Salut Ivar, 

 

 

 

Je viens de lire plusieurs livres de Sylvia Plath : Ariel, Arbres en Hiver et Journaux. Je t’envoie quelques notes de lecture autour de cette œuvre émouvante.

 

 

J’y ajoute aussi une rhapsodie composée avec ses phrases d’élégante suicidée.  

 

 

 

 

 

                                                                                                                    A Bientôt        Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes à propos de Sylvia Plath

 

 

 

Sylvia Plath aime le sang. Le sang apparait à chaque instant à l’intérieur des poèmes de Sylvia Plath. « Le flux du sang est flux d’amour. » « Si le sang jaillit, c’est la poésie. » Sylvia Plath aime le sang d’un amour suicidaire. Il y a ainsi une sensualité étrange chez Sylvia Plath, une sensualité suicidaire, la sensualité suicidaire du sang.

 

« Ma bouche… ô petit jupe sanglante. (…) Si je pouvais toujours dormir, si ma bouche pouvait épouser une blessure pareille. »

 

Ainsi ce que Sylvia Plath essaie de donner à sentir c’est le sang du sommeil comme le sommeil du sang.

 

 

 

Pour Sylvia Plath il y a aussi une alliance de métamorphose entre la peau et le sang. Pour Sylvia Plath, à chaque instant la peau devient sang comme le sang devient peau. Et ce qui incarne cette alliance de métamorphose entre la peau et le sang, ce sont les lèvres (les lèvres de la bouche et les lèvres du sexe). « J’arrachais de mes lèvres un morceau de peau, et elles se mettaient à déverser des torrents de sang en forme de lèvres, toute ma bouche sans peau n’était qu’un jaillissement de sang rouge brillant. »

 

« J‘emplis mes veines d’invisible, d’un million d’atomes. »

 

Pour Sylvia Plath, le sang ce serait ainsi quelque chose comme de l’obscurité invisible, de la nuit invisible qui pulse à l’intérieur de la chair, quelque chose comme la nuit invisible de l’âme qui pulse à l’intérieur de la chair. 

 

« Mon amour s’est enfui et j’ai envie d’être violée. C’est la nuit. »

 

Il y a chez Sylvia Plath une forme de désir d’apparaitre violée par la nuit même, c’est-à-dire d’apparaitre violée par le flux même de son sang, un désir d’apparaitre violée par le flux nocturne de son sang, par le flux de nuit de son sang, par le flux d’immortalité de son sang, par le flux de nuit immortelle de son sang.

 

« Mon sang vital coulait sur la table nue, et rien ne pouvait pousser là-dessus. Mon sang coule encore. »

 

Le problème de Plath c’est alors de savoir comment donner une forme heureuse à ce flux de sang qui s’écoule sur sa table de travail. Ainsi qui sait pour Sylvia Plath, le désir d’écrire ne serait finalement qu’un ersatz du besoin de sang. « Ai-je besoin d’écrire quoi que ce soit ? Ou bien est-ce de temps et de sang dont j’ai besoin ? »

 

 

Sylvia Plath évoque à chaque fois aussi le cœur de manière intense. « Et je sens mon cœur : il ouvre et il ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu de moi. »

Le cœur apparait en effet comme la corbeille de fleurs du sang, la corbeille de fleurs rouges du sang. Le cœur apparait comme la corbeille de narcisses du sang, la corbeille de narcisses aveugles du sang. Le cœur apparait comme la cloche de fleurs rouges, la cloche de lèvres du sang, la cloche de coquelicots du sang, la cloche de lèvres et de coquelicots du sang. Le cœur apparait comme la cloche de narcissisme du sang, la cloche de narcissisme aveugle du sang.  

