, comme abime de la monotonie, comme clef d’abime de la monotonie. 

 

 

Monk montre le montage du piano. Monk montre le montage de braises du piano, le montage de glace du piano, le montage de braises glacées du piano, le montage de braises verglacées du piano. 

 

 

Monk montre le silence. Monk montre la clef du silence. Monk montre la clef magnanime du silence. Monk montre la clef de coma du silence. Monk montre la clef de coma magnanime du silence. Monk montre la clef de coma verglacé du silence, la clef de coma magnanime verglacée du silence. 

 

 

 

Monk joue au mikado avec les touches du piano. Monk joue au mikado avec le volcan du piano, avec le volcan des touches du piano. 

 

 

Monk joue au mikado avec la multiplicité des mondes. Monk joue au mikado avec la multiplicité de dos des mondes. 

 

 

 

A l’inverse d’Art Tatum, Monk ne cherche jamais à développer la vitesse et la fluidité des doigts. Monk ne multiplie pas les doigts. Monk catapulte plutôt l’unicité de chaque doigt, l’unicité innommable de chaque doigt, l’unicité quasi innommable de chaque doigt. Monk catapulte l’insoumission innommable de chaque doigt, l’insoumission quasi innommable de chaque doigt. 

 

 

Dans la musique de Monk la main ne soumet pas les doigts, ce sont plutôt les doigts qui adonnent la main, ce sont plutôt les doigts qui adonnent l’hypothèse d’insoumission de la main, l’hypothèse d’omission de la main, l’hypothèse d’omission insoumise de la main. 

 

 

Monk ne montre jamais l’unité des mains. Monk montre plutôt l’alliance des mains, la connivence des mains, la connivence baguée des mains, la confiance des mains, la confiance incroyable de mains, la confiance extraordinaire des mains. Monk montre l’incohérence d’exactitude des mains, l’énigme d’incohérence exacte des mains parmi la multiplicité des mondes. Monk montre l’énigme d’incohérence exacte des mains parmi l’omission des mondes, par la multiplicité comme l’omission des mondes. Monk montre l’énigme de coïncidence incohérente exacte des mains l’espace d’un instant, l’espace d’un instant par la multiplicité comme l’omission des mondes. 

 

 

Monk s’abstient souvent d’utiliser le pouce en opposition avec les autres doigts. Le pouce de Monk apparait avec les autres doigts sans apparaitre cependant pour les autres doigts. Le pouce de Monk apparait en marge des autres doigts, en compagnie marginale des autres doigts. 

 

 

Les doigts de Monk ne se remplacent jamais les uns les autres. Les doigts de Monk ne tiennent jamais lieu les uns des autres. Malgré tout chaque main de Monk ose parfois tenir temps de l’autre sans jamais la remplacer. 

 

 

Quand la main gauche de Monk chevauche sa main droite, elle tient temps de l’autre sans en tenir lieu. Quand la main gauche de Monk chevauche sa main droite, elle tient temps de l’autre par l’espace, elle tient temps de l’autre par la déchirure de coïncidence de l’espace, elle tient temps de l’autre par l’espace d’un instant, par la déchirure de coïncidences de l’espace d’un instant. 

 

 

Quand Monk chevauche sa main droite avec sa main gauche, il s’amuse ainsi à baguer une main avec une autre main. Quand Monk chevauche sa main droite avec sa main gauche, sa main gauche bague le poignet de sa main droite et sa main droite bague la paume de sa main gauche. 

 

 

Monk invente une forme de gravitation des mains, Monk invente une forme d’intensité des mains, une forme de gravitation intense des mains. 

 

 

Monk possède des mains cyclopéennes. Monk joue du piano avec des mains cyclopéennes. Monk joue du piano avec les mains cyclopéennes du sommeil. Monk joue du piano avec les mains du coma. Monk joue du piano avec les mains cyclopéennes du sommeil tabou. Monk joue du piano avec les mains cyclopéennes du coma tabou. 

 

 

 

Monk a des doigts autour des bagues. Monk a des doigts autour des bagues et des bagues  autour des mains. Monk a des doigts autour des bagues et des bagues à l’extrémité des mains. 

 

 

Monk aime baguer ses doigts. Monk aime offusquer ses doigts avec des bijoux. Monk aime embarrasser ses doigts avec de cailloux, avec des cailloux de monotonie. Monk aime engoncer ses doigts avec des pierres précieuses, avec les pierres précieuses de l’extase. 

 

 

Monk nomme les notes avec ses doigts. Monk nomme les notes avec les bagues de ses doigts.  Monk surnomme les notes avec le big-bang de bagues de ses doigts. 

 

 

Monk possède un tomawak de quartz à l’intérieur de chaque doigt. 

 

 

 

Monk a des mains autour des bagues. Monk a des mains autour des galaxies de ses bagues. Monk a des mains autour des galaxies d’imminence de ses bagues. 

 

 

Monk jongle avec les bagues du silence. Monk jongle avec les bagues d’icebergs du silence. Monk jongle avec les bagues d’échographie du silence. 

 

 

Monk jongle avec les bagues d’imminence du silence. Monk jongle avec les bagues de monotonie du silence. Monk jongle avec les bagues d’imminence monotone du silence, avec les bagues de monotonie imminente du silence. 

 

 

 

Les mains de Monk apparaissent comme des mâchoires. Les mains de Monk apparaissent comme des mâchoires de bagues. Les mains de Monk apparaissent comme des mâchoires de charme hurlé. Les mains de Monk apparaissent comme des mâchoires de charme hurlé par l’immobilité de l’oubli, par l’immobilité de l’immédiat, par l’immobilité de l’oubli immédiat.   

