Notes de Lecture à propos de Francis Ponge.

 

 

 

 

 

 

 

« N’est-il  pas étrangement caractéristique de l’homme qu’il ne se soit pas intéressé encore à inventer la lampe (ou anti lampe) capable de plonger dans l’obscurité quelque espace : par exemple celui seulement de son jardin. Ainsi pas d’autre nuit que la nuit naturelle. » F. Ponge

 

Pour Ponge, la poésie n’est pas une manière d’éclairer le monde. Pour Ponge la poésie serait plutôt une manière de créer de la nuit, une manière de créer artificiellement de la nuit, une manière d’inventer par l’écriture de chaque chose une forme de nuit artificielle.

 

 

 

Respiration Artificielle était le premier titre envisagé par Ponge pour La Rage de l’Expression. Cette respiration artificielle c’est la respiration même de la nuit. Chaque texte de Ponge essaie d’affirmer une respiration de nuit artificielle. Chaque texte de Ponge essaie d’affirmer la projection de la nuit à l’intérieur du jour. « Rien ne ressemble plus à la nuit que ce jour bleu cendres-là (…) Rien ne ressemble plus à la nuit…C’est trop dire. Disons seulement : il a quelque chose de la nuit, il évoque la nuit, il n’est pas si différent de la nuit, il a une valeur de nuit, il a des valeurs de la nuit, il vaut la nuit. Ce jour vaut la nuit, ce jour bleu cendres-là. » (La Mounine). Ainsi Ponge essaie d’écrire afin d’ajouter des formes de nuit au monde. Ponge écrit afin d’ajouter des planètes de nuit à l’intérieur du monde. Pour Ponge chaque chose apparait comme une planète de nuit. 

 

 

 

La poésie serait ainsi cette anti-lampe que Ponge évoque. Pour Ponge la poésie apparait comme une forme d’anti-électricité. En cela son écriture s’élabore comme une suite de révélations inversées. Ponge essaie de détruire ou au moins de modifier l’obligation d’accélération de l’électricité, l’obligation d’accélération de la lumière. Ponge écrit afin de créer de la lenteur. Ponge écrit afin de créer des formes de lenteur. Pour Ponge, chaque chose apparait comme une forme de lenteur particulière du monde.

 

 

 

Ponge propose d’abord d’obscurcir l’espace du jardin. Ponge cherche ainsi à créer des formes d’obscurité à l’intérieur du jardin c’est-à-dire à l’intérieur du paradis. Pour Ponge, la poésie apparait comme ce qui parvient à inventer des formes d’obscurité jusqu’à présent inconnues à l’intérieur même du paradis. Pour Ponge, la poésie apparait comme ce qui multiplie à volonté les formes d’obscurité du paradis (en cela il y aurait une forme de pudeur paradisiaque de Ponge).

 

 

 

« Chaque mot s’impose à moi (et au poème) dans toute son épaisseur, avec toutes les dissociations d’idées qu’il comporte (qu’il comporterait s’il était seul sur fond sombre). »

 

Seul sur fond sombre, c’est ainsi que chaque fragment du monde apparait pour Ponge. Seuls comme distincts malgré tout de la nuit, c’est ainsi que chaque mot et chaque chose apparaissent pour Ponge. Cette forme de contemplation de solitudes distinctes sur fond sombre serait celle de la considération. 

 

 

 

« Ces myriades d’étoiles, les myriades d’autres soleils. »

 

La nuit montre les étoiles comme une multitude des soleils. La nuit montre qu’il y a d’innombrables soleils. La nuit montre que la source de la lumière n’est pas unique. La nuit montre comment la clarté du monde vient d’une multitude de lieux à la fois, d’une multitude de lieux distincts à la fois. La nuit montre la multitude de la clarté. La nuit montre qu’il existe d’innombrables sources de clartés distinctes. « Dans le chaos inouï des nuits, l’homme du moins compte les soleils. Mais enfin, son dédain s’affirme et il cesse même de les compter. » Ainsi le geste de considération de Ponge serait aussi celui de regarder avec dédain le soleil afin de le voir ainsi comme un soleil parmi d’autres soleils, comme une des forces de lumière parmi d’autres du monde.

