Il est le cordon ombilical d’un désir entre deux êtres qu’il ignore. Il les ignore et cependant il les relie. Il les relie tel un suicide qui ressuscite.

 

 

 

Son père et sa mère sont nés le même jour. Ils sont nés le jour de sa mort. C’est ce qu’on appelle avoir l’humour du sens. Reste cependant à savoir qui appelle ainsi.

 

 

 

Ses parents n'étaient pas encore nés lorsqu’ils décidèrent cependant de l'engendrer. Il n'a pas de nom, il est le miroir de gomme de l’insomnie.

 

 

 

Il n’a pas de parents et cependant il n’est pas orphelin. Sa famille est une machine à simuler les funérailles de la fuite.

 

 

 

Il a été engendré à travers un vaudeville d’au-delà. Il a été engendré à travers le coït subreptice et distrait d’un dieu et d’un microbe. Il n’a jamais identifié ni le dieu ni le microbe. Il ignore si le dieu est son père et le microbe sa mère, ou le dieu sa mère et le microbe son père ou s’il s’agit d’une situation plus complexe encore où le dieu serait le masque du microbe et-ou le microbe le masque du Dieu, cas où le coït subreptice et distrait qui l’a engendré serait alors identique à un acte consistant à simultanément enlever et intervertir ces masques de telle sorte qu’il serait à jamais impossible de déterminer du dieu et du microbe qui est le père et qui est la mère.

 

 

 

Il commença à collectionner des pères et des mères alors qu'il était encore dans le ventre et le non ventre, la révolution du ventre et la révolution du non ventre de et. Il changeait de père et de mère à chaque fois que l'économie de distraction de sa mauvaise foi modifiait le cerveau d'et caetera de l'adieu. Il changeait de père et de mère à chaque fois qu'il était obligé de dater le jour avec lequel il se droguait ou à chaque fois qu'il était obligé de droguer le jour avec lequel il datait. Il était donc hanté à travers l'unité d'incertitude de l'espèce de l'être, comme si l'inceste était le nombre du désir qui massacre le hasard des noms. 

 

 

Il collectionne les pères et les mères comme des nombres, les nombres du suicide de  l'insomnie. Il emploie l’indécision de cette collection en tant que miroir. Il conçoit alors à la façon du messie comme si de rien n'était de l'adieu que le scepticisme de la lumière est identique à la transparence de l'incestitude.

 

 

 

 

 

Il a accompli sa psychanalyse dans le ventre de sa mère. Du fait qu’il n’avait rien à faire c’était l’occasion ou jamais. Folie flottante et moelleuse de parler à quelqu’un qui vous porte et ne vous écoute pas. Il ainsi découvert que pour achever une psychanalyse, il suffit de savoir naitre, c’est à dire de disparaitre tranquillement en dehors de son cri.

 

 

 

Il a effectué sa psychanalyse dans le ventre de sa mère. Chacune de ses paroles produisait un miroir. Lorsque sa naissance acheva définitivement l’analyse, l’intérieur du ventre de sa mère ressemblait à un labyrinthe de reflets.

 

 

 

 

 

Il n’a pas de psychanalyste. Il emploie en tant qu’ersatz de psychanalyste un gadget-pantin de christ en plastique qu’il emploie aussi d’ailleurs pour décapsuler ses cartes postales.

 

 

 

Il a décidé plutôt que de s’ennuyer à faire une psychanalyse d’envoyer une carte postale vierge à tous les êtres humains qu’il ne connait pas. Il est tout à fait conscient que cet acte lui coûtera sans doute plus cher cependant il croit que cela changera le sens de sa vie.

 

 

 

 

 

Il a fait psychanalyser son sexe pour ne pas bander sans raison. Cependant son sexe n’a rien d’autre à dire que sa jouissance. Et quand il ne jouit pas et se tait, son écoute flottante est plus puissante que celle du psychanalyste qui se croit alors obligé de parler à sa place.

 

 

 

Pour se guérir de sa hantise de la castration, il s’est fabriqué une braguette qui fait un bruit de tronçonneuse lorsqu’on l’actionne.

 

 

 

Lorsqu’il fait de mauvais rêves, il ne réussit jamais à démarrer sa voiture. C’est la raison  pour laquelle il a décidé d’emmener sa voiture chez un psychanalyste et d’aller faire réparer son cerveau chez un garagiste.

 

 

 

 

 

Sa glotte délibère avec une sorte d’ironie flottante. Il ricane comme s’il psychanalysait un distributeur automatique de billets.

 

 

 

Il désire psychanalyser les aspirateurs. Il souhaite furieusement connaitre la pensée de ceux dont la fonction exclusive est d’avaler la poussière.

 

 

 

Sa stupidité est si sophistiquée qu’il désire psychanalyser les océans, les volcans et les déserts.

 

 

 

 

 

Il utilise son inconscient à la façon d’une béquille, une béquille pour pouvoir marcher au cas où sa jambe serait blessée. Il sait bien que sa jambe n’est pas blessée, cependant il désire avoir cette béquille partout avec lui parce qu’on ne sait jamais.

 

 

 

Son inconscient l’a kidnappé. Son inconscient a promis de le libérer en échange d’une rançon. Cependant son inconscient ignore la somme d’argent qu’il demande. Il pense que c’est aux autres de la déterminer. Il subsiste néanmoins une difficulté. Son inconscient croit en effet qu’il est lui-même l’otage qui a été kidnappé.

 

 

 

 

 

L’inconscient de A est marié avec l’inconscient de B. A et B l’ignorent bien entendu, cependant l’église des inconscients le sait. A est consciemment marié avec C et il la trompe avec B qui est donc sa femme inconsciente et son phantasme conscient. A est un peu embarrassé de cette situation. B quant à elle n’en souffre pas vraiment. En effet B est une image publicitaire que A a un jour photocopié en tout bien tout honneur.

 

 

 

Avatars de la psychologie. Cette femme a eu un enfant avec une horloge. L’horloge a reconnu l’enfant à condition que la femme dise à l’enfant que son père était une télévision. La femme a fait semblant d’accepter mais elle a choisi de dire à son enfant que son père était un téléphone.

 

 

 

Cette femme a eu un enfant avec un ordinateur. L’ordinateur  a accepté de reconnaitre l’enfant mais il a refusé de reconnaitre son sexe.

 

 

 

 

 

Il emploie ses enfants en tant que signes de ponctuation de ses phrases.

 

 

 

Il utilise ses innombrables enfants comme les pièces du jeu d’échecs de sa courtoisie.

 

 

 

Ses enfants ce sont ses paroles infirmes. Ses enfants ce sont les sécrétions de langage par lesquelles il esquive la futilité de la vérité.

 

 

 

 

 

Il croit que les reflets des miroirs sont ses enfants. Il les conseille, les éduque et cherche à leur léguer son argent sans que le tain des miroirs ne se l’approprie pour sa propre subsistance.

 

 

 

Il est paresseusement affolé à l'idée d'adopter un enfant. Il estime qu'il est plus moral d'adopter des avortements qu’il emploie d’ailleurs le plus souvent en tant qu’annonciations de gomme de ses suicides.