 

 

Monk incruste des cyclones à l’extrémité de ses doigts. Monk incruste des cyclones de noirceur à l’extrémité du souffle de ses phalanges. Monk incruste des cyclones de hurlements, à l’extrémité du souffle de ses phalanges. Monk incruste des cyclones de hurlements anthracite à l’extrémité du souffle de ses phalanges, à l’extrémité du souffle taciturne de ses phalanges. 

 

 

 

Monk possède une main de silence à l’extrémité de chaque doigt. Monk possède une main de silence-couleur à l’extrémité de chaque doigt. 

 

 

Monk possède un crâne de silence à l’extrémité de chaque doigt. Monk possède un crâne de silence-couleur à l’extrémité de chaque doigt. 

 

 

Monk possède une main de silence à l’extrémité du Golgotha de chaque doigt. Monk possède une main de silence-couleur à l’extrémité du Golgotha de chaque doigt. Monk possède une main de silence-couleur à l’extrémité du Golgotha de noli tangere de chaque doigt. 

 

 

Monk possède un coma de silence à l’extrémité du Golgotha de chaque doigt. Monk possède un coma de silence-couleur à l’extrémité du Golgotha de chaque doigt. Monk possède un coma de silence-couleur à l’extrémité du Golgotha de noli tangere de chaque doigt. 

 

 

A chaque note le Golgotha escalade une phalange de Monk. A chaque note le Golgotha du noli tangere escalade une phalange de Monk. A chaque note le Golgotha du noli tangere à la fois escalade et bague un doigt de Monk. A chaque note le Golgotha du noli tangere escalade comme bague un doigt de Monk. A chaque note le Golgotha du noli tangere escalade comme bague le hurlement de sommeil d’un doigt de Monk. 

 

 

Monk sculpte le Golgotha du silence. Monk sculpte le Golgotha de gel du silence. Monk sculpte le Golgotha de sommeil du silence. Monk sculpte le Golgotha de noli tangere du silence. Monk sculpte le Golgotha de noli tangere somnolent du silence, le Golgotha de noli tendre gelé du silence, le Golgotha de noli tangere somnolent gelé du silence. 

 

 

 

Le chaos apparait comme une des bagues de Monk. Monk s’amuse ainsi simplement quand celui lui chante à réajuster le chaos, à réajuster l’éclat du chaos autour d’un de ses doigts entre deux attouchements d’accords, entre deux attouchements d’accords tabous. 

 

 

Le chaos est le chausse-main de Monk. Le chaos est le chausse-bague de Monk. Le chaos est à la fois le chausse-main des bagues de Monk et le chausse-bagues des mains de Monk. 

 

 

Le commencement du monde est le chausse-main des bagues de Monk. L’omission du monde est le chausse-main des bagues de Monk. Le commencement omis du monde est le chausse-main des bagues de Monk. 

 

 

Le big-bang est le chausse-main des bagues de Monk. Le big-bang est le chausse-bague des mains de Monk. Le chaos incruste la bagatelle des mains de Monk. Le chaos incruste la bagatelle de bagues des mains de Monk, la bagatelle de bagues attelées des mains de Monk. Le chaos incruste la bagatelle de mains des bagues de Monk, la bagatelle de mains attelées des bagues de Monk. 

 

 

Monk boit la honte du chaos. Monk boit la honte du chaos avec ses ongles. Monk boit la honte du chaos avec les bagues de ses ongles, avec les bagues galactiques de ses ongles. 

 

 

 

Monk n’utilise quasiment pas le poignet, la flexibilité du poignet pour jouer. Monk joue à poignet fixe, à poignet paralysé. Monk utilise plutôt le décalage gigantesque, la déhiscence immense entre la main et le bras. 

 

 

Monk joue avec des mains-bras, même les coudes restent alors presque paralysés. Monk joue avec des mains-bras en immisçant malgré tout entre les mains et les bras des sortes de constellations incroyables de vide, des constellations prodigieuses de matière sombre. 

 

 

Monk projette l’intégralité des bras à l’intérieur des mains et l’intégralité des mains à l’intérieur des doigts. Monk joue ainsi avec des bras-mains comme avec des mains-doigts. Monk joue ainsi avec des bras-doigts. Et parfois même Monk projette l’intégralité des épaules à l’intérieur des mains et l’intégralité des mains à l’intérieur des doigts .Monk joue ainsi avec des épaules-mains comme avec des mains-doigts. Monk joue ainsi avec des épaules-doigts. 

 

 

Monk possède des paumes à l’intérieur des doigts et des épaules à l’intérieur des poignets. 

 

 

Le jeu de Monk détruit la fluidité des poignets et des coudes. Monk improvise plutôt avec les épaules. Le clavier du piano apparait ainsi pour Monk comme l’écran de projection de ses épaules, comme l’écran de projection de ses clavicules. 

 

 

La pulsion de méditation de Monk vient des épaules. Monk invente des mosaïques d’épaules. Monk compose des mosaïques d’épaules. 

 

 

Monk improvise des mosaïques d’épaules. Monk improvise des mosaïques d’épaules à l’extrémité de ses doigts. Monk projette des mosaïques d’épaules à l’intérieur comme à l’extrémité des doigts. 

 

 

Monk projette à la fois des pouces à l’intérieur de la poitrine et des épaules à l’intérieur des paumes. Monk projette aussi à la fois la poitrine à l’intérieur des paumes et des épaules à l’intérieur des pouces. Ou plutôt l’épaule apparait parfois pour Monk comme un pouce projectile, comme le pouce projectile des doigts de la main (comme le pouce projectile de cinq doigts de la main). Monk transforme ainsi le pouce en majeur ou en index et l’épaule apparait ainsi comme le pouce qui pulse les cinq doigts de la main, comme le pouce de pulsion des doigts de la main, le pouce de pulsion absolue des doigts de la main, le pouce de pulsion intégrale des doigts de la main. 