 

Le cœur apparait aussi comme la coagulation démente du souffle, la coagulation démente d’un souffle arraché « souffle arraché des cloches sanglantes des fuchsias. » 

 

 

« Ce mur rouge se crispe continuellement :

 

Un poing rouge qui s’ouvre et se ferme. »

 

Pour Sylvia Plath, le cœur apparait comme un poing de fleur, un poing de tulipe, le poing de tulipe du désespoir, la cloche de tulipe du désespoir, le poing de tulipe du désespoir qui s’ouvre et se ferme à chaque instant. Et c’est précisément cela qui sidère à l’intérieur de l’écriture de Sylvia Plath, cette pulsation du désespoir, cette efflorescence du désespoir qui s’ouvre et se ferme, cette efflorescence cardiaque d’un désespoir qui s’ouvre et se ferme. La poésie de Sylvia Plath sait qu’il y a en effet deux poses différentes du désespoir, le désespoir ouvert et le désespoir fermé. Ce que Emily Dickinson, par cette même attention extrême aux fleurs, elle aussi savait déjà. Sylvia Plath serait une sorte de Dickinson décontractée, une sorte d’Emily Dickinson délurée et même dévergondée, dévergondée parce que sans Dieu. Cependant, malgré les différences d’époques, la tonalité, le timbre des deux femmes apparait souvent semblable, c’est celui de la cloche de désespoir de la joie même, si j’ose dire.

 

(Et pour Sylvia Plath le paysage du dehors aussi se résorbe à l’intérieur du cœur, le paysage du dehors c’est ce qui disparait avec douceur, avec une sorte de douceur démente à l’intérieur même de son cœur. « Les champs font au loin mon cœur fondre. »)

 

Sylvia Plath a ainsi une intuition particulièrement intense du cœur. Pour Sylvia Plath, le cœur apparait comme la cloche du sang, la cloche de désespoir du sang. « Le cœur est une clochette rouge, en détresse. » Pour Sylvia Plath le cœur carillonne, le cœur carillonne l’hémorragie, le cœur carillonne le suicide, le cœur carillonne l’hémorragie du suicide. Pour Sylvia Plath, le cœur carillonne le sucre du suicide, le sucre de sang du suicide. Le cœur carillonne le miel du suicide, le miel de sang du suicide. Pour Sylvia Plath, le cœur carillonne la ruche d’abeilles du suicide, les abeilles de sang du suicide, la ruche d’abeilles de sang du suicide. 

 

 

Ce qui est très beau aussi chez Sylvia Plath, c’est cette intuition que la chair apparait toujours plus grande que nous. C’est cette intuition qu’il y a une démesure de la chair, une démesure de la chair que chaque corps essaie de soutenir malgré tout à chaque instant, comme si chaque corps humain portait la démesure de sa chair sur ses épaules, comme si chaque corps était l’atlas ahuri, l’atlas épouvanté de la démesure même de sa chair.

« Je suis si petite

En comparaison de ces organes ! »

 

« Ceci est l’arbre du poumon. »

 

Ainsi pour Sylvia Plath, c’est comme si la chair poussait comme un arbre, c’est comme si la chair poussait comme un arbre de sang à l’intérieur de la chair même. Exister pour Sylvia Plath c’est ainsi apparaitre épuisée par la poussée de sa chair, par la poussée arborescente de sa chair, par la pulsion de sa chair, par la pulsion arborescente de sa chair, par la pulsation de sa chair, par la pulsation arborescente de sa chair. 

 

Ce qui est étrange chez Sylvia Plath c’est qu’elle a à la fois le sentiment d’une démesure de la chair et le sentiment que cette démesure de la chair comparée à la démesure du cosmos reste presque sans importance. « Et la nuit arrive d’un seul pas de géant. C’est rassurant, pour changer, d’avoir si peu d’importance. »

 

 

Il est parfaitement évident que Sylvia Plath est une femme malade. L’hôpital est partout dans son œuvre. Pourtant il est aussi parfaitement évident qu’elle parvient à styliser sa maladie avec une élégance inouïe. Sylvia Plath a en effet le génie de donner à sa maladie une forme exacte. Elle appartient ainsi à la catégorie des malades psychiques heureux, des malades psychiques finalement heureux parce qu’inspirés. Sylvia Plath est ainsi de la race des Nerval, Strinberg, Dostoïevski, Bergman ou P. K Dick.  

