Robert De Niro

 

 

 

La technique de jeu de De Niro ne cherche pas à exprimer les sentiments, à révéler les sentiments. La technique de jeu de De Niro cherche plutôt à filigraner les sentiments, à filigraner les sentiments à la surface du visage. De Niro insinue à chaque instant le flux des sentiments à la surface de son visage. De Niro insinue à chaque instant le flux de ses sentiments à la fois entre les muscles de son visage et la peau de son visage. 

 

De Niro filigrane les affects. De Niro filigrane les affects sous la surface de la peau. De Niro filigrane les affects sous la peau du visage.

 

Il y a une sorte de rhizome phatique filigranée (à la fois phatique et fanatique, phanatique) dans le jeu de De Niro. De Niro filigrane un rhizome d’affect à la surface de la peau. De Niro filigrane un rhizome d’affects sous la peau de son visage.

 

De Niro n’exprime pas les sentiments avec son visage. De Niro préfère plutôt diffuser ou iriser les sentiments, les affects sous son visage comme des indices épidermiques, comme des indices quasi réflexes, comme des indices épidermiques réflexes.

 

 

Le jeu de De Niro ne tente pas de révéler la forme des sentiments. Le jeu de De Niro essaie de révéler les nervures des sentiments. C’est pourquoi de Niro s’avère sans cesse apte à signifier les mille facettes de l’énervement.

 

L’énervement n’est pas pour De Niro un sentiment parmi d’autres, l’énervement est la structure même des sentiments. Pour de Niro c’est par le fil de l’énervement qu’il est possible  de passer d’un sentiment à un autre et ainsi d’émettre les sentiments soit comme des signes, soit comme des notes, soit comme des signes de pensée, soit comme des notes de musique soit comme des touches de peinture.

 

Dans le jeu de De Niro la nervure de l’énervement est ce qui relie les sentiments les uns aux autres et ce qui ainsi les incite soit à signifier soit à survenir comme des notes de musique ou des touches de peinture.