Son cerveau est un alibi, l’alibi d’un crime qu’il n’a pas commis.

 

 

 

Son cerveau n’est rien d’autre qu’un revolver à tuer sa propre absence.

 

 

 

Son cerveau est une machine à effacer le crime, une machine à tuer en tout bien tout honneur. 

 

 

 

Son cerveau atteste un crime sans victime et sans meurtrier excepté excepté, un crime identique à une parodie de pardon qui demande sans cesse raison.

 

 

 

Son cerveau est l'hypothèse d'une guillotine, un éventail de féeries inutiles, un jugement dernier à l'envers.

 

 

 

 

 

Il ne croit à rien d’autre qu’à son propre cerveau. Chaque jour à l’instant du réveil, il lui adresse une prière. C’est une sorte de prière paranoïaque, sans phrase et sans silence, une prière où il ne fait rien d’autre que prononcer des signes de ponctuation. Cette prière masque que son cerveau n’est que le leurre de lumière de sa virginité.

 

 

 

Son cerveau rédige l’encyclopédie de son ignorance. Il travaille avec patience et méthode. Un meurtre par mot.

 

 

 

Son ennui est l'innombrable de sa décision. Il utilise un des hémisphères de son cerveau pour rédiger l'encyclopédie pornographique des dates de l'alphabet et l'autre pour décalquer sa bibliothèque dans l'espoir de la modifier ainsi en abattoir de non-dits.

 

 

 

Au centre de son cerveau, il y a et il y a. Au centre de son cerveau, il y a l'idée de son visage qui lui interdit d'exister. Au centre de son cerveau, il y a les yeux mathématiques, apocryphes et posthumes de sa voix. Au centre de son cerveau, il y a un puzzle de désir zénithal, des sexes en forme d'œufs et des guerres de traduction simultanée en langues mortes.

 

 

 

 

 

Son cerveau ressemble à une bombe dont le reste du corps ne connait pas le système de fonctionnement. 

 

 

 

Son cerveau est composé de bombes qui ont déjà explosé avant qu'il existe et dont il a cependant l’impression qu'elles exploseront après sa mort.

 

 

 

Son cerveau a un jour explosé à l’intérieur de son crâne qui est cependant resté intact. Il sait que l’unique stratégie pour parvenir à recomposer son cerveau serait de provoquer l’implosion de son crâne. Malgré tout il préfère poursuivre son existence ainsi. Il affirme en effet que le s’il vous plait de la certitude a beaucoup plus de charme que le je vous remercie de la vérité.

 

 

 

 

 

Un gouffre s’est évadé de sa pensée.  Cependant il ne s’est pas enfui, il a choisi de se changer en geôlier de son cerveau.

 

 

 

Son cerveau est un gouffre de rechange. Lorsqu’il a égaré son vrai gouffre, il s’y octroie vicieusement un simulacre d’agonie.

 

 

 

 

 

Son cerveau n’est rien d’autre que le cercueil d’exposition de son cœur.

 

 

 

Son cerveau dessine sa mémoire à l’intérieur des cendres de ses larmes. Son cerveau s’extrait alors de son crâne et il s’élève comme la bulle de savon du non loin de là.

 

 

 

 

 

Son cerveau est l’esclave des sons. Les sons qu’il entend à chaque seconde changent son cerveau en récipient de décisions de son identité.

 

 

 

Il développe les photographies de son cerveau sur les mâchoires du ciel.

 

 

 

 

 

Il devint transparent à chaque fois qu’il désire penser. Il ne sait pas si c’est une bénédiction ou une malédiction. Seul le cerveau de sa parole le sait.

 

 

 

Il devient invisible à chaque fois qu’il est fidèle à sa pensée. Il ne sait pas si c’est une bénédiction ou une malédiction. Seule l’infidélité de son cerveau le sait.

 

 

 

 

 

Il médite le reste du vide. La multiplicité d’ellipses des planètes donne forme au cerveau de s’il vous plait de son œil.

 

 

 

Il médite le reste du miracle. Il pense que la seule manière pour découvrir la vérité est d’être apte à faire alternativement le tour de son corps avec son cerveau et le tour de son cerveau avec son corps.

 

 

 

L’extrême attention de son cerveau pour parvenir à se maintenir en équilibre à l’intérieur du vide de son crâne le force à ne jamais penser. Cependant cela ne l‘ennuie pas, il préfère en effet avoir un cerveau acrobate plutôt qu’un cerveau philosophe.