 

 

Sylvia Plath essaie de se soigner avec des fleurs. « ces fleurs aussi lumineuses que des pansements ». Pour Plath la fleur est ce qui embaume la blessure « sentant mes perceptions s’approfondir avec le parfum puissant des géraniums, et la blessure qui s’adoucit… » même si elle sait aussi que ces fleurs sont aussi des poisons qui l’étouffent. « Ces tulipes voyantes dévorent mon oxygène. » « Des visages blêmes, aux yeux murés par les drogues, me suivent comme des fleurs. »

 

Le monde de Plath est d’abord un monde d’infirmes et d’infirmières « comme une infirmière muette et sans expression, la lune Pose une main sur mon front. ». Et par cette attention incessante à la maladie, aux formes de la maladie, les textes de Plath ressemblent alors parfois à ceux de Michaux. (Dans le Plâtre par exemple). 

 

Il y a chez Plath une forme de morbidité enchantée ou d’enchantement morbide, parce qu’elle pense que la mort, le repos de la mort lui offrira un contact paisible avec le monde, contact paisible qu’elle ne parvient pas à avoir par sa vie même. « Ce sera plus naturel pour moi de reposer. Alors le ciel et moi converserons à cœur ouvert, et je serai utile quand je reposerai définitivement : alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher, et les fleurs m’accorder du temps. » 

 

 

 

Ce qui est flagrant chez Sylvia Plath c’est à la fois la simplicité et l’audace de ses images, la simplicité audacieuse de ses images. Aucune facticité, aucune sophistication fastidieuse, c’est toujours à la fois aussi net qu’étonnant. Par exemple « D’autres rocs dissimulent sous l’eau leurs rancunes » « Des mûres Aussi grosses que mon pouce, aussi muettes que des yeux. » « Les carpillons Jonchent la vase comme des pelures d’orange. » « Ici les graminées Déposent leurs chagrins sur mes chaussures. »

 

J’aime aussi beaucoup cette phrase. « Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovine et florale. »

 

Trébucher bovine et florale, c’est superbe. Sylvia Plath révèle ainsi comment l’instant du déséquilibre accomplit une hybridation soudaine de buffle et d’orchidée, ou encore une hybridation soudaine de tulipe et de bison. 

 

« Le plus heureux des clowns, sur les mains, les pieds dans les étoiles, le crâne rond comme la lune, »

 

Le clown serait en effet celui qui marche avec maladresse à la surface de la terre parce qu’il a des planètes plein les pieds, des planètes lointaines plein les pieds. Le clown marche avec maladresse à la surface de la terre parce qu’il apparait à chaque instant encombré de pieds-bots de galaxies. Le clown c’est ainsi l’Œdipe des constellations, l’Œdipe à la fois coagulé et acrobate des constellations.

 

 

Je trouve aussi les poèmes à propos des abeilles splendides, l’évocation tranquillement humoristique de la ruche par exemple.

« C’est ma commande, cette boite en bois aux contours nets,

Carrée comme un tabouret et presque impossible à soulever.

On dirait le cercueil d’un nain

Ou d’un bébé trapu

Si ça ne faisait  pas un tel vacarme à l’intérieur. »

Ou encore l’image des pots de miel rangés dans la pénombre de la cave.

« Six pots bien pleins Six yeux de chat dans la cave. »

 

 

Il y a aussi une puissance du sourire, une puissance herborescente du sourire chez Sylvia Plath. « Un sourire est tombé dans l’herbe. » « J’ai mes deux jambes et le sourire pour avancer. »

Et aussi le bonheur des ballons, Sylvia Plath sait en effet sourire avec les ballons. Je trouve ainsi le texte à propos des ballons d’enfant extrêmement élégant.

