Chaise-Table

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg utilise les paratonnerres comme chausse-pieds.

 

 

 

Lichtenberg cherche chaise à son pied. Lichtenberg cherche chaise à son pied avec le pourquoi de son front.

 

 

 

Lichtenberg étourdit les chaises sur lesquelles il s’assoit. Lichtenberg étourdit les chaises sur lesquelles il assoit le sourire de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg médite allongé à sa table d’oisiveté et assis à son lit de travail.

 

 

 

Lichtenberg couche la table par écrit. Lichtenberg couche la table par écrit au sommet du sourire de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg règne sur son lit de travail. Lichtenberg règne sur son lit de travail avec un paratonnerre en guise de sceptre.

 

 

 

 

 

« Il avait donné des noms à ses deux pantoufles. »

 

Lichtenberg fait infuser sa vieillesse avec l’ébullition de ses pantoufles.

 

 

 

« Théorie des rides d’un oreiller. »

 

Lichtenberg sait comment les livres de philosophie s’amalgament, s’étreignent et s’incrustent à l’intérieur des oreillers. Lichtenberg sait qu’il y a des bibliothèques d’oubli à l’intérieur de chaque oreiller, des bibliothèques d’oubli miraculeux à l’intérieur de chaque oreiller.

 

 

 

« Choisir la table de multiplication comme saint protecteur. »

 

Lichtenberg pose bizarrement les coudes sur la table de multiplication des miettes de pain.

 

 

 

 

 

« Il se coupait lui-même la parole. »

 

Lichtenberg coupe la parole avec le profil de la feuille de papier.

 

 

 

« Une feuille de papier blanc inspire plus de respect que la plus belle maculature, puisqu’elle excite le désir de lui insuffler une âme. »

 

Lichtenberg sait comment étonner le feu avec une simple feuille de papier. Lichtenberg sait comment se baigner à l‘intérieur du feu avec une simple feuille de papier, à l’aide d’une simple feuille de papier.

 

 

 

Lichtenberg sait comment pendre son ombre au feu avec une simple feuille de papier. Lichtenberg sait comment broder les initiales du feu à l’aide d’une simple feuille de papier.

 

 

 

Lichtenberg aimante ses mains avec le papier. Lichtenberg aimante ses mains avec la déchirure du papier, avec la déchirure imprévisible du papier. Lichtenberg aimante ses mains avec la brûlure du papier, avec la brûlure imprévisible du papier.

 

 

 

Lichtenberg enveloppe son ombre à l’intérieur des déchirures du papier. Lichtenberg excite son ombre avec la déchirure du papier. Lichtenberg excite le sourire de son ombre avec la déchirure du papier. Lichtenberg révèle le sourire de son ombre avec la déchirure du papier.

 

 

 

Lichtenberg n’oublie pas l’abattoir du papier. Lichtenberg n’oublie pas l’ébullition du papier. Lichtenberg n’oublie pas l’abattoir d’ébullition du papier.

 

 

 

 

 

Lichtenberg écrit avec son taille-crayon.

 

 

 

« Ses crayons ont des vanités d’artistes. Ils prétendent même signer ses œuvres. » E. Chevillard

 

Lichtenberg préfère que ce soit son crayon qui signe l’ombre de son nom. Lichtenberg incite son crayon à signer l’ombre de son nom à sa place. Lichtenberg écrit de telle manière que son crayon parvienne à signer l’ombre de son nom.

 

 

 

 

 

Lichtenberg apprend à la chandelle comme boire un verre d’eau. Lichtenberg apprend à la bougie comment boire un verre d’eau. 

 

 

 

Lichtenberg éclaire la bougie avec l’escalier. Lichtenberg éclaire la bougie de l’obscurité. Lichtenberg éclaire la bougie de l’obscurité avec l’escalier. Lichtenberg éclaire la bougie de l’obscurité avec le rythme de l’escalier. Lichtenberg éclaire la bougie de l’obscurité avec le bruissement de l’escalier. Lichtenberg éclaire la bougie de l’obscurité avec le rythme d’herbes de l’escalier, avec le bruissement d’herbes de l’escalier.

 

 

 

 

 

Lichtenberg chantourne un escalier à chaque pas. Lichtenberg chantourne un escalier de sourires à chaque pas.

 

 

 

Lichtenberg a l’esprit d’escalier. Lichtenberg a l’esprit de double escalier. Lichtenberg a l’esprit d’escalier de Chambord. Lichtenberg monte et descend l’escalier de son esprit en même temps. Quand sa tête monte l’escalier de son esprit, ses pieds le descendent et à l’inverse quand ses pieds montent l’escalier de son esprit, sa tête le descend. Si bien que son corps devient une spirale et l’escalier de son esprit devient alors une ligne droite, une ligne droite tracée à l’instant entre la disparition de deux points.

 

 

 

 

 

Lichtenberg attise l’ainsi soit-il par le travail. Lichtenberg transmute l’ainsi soit-il par le travail et attise le travail par l’ainsi soit-il.