 

 

Monk n’est pas un virtuose comme Tatum qui multiplie les doigts avec la pulsation du poignet. Monk multiplie plutôt la main avec l’épaule, avec la pulsion de l’épaule, avec la pulsion de silence de l’épaule. Monk multiplie plutôt la paume de la main à l’intérieur même de l’unicité du doigt avec la pulsion de silence de l’épaule. 

 

 

Monk respire le silence avec la mosaïque des épaules. Monk respire le coma du silence avec la mosaïque des épaules. Monk respire le magma du silence avec la mosaïque des épaules.  Monk respire le magma de coma du silence. Monk respire le magma de coma du silence avec la mosaïque de silex des épaules. Monk respire le magma de silex du silence. Monk respire le magma de silex du silence avec la mosaïque de coma des épaules. 

 

 

Monk joue du piano avec les épaules impeccablement posées au sommet de son crâne. Monk joue du piano avec les épaules impeccablement posée en équilibre au sommet de son crâne. 

 

 

Monk se tient parfois l’épaule gauche beaucoup plus basse que la droite quand la main gauche attend, quand la main gauche attend le magma du temps, quand la main gauche attend le magma d’aimants du temps. 

 

 

 

Monk ne martèle pas le piano avec les poings. Monk ne martèle pas le piano à poings fermés ou à paumes fermées. Monk martèle plutôt le piano à paumes ouvertes, à paumes ouvertes et à doigts fermés, à doigts à la fois ferrés et fermés. 

 

 

Monk joue du piano à doigts ferrés. Les bagues de Monk ferrent en effet ses doigts comme des sabots. Avec ses bagues autour de ses doigts, Monk sabote la musique, Monk sabote la musique avec superbe. Monk sabote la musique d’hésitations superbes. Monk sabote la musique comme un âne saint, comme l’âne d’Au Hasard Balthazar de Robert Bresson. 

 

 

Monk joue du piano à la fois comme un ours et comme un âne. Les bonnets que porte Monk sont d’abord des bonnets d’âne, les bonnets de l’ânonnement, les bonnets de l’ânonnement indiscutable, les bonnets de l’ânonnement d’autorité, les bonnets de l’ânonnement magistral. Monk joue du piano comme un ours qui possède un cheval ferré, un âne ferré à l’extrémité de chaque doigt. 

 

 

A l’intérieur de chaque doigt de Monk s’entête l’inoubliable âne d’Au Hasard Balthazar de Robert Bresson. A l’intérieur de chaque doigt de Monk s’incruste l’inoubliable âne d’Au Hasard Balthazar de Robert Bresson. 

 

 

Les doigts de Monk adonnent des nuances d‘âne. Les doigts de Monk adonnent les nuances d’âne du silence. Les mains de Monk minéralisent des nuances d’âne. Les mains de Monk minéralisent les nuances d’âne du silence. 

 

 

 

Monk invente une forme de rythme qui survient comme une forme de gravitation non-terrestre, une forme de gravitation paradoxalement en apesanteur. La musique de Monk donne à sentir une force de gravitation des notes, malgré tout cette force de gravitation des notes ne touche jamais le sol, n’atteint jamais le sol. Monk montre une force de gravitation des notes qui apparait paradoxalement en apesanteur. 

 

 

La musique de Monk n’esquive pas la terre. La musique de Monk oublie plutôt volontairement la surface du sol. La musique de Monk apparait ainsi à la fois en apesanteur et gravitationnelle, à la fois en apesanteur et tellurique. Le silence de Monk vient à la fois du vide de l’espace et du centre de la terre, du vide de l’espace comme du centre de la terre et cela sans jamais toucher le sol. 

 

 

La musique de Monk affirme ainsi la lévitation de la gravitation même. La musique de Monk parvient à provoquer la lévitation du centre de la terre au-dessus du sol, la lévitation de la  lave du centre de la terre au-dessus du sol. 

 

 

 

Il y a ce geste prodigieux de Monk pour marquer le tempo. Monk ne frappe jamais le sol avec le pied, il préfère à la fois projeter, plonger et patiner la lévitation même de son pied au-dessus du sol. Pour Monk, marquer le tempo, c’est quelque chose comme révéler le tellurisme du vide, le séisme du vide, l’imminence de séisme du vide, l’imminence de séisme du vide entre la terre et son pied, l’imminence de séisme du vide au-dessus du sol comme au-dessous de son pied. Monk marque le tempo par le geste de patiner à la surface du vide. Pour Monk, marquer le tempo, c’est révéler la patinoire du temps, la patinoire de temps du vide même, la patinoire de vide entre la terre et son pied, c’est montrer la patinoire de lave du temps entre la terre et son pied, la patinoire de feu comme le volcan de glace entre la terre et son pied. 

 

 

Les pieds de Monk, la plante des pieds de Monk ne marquent pas le tempo. Les pieds de Monk patinent le tempo. Les pieds de Monk patinent le tempo au-dessus du sol. Les pieds de Monk patinent le tempo sur la glace, sur le verglas que ses doigts à la fois imaginent et martèlent, que ses doigts à la fois secrètent et cognent. 

 

 

Monk paradoxalise les gestes des mains et des pieds. Sa virtuosité n’est pas celle de polir, de patiner, de lustrer, de laquer les notes avec les doigts et de marquer le tempo avec les pieds (l’attitude d’Art Tatum disons). Sa virtuosité c’est plutôt le jeu de pulser le tempo avec les doigts et de polir, de patiner, de lustrer, de laquer, de patauger même les notes avec les pieds, de patauger selon laque, de patauger selon lustre les notes avec les pieds. 