 

« Et ces globes de légèreté, Voyageurs rouges et verts qui ravissent. (…) Ovales en leur âme animale »  

 

Le ballon apparait ainsi comme un œuf de bestialité, un œuf de bestialité volatile, un œuf de bestialité subtile, un œuf de bestialité éthérée. Le ballon apparait ainsi comme le zéro de la bestialité, le zéro de la bestialité subtile, le zéro heureux de la bestialité subtile, le zéro heureux de la bestialité volatile, le zéro heureux de la bestialité éthérée. Le ballon apparait comme le zéro de la bestialité heureuse à la recherche d’une chair décapitée, le zéro de la bestialité heureuse qui cherche et trouve la chair décapitée du sang. (« Le ballon que je pousse avec mes pieds est une tête perdue qui cherche au hasard un corps décapité pour l’habiter avec le rire de sa bouche. » Serge Pey)

 

 

 

Le texte Chandelles aussi est superbe. « Lumière bouleversée qui frôle des doigts de cire » « Et ces doigts, enfermés dans leur propre halo. » (La traduction de Valérie Rouzeau est ici  intéressante, elle modifie en effet le « cœur de lumière » en « lumière bouleversée » et en osant ainsi élider l’image du cœur de lumière, elle évoque malgré tout ce cœur comme boule renversée du bouleversement.)

 

Et encore cette image extraordinaire à la fois sobre et inattendue de Femmes Gravides.

 

« Souriant en elles-mêmes, elles méditent

 

Aussi dévotement que le bulbe de Hollande

 

Lorsqu’il prépare ses vingt pétales. » 

 

 

 

J’aime beaucoup aussi cette simple phrase. « Mon amour, le monde tourne, le monde se colore. » Et cette indication étrange enfin « Nous t’entourons comme des murs ébahis. »

 

 

Sylvia Plath est aussi extrêmement sensible à la forme du carré, celui du miroir par exemple. « L’œil d’un petit dieu, à quatre coins. » Ce qu’elle sent surtout c’est la pulsation du carré, la pulsation érotique ou même amoureuse du carré. « Ceux qui jouent au bingo, ou au jeu de l’amour Dans un carré pas plus grand qu’un tapis ». Ce que Sylvia Plath sent ainsi avec une extrême intensité c’est le carré cardiaque.

 

 

 

Sylvia Plath sait encore regarder avec une attention douloureuse, une attention meurtrie la lumière d’os de la lune. « Rien ne saurait toucher ni attrister la lune qui regarde sans broncher depuis sa cagoule d’os.» « La lune n’offre aucune issue, c’est un visage morne D’une blancheur d’os effroyable, elle traine derrière elle l’océan comme un crime obscur ; elle est calme. »

 

Je trouve enfin le poème Berck-Plage somptueux. L’ouverture du poème d’abord surtout. « C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage. » Immensité hors d’usage de la mer, je trouve la formule inoubliable.

 

Il y a aussi parfois à l’intérieur de ce poème des passages assez proches de ton poème La Plage de Berck. Ceci par exemple « Des seins, des fesses : une confiserie Dont les cristaux  de sucre titillent la lumière. »

 

L’idée de Plath de juxtaposer ou plutôt d’enchevêtrer l’évocation de la plage et celle de l’enterrement est indiscutablement géniale. (C’est une technique qui bizarrement ressemble un peu à celle des films de T. Kitano.) J’aime bien aussi par exemple « Le long cercueil de chêne clair comme du savon » et aussi « Les enfants sentent monter l’odeur du cirage noir, Et tournent leurs visages, lentement sans un mot, ». Ces phrases ressemblent cette fois à la simplicité intense des films de John Ford. Je ne saurai expliquer pourquoi, étant donné que ce sont des images d’odeurs que le cinéma ne semble pourtant pas apte à provoquer. Ainsi c’est comme si Sylvia Plath était une sorte de figure sophistiquée des films d’Antonioni qui parvenait parfois à se métamorphoser en figure simple d’un film de John Ford. Ou encore comme si Sylvia Plath était une sorte de femme engluée à travers des complexes psychiques factices qui parvenait parfois le temps d’une phrase à écrire malgré tout comme la fille à la fois tragique et insouciante née des noces aberrantes de Blaise Cendrars et d’Emily Dickinson. « La bonté me rend visite. Dame Bonté, elle est trop aimable ! »