 

 

 

La chambre de Lichtenberg ressemble à l’asile d’aliénés de l’ainsi soit-il.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bilboquet

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec la liberté. Lichtenberg joue au bilboquet avec son ombre.  Lichtenberg joue au bilboquet avec la liberté de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec la potence. Lichtenberg joue au bilboquet avec la potence de la liberté. Lichtenberg joue au bilboquet avec la potence de son ombre, avec la potence de liberté de son ombre. Lichtenberg joue au bilboquet avec la potence de son cœur, avec la potence de liberté de son cœur, avec la potence d’ombre de son cœur, avec la potence de liberté de l’ombre de son cœur.

 

 

 

La déraison absurde de Lichtenberg joue au bilboquet avec la boussole de ses éternuements, avec la boussole de ses éblouissements, avec la boussole d’éblouissements de ses éternuements.

 

 

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec les éternuements de la liberté, avec la potence d’éternuements de la liberté, avec les éblouissements de la liberté, avec la potence d’éblouissements de la liberté, avec la potence d’éblouissements éternués de la liberté. Lichtenberg joue au bilboquet avec les timbres-poste de la liberté, avec la potence de timbres-poste de la liberté, avec la potence de timbres-poste éblouis éternués de la liberté.

 

 

 

 

 

Lichtenberg fait parfois rebondir sa tête comme une boule de bilboquet à l’extrémité de son cou et il fait parfois rebondir son corps comme une boule de bilboquet au sommet de sa tête.

 

 

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec son cercueil. Lichtenberg joue au bilboquet avec le cerveau de son cercueil. Lichtenberg joue au bilboquet avec le cercueil de son cerveau.

 

 

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec le rêve de la pendaison. La raison de Lichtenberg joue au bilboquet avec le rêve de la pendaison. Le rêve de Lichtenberg joue au bilboquet avec la raison de son équilibre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Livres

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg sait comment lire un livre avec un balai.

 

 

 

Lichtenberg utilise parfois les livres comme des timbres-poste de l’oubli. Lichtenberg utilise parfois les livres y compris la Bible comme des timbres-poste de l’oubli.

 

 

 

Lichtenberg feuillette la Bible avec les ongles du choléra. Lichtenberg feuillette la Bible avec le chaos d’ongles du choléra.

 

 

 

Lichtenberg utilise les livres comme vide-poches. Lichtenberg utilise les livres comme vide-poches de l’invisible, comme vide-poches de l’invisibilité du temps, comme vide-poches du sentiment d’invisibilité du temps.

 

 

 

 

 

Lichtenberg fait tourner les livres qu’il ne lit pas comme des toupies.

 

 

 

Lichtenberg désigne des doigts avec des livres. Lichtenberg désigne des doigts de vérité avec des hasards de livres.

 

 

 

Lichtenberg feuillette les livres afin de les transmuter en tapis-volants. Lichtenberg feuillète les livres afin de les transformer en tapis-volants.

 

 

 

Lichtenberg médite parmi des escaliers de livres, parmi des escaliers de livres presque lus. Lichtenberg médite à l’intérieur d’escaliers dont chaque marche apparait comme un livre, dont chaque marche apparait comme un tapis-volant, dont chaque marche apparait comme un livre-tapis volant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliothèque

 

 

 

 

 

 

 

« Un homme m’est déjà apparu comme une table de multiplication et, l’éternité, elle, comme une bibliothèque. »

 

Lichtenberg retourne les bibliothèques comme des sabliers.

 

 

 

Lichtenberg hasarde des bibliothèques. Lichtenberg hasarde des bibliothèques à brûle-pourpoint.

 

 

 

 

 

« Il avait changé sa bibliothèque comme on change de veste ; après tout, les bibliothèques peuvent bien devenir trop étriquées ou trop larges pour l’âme. »

 

Lichtenberg joue au bilboquet avec les bibliothèques. Lichtenberg joue au bilboquet avec les ruines de bibliothèques. Lichtenberg joue au bilboquet avec les incendies de bibliothèques.

 

 

 

Lichtenberg joue à colin-maillard avec les bibliothèques. Lichtenberg joue à colin-maillard avec les ruines de bibliothèques. Lichtenberg joue à colin-maillard avec les incendies de bibliothèques. Lichtenberg joue à colin-maillard avec les ruines d’incendie de bibliothèques.  Lichtenberg joue à colin-maillard avec la bibliothèque en flammes d’Alexandrie.

 

 

 

Lichtenberg marche parmi des bibliothèques de bouches. Lichtenberg marche parmi des bibliothèques de bouches et des cuisines de livres. Lichtenberg marche parmi des bibliothèques de bouches et des auberges de livres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Imprimerie

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg utilise l’imprimerie comme stéthoscope. Lichtenberg utilise les rotatives d‘imprimerie comme stéthoscopes.

 

 

 

Lichtenberg utilise l’imprimerie comme stéthoscope de la poussière. Lichtenberg utilise l’imprimerie comme stéthoscope des sourires de la poussière.