 

 

Monk patine le rythme avec la sandale du scandale, avec la sandale du miracle, avec la sandale de scandale du miracle. 

 

 

 

Monk marche comme la souche du ciel. Monk marche comme la souche de l’orage. Monk marche comme la souche d’un ciel d’orage. 

 

 

Monk marche comme la souche du sommeil. Monk marche comme la souche de la chute. Monk marche comme la souche de sommeil de la chute. Monk marche comme la souche de  chute du sommeil. Monk marche comme la souche du coma. Monk marche comme la souche de coma de la chute. Monk marche comme la souche de chute du coma. 

 

 

Monk marche comme la souche du miracle. Monk marche comme la souche de miracle de la chute. Monk marche comme la souche de miracle du sommeil. Monk marche comme la souche de miracle du coma. 

 

 

Monk monte à chaque instant au sommet de sa chute. Monk gravit à chaque instant le sommet de sa chute. Monk monte à chaque instant au sommet du crâne de sa chute. Monk gravite à chaque instant au sommet du crâne de sa chute. Monk monte à chaque instant au sommet du sommeil de sa chute. Monk gravite à chaque instant au sommet du sommeil de sa chute. 

 

 

Monk marche comme s’il était encamisolé par le coma. Monk marche comme s’il donnait des rendez-vous au coma, comme s’il donnait des rendez-vous d’ascèse au coma. Monk marche comme s’il devenait l’instinct siamois du coma. Monk marche comme s’il coïncidait à chaque instant avec la chair du coma, avec la chair de charme du coma, avec la chair de charme immense du coma. Monk marche comme s’il apparaissait comme la coïncidence siamoise de la chair du coma. Monk marche comme si sa chair coïncidait avec la chair du coma grâce à la main de son silence, grâce à la main inexorable de son silence. Le silence de Monk apparait en effet comme le lieu de coïncidence de sa chair et de la chair du coma, comme le lieu de coïncidence indestructible, comme le lieu de coïncidence immortelle de sa chair et de la chair du coma. 

 

 

Monk marche comme un océan. Monk marche comme un singe-océan. Monk marche comme un ours-océan. Monk marche comme un singe-ours-océan. Monk marche comme un océan quadrumane. Monk marche comme un océan saoul. Monk marche saoul comme l’océan. Monk marche comme un océan qui a trop bu. Monk marche comme un océan qui a trop bu de soleil. Monk marche comme un océan qui a trop bu de météores. Monk marche comme un océan qui a trop bu de comètes. Monk marche comme un océan qui a trop bu de coma. Monk marche comme un océan qui a trop bu de météores de coma, qui a trop bu de comètes de coma. Monk marche comme un océan qui a beaucoup trop bu. Monk marche comme un océan qui a beaucoup trop bu de galaxies,  qui a beaucoup trop bu de galaxies de coma. 

 

 

Monk marche comme un océan de silence. Monk marche comme un océan de silence qui a  trop bu de coma. Monk marche comme un océan de charisme, comme un océan de charisme qui a trop bu de coma. Monk marche comme un océan de charisme tacite qui a trop bu de coma, comme un océan de charisme taciturne qui a trop bu de coma. 

 

 

Monk marche la beauté assise sur ses genoux. Monk déambule la beauté assise sur ses genoux. Monk rampe debout la beauté assise sur ses genoux. Monk marche avec la beauté assise sur ses genoux. Monk déambule avec la beauté assise sur ses genoux. Monk rampe debout avec la beauté assise sur ses genoux.  

 

 

Monk marche avec la beauté assise sur le tabouret de ses genoux, sur le tabouret tabou de ses genoux. Monk déambule avec la beauté assise sur le tabouret de ses genoux, sur le tabouret tabou de ses genoux. Monk rampe debout avec la beauté assise sur le tabouret de ses genoux, sur le tabouret tabou de ses genoux. 

 

 

La distinction magnanime de Monk c’est d’amalgamer le tact et la marche. Monk marche comme il touche et touche comme il marche. Pour Monk marcher c’est toucher à chaque instant la certitude du temps. Pour Monk marcher c’est toucher à chaque instant les braises de certitude du temps. Pour Monk marcher c’est toucher à chaque instant les braises de coma du temps. Pour Monk marcher c’est toucher à chaque instant les braises de coma de la certitude du temps, les braises de coma aisé de la certitude du temps. 

 

 

Monk marche cloué au son. Monk marche cloué au sang. Monk marche cloué au son du sang. Monk marche cloué au silence. Monk marche cloué au sang du silence. Monk marche cloué au son de sang du silence. 

 

 

Monk marche cloué au sommeil du sang. Monk marche cloué au sommeil de sang du silence. Monk marche cloué au coma du silence. Monk marche cloué au coma de sang du silence. 

 

 

 

Monk montre à chaque instant le carré des mains comme le carré des pieds. Monk joue du piano comme un quadrumane. Monk joue du piano comme un quadrumane anthracite. 

 

 

Monk joue du piano à quatre pattes. Monk joue du piano à califourchon. Monk joue du piano à quatre pattes debout, à quatre pattes à califourchon debout. 

 

 

Monk joue du piano comme un quadrumane somnambule. Le corps de Monk apparait comme un carré somnambule. Le somnambulisme de Monk sait comment transformer le carré de sa chair en sphère, en sphère de musique. Monk montre la sphère de la musique par le cube somnambule de son corps. 

 

 

Le corps de Monk apparait comme un cube somnambule par lequel il tente de faire coïncider la déchirure démesurée de ses mains et de ses pieds. 

 

 

Monk fait des nœuds de carrés. Monk provoque des nœuds de carrés. Monk provoque des nœuds de carrés avec des coïncidences de déchirures. 