 

 

 

La poésie de Ponge essaie de remettre le soleil à sa place dans l’univers, de même d’ailleurs qu’elle essaie de remettre à sa place l’homme et ce que Ponge dit de l’homme pourrait aussi être dit à propos du soleil. « Il faut remettre l’homme à sa place dans la nature : elle est assez honorable. » Ainsi, ce n’est pas seulement l’anthropocentrisme que Ponge combat, c’est aussi l’héliocentrisme. Ponge sait que si l’univers des hommes tourne en effet autour du soleil, le soleil tourne lui aussi comme un satellite autour d’un espace plus intense et prodigieux encore. Par le geste de la considération, Ponge sait que le soleil (de même que les autres étoiles) apparait comme un satellite de la nuit, un satellite de la gravitation de la nuit. Cela serait à rapprocher de ce que Malcolm de Chazal écrit à propos de la nuit comme espace d’éclipse. « La nuit étant, immédiatement, dans tous les sens, la nuit est dans son corps, immobile, le milieu de tous les renversements et forcément, le milieu de tous les horizons qui présentent dans la vie le principe de réversibilité. Nous avons alors le corps de la force absolue, donnée comme milieu équilibrant et en conséquence faisant de la nuit le champ gravitatoire même. (…) La nuit est forcément Force d’éclipse… en tant que milieu phénoménal absolu, la nuit est PLAN DE CREATION. »

 

 

 

« Il y a tout lieu de croire (drôle d’expression) que nous sommes à l’intérieur du soleil ; ou du moins à l’intérieur du système de son pouvoir et de son amour. »

 

Par l’affirmation de l’écriture comme forme de nuit, comme projection de nuit, comme projection d’éclipse, Ponge essaie de s’extraire (de s’abstraire) de ce lieu de croyance du soleil. Ponge essaie de s’abstraire de l’obligation solaire de la lumière afin d’affirmer la contemplation des choses comme forme de considération nocturne. « La nuit, c’est le spectacle, la considération, mais le jour, la prison, les travaux forcés de l’azur. » L’écriture de Ponge essaie de s’extraire de la prison du jour, prison du jour qui serait peut-être aussi la prison de la mort (« Le soleil anime un monde qu’il a d’abord voué à la mort : ce n’est donc que l’animation de la fièvre ou de l’agonie. ») afin d’apparaitre à l’intérieur de l’espace d’immortalité de la nuit, afin d’apparaitre à l’intérieur de l’espace d’immortalité paradisiaque de la nuit.

 

 

 

«  La vie commune avec une étoile…. Nous nous réveillons chaque matin avec la même étoile dans notre lit (…) Telle est notre aventure, assez fastidieuse. » Par le geste de la considération nocturne Ponge tente ainsi une forme de don-juanisme stellaire. Pour Ponge l’homme est marié avec la putain du soleil. Et Ponge a le sentiment que cette fidélité obligatoire envers la putain du soleil a un aspect ennuyeux. C’est pourquoi Ponge s’amuse à la fois à séduire et à aimer les choses comme des hypothèses d’étoiles, comme les étoiles de la chute, les étoiles de la chute heureuse. Ponge s’amuse à séduire et à aimer les choses comme les étoiles de l’extrême proximité, les étoiles d’extrême proximité de la chute heureuse de la nuit.

 

 

 

 

 

Ponge essaie de toucher le silence des choses. Ponge essaie de toucher le silence des choses par la répétition des phrases. Ponge donne à sentir le silence des choses par la répétition des phrases comme approximation de la nécessité. Ponge donne à sentir le silence des choses par  l‘approximation de nécessité de la répétition.

 

 

 

Ponge affirme la répétition comme une prolifération de formes. Ponge affirme la prolifération de formes de la répétition, la profusion de formes de la répétition afin de donner à sentir le silence de l’apparition des choses.