 

 

« Ce que je redoute le plus, je crois, c’est la mort de l’imagination. (…) la pauvreté d’un monde sans rêve est inimaginable tant elle est affreuse. C’est cette folie-là qui est la pire. L’autre, celle avec des visions et des hallucinations, serait un soulagement, dans la manière de Jérôme Bosch. »

Cette crainte d’une mort de l’imagination hante en effet chacune des phrases de Sylvia Plath. Et pourtant Sylvia Plath est à l’évidence une imaginative d’exception. Les métaphores à la fois extrêmement simples et spontanées pullulent à l’intérieur de ses textes. C’est aussi particulièrement flagrant à l’intérieur de son journal. Dans les quatre premières pages du journal de Cambridge surviennent par exemple « un crucifix d’étoiles », un « squelette de cristal » (celui de Scarlatti) ou cette évocation du bruit des roues du train proche une fois encore de Cendrars. « Dans le train : hypnotisée par la nuit noire au dehors, avec le sentiment de l’incomparable langage rythmique des roues, rythme sec de comptine, transcription des moments de la pensée comme la psalmodie d’un disque brisé - répétant encore et toujours Dieu est mort, Dieu est mort, allons, allons, allons - pure félicité, le balancement érotique du wagon. »

 

 

Il y a de la vampire, de la vampire éhontée en Sylvia Plath. La première fois qu’elle embrasse Ted Hugues, elle lui mord aussi aussitôt la joue jusqu’au sang. « Et quand il m’a embrassé dans le cou, je lui ai mordu la joue violemment et longuement et quand nous sommes sortis de la pièce son visage ruisselait de sang. » Sylvia Plath apparait ainsi comme une poète vampire c’est à dire comme une poète vamp. Et ce vampirisme est aussi une sorte d’angélisme paradoxal, ce désir de vampirisme est aussi un désir d’accroissement angélique, de surcroît angélique, d’exacerbation angélique. « Je crois que je pourrais me tenir assise à tes cotés et te nourrir et traverser avec toi tous ces espaces nécessaires de tables de repas, et ces royaumes de chaises et de choux, dans l’attente de ces quelques moments fantastiques où nous sommes des anges, et des anges qui grandissent (ce qui est impossible aux anges du ciel) et où, ensemble, nous faisons que le monde s’aime et soit incandescent. » (Le truc étonnant aussi chez Plath c’est que son angélisme ne dédaigne jamais la trivialité de l’existence. Le devenir ange des corps humains ne s’accomplit en effet que parmi un « royaume de chaises et de choux » (la formule est magnifique), ce serait l’aspect presque flaubertien de Sylvia Plath.) Ce surcroit angélique c’est peut-être aussi celui de l’ascendance mentale de la femme sur l’homme. La force qui angélise c’est celle de la femme qui suce le sang de l’homme afin qu’il devienne quasi invulnérable. « Et je vais croire en toi et te rendre invincible sur cette terre. Oui, j’ai ce pouvoir. La plupart des femmes l’ont plus ou moins. » Sylvia Plath a en effet parfois le désir de devenir une femme qui existe comme béquille souveraine de l’homme, béquille souveraine de l’homme qu’elle aime, béquille souveraine de l’homme qu’elle a choisi d’aimer, c’est un désir presque archaïque, préhistorique, de femme au foyer comme repos du guerrier. « Je brûle d’envie de pénétrer la matière du monde : m’ancrer dans la vie grâce au lilas et à la lessive, au pain quotidien et aux œufs frits, et à un homme, l’étranger aux yeux noirs, qui se nourrira de ma cuisine, de mon corps et de mon amour, parcourra le monde tout le jour et rentrera trouver le réconfort la nuit auprès de moi.» Ou encore « Cette part de la femme en moi, la part concrète, présente, immédiate, qui a besoin de la chaleur de son homme dans un lit, et que son homme mange avec elle et pense et communie avec son âme ... » Il y a en effet aussi un aspect casanier prudent de Plath. « N’avoir envie que d’une chose, c’est de rentrer chez moi, dans la maison qui est devenu un asile et un sanctuaire (…) à Cambridge, avec mon pignon et mon jardin. Là je peux me reposer, devenir aussi fraiche que le lait du matin, et retrouver la foi et l’innocence, cette innocence qui est foi… »