 

 

Monk déhanche la quadrature du cercle. Monk compose le déhanchement de la quadrature du cercle, le déhanchement de noirceur de la quadrature du cercle. 

 

 

 

Etrange poitrine de Thelonious Monk. Etrange respiration prostrée de T. Monk quand Monk attend le temps, quand Monk attend le recommencement du temps, le recommencement à zéro du temps. C’est comme si sa poitrine se tenait là debout saturée de pouces, comme si sa poitrine se tenait là debout saturée de pouces d’épouvante, comme si sa poitrine se tenait là saturée de poumons de pouces, saturée de pouces-poumons, saturée des pouces-poumons de l’épouvante. 

 

 

Il y a une morsure mystérieuse à l’intérieur de la musique de Monk, une morsure étrange du thorax, une morsure de la respiration. Monk compose une morsure du souffle, une morsure prostrée du souffle, une morsure hermétique du souffle, une morsure hermétique du souffle qui répond au clavier du piano, qui répond à la poitrine de dents du piano. 

 

 

Monk repose ahuri. Monk repose ahuri à la fois comme un maelstrom et un carré, à la fois comme un trapèze et une sphère, à la fois comme un bloc de pierre et un cyclone. Monk repose ahuri comme un maelstrom carré, comme la monstruosité tranquille d’un maelstrom carré par lequel il tente de projeter la respiration de ses pieds à l’intérieur de la morsure de ses mains et la distinction de se mains à l’intérieur du pouls de ses pieds. 

 

 

 

Il y une onctuosité magnanime de Monk. Monk ronronne l’onctuosité de la banquise. Monk ronronne l’onctuosité de la malédiction. Monk carillonne l’onctuosité de la banquise. Monk carillonne l’onctuosité de la malédiction. Monk ronronne carillonne l’onctuosité de la banquise, l’onctuosité de la malédiction. Monk ronronne carillonne la banquise de la malédiction, la banquise d’onctuosité de la malédiction. 

 

 

Monk crache onctueusement le morceau. Monk crache onctueusement le noli tangere. Monk crache onctueusement le morceau du noli tangere.  

 

 

Monk mâchonne des cataractes d’imminence. Monk rumine des cyclones d’imminence.  Monk ronronne des cataclysmes d’imminence. Monk carillonne des volcans de neige. 

 

 

 

Monk temporise la torpeur. Monk temporise à coups de marteaux. Monk temporise la torpeur à coups de marteaux. Monk temporise des montagnes de torpeur à coups de marteaux. 

 

 

Monk espace le temps. Monk espace le temps à coups de marteaux. Monk espace le temps avec la torpeur du piano. Monk espace le temps avec le martèlement de torpeur du piano. 

 

 

Monk émet des torpilles de torpeur. Monk exsude des torpilles de torpeur. Monk exsude les torpilles de torpeur du piano. 

 

 

 

Monk donne à entendre le miracle du manque. Monk donne à entendre la jubilation tragique de l’impeccable manque. Monk ne manque pas du paradis. Monk métamorphose plutôt par miracle le manque en paradis. 

 

 

Monk apparait comme une montagne de manque. Monk apparait comme le mont du manque.  Mon apparait comme le mont de l’inaccessible manque, le mont de l’inapprochable manque. 

 

 

Monk lui-même n’a pas le pouvoir d’atteindre le sommet du mont de son manque. Le sommet du mont de son manque reste pour lui intouchable. Seule sa musique atteint ce sommet. 

 

 

 

Chaque geste de Monk, chaque doigt de Monk, chaque cil de Monk, chaque oscillation de paupière de Monk ressemble à une montagne. Ses intuitions surviennent immanquablement de manière géologique. 

 

 

Monk joue du piano comme une montagne d’alcool. Monk joue du piano comme une montagne d’alcool noir. Monk joue du piano comme une montagne d’alcool qui vole par reptation à l’intérieur du lait du coma, à l’intérieur du lait noir du coma. Monk joue du piano comme une montagne d’alcool anthracite qui vole par reptation à l’intérieur du lait taciturne du coma. Monk joue du piano comme une montagne d’alcool taciturne qui vole par reptation à l’intérieur du lait anthracite du coma. 

 

 

Monk joue du piano comme une montagne de sommeil. Monk joue du piano comme une montagne de sommeil crachée par le tact, comme une montagne de sommeil crachée par le noli tangere, comme une montagne de sommeil crachée par les insinuations du tact, par les insinuations du noli tangere. Monk joue du piano comme une montagne de sommeil martelé par le noli tangere, comme une montagne de sommeil martelé par les insinuations du noli tangere, par les insinuations d’enthousiasme du noli tangere. 

 

 

Monk apparait comme une montagne de nuit, une montagne de nuit en lévitation. Monk apparait comme une montagne d’obscurité, une montagne d‘obscurité en lévitation. Monk apparait comme une montagne d’obscurité qui lévite par la coquetterie de sa chute, par la coquetterie d’ascèse de sa chute. 

 

 

 

Monk apparait maniéré et bestial. Monk exclame un maniérisme bestial. Monk exclame la monstruosité de la coquetterie. 

 

 

Monk joue du piano comme un diamant bestial. Monk joue du piano comme un diamant d’imminence bestiale. Monk médite comme un cyclone de diamants. Monk médite comme le cyclone de diamants du tabou. 

 

 

La monstruosité de Monk c’est la monstruosité de l’imminence. La monstruosité de Monk est celle d’une imminence démesurée, d’une imminence démesurée qui esquive le monde même. 

 

 

La musique de Monk n’est pas cosmique. La musique de Monk esquive le cosmos. La musique de Monk esquive le cosmos à mains nues. Monk esquive le cosmos à bagues nues. 