 

 

 

Ce que Ponge cherche à dire, c’est l’approche, l’extrême proximité, l’extrême proximité qui à la fois sauvegarde notre équilibre à l’instant du vertige (« Que fait un homme qui arrive au bord du précipice, qui a le vertige ? Instinctivement  il regarde au plus près. ») et qui devient ensuite aussi malgré tout la mise en abime de cet équilibre même. Ponge cherche à dire l’extrême proximité des choses comme abime de l’équilibre même. (« Chaque chose est comme au bord d’un précipice. Elle est au bord d’une ombre si nette et si noire qu’elle semble creuser le sol. Chaque chose est au bord de son précipice - comme une bile au bord de son trou. »)

 

 

 

L’écriture de Ponge montre avec une joie humble, avec une joie extrêmement humble qu’il n’a pas d’expression juste. Ponge montre avec une jubilation tranquille qu’il n’y a pas de justesse d’expression. Ce qui plait à Ponge, ce n’est pas la justesse de l’expression, c’est son intensité, la pulsion d’approche de sa nécessité, l’approximation de nécessité du c’est-à-dire. Ce qui plait à Ponge, c’est le noyau comme la bombe du c’est-à-dire, le noyau de bombe du c’est-à-dire, le noyau de bombe de l’approche, le noyau de bombe de la nécessité, le noyau de bombe de l’approche nécessaire.

 

 

 

Par la répétition Ponge ne veut pas uniquement dire que le chemin est plus important que le but. Par la répétition Ponge montre plutôt comment la pulsion d’approche bute sur le chemin et aussi comment la pulsion d’approche du chemin bute contre son propre but, comment le chemin à la fois bute et s’abime à l’intérieur du scandale d’aveuglement de sa trajectoire même, à l’intérieur de la trajectoire d’aveuglement de son scandale même, de son scandale heureux.

 

 

 

Ainsi pour Ponge, le travail du texte a plus de valeur et d’intensité que son résultat. Pour Ponge, l’élaboration du texte a plus d’intensité et de charme que le texte même. Ponge montre le chantier même de l’écriture. Ponge montre le chantier du chant. Ponge montre le chantier à la fois de destruction et de construction du chant.

 

 

 

Ponge cherche à montrer l’impureté même de l’écriture, l’impureté même du geste d’écrire. Ponge montre l’apparition de l’écriture comme composition de ratures, comme composition d’une suite de ratures, composition impure d’une suite de ratures.

 

 

 

Pour Ponge, la rature provoque l’apparition du fruit. Pour Ponge il y a un aspect quasi fructiphore de la rature. Pour Ponge, la rature porte ses fruits. La rature porte ses fruits de hasard à bout de bras. Pour Ponge la rature porte les fruits de hasard de la nécessité à l’extrémité de la déchirure de ses bras, à l’extrémité du nœud de déchirures de ses bras. 

 

 

 

La démence de l’écriture de Ponge c’est d’essayer de s’approprier l’approximation même, c’est d’essayer de posséder l’approche. La démence de l’écriture de Ponge c’est d’essayer non seulement de s’approprier la chose c’est aussi surtout d’essayer de posséder l’approche même de la chose. La démence de Ponge c’est d’essayer à la fois de posséder l’approche même de la chose par l’écriture et l’approche même de l’écriture par la chose.

 

 

 

Ponge essaie de posséder l’approche. Ponge essaie de posséder l’approche même par l’extase de la rature, par l’extase impure de la rature. Ponge essaie de posséder à la fois la chose et l’approche de la chose par l’extase impure de la rature et il essaie aussi de posséder  l’approche même de l’écriture par l’abime tourbillonnant de la chose.

 

 

 

Ponge cherche à montrer comment chose et écriture se rencontrent, c’est-à-dire à la fois comment la chose devient écriture et l’écriture devient chose. Ponge montre le langage comme chose. Ponge montre l’écriture comme chose. Ponge montre la chose de l’écriture. Ponge montre l’apparition de l’écriture, l’approximation de l’écriture, l’apparition approximative de l’écriture comme chose, comme chose du monde, chose parmi d’autres du monde. Ponge montre la chose de l’écriture comme forme du monde, comme approche d’une forme du monde, comme forme d’approche du monde.

