Salut Ivar,

 

 

(…)

 

Autrement, je trouve que le texte Le Baudrier d’Orion ressemble parfois à La République des Savants d’A. Schmidt. Je t’en envoie des extraits presque au hasard. (Les italiques sont celles d’A. Schmidt.)

 

 

L’aérodrome : 2 arbres se font leurs condoléances : La pluie nous lapide de bonbons acidulés. -

 

-  A l’avenir, je dissimulerai mes os sous des couleurs et des formes végétales, pour avoir moins à penser à moi. /J’ai vertige. Comme sur une plaque tournante.)

 

Nous envisageons (…) : « de plonger périodiquement l’humanité entière dans l’hibernation : de sorte qu’on pourrait, dans un proche avenir, distinguer une « génération éveillée » et une « génération endormie ». Une petite partie des éveillés prendrait soin des endormis qui seraient entreposés dans des dortoirs de cent étages.

 

(donc, en s’endormant en 1980 à l’âge de 60 ans, on se réveille en 2000 - toujours âgé de 60 ans ! on vit pendant 5 ans le plus joyeusement du monde : on se recouche : roupille de nouveau …)

 

« Par ici s’il vous plait. »

 

Mais pourquoi pas ? : on peut parfaitement greffer le cerveau d’un homme dans le corps d’une jeune femme.

 

Dehors : un ciel hérissé de noirs décombres de nuages ; les frondaisons s’agitent plus librement.

 

Fragments (propos décousus) : « La tradition ? : bon pour les paresseux ; refusent de toucher aux flaques d’eau, parce qu’elles viennent peut-être du déluge. » /

 

Etcaetera. (et j’incline la tête, fataliste : la terre, les planètes, etcaetera.) / Ah oui ! Un détail qui a son importance : « Pouvez-vous me dire la répartition : Hommes/ Femmes/ Enfants ? » 

 

Je me sens glisser en arrière comme quand un vent se traine paresseusement pendant la récolte de pommes de terre.

 

« Eh bien, Majesté ? Comment allez-vous ? » : Pas de réponse. Seuls les yeux se mettent à cligner dans le visage sensuel et figé – je me dis tout  à coup que la pauvre créature doit mourir de peur. (Mais c’est la dernière chose à laquelle on pense en présence d’une charmante jeune femme (En tant qu’homme !)).

 

La volière « Non. Nous les appelons « Masques volants » : il y en a quelques types bien définis. (Avec des différences marquées entre les mâles et les femelles ; les premiers ont une douzaine d’« expressions » ; les secondes bien davantage.

 

« Ça ?: des Têtes Volantes. » / : Ah, la mystérieuse « troisième espèce » d’hier.

 

Dans ma main une tête décapitée (ou plutôt : sans corps. Il a incontestablement figure humaine. Et il pèse si peu dans la main !)

 

Ça ne court pas les pistes, une centauresse à lunettes (plus toute jeune : un seau à eau en fer blanc lui étire le bras.)

 

Elle recourt à des périphrases : ce qui éclaire plus ou moins bien la nuit ; qui change toujours de forme. (Donc la lune sans aucun doute !)

 

Je m’immobilise sous le ciel imprimé de feuillages. 

 

 

 

 

                                                                                                                  A Bientôt          Boris

 

 















Salut et fraternité.

 

(…)

 

    Merci pour l’échantillonnage schmittien. C’est très frais et j’irai voir bientôt du côté d’Arno. – J’ai particulièrement aimé :

« La tradition ? : bon pour les paresseux ; refusent de toucher aux flaques d’eau, parce qu’elles viennent peut-être du déluge. »   et surtout :

Je me sens glisser en arrière comme quand un vent se traine paresseusement pendant la récolte de pommes de terre.

 

(…)

 

A bientôt                                              Ch’Vavar