 

 

 

Monk martèle un cyclone de hoquets minéraux. Monk martèle le cyclone de hoquets minéraux du coma. Monk martèle le cyclone de hoquets minéraux du tabou. Monk martèle le cyclone de hoquets minéraux du coma tabou. 

 

 

Monk joue du piano comme une montagne de hoquets. Monk joue du piano comme une montagne de hoquets maniérés. Monk joue du piano comme une montagne de hoquets digitaux. Monk joue du piano comme une montagne de coquetteries, comme une montagne de hoquets coquets, comme une montagne de coquetterie hoquetée. 

 

 

Monk ronronne le malgré tout. Monk carillonne le malgré tout. Monk ronronne carillonne la montagne du malgré tout. Monk ronronne la montagne de hoquets du malgré tout. Monk carillonne la montagne de hoquet du malgré tout. Monk ronronne carillonne la montagne de hoquets du malgré tout. 

 

 

 

Monk joue du piano comme le Minotaure de la monotonie. Monk joue du piano comme le Minotaure du hoquet, comme le Minotaure du hoquet de la monotonie. Monk joue du piano comme un Minotaure de diamants, comme le Minotaure de diamants de la monotonie. 

 

 

Monk joue du piano comme le Minotaure des icebergs, comme le Minotaure du hoquet des icebergs. Monk joue du piano comme le Minotaure de la banquise, comme le Minotaure des hoquets de la banquise. Monk joue du piano comme le Minotaure de monotonie des icebergs, comme le Minotaure de monotonie de la banquise. Monk joue du piano comme le Minotaure des hoquets monotones des icebergs, comme le Minotaure des hoquets monotones de la banquise. 

 

 

Monk joue du piano comme une méduse de diamants. Monk joue du piano comme la méduse de diamants de la monotonie. Monk joue du piano comme une méduse anthracite. Monk joue du piano comme une méduse de diamants anthracite, comme la méduse de diamants anthracite de la monotonie. 

 

 

Monk apparait comme le Minotaure du gel. Monk apparait comme le Minotaure d’exactitude du gel. Monk apparait comme le Minotaure d’exactitude du gel dévoré par le sommeil du silence. Monk apparait comme le Minotaure d‘exactitude du gel dévoré par la sueur de sommeil du silence. Monk apparait comme le Minotaure d’exactitude du gel dévoré par la sueur d’extase du silence, dévoré par le sommeil d’extase du silence. 

 

 

Monk joue du piano comme un Minotaure qui mange et dort à l’intérieur de l’exclamation du zéro. Monk joue du piano comme un Minotaure qui mange et dort à l’intérieur de l’exclamation de certitude du zéro, à l’intérieur de l’exclamation de miracle du zéro. 

 

 

 

Il y a une lenteur brusque de Monk, une soudaineté soudée de Monk. Monk s’assoit lentement. Monk s’assoit lentement soudain. Monk s’assoit au piano lentement soudain. Monk s’assoit à proximité du piano lentement soudain. Monk s’assoit à proximité de lointain du piano. Monk s’assoit à proximité de lointain du piano lentement soudain, très lentement soudain. Monk s’assoit à proximité de lointain du piano extrêmement lentement soudain, avec une extrême lenteur soudaine. 

 

 

Monk promène lentement son corps comme une bonbonne de gaz, comme un magnum de titane, comme une planète de plutonium. 

 

 

Monk joue du piano comme s’il montait et descendait des escaliers à tâtons. Monk joue du piano comme s’il montait et descendait des escaliers à l’intérieur de l’obscurité, à l’intérieur de l’obscurité absolue. 

 

 

 

Monk c’est le Malevitch du piano. Monk ressemble à la fois à Van Gogh et à Malevitch. Monk ressemble à Van Gogh pour les formes de la gravitation stridente, pour les formes cinglantes de la gravitation, et à Malevitch pour les formes minérales de l’apesanteur. 

 

 

Monk a mangé le carré noir sur fond blanc de Malevitch. Monk a mangé le carré noir sur fond blanc de Malevitch comme un œuf, comme l’œuf du chaos, comme l’œuf du chaos tranquille. 

 

 

La musique de Monk ressemble à la fois à la peinture de Malevitch et aux postures de Van Gogh. Monk joue du piano comme un Van Gogh qui essaie de peindre un tableau de Malevitch. Monk joue du piano comme un Van Gogh dogon, comme un Van Gogh dogon qui s’amuse à peindre un tableau de Malevitch. 

 

 

Choses monkiennes. Les décalages des figures abstraites de Malevitch. Le déhanchement des ours, le déhanchement d’ours de la lune, le déhanchement d’ours des éclipses de lune, le déhanchement d’ours de la quadrature du cercle. Les animaux qui tournent en rond dans les cages des zoos. Les Pensées de Pascal. Les grottes de Lascaux, les parois des grottes préhistoriques. Les grizzlys, les tigres, les tortues. Les rayures, les gerçures, les carapaces. Les tas de valises qui font le tour du monde dans les aéroports. Le bruit des glaçons jetés dans un verre vide. Les locomotives à l’arrêt. Les embouteillages sur les petites routes de montagne. Les cimetières, les clowns, les cimetières de clowns. Les échelles, les mâchoires, les échelles de mâchoires, les mâchoires d’échelles. La maladresse du dessin de Van Gogh, la maladresse malgré tout exacte du dessin de Van Gogh. Les crabes peints par Van Gogh, les bouquets de fleurs peints par Van Gogh, les bouquets d’iris peints par Van Gogh. Les échographies, les échographies incrustées parfois à l’intérieur du crâne de Van Gogh. 

 

 

 

 

Monk joue du piano comme le Sisyphe du pôle nord. 