 

 

 

Par la répétition Ponge montre comment l’écriture recommence à chaque phrase. Par la répétition, Ponge montre comment écrire c’est recommencer à écrire à chaque instant, c’est recommencer à écrire à chaque phrase, à chaque phrase à l’instant, à chaque phrase de l’instant. Par la répétition Ponge montre comment chaque phrase recommence l’écriture, comment chaque phrase recommence à chaque fois le geste même d’écrire, comment chaque phrase recommence l’apparition même de l’écriture, comment chaque phrase recommence la venue au monde de l’écriture, comment chaque phrase recommence l‘existence même de l’écriture.

 

 

 

L’écriture de Ponge (comme celle de Péguy) montre avec une jubilation tranquille comment celui qui écrit recommence à écrire à chaque phrase, comment celui qui écrit ne sait jamais écrire définitivement. L’écriture de Ponge montre que celui qui écrit sait écrire uniquement phrase après phrase, sait écrire uniquement phrase par phrase, phrase à phrase, phrase par à phrase. L’écriture de Ponge (comme celle de Péguy) montre comment celui qui écrit   recommence à savoir écrire à chaque phrase. L’écriture de Ponge montre précisément comment savoir écrire c’est savoir recommencer à écrire à chaque phrase. (Ainsi celui qui écrit ne réapprend pas à écrire à chaque instant, il apparait plutôt comme celui qui recommence à savoir écrire à chaque phrase sans cependant réapprendre à écrire.)

 

 

 

La répétition affirme une forme de caresse. La répétition affirme une forme de caresse enfantine, la forme de caresse enfantine du recommencement. La répétition affirme le geste de recommencer l’enfance, le geste de recommencer l’enfance de l’art. Par la répétition, le texte apparait simplement comme un tas de recommencement, le tas de recommencement de l’extase. 

 

 

 

Par la répétition, l’écriture de Ponge montre à la fois l’hésitation et la certitude. La répétition donne à sentir les nuances de la certitude, l’hésitation de la certitude, les nuances d’hésitation de la certitude, l’exaltation de la certitude, les nuances d‘exaltation de la certitude, l’exaltation d’hésitation de la certitude, l’hésitation d’enthousiasme de la certitude.

 

 

 

« Ponge, s’il éprouve le caractère absolument injustifié de toute proposition, éprouve dans le même temps son caractère nécessaire. » « La métaphore est une « ruse » destinée à manifester le caractère contingent de chaque proposition. » Gérard Farasse (L’Ane Musicien). Ponge joue à utiliser la métaphore afin de montrer l’injustice nécessaire comme la nécessité injustifiée de chaque phrase. L’écriture de Ponge essaie de donner à sentir chaque phrase comme rature à blanc de la métaphore, comme la rature à blanc de la nécessité injustifiée de la métaphore.

 

 

 

« L’image chez Ponge se définit plus par sa syntaxe que par sa substance. » Gérard Farasse 

 

L’écriture de Ponge affirme ainsi la syntaxe de métaphores de la phrase. L’écriture de Ponge montre comment la phrase survient toujours déjà comme la métaphore d’elle-même, comme la métaphore à la fois injustifiée et nécessaire de sa propre apparition. L’écriture de Ponge montre comment la phrase survient comme la rature à blanc de sa nécessité injustifiée.

 

 

 

L’écriture de Ponge essaie de montrer le rythme de l’élaboration du texte. Ponge essaie de montrer la pulsion, la pulsation même du geste d’écrire. Pulsion, pulsation d’écrire semblables à celles des végétaux. Ponge essaie de montrer la pulsation végétale de l’écriture. « L’expression des végétaux est écrite une fois pour toutes. Pas moyen d’y revenir, repentirs impossibles : pour se corriger, il faut ajouter. Corriger un texte écrit et paru par des appendices, et ainsi de suite. » Ponge écrit comme un arbre. Ponge écrit à la manière d’un arbre. Ponge écrit comme un arbre pousse c’est-à-dire comme un arbre projette sa paralysie, projette les formes multiples de sa paralysie entre terre et ciel. L’écriture de Ponge s’élabore ainsi par gestes d’arborescences. L’écriture de Ponge projette d’innombrables ramures de ratures. L’écriture de Ponge projette les ramures de ratures de son élan immobile.

