Il regarde le miroir dans son visage.

 

 

 

Il a la maladie du miroir inconscient. Il est le jumeau incestueux de son visage.

 

 

 

Il est désiré à travers la loi de sa propre absence. Son visage est son jumeau. Son visage est l'otage testamentaire de son corps.

 

 

 

Son jumeau c’est son visage, la lumière d’à jamais de son visage. Son jumeau c’est la transparence d’inceste de son inconscient à jeun.

 

 

 

Son vice c’est son visage. Son vice est la croyance au scepticisme de lumière de son visage.

 

 

 

Il est si envieux qu’il jalouse même sa propre image dans le miroir.

 

 

 

Il ne voit jamais son image dans le miroir. Il ne connaît pas d’autre miroir que l’inceste explétif de l’incognito. Il pense “Si je meurs avant moi.” Il pense “Si je meurs avant moi, je serai jaloux de moi. ”

 

 

 

 

 

Sa vie est totalement transparente à l’exception du cerveau de sa mort.

 

 

 

Il délibère au centre du simulacre d’incarcération de son visage. Il délibère comme si son visage était la dimension possible du cerveau de sa mort.

 

 

 

La totalité de son système nerveux recouvre son visage en tant que masque démenti d’un miroir.

 

 

 

 

 

Il pense que son visage est le sosie de son désir. Il pense que son visage se change à chaque seconde en sosie de son désir à travers l’acte d’étrangler le cadavre de la gloire.

 

 

 

Depuis qu’il a simulé la transparence de la vérité au centre de son ombre, chaque individu qu’il croise dispose d’un corps, d’un visage, d’un cerveau, d’un sexe, de vêtements identiques aux siens. Tous les individus qu’il entrevoit sont désormais ses sosies.

 

 

 

 

 

Il croit que les miroirs à chaque seconde l’attendent. Il croit être le messie du désir des miroirs.

 

 

 

Il croit que les miroirs reflètent la fuite d'éternité comme si de rien n'était de son ennemi.

 

 

 

 

 

Il a devant les yeux le miroir de sa nuque qui exhibe l’intérieur de son visage. Il a devant les yeux et devant les yeux le miroir de sa nuque et le miroir de sa nuque qui exhibe et exhibe l’intérieur de son visage et l’intérieur de son visage.

 

 

 

Son corps et le mur d’air à travers lequel il examine son visage. Son corps est le miroir sans tain à travers lequel il vérifie la dignité de son visage.

 

 

 

Ce tableau le représente. Ou plutôt il représente son regard. Ou plutôt il représente ses paupières. Ou plutôt il représente les paupières de son regard. Ou plutôt il représente l’oscillation de ses paupières à l’instant où il regarde. Ou plutôt il représente l’ange carcéral du plutôt trop tard.

 

 

 

 

 

Il ne sait pas ce qu'est un miroir. Lorsque parfois il en examine un, il y regarde son image comme si elle était uniquement un indice du hasard. Le plus souvent il regarde son image sans essayer de la penser, il la flaire comme le fragment d’un vertige sécrété par un désert de souffles et il révèle ainsi l’élégance absurde de son amnésie.

 

 

 

Il n'a jamais eu peur des miroirs. En effet il pense qu'un miroir n'est pas un objet humain. Il pense qu'un miroir est une forme de plante bizarre qui n'a pas de parfum ou encore une forme d'animal étrange dont la surface effectue les mutations du vide, ou encore une forme de pierre insensée que le volcan d’un désert a immiscé au centre d'une virgule qui sème la mort à l'envers du hasard de l'adieu.

 

 

 

Son existence a été intégralement invisible. Après sa mort, le cerveau du hasard a cependant reconnu les traits de son visage. Ainsi son apparence posthume révèle le pseudonyme d'évidence impardonnable de son regard.