 

 

Monk possède le pôle nord à l’intérieur d’une main et le pôle sud à l’intérieur de l’autre. Monk possède le pôle nord du silence à l’intérieur d’une main et le pôle sud de la musique à l’intérieur de l’autre. 

 

 

Monk possède le pôle nord de préhistoire du silence à l’intérieur de la main gauche et le pôle sud de civilisation de la musique à l’intérieur de la main droite. Monk projette le pôle nord de préhistoire du silence à l’intérieur de la main gauche et pose le pôle sud de civilisation de la musique à l’intérieur de la main droite. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un Rodin sur la banquise. Monk joue du piano comme un Rodin en scaphandre sur la banquise. Monk joue du piano comme s’il effectuait des esquisses de nus en restant habillé malgré tout d’un scaphandre. Monk joue du piano comme s’il effectuait des esquisses d’orgiaques nudités gelées, des esquisses d’icebergs nus, des esquisses d’icebergs de nudité, des esquisses d’icebergs de chairs nues en restant là habillé malgré tout d’un scaphandre. 

 

 

Les bagues de Monk sont aussi des scaphandres. Les bagues de Monk sont les scaphandres de ses mains, les scaphandres du cataclysme de ses mains, les scaphandres du big-bang de ses mains. 

 

 

Monk joue du piano encamisolé à l’intérieur du scaphandre du coma. Monk joue du piano encamisolé à l’intérieur du scaphandre de transe du coma. Monk joue du piano encamisolé à l’intérieur du scaphandre de terreur du coma. 

 

 

Monk joue du piano comme il peint la nudité obscène de l’abstraction. Monk joue du piano comme il peint des carrés nus, des sphères nues, des triangles nus, des trapèzes nus. Monk montre la nudité obscène de l’abstraction. Monk joue du piano comme un Malevitch obscène. Monk c’est Malevitch qui peint la nudité du carré noir, la nudité obscène du carré noir. Monk c’est Malevitch qui peint la nudité obscène du carré noir habillé malgré tout d’un scaphandre, habillé d’un scaphandre de silence, habille d’un scaphandre de coma,  habillé du scaphandre de silence du coma. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un inquiet bloc ici-haut chu d’une extase obscure. 

 

 

Monk joue du piano comme un Mallarmé brutal. Monk joue du piano comme un Mallarmé abrupt, comme un Mallarmé martelé. Monk joue du piano comme un Mallarmé brutal abrupt  martelé. Monk joue du piano comme un Mallarmé bestial, comme un Mallarmé brutal bestial abrupt martelé. 

 

 

Monk ressemble à une hybridation de mandrill et de mandragore, une hybridation de mandrill et de mandragore dont le cœur serait Mallarmé, dont le cœur serait l’œuvre de Mallarmé. 

 

 

Monk apparait comme un gorille aux purs ongles dédiant leur onyx. Monk apparait comme  un gorille aux ongles mallarméens, comme un gorille aux ongles de miracle mallarméen. 

 

 

Monk joue du piano comme un mastodonte de subtilité. Monk joue du piano comme un maelström de subtilité. Monk joue de la batterie avec le piano. Monk joue de la batterie de nuances avec le piano, de la batterie de nuances anti-aériennes avec le piano. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un esquimau noir. Monk joue du piano comme un mineur enseveli sous la suie du silence. Monk joue du piano comme un esquimau mineur de fond. Monk joue du piano comme un esquimau mineur de charbon. Monk joue du piano comme un esquimau mineur de diamants, comme un esquimau mineur de diamants anthracite. 

 

 

Monk joue du piano comme un mineur et un démineur de fond. Ainsi c’est comme si Monk tentait à chaque geste des doigts à la fois d’extraire une note du fond du gouffre et de la sauvegarder malgré tout intacte sans qu’elle explose. 

 

 

Monk ne martèle pas le piano afin de faire exploser les notes comme des bombes. Monk martèle le piano afin d’extraire du fond de la mine du silence des bombes intactes, des bombes taboues, des bombes de notes intactes, des bombes de notes taboues. 

 

 

Monk joue du piano comme un mineur de son. Monk joue du piano comme le mineur de son du silence. Monk joue du piano comme le mineur de son de la clef du silence. 

 

 

 

Monk se cogne à l’horizon. Monk se cogne à la cage de l’horizon. 

 

 

Monk fait tomber l’abime à l’intérieur du coma. Monk fait tomber la nuit à l’intérieur du coma. Monk fait tomber l’abime de la nuit à l’intérieur du silence du coma. 

 

 

Monk joue du piano comme une machine à coudre le calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur. 

 

 

 

Monk joue du piano comme un Bouddha vaudou. 

 

 

Monk joue du piano comme un Beethoven aveugle. Monk joue du piano comme une Gertrude Stein-tronc. Monk joue du piano comme un Van Gogh sourd-muet. 

 

 

 

Thelonious Monk a un prénom d’empereur et un nom d’onomatopée. 

 

 

Monk apparait infaillible comme un Napoléon Massaï, comme un pape dogon. Monk apparait impressionnant et infaillible comme un Napoléon Massai, comme un pape dogon. 

 

 

Monk joue du piano comme un pape de l’apoplexie, comme un apoplectique pape dogon. Monk joue du piano comme un sphinx de l’apoplexie. Monk joue du piano comme un atlas de l’apoplexie, comme un atlas-sphinx de l’apoplexie. 

 

 

Monk joue du piano comme un atlas archéologue, comme un sphinx archéologue, comme un atlas-sphinx archéologue, comme l’atlas archéologue de son apoplexie, comme le sphinx archéologue de son apoplexie, comme l’atlas-sphinx archéologue de son apoplexie même.  