 

 

 

Ponge écrit comme l’arbre de l’approche, l’arbre de l’approche du monde. Ponge écrit comme l’arbre de l’avec, l’arbre de l’approche avec, l’arbre de l’approche avec du monde. Ponge écrit comme l’arbre de l’extrême proximité, l’arbre de l’extrême proximité du monde, l’arbre de l’extrême proximité avec le monde. 

 

 

 

« Car, peut-on travailler à une bulle ? Non, assurément, - sinon (la soigner) dans le souffle même qui lui donne naissance. »

 

Et pourtant l’écriture de Ponge joue à essayer de travailler des bulles, joue à essayer de travailler l’ébullition même de la jubilation, l’ébullition de souffle de la jubilation. Ponge essaie de travailler la jubilation de souffle des bulles comme l’ébat de bulles de la jubilation. Ponge essaie de donner à sentir avec précision l’élaboration de bulles de la jubilation. Ponge écrit ainsi comme un arbre de bulles, comme l’arbre de bulles de la jubilation, l’arbre de bulles de la joie tranquille, l’arbre de bulles de l’extase tranquille. (Ponge écrit ainsi parfois comme un arbre d’eau, parfois comme un arbre de feu, parfois comme un arbre de respiration ou parfois encore comme un arbre de poussière.)

 

 

 

« C’est à propos des objets de réputation les plus simples, les moins importants, voire les plus dérisoires que le jeu de notre esprit s’exerce le plus favorablement, parce qu’alors seulement  il lui parait possible de faire valoir ses opinions particulières dans leur forme particulière. »

 

Il y a un bonheur rhétorique d’une très grande humilité dans la poésie de Ponge. Il y a dans l’écriture de Ponge une forme de jubilation de l’humilité même, de jubilation rhétorique de l’humilité même, et aussi quelque chose comme une étrange rencontre entre l’humilité du plaisir naturel et l’extraordinaire sophistication de sa rhétorique, même s’il est aussi difficile de savoir si Ponge savoure la simplicité de la nature par l’artifice de sa rhétorique ou si à l’inverse il donne à sentir l’incroyable artificialité de la nature par des techniques rhétoriques rudimentaires et brutales. L’écriture de Ponge parviendrait ainsi à détruire la différence entre nature et artifice. Dans la poésie de Ponge, la nature ressemble à une immense machinerie (machinerie de la pluie, du soleil ou encore des roses) et de même à l’inverse les outils des hommes semblent pousser à la surface de la terre avec autant de spontanéité et d’insouciance que de l’herbe ou des fleurs. Ce qui détruit la différence entre le naturel et l’artificiel ce serait peut-être le précieux, le gratuit, le précieux gratuit. « Il y a là (…) un objet gratuit, à la fois naturel et précieux, précis à l’extrême et, de ce fait même mystérieux. » (Le précieux, c’est le précis mystérieux, c’est la précision même du mystère.)

 

 

 

Les choses de Ponge tiennent la pose. Les choses de Ponge tiennent l’hypothèse de la pose. Les choses de Ponge posent et proposent. Les choses de Ponge tiennent la proposition. Les choses de Ponge tiennent la pose de la proposition. L’élaboration même du texte transforme la chose en proposition, en pose de proposition. Les choses de Ponge tiennent la pose afin d’apparaitre photographiées par l’éclat de la nuit. 

 

 

 

Les choses de Ponge tiennent la pose de l’abime. Les choses de Ponge tiennent la pose parabolique de l’abime. Les choses de Ponge tiennent la pose de clarté de l’abime, la pose de clarté parabolique de l’abime. Les choses de Ponge donnent à sentir les postures de clarté parabolique de l’abime. Les choses de Ponge donnent à sentir la parure de l’abime, la parure de clarté de l’abime, la parure de clarté parabolique de l’abime.