 

 

 

« Si un autre Messie naissait, il pourrait difficilement faire autant de bien que les imprimeries. »

 

Lichtenberg utilise l’imprimerie comme microscope du Christ. Lichtenberg utilise l’imprimerie comme microscope afin d’examiner les problèmes éthiques du Christ.

 

 

 

Lichtenberg sait que les rotatives d’imprimerie (les tables d’imprimerie) sont aussi des outils à pendre les cimetières. Lichtenberg sait que l’imprimerie indique aussi une manière d’exécuter les cimetières par pendaison.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Labyrinthe

 

 

 

 

 

 

 

L n’écrit pas afin de faire sortir l’homme du labyrinthe. Lichtenberg écrit plutôt afin de faire sortir le labyrinthe de l’homme.

 

 

 

 

 

Lichtenberg pend le labyrinthe par les pieds. Lichtenberg pend le labyrinthe par les pieds avec  le fil d’Ariane. Lichtenberg somnole à l’intérieur du lit d’Ariane et veille sur le fil de Procuste.

 

 

 

Lichtenberg marche comme un funambule sur le fil de Procuste et fait du trampoline sur le lit d’Ariane.

 

 

 

Lichtenberg marche comme un funambule sur le fil du Minotaure et fait du trampoline sur le lit des Danaïdes.

 

 

 

Lichtenberg marche comme un funambule sur le fil des Danaïdes et fait du trampoline sur le lit du Minotaure.

 

 

 

 

 

Lichtenberg ligote le Minotaure avec le fil d’Ariane. Lichtenberg ligote le tonneau des Danaïdes avec le fil d’Ariane.

 

 

 

Lichtenberg ligote le lit de Procuste avec le fil d’Ariane. Lichtenberg ligote le tonneau des Danaïdes avec le lit de Procuste.

 

 

 

Lichtenberg ligote le chant des Sirènes avec le fil d’Ariane. Lichtenberg ligote le chant des Sirènes avec le fil d’Ariane au mât des Danaïdes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Boussole

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg sait que la boussole est elle-même un labyrinthe.

 

 

 

Lichtenberg sème des boussoles avec ses pieds. Lichtenberg sème des boussoles avec les éternuements de ses pieds. Lichtenberg sème des boussoles d’éblouissements avec les éternuements de ses pieds. Lichtenberg sème des boussoles d’éternuements avec les éblouissements de ses pieds. 

 

 

 

 

 

Lichtenberg dessine des équations mathématiques avec une boussole de diamants.

 

 

 

Lichtenberg dessine des équations mathématiques d’éternuements avec la boussole de son ombre, avec la boussole de sa bosse, avec la boussole d’ombre de sa bosse.

 

 

 

Lichtenberg embobine et débobine des équations mathématiques d’éternuements avec la boussole de sa bosse, avec la boussole de son ombre.

 

 

 

 

 

Lichtenberg détecte la direction du vent avec un thermomètre.

 

 

 

Lichtenberg détecte la direction du vent avec la divagation du diamant. Lichtenberg détecte la direction du vent avec les devinettes du diamant.

 

 

 

Lichtenberg détecte la direction du vent avec la racine carrée du diamant. Lichtenberg détecte la direction du vent avec la racine carrée de son ombre, avec la racine carrée de diamant de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg détecte la direction du vent avec la table de multiplication de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg utilise le thermomètre comme archet de violoncelle.

 

 

 

 

 

« Outre les qualités qu’il partageait avec les bêtes, il en avait encore quelques-unes en commun avec le thermomètre, l’hygromètre et le baromètre. »

 

Lichtenberg indique la pluie et le beau temps avec une boussole et trouve son chemin avec un baromètre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aiguille

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg reste magnanime à coups de têtes d’épingles.

 

 

 

Lichtenberg rédige son autobiographie du point de vue du trou d’une aiguille. Lichtenberg rédige son autobiographie par le trou de l’aiguille de son ombre. Lichtenberg rédige l’autobiographie de son ombre par le trou de l’aiguille de l’ensemble vide.

 

 

 

 

 

Selon Lichtenberg, l’aiguille est le geyser du sable. Selon Lichtenberg, l’aiguille est le geyser du désert. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toupie

 

 

 

 

 

 

 

Lichtenberg ausculte l’odeur de ses rêves avec une toupie. Lichtenberg ausculte l’odeur de son ombre avec la toupie de ses rêves. Lichtenberg dissèque l’odeur de ses rêves avec la toupie de son ombre.

 

 

 

Lichtenberg utilise la toupie comme stéthoscope des étoiles.

 

 

 

 

 

Lichtenberg fait tourner le Golgotha comme une bobine de fil. Lichtenberg fait tourner le Golgotha comme une toupie. Lichtenberg fait tourner le Golgotha comme une toupie au sommet du sourire de son ombre. Lichtenberg fait tourner le Golgotha comme une toupie d’utopie au sommet du sourire de son ombre. Lichtenberg fait tourner le Golgotha comme la toupie d’éclairs de l’utopie au sommet du sourire d’ombre de sa bosse.