 

Le journal de Plath ne cesse de décrire la situation monotone d’une femme professeur qui essaie cependant de trouver du temps pour travailler et qui n’y parvient pas. Soit parce qu’elle est épuisée « Je suis trop fatiguée pour lire, écrire, préparer mes trois derniers cours (…) je traine en robe de chambre et chaussettes de laine dans l’appartement froid, et beau dans sa propreté et sa nudité - la propreté repose l‘âme. », soit parce qu’elle rêve de façon futile à la célébrité littéraire.

 

Ce qui gêne en effet le plus Plath, ce qui entrave à la fois son travail et son inspiration, c’est l’orgueil, l’orgueil de la perfection, l’orgueil de se croire parfaite. Cet orgueil la confine alors à l’indolence et à la paresse. Cet orgueil de la perfection, c’est ce que Sylvia Plath appelle son moi assassin. « Il y a un moi bénéfique, qui aime ciels, collines, idées, repas savoureux et couleurs vives. Mon démon voudrait assassiner ce moi là en exigeant qu’il soit un parangon, et en déclarant que s’il n’est pas à ce niveau  il doit s’enfuir. » « Je ne peux ignorer ce moi assassin, car il est là. Je sens sa présence et son odeur, mais je refuse de lui donner mon nom. » Le problème de Plath c’est alors de parvenir à détruire l’orgueil du désir de perfection afin de parvenir à écrire avec insouciance.

 

 

Les remarques de Plath à propos de la peinture sont aussi acerbes que sagaces. « Mondrian : chaleureux comme des carrés de linoleum platonicien. » « Et partout dans les villes de Chirico, il y a un train pris au piège lâchant ses nuages de vapeur dans un labyrinthe de lourdes arches, voutes et arcades. (…) Et les longues ombres projetées par des silhouettes invisibles- impossible de dire si elles sont humaines ou de pierre. » En effet la peinture de Chirico nous apprendrait précisément cela : même si la silhouette d’un homme est différente de la silhouette d’une statue, la silhouette de l’ombre d’un homme apparait cependant identique à la silhouette de l’ombre d’une statue. La peinture de Chirico nous apprendrait que du point de vue de l’ombre ou plutôt selon l’œil de l’ombre, le charnel et le minéral deviennent indiscernables.

 

 

« Avec le radiateur à gaz qui pleurait comme la voix d’un phénix… »

 

En effet, le radiateur renait à chaque instant des cendres de l’eau. Le radiateur frémit comme un phénix. Le radiateur frémit comme le phénix des cendres de l’eau. Le radiateur fait son nid à l’intérieur des cendres de l’eau. Le radiateur fait son nid comme le phénix des cendres de l’eau. Ou plutôt le radiateur fait un nid-phénix. Le radiateur fait le nid-phénix des cendres de l’eau. 

