Salut Ivar,

 

 

 

Arlt, un étrange groupe de pop médiévale a évoqué nos Conversations sur Facebook. 

 

Les deux derniers grands poètes français, celui de "Nuages" et celui de "Cadavre Grand m'a raconté" parlent de regard, de tournoiement et d'affronter le paysage de face à travers le cinéma de Dumont. 

 

 

J’ai regardé leurs vidéos sur internet. C’est parfois très beau. J’ai déjà échangé quelques mails avec Florian Caschera alias Sing Sing, le chanteur-guitariste.

 

Dans un mail il écrit aussi ceci à ton propos.

 

ch'vavar que je tiens depuis quelques années pour l'un des plus électrisants poètes à encore bien vouloir pâlir sur pareil établi. 

 

 

J’ai la quasi-certitude qu’il va te plaire. Il y a quelque chose dans ses intonations et son rythme et même dans ses intonations rythmiques qui me semble très proche de toi. 

 

 

Il y a même des chansons qui semblent inspirées par tes textes. « Le soleil fait des pompes sur ta nuque puis il roule dans l’herbe, puis il pue dans l’herbe. » Ou encore par ceux de Tarkos « D’où vient qu’on rigole, d’où vient la joie qui fait des trous, les trous qui font qu’on tombe dedans, d’où vient cette vieille chanson qui brûle, de gueule en gueule, elle a au moins mille ans. »  

 

 

Accepterais-tu que je donne ton adresse mail à Sing Sing en lui disant de ne pas hésiter à te contacter ? 

 

 

 

 

Post-scriptum.

 

J’aime beaucoup ton texte à propos de la beauté. Ceci par exemple. 

 

 

 

 

Aussi, je marche sur 

Tel trottoir, je ne pensais à rien de particulier, et je la vois soudain Sur un visage, la beauté. Quelquefois, et même souvent, et même Très souvent – elle est déchirante, sûrement parce qu’elle l’est trop, Belle, la beauté : on sait qu’elle va se perdre, être perdue 

 

 

                                                             C’est terrible, c’est terrible que la Beauté soit finie, et qu’elle ne vienne que pour s’en aller, non c’est Terrible et c’est pourquoi ça nous déchire quand on la voit. 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                  A Bientôt          Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

florian caschera 

 

 

 

Cher Boris,

 

                   oui, tu peux donner mon adresse à Sing Sing. Théoriquement il doit ou aurait dû l’avoir par Victor Pouchet, le programmateur de la Maison de la poésie (où j’ai accepté de faire une lecture le 4 juin à 18 h., j’emmène Lucien Suel, et si j’ai bien compris Arlt passe la même après-midi). J’ai écouté quelques chansons sur internet, rapidement, trop, parce que pris entre deux feux à pousser en ce moment*. Et ça m’a vraiment intéressé. (…)

 

    Salut fraternel,

 

Ivar

 

 

*Un manifeste très sec des écrivains du Nord et de la Picardie contre le nom « Hauts-de-France » dont les politiques veulent affubler la nouvelle région – très court, mais il y a du monde tout de même à contacter et à accorder ; et d’autre part le volume de la coll. « Présence de la poésie » qui m’est consacré... Là je ne pousse pas les feux, j’ai plutôt tendance à les étouffer... depuis cinq ans ! Je déteste le titre de la collection, bien sûr, et en ce moment je me bats pour qu’il n’y ait pas de cahier iconographique ; mais comme « Présence de la poésie » reprend le modèle de « Poètes d’aujourd’hui », c’est beaucoup demander à l’éditeur... Enfin, même réfrénant, ça me donne un bon boulot de correction, même si le maquettiste, Frédéric Loeb, me connaît bien maintenant et a bien préparé le travail.