Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes en vie". En vérité il l'ignorait. Il pensa que ce n'était rien d'autre qu'une dénonciation. C'est pourquoi il se suicida.

 

 

 

Le jour où il avait décidé de se suicider, il reçut une lettre anonyme où il avait lui-même écrit "Vous êtes en vie". En vérité il l'ignorait. C'est pourquoi la lettre se suicida.

 

 

 

Un jour, juste à l'instant où il désirait se réveiller, il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes en vie". En vérité il l'ignorait, il pensa donc que c'était une dénonciation. C'est pourquoi il décida de tuer la lettre en la renvoyant à l’insomnie de son suicide.

 

 

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes mort". Il renvoya l'anonymat à la lettre. L'insomnie soi-disant se suicida.

 

 

 

Le jour où il avait décidé de se suicider, il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes déjà mort". Surpris par ce qui lui sembla être une dénonciation, il choisit au hasard de ne plus jamais mourir.

 

 

 

Le jour où il avait décidé de se suicider, il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes déjà mort". Face à ce qu'il pensait être une dénonciation dérisoire, il comprit que la mort était le pseudonyme de son suicide.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous n'êtes pas mort". Il le savait. Il jugea que face à cette annonciation futile il était impossible d'effectuer un acte spirituel. Il la publia.

 

 

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où rien n'était écrit. Il jugea spirituel de ne pas lire la lettre, de la renvoyer à la possibilité quotidienne de Dieu et de l’utiliser ainsi comme miroir.

 

 

 

Il reçut une lettre signée par la lettre même où il n'était pas écrit qu'il n'y avait rien d'écrit. Il la lut comme s'il réalisait un fantasme l'air de rien à la façon du cerveau de deuil indicible de la vérité.

 

 

 

 

 

Il reçut un œil anonyme sur la paupière duquel était écrit "Votre vie est lue à travers le masque de Dieu". Il fut tenté de crever l'œil cependant il eut à la seconde même l'impression que cet acte était le signe même de l'abjection. C'est pourquoi il préféra jeter l'œil à la poubelle. La poubelle alors prophétisa "Il est inutile de crever l'œil de Dieu, en effet c'est sa paupière qui vous regarde."

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Parce que vous lisez cette lettre, vous êtes fou et sans doute meurtrier." Il l'ignorait. Ce ne pouvait donc être qu'une dénonciation dissimulée de la loi. Il jugea spirituel d'adresser en retour la lettre à personne. La loi se suicida.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où était écrit "Rien n'est écrit sur cette lettre et vous ne l'avez pas lue." Il jugea spirituel de faire semblant de l’oublier. Le suicide de la mort ressuscita.

 

 

 

Il reçut une lettre signée par la lettre même où personne excepté la totalité avait écrit sans que ce soit lisible "Rien n'est écrit sur cette lettre et malgré rien vous l'avez lu. " Il jugea stupidement vrai d'abolir la possibilité de son suicide en attendant que sa mort passe comme une poste à la lettre.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous n'aurez lu cette lettre que si vous la détruisez." Il joua alors à poster son cerveau au vide de sa pensée. Le hasard se suicida.

 

 

 

Un jour, juste à l'instant où il désirait se réveiller, il reçut une lettre anonyme sur laquelle il était écrit "Cette lettre n’est adressée qu’à ceux qui ne la liront pas ; si vous la lisez, vous êtes mort". A cet instant l’élégance de sa tragédie considéra qu'il était préférable de poursuivre la relecture illisible de la page noire de son sommeil.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "II est interdit d'ouvrir cette lettre cependant il n'est pas interdit de la lire." Il décida d'envoyer la lettre au vide du hasard afin de savourer la politesse de suivre l'ombre du vent à main perdue.

 

 

 

 

 

Il reçut une lettre signée par la lettre même où personne excepté la totalité avait écrit sans que ce soit lisible "La lumière est le mutisme de la lecture." Il laissa la lettre pourrir à l'endroit même où il ne l'avait pas lue.

 

 

 

Il reçut une lettre signée par la lettre même où ilétait écrit "La lumière est la lecture d'un meurtre comme si de rien n’était ". En tout bien tout honneur, il digéra la lettre sans la manger.

 

 

 

Il reçut une lettre écrite par un autre et cependant signée par lui-même sur laquelle n'était pas écrit mais où cependant il pouvait lire "Le néant de l'adieu t'envie". Il jugea spirituel d'adresser la lettre à elle-même. Angoissée de ressusciter, la lettre se suicida.

 

 

 

Il reçut une lettre signée à travers l'insuicide de Dieu, où il était écrit une seule fois -en effet, les mots s'abolissaient après avoir été lus -"Ce que tu penses être le langage n'est qu'un simulacre de gomme, c'est donc bien le diable si tu n'as pas la sincérité d'une croyance à attester". Il réécrivit la lettre en l'adressant comme si de rien n'était à la possibilité d’adieu de la vérité.

 

 

 

 

 

Il reçut un jour une lettre qui lui annonçait que quelqu’un était mort. La lettre était signée elle aussi par quelqu’un. A l'instant où il détruisit la lettre en la jetant par terre, il apprit que le nom des deux quelqu’un était Dieu.

 

 

 

Il reçut une lettre signée à travers la parthénogenèse du mutisme où le hasard d'un sentiment était écrit dans d’innombrables langues comme un signe de ponctuation explétif du suicide. Humoristiquement il l'oublia.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous n'êtes pas un imposteur." Il jugea inutile de lire la destruction de la lettre, la préserva précieusement à l'intérieur d'une de ses oreilles et il l'utilisa ainsi comme simulacre de miroir.

 

 

 

Il reçut une lettre anonyme où il était écrit dans un langage codé qu’il était le seul à pouvoir déchiffrer. "Connaissez-vous la date de votre décès? Oui, non, sans opinion". Il cocha les trois solutions possibles puis il fit semblant de brûler la lettre en écoutant la parole de son oreille mimer la fureur de la vérité.

 

 

 

II reçut une lettre anonyme où il était écrit "Vous êtes sourd-muet". Il le savait. Ce ne pouvait donc être qu'une dénonciation de l’erreur, autrement dit le lapsus d'adieu de la vérité. Il jugea spirituel d'adresser en retour la lettre à la terre. L'anonymat se suicida.

 

 

 

 

 

Il reçut une lettre anonymement signée à travers l'adieu d'un jour ou l'autre, où il était écrit "Je vous en supplie, aidez-moi." Il publia la lettre dans un miroir et il fut alors convaincu qu'il avait bien fait de prendre cette décision à quelqu’un d’autre.

 

 

 

Il reçut une lettre anonymement signée à travers la vérité où il était écrit "Et c'est tout". Il pensa "Si tu lis une fois encore cette lettre cela engendrera des  histoires éternelles pour ceux que tu ne connaîtras jamais, détruis-là."

 

 

 

Il reçut une lettre explétivement envoyée autrement dit ni anonyme, ni signée, où il était écrit sans y croire "Ouvrez les guillemets et c'est tout.". En réponse, il effectua une pandiculation de paupière d'un siècle qu'il adressa avec une allégresse solennelle à la soif de douleur du soleil.

 

 

 

 

 

Il reçut une lettre signée à travers l'hymen de lumière de l'horizon, où n'était visible que l'empreinte d'une hallucination. Il jugea humoristique d'envoyer la lettre n’importe où. La lettre se volatilisa au centre de son enveloppe.

 

 

 

Il reçut une lettre soi-disant anonyme où rien n'était écrit. Il décida de ne pas décider. Il palimpsesta la lettre à travers le simulacre de mutisme de l'alphabet. Autrement dit il suicida.