 

« Un nageur sort de la mer en tenant fermement une petite pieuvre qui se tord, avec ses longs tentacules qui pendent emmêlés et entortillés ; une tête absurde comme une balle de revolver. »

 

Oui en effet, la tête a parfois la forme absurde d’une balle de revolver. Oui, balle de revolver absurde de la tête. Reste malgré tout à savoir où tirer cette balle de revolver de la tête. A l’intérieur d’une autre tête, à l’intérieur d’un ventre, à l’intérieur du vide, à l’intérieur de la terre, à l’intérieur du ciel, à l’intérieur de l’eau, à l’intérieur du feu ? Reste aussi à savoir quel revolver utiliser pour tirer cette balle de la tête. C’est à dire reste à savoir à quoi ressemblera ce qui tiendra lieu de revolver. Sera-ce l’ombre, le rire, le rire de l’ombre, le râle, le râle de l’ombre, le fou-rire, le fou-rire de l’ombre ? Ou bien une bouche, une bouche hors-tête, une bouche dépourvue de tête, une bouche absolue, une bouche absolue hors-tête ? Et pourquoi pas qui sait la bouche de l’aurore, la bouche absolue de l’aurore. « Nous nous éveillerons à l’aurore la tête vidée comme l’eau bue. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rhapsodie avec Sylvia Plath

 

 

 

 

 

 

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les champs font au loin mon cœur fondre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Les champs font au loin mon cœur fondre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Les champs font au loin mon cœur fondre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Les champs font au loin mon cœur fondre.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Les collines descendent dans la blancheur.

 

Les champs font au loin mon cœur fondre.

 

Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mourir est un art comme tout le reste.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Mourir est un art comme tout le reste.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Mourir est un art comme tout le reste.

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Amour, amour, ma saison.

 

Mourir est un art comme tout le reste.

 

Un seul cri et je saute hors du lit, trébuche, bovin et floral.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

La paix est ici tellement vaste qu’elle donne le vertige.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

La paix est ici tellement vaste qu’elle donne le vertige.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient un strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

La paix est ici tellement vaste qu’elle donne le vertige.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient un strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

La paix est ici tellement vaste qu’elle donne le vertige.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

La paix est ici tellement vaste qu’elle donne le vertige.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Voici la pluie, et ce calme énorme est son fruit.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Voici la pluie, et ce calme énorme est son fruit.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Un sourire est tombé à l’intérieur de l’herbe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Un sourire est tombé à l’intérieur de l’herbe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

J’ai mes deux jambes et le sourire pour avancer.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

J’ai mes deux jambes et le sourire pour avancer.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Un sourire est tombé à l’intérieur de l’herbe.

 

J’ai mes deux jambes et le sourire pour avancer.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Des seins, des fesses : une confiserie dont les cristaux de sucre titillent la lumière.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Des seins, des fesses : une confiserie dont les cristaux de sucre titillent la lumière.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Des seins, des fesses : une confiserie dont les cristaux de sucre titillent la lumière.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est donc cela la mer, cette immensité hors d’usage.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des seins, des fesses : une confiserie dont les cristaux de sucre titillent la lumière.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Même les nuages au soleil du matin ne savent inventer de telles jupes.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Même les nuages au soleil du matin ne savent inventer de telles jupes.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Même les nuages au soleil du matin ne savent inventer de telles jupes.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Même les nuages au soleil du matin ne savent inventer de telles jupes.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est tellement beau ici, c’est tellement reposant.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Et l’âme apparait fiancée, fiancée en ce lieu paisible.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est tellement beau ici, c’est tellement reposant.

 

Et l’âme apparait fiancée, fiancée en ce lieu paisible.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

En un instant le ciel se déverse dans le trou comme du plasma.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

En un instant le ciel se déverse dans le trou comme du plasma.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le long cercueil de chêne clair comme du savon.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Le long cercueil de chêne clair comme du savon.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Le long cercueil de chêne clair comme du savon.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est tellement beau ici, c’est tellement reposant.

 

Et l’âme apparait fiancée, fiancée en ce lieu paisible.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

C’est tellement beau ici, c’est tellement reposant.

 

Et l’âme apparait fiancée, fiancée en ce lieu paisible.

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est tellement beau ici, c’est tellement reposant.