 

 

 

Monk n’écoute pas la musique avec les oreilles. Monk porte des bonnets en peau de mouton  pour ne pas écouter la musique avec les oreilles. Monk écoute la musique avec sa nuque. Monk écoute la musique avec sa poitrine. Monk écoute la musique avec la balance de ses bras, la balance de ses bras de sa nuque à sa poitrine. 

 

 

Avec ses bonnets incohérents, Monk ressemble parfois à un trappeur, une sorte de trappeur paradoxal qui tenterait de tamiser des pépites d’or pour en extraire des torrents, pour en extraire des pianos, pour en extraire des torrents de pianos. 

 

 

Bonnets et bagues pour Monk c’est bonnet noir et noir bonnet. Pour Monk les bonnets ressemblent aux bagues et les bagues aux bonnets. Pour Monk le bonnet apparait comme la bague de la tête, la bague du crâne et la bague comme le bonnet des doigts, comme la cagoule des doigts. 

 

 

Il y a aussi quelque chose d’heideggérien dans le regard absorbé et les mouvements à petits pas de Monk, les mouvements à pas minuscules de Monk. Monk déambule comme un Heidegger aborigène, comme un Heidegger aborigène du vide cosmique plutôt que berger de l’être. 

 

 

 

Cela reste extrêmement difficile de dire de quel pays, de quelle contrée vient Monk. Il y a en effet un aspect quasi agéographique de Monk. 

 

 

Monk ressemble à la fois à un mongol du Congo, à un touareg de l’Amazonie, à un mandarin des Comores, à un massai de l’Himalaya, à un inuit du Kilimandjaro, à un comanche de Madagascar, à un pharaon de la Patagonie, à un dogon de la toundra et à un aborigène de l’Alaska. 

 

 

Monk sculpte l’Alaska des aléas. Monk sculpte l’Alaska de la malédiction. Monk sculpte l’Alaska des aléas maudits. Monk sculpte l’Alaska de la malédiction des aléas. 

 

 

 

Il y a du fakir dans la manière de jouer de Monk. Monk touche les notes du piano exactement comme un fakir marche sur les braises. Monk joue du piano comme un fakir frankensteinien. 

 

 

Monk contemple le piano comme si c’était une baleine. Monk contemple le piano comme si c’était une baleine  à l’intérieur de laquelle l’océan avait fait naufrage, comme une baleine à l’intérieur de laquelle l’océan avait sombré, comme une baleine à l’intérieur de laquelle l’océan avait à jamais sombré. 

 

 

Monk se tient face au piano à la fois comme la baleine et comme le harpon. Monk se tient immobile face au piano comme une baleine qui médite le harpon, comme une baleine qui sculpte le harpon, comme une baleine qui par pulsion de méditation sculpte la harpe d’oxygène aberrant du harpon.   

 

 

 

Monk ne joue pas du piano. Monk joue du monde. Monk joue le silence du monde. Monk sculpte le silence du monde. Monk sculpte le silence du monde à coups de piano. 

 

 

Monk sculpte le sommeil de silence du monde. Monk sculpte le sommeil de silence du monde à coups de piano. Monk sculpte le feu de silence du monde. Monk sculpte le feu de silence du monde à coups de piano. Monk sculpte le volcan de silence du monde. Monk sculpte le volcan de silence du monde à coups de piano. 

 

 

Monk sculpte les phrases de silence du monde. Monk sculpte les phrases de silence du monde à coups de piano, à coups de notes de piano. Monk sculpte les phrases de silence du monde à coups de piano de notes. 

 

 

Monk ne joue pas des notes de piano. Monk joue des pianos de notes. Chaque note de Monk  a la présence d’un piano, la présence indiscutable d’un piano. Monk joue des tas de pianos. Monk joue les tas de pianos du monde. Monk joue les tas de pianos du silence du monde. Monk sculpte les tas de pianos du silence du monde. Monk joue le silence du monde comme un tas de pianos, comme un tas de pianos de notes. 

 

 

Il y a un monde entre les deux mains de Monk. Et surtout il y a un monde entre deux notes de Monk. Monk joue la multiplicité des mondes. Monk joue la multiplicité de silence des mondes. Monk joue la multiplicité de silence de mondes entre les notes. Monk joue la multiplicité de silence des mondes entre des pianos de notes. Monk joue la prolifération de silence des mondes. Monk joue la prolifération de silence des mondes entre des pianos de notes. 

 

 

Chaque note de Monk apparait comme une planète. Monk ne pianote pas. Monk planète.  Monk planète des notes. Monk planète des pianos de notes.  

 

 

 

La musique sculpte Monk. La musique sculpte le silence de Monk. La musique sculpte la montagne de silence de Monk. 

 

 

Monk n’utilise pas le piano pour jouer de la musique. Monk invente plutôt une manière de faire danser le piano, une manière de provoquer la danse du piano. Monk invente une manière de provoquer la danse du piano avec la musique qu’il omet, avec la musique qu’il émet comme il omet, avec la musique qu’il émet comme omission, avec la musique qu’il émet comme pulsion de l’omission, comme pulsion de torpeur de l’omission. 

 

 

Monk invente une manière de provoquer la danse du piano à l’intérieur du silence, à l’intérieur de la catatonie du silence, à l’intérieur du magma de catatonie du silence. 

 

 

Monk danse avec le silence du piano. Monk danse comme le silence du piano. Monk danse avec comme le silence du piano. Monk sculpte la musique de l’omission par le geste de danser avec le silence du piano, avec le martèlement de silence du piano. 

 

 

Quand Monk s’amuse à tourner sur lui-même, Monk ne danse pas sur la musique, c’est plutôt la musique qui danse sur Monk, c’est plutôt la musique qui danse sur le silence de Monk. La musique danse sur le silence de Monk comme un gibbon au cou d’un ours.