Il est l'imposteur de sa propre existence. Il a pris sa propre place en otage. Son cœur est une prothèse pornographique de sentiments. Il n'est ni l'un, ni l'autre, ni ni, il est le médiateur de l'un, de l'autre et de ni.

 

 

 

Il est l’imposteur de sa propre existence. Il est parfaitement double cependant cette duplicité est le signe de son identité, Son manque est un miroir et un masque, le nombril d'horizon de la tautologie de l'insomnie. Il ne connaît qu'une profession de foi: meurtrier d'impossible. Il anéantit donc tant bien que mal ce qui n'a jamais été. Il fuit et sa fuite n'est que la folie rationnelle de l'alphabet de son suicide. Son abjection est de désirer purifier tous les êtres qu'il anéantit.

 

 

 

Il est l'anonymat de la parodie. Son corps est l'ubiquité même. Sa pensée ne correspond jamais à son corps, elle est apocryphement fixée à une place déterminée que l'ubiquité de son corps ne connaît pas. Il croit d'ailleurs que cette ignorance est l'idée même de la perfection. Chaque individu à chaque seconde le reconnaît. C'est la raison pour laquelle il est condamné à être lui-même incapable de se reconnaître. Il est incapable de reconnaître ses paroles, ses actes, ses projets, ses désirs, son passé, son oubli, son image. Il est tatoué à travers la dignité de l'indistinct, à travers le traumatisme d'adieu de l'air. Il ne simule pas, il communique l'obligation du il s'agit et caetera. Il n'a pas de forme cependant il laisse croire qu'il en a une. Il fait semblant d'être une forme alors qu'en réalité il n'est qu'une raison. Il prétend ainsi que la mort ne sert à rien et que Dieu est éternel du fait même que l'homme n'existe pas.

 

 

 

Il est torturé à travers la ritournelle d'une parodie de prison. Il se prend pour rien en otage. La vivisection d'alibis de l'il y a est le signe d'identité de sa survie.

 

 

 

Il n’a pas de forme, il a décidé de laisser croire qu’il en avait une mais cela n’est pas vrai. Il pense quant à lui que cependant ce n’est pas faux. Son vice est l’imbécile liberté de ressusciter, l’imbécile liberté de ressusciter comme si de rien n’était. Son vice est d’adopter l’inceste incognito de l’espèce de l’être.

 

 

 

Il n’agit qu’en son absence. Sa visibilité est la preuve de sa paresse.

 

 

 

 

 

Son masque est identique à ce qu’il cache. Son désir n’est rien d‘autre que le dictionnaire d’insomnie de l’alphabet.

 

 

 

Il est masqué à travers l’adieu de sa naissance. Il atteste le malheur d’idiotie indécidable de son propre nom.

 

 

 

Il prétend détester les masques. C'est parfaitement vrai. Il faut bien entendu croire ses paroles, le sens de ses paroles il est par contre conseillé de s’en méfier. En effet, son unique souci est de se masquer à travers le sens même de la vérité. C'est un mystificateur né. Il a fait semblant d'être conçu, a fait semblant d'être un fœtus et a fait semblant de naître. Il dit donc à chaque seconde la vérité comme si de rien n'était.

 

 

 

Il n'a jamais rien simulé excepté l'idée de naître. Il a substitué à son corps une épidémie d'organes qui se téléphonent les uns aux autres en tant que fœtus de distraction de l'infini.

 

Il n'a jamais rien simulé excepté l'idée car l'acte de naître. Il est le prophète de son passé. Il développe des films d'adieux pornographiques à travers des nœuds de nombres et des foules d'alphabets.

 

 

 

Il torture les cadavres pour leur faire avouer leurs noms. Il croit que sa pensée n'est que la parodie d'adieu de son suicide. Il n'a jamais rien simulé excepté le concept comme l'acte de sa naissance. Il est décapité à travers son propre visage. A chaque seconde la guillotétine d'incertitude de l'être parasite son corps d’une gloire incognito.

 

 

 

 

Lorsqu'il désire donner, cela lui revient toujours et la vérité selon laquelle cela lui revient toujours lui revient elle aussi. Il n'a jamais rien perdu même pas une expression fugace de son visage. La totalité de ce qu'il a pensé et vécu est là visible, inscrit à jamais sur son corps. Il est incapable de chier ou d'envoyer une lettre. Tous les endroits qu'il a traversés sont collés à lui comme un maquillage d'immaculé. Un médecin lui a une fois expliqué "Vous êtes jaloux, vous êtes jaloux de vous-même, votre jalousie est divine, vous êtes jaloux de la gomme de votre virginité". Il le savait déjà, il nota donc cette vérité insignifiante à l'orée de l'anus de son cœur. Il est qui plus est incapable d'être ponctuel. Il emploie pour se justifier une plaisanterie qu'il reproduit sans la moindre lassitude "je vous prie d'excuser mon retard, j'ai eu un petit contretemps, je suis mort".

 

 

 

Il est à chaque seconde convaincu qu'il vient de perdre l’essentiel. Cette perte lui semble d'ailleurs être la preuve même de cet essentiel. Chacun de ses actes adresse une prière à l'horloge d'anonymat de l'insomnie.

 

 

 

Son désir accomplit la transsubstantiation de l'oubli en pureté. Il s'interdit de perdre des objets de façon insignifiante. Chaque objet perdu doit être parfait et divin. Ainsi sa pensée s'approprie ce qu'il perd comme si de rien n'était. Il se condamne donc à masquer sa vie à travers la lumière de sa croyance.

 

 

 

Il ne perd jamais rien. Il ignore donc le passé. La seconde même de sa mort, il ne l'a pas perdue, il l'a stupidement prouvée au centre de la distraction de transcendance de son cœur.

 

 

 

Il ne perd jamais rien. Il a même conservé la seconde de sa mort en tant qu'alphabet d'une machination de larmes.

 

 

 

 

 

Il ne ment jamais cependant il n’a pas de nom.

 

 

 

Il est infiniment sincère avec les hommes, c’est la raison pour laquelle il leurre leur nom.

 

 

 

Il ne ment qu'à ses excréments. Il est pur mensonge.

 

 

 

Il ne ment pas pour son plaisir, il ne ment pas pour faire le mal, il ne ment même pas pour dissimuler quoi que ce soit. Il ment pour mimer l’hallucination d’un ciel qu'il est incapable de voir.