 

Et l’âme apparait fiancée, fiancée en ce lieu paisible.

 

Les bancs vides de la mémoire veillent les pierres.

 

Le long cercueil de chêne clair comme du savon.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le givre crée une fleur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le sang fleurit clair.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le givre crée une fleur.

 

Le sang fleurit clair.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le givre crée une fleur.

 

Le sang fleurit clair.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le plus heureux des clowns, sur les mains, les pieds dans les étoiles, le crâne rond comme la lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le plus heureux des clowns, sur les mains, les pieds dans les étoiles, le crâne rond comme la lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Le plus heureux des clowns, sur les mains, les pieds dans les étoiles, le crâne rond comme la lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Le plus heureux des clowns, sur les mains, les pieds dans les étoiles, le crâne rond comme la lune.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Si je me mets à courir maintenant il me faudra courir toute ma vie.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Si je me mets à courir maintenant il me faudra courir toute ma vie.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Si je me mets à courir maintenant il me faudra courir toute ma vie.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Et je sens mon cœur, souffle arraché aux cloches sanglantes des fuchsias.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Et je sens mon cœur, souffle arraché aux cloches sanglantes des fuchsias.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur, souffle arraché aux cloches sanglantes des fuchsias.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Si je me mets à courir maintenant il me faudra courir toute ma vie.

 

Et je sens mon cœur, souffle arraché aux cloches sanglantes des fuchsias.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Si je me mets à courir maintenant il me faudra courir toute ma vie.

 

Et je sens mon cœur, souffle arraché aux cloches sanglantes des fuchsias.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

L’herbe happe avec humilité.

 

Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

 

Une écharpe de fumée s’enroule autour des arbres.

 

Le cri de l’enfant se fond dans le mur.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je boite de la mémoire.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

J’ai la voix plein les yeux.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je boite de la mémoire.

 

J’ai la voix plein les yeux.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Je boite de la mémoire.

 

J’ai la voix plein les yeux.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le sang apparait immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Le sang apparait immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sang apparait immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sang apparait immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sang apparait immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Les nuits errent comme des animaux venus de l’espace.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Les nuits errent comme des animaux venus de l’espace.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sang apparait immobile.

 

Les nuits errent comme des animaux venus de l’espace.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sang apparait immobile.

 

Les nuits errent comme des animaux venus de l’espace.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Crâne blanc.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne.

 

Crâne blanc.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre.

 

 

 

Mon amour, le monde tourne, le monde se colore.

 

Crâne blanc.

 

Le sommeil du sang neige immobile.

 

Je marche jusqu’à ce que ma tête devienne une pierre.

 

Et je sens mon cœur : il ouvre et ferme sa corbeille de pétales rouges par amour absolu.

 

Comme un miracle ambulant, la peau devient le strip-tease intégral du calme.

 

Je vole, je vole maintenant.

 

Cicatrice au ciel, comète rouge.

 

Nous demeurons comme des tombeaux de lune.

 

C’est pour les femmes que l’hiver existe.

 

Des murs ébahis contemplent la nudité de la fenêtre. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cher Boris, je ne t’ai pas encore remercié pour la grande joie que m’ont donnée tes notes sur Sylvia Plath et la rhapsodie. Le sang y circule prodigieusement, en effet, fourmillant dans les notes, où on est si j’ose dire au niveau du globule! tandis que dans la rhapsodie la pulsation paraît différente, comme étendue au cosmos. Impression étrange d’être dehors et dedans à la fois – de la veine, de l’artère, du bras de la nébuleuse !

 

    J’espère que tout va bien pour toi. Ici, rien de très intéressant. Je prépare une anthologie, qu’on m’a demandée, de “L’Invention de la Picardie”, que je relis trente ans après avec un certain étonnement... L’éditeur voulait faire une réédition complète, mais 630 pages au format 21x29,7... qui peut encore lire cela, et donc acheter cela ?

 

    (…)

 

    Bien amicalement,

 

Ivar