Il est mort d’une overdose d’identité.

 

 

 

Il est devenu fou après sa mort.

 

 

 

Il est si patient qu’il est né après sa mort.

 

 

 

Il est si pudique qu'il a dissimulé à tous sa mort.

 

 

 

 

 

Après y avoir réfléchi toute sa vie, il pensa “A quoi bon la mort ?” La mort me semble parfaitement inutile.”

 

 

 

Afin de rencontrer la mort en face, il a choisi de vivre l’intégralité de son existence de dos.

 

 

 

Il regarde la mort en face et il ne voit rien. Il regarde la mort de profil et il ne voit rien. Il regarde la mort de dos et il ne voit rien. Il ne regarde pas la mort et alors la disparition de la mort le voit.

 

 

 

 

 

Il est sentencieux comme un agonisant distrait.

 

 

 

A l’agonie, il décide de réciter en guise de dernières paroles la litanie de l’alphabet à l’envers.

 

 

 

Il souhaite être  en avance à son rendez-vous avec la mort afin que personne d’autre ne soit obligé d’attendre la mort à sa place.

 

 

 

Il orne chacun de ses mots d’ordre d’un soupir de mort rationnelle. Aucun de ses interlocuteurs ne lui a jamais demandé ce qu’était “une mort rationnelle”. Il continue donc à accomplir cet acte tel un gadget d’angélique connerie.

 

 

 

A chaque fois qu'il utilise un signe de ponctuation, il pense qu'il n'y a rien après la mort, excepté un mot de remerciement de Dieu.

 

 

 

 

 

Il est si paresseux qu’il n’a jamais pris la peine de mourir.

 

 

 

Il interprète le sens de sa mort à travers les malentendus de sympathie de ses soupirs.

 

 

 

Il a à peine eu le temps de penser qu’il était mort que déjà il renaissait en tant qu’information de puérilité du pardon.

 

 

 

 

 

Il a un jour décidé qu’il ne saurait jamais pourquoi il était déjà mort.

 

 

 

Il croit savoir lorsqu’il mourra, il sait lorsqu’il meurt, et il ne sait pas lorsqu’il est mort.

 

 

 

 

 

Il est éternel parce qu’il doute à chaque seconde de la réalité de la mort.

 

 

 

Il se croit éternel parce qu’il a réussi à enfouir son cercueil au centre de son corps.

 

 

 

Il regarde à l’intérieur d’un cercueil et y voit une paupière qui enveloppe un miroir.