Bonjour Laurent,




A cet égard Boris serait peut-être, dans la typologie qu'il esquisse, un poète du à et du de. ​Le à de l'adresse, de la projection, du A oui en tant que projection dans l'abîme de la béance. Et du de du génitif, du complément de nom, de la possession infinie des choses. Le "problème" de B. Wolowiec, celui qu'il s'attache à résoudre, est de projeter le de dans le à, le génitif dans le génératif, la possession du nom dans la dépossession du verbe, le complément du nom dans la préposition du temps. Si l'image établit des rapports sur la base d'une ressemblance, l'usage qu'en fait Boris serait de projeter l'analogie dans l'inconnu. De faire approuver par l'inconnu (A oui) la chaîne de ressemblance qu'il élabore dans la succession sans fin des génitifs.


J’aime beaucoup ces phrases. J’ai le sentiment que c’est jusqu’à présent, avec la vision de la muraille cyclopéenne d’Ivar, ce qui a été dit de plus précis à propos de mon écriture. Cette projection du de à l’intérieur du à, cette projection de la suite des de à l’intérieur de l’inconnu du à, c’est en effet la forme globale de mon écriture.

 

Il me semble cependant qu’un mot est inexact, celui d’infini. La suite des génitifs n’est pas sans fin, la suite des génitifs apparait plutôt comme forme de la démesure. Ce que je cherche à accomplir par cette projection de la métaphore (ou de la paraphore) à l’intérieur de l’inconnu, ce serait ainsi une forme de possession démesurée des choses, possession démesurée des choses qui a lieu par sensation de l’obscène pudeur de l’espace.

 

D’autres mots encore tels que génératif ou analogie me semblent aussi discutables. C’est pourquoi je réécrirais volontiers cet extrait ainsi.

 

Je serais ainsi un poète du de et du à. Le de du génitif, du complément du nom, de la possession des choses, de la possession démesurée des choses. Le à de l’adresse, de la projection, de la projection à l’intérieur de l’abime, à l’intérieur de la béance de l’abime, à l’intérieur de la bouche bée de l’abime, à l’intérieur de la bouche de silence bée de l’abime, à l’intérieur de la bouche taboue de l’abime, à l’intérieur de la bouche taboue bée de l’abime, à l’intérieur de la bouche de silence taboue bée de l’abime. Le problème que j’essaie ainsi de déclarer c’est celui de projeter le de à l’intérieur du à, c’est-à-dire le génitif à l’intérieur du vocatif, la possession du nom à l’intérieur de la syncope du verbe, l’appartenance du nom à l’intérieur de l’antériorité du temps. J’essaie ainsi de projeter la métaphore (ou la paraphore) à l’intérieur de l’inconnu. J’essaie d’adresser, de destiner, de clandestiner la catastrophe de facilité de la métamorphose (métamorphose que j’élabore par la suite des génitifs) à l’inconnu, jusqu’à l’inconnu, jusqu’à l’inconnu du oui, jusqu’à la couleur d’inconnu du oui.

 

 

 

 

 

                                                                                                                    A Bientôt        Boris