Divagations de la Méthode 004 

 

 

 

 

Bonjour Laurent, 

 

 

 

« Un certain effet de nature proprement cinématographique se produit lorsqu’il y a confrontation entre l’insistance-du regard porté sur un objet, insistance traduite par un gros plan ou par l’immobilité prolongée de la camera, et l’« indifférence » de cet objet du regard à cet intérêt, à cette insistance. Si on me montre cela en s’y arrêtant, et longtemps, cela doit avoir de l’importance, mais le cela reste illisible et immobile. (…) Un narrateur me désigne cela, mais que pense, que voit le « cela » indifférent ainsi désigné, ainsi que l’instance de désignation ? L’insistance-à-montrer au cinéma (…) crée un effet paradoxal : elle semble montrer l’être-là des choses et nous inviter à les accepter ainsi ; et en même temps elle se désigne elle-même comme un doigt-qui-montre-les-choses-dans-une-intention. (…) Si une caméra reste fixe sur le décor d’une action une fois que les acteurs sont sortis du champ (…) il nous est impossible de ne pas y voir une intention, tout en éprouvant que ce décor vide n’est pas concerné par elle. L’opacité du décor ne va pas pour nous sans être redoublée par une autre opacité, qui n’est pas la même et que l’on pourrait formuler ainsi : qu’est-ce qui se passe à ce moment dans la tête de la caméra ? » Michel Chion, Stanley Kubrick, L’Humain ni plus ni moins 

 

 

Et aussi de même à quoi pense la tête du doigt, à quoi pense la tête de l’index à l’instant où le doigt, l’index indique ? Et cette tête de l’index est-ce la dernière phalange, est-ce l’ongle, est-ce la lunule de l’ongle ? Ou la lunule de l’ongle ne serait-elle pas plutôt le cerveau du doigt, le lobe cérébral du doigt ?  

 

 

 

« On ne peut pas achever de ressembler. »   Paul Valery, Tel Quel.

 

 Le tel quel révélerait ainsi l’inachèvement même de la ressemblance. 

 

 

 

J’ai retrouvé à l’intérieur de mes archives un passage à propos de la tautologie selon Gertrude Stein. Une indication, j’ai écrit ça, si je me souviens bien, aux alentours de 1999. 

 

 

Pour G. Stein chaque chose est le signe d’elle-même sans en être cependant le sens. Pour G. Stein chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est, cependant elle ne se signifie pas parce que cette signification tautologique d’elle-même est infinie. G. Stein révèle ainsi plutôt que chaque chose est le signe de la tautologie d’elle-même à l’infini. En effet « une rose est une rose est une rose. » n’a pas le même sens que « une rose est une rose. » Chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est à l’infini est différent de chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est. Pour G. Stein le sens de la tautologie est infini. Ainsi pour G. Stein chaque chose est le signe d’elle-même, cependant le sens de cette auto-signification n’est pas le même, c’est l’infini (ou disons alors l’infini du même). A l’inverse aussi pour G. Stein l’infini est le sens de l’infini mais l’infini n’est pas le signe de lui-même, le signe de l’infini c’est la succession du signe égal de chaque chose. 

 

 

Et je remarque cependant désormais que G. Stein n’a pas écrit « une rose est une rose est une rose. », elle a écrit « Rose est une rose est une rose. ». Sa formule révèle ainsi la relation entre un prénom et une chose. La formule de G. Stein ne dit pas : une chose est une chose est une chose. La formule de Gertrude Stein dit : un prénom est une chose est une chose. G. Stein ne dit pas ainsi seulement un prénom est une chose. G. Stein dit un prénom est une chose est une chose. Ainsi pour G. Stein le prénom n’est pas l’équivalent de la chose, le simple équivalent de la chose. Pour G. Stein le prénom est l’équivalent du redoublement de la chose. Ou encore le prénom est l’équivalent de la répétition de la chose. Ainsi pour G. Stein ce qui prénomme c’est la répétition, ce qui prénomme c’est la répétition de la chose. Et répéter la chose ce serait aussi une manière de ne pas oublier le prénom, de ne pas oublier le prénom même de son amour. Dans Autobiographie d’Alice Toklas, il y a en effet cette phrase étonnante que j’avais déjà indiquée dans les Conversations avec Eric Chevillard (Prénom Vide Nom) « C’est encore Nellie qui racontait l’histoire que Gertrude Stein aimait à citer : un jeune homme lui dit un jour : « Je vous aime, Nellie. C’est bien Nellie, n’est-ce pas, que vous vous appelez ? » » 

 

 

 

Je t’envoie aussi un extrait de Notes autour d’Un Soupçon de Présence, le livre d’Alain Roussel. Il me semble que cela pourrait en effet t’intéresser. 

 

 

J’ai ainsi plutôt le sentiment que le langage vient toujours après. Le langage n’est pas alors ce qui structure la sensation, le langage serait plutôt ce qui structure la mémoire. A l’époque de l’enfance, nous avons des sensations immédiates, des sensations immédiates en dehors du langage. A l’époque de l’enfance, nous ne parvenons pas à enregistrer, à mémoriser les sensations, les formes de la sensation coïncident ainsi quasiment avec les formes de l’oubli. 

 

 

Ensuite à l’époque de l’acquisition du langage, le langage accompagne en effet la sensation. Malgré tout il me semble que le langage ne parvient jamais à recouvrir la globalité de notre expérience sensorielle. Penser cela ce serait accorder au langage une puissance totalisante. Parce que le langage ne parvient jamais à recouvrir intégralement notre expérience du monde, le monde nous apparait ainsi comme un chaos à l’intérieur duquel nous parvenons malgré tout à distinguer des espaces d’ordre, un chaos obscur où nous parvenons malgré tout à distinguer des espaces d’ordre clair. 

 

 

Ce que je veux dire c’est que le silence de l’enfance n’est jamais perdu même après l’apprentissage du langage. J’ai le sentiment qu’après l’apprentissage du langage, le silence de l’enfance coexiste à chaque instant avec la structure du langage. Après l’apprentissage du langage nous existons à la fois à l’intérieur des structures du langage et à l’intérieur du silence du monde. 

 

 

 

 

Et j’ai enfin retrouvé l’extrait où P. Quignard indique que le mot problème est étymologiquement en relation avec le mot falaise. C’est dans son livre La Haine de la Musique. J’avais cependant oublié que Quignard rapproche alors aussi le mot problème du mot langage. « C’est ainsi que la lingua est une Roche Tarpéienne et le flux des mots la masse d’une foule poussant un homme qui tombe dans le vide vertical qui le sépare de la mer. Dans la langue des anciens Grecs le mot de problèma signifie ce même escarpement s’avançant au-dessus des vagues plus basses, au haut de quoi la ville sacrifie en poussant une victime qui plonge. Il est curieux (…) que promontoire, langue, problème, mort soient le même. » 

 

 

 

 

Et enfin ces phrases d’Elias Canetti à méditer à la fois comme bon te semble et comme cela te chante à savoir comme la bonté du chant te semble. 

 

 

« Les grands auteurs d’aphorismes, on les lit comme s’ils s’étaient tous bien connus les uns les autres. » 

 

 

« Il en va de la santé du monde que l’on maintienne en vie davantage d’animaux. (…) Chaque espèce animale qui meurt rend plus improbable notre survie. Ce n’est qu’en présence de leurs formes et de leurs voix que nous pouvons demeurer des humains. Nos transformations s’épuisent dès lors que leur source tarit. » 

 

 

« Tous les animaux disparus. N’ayant plus d’animaux pour modèles, les hommes ne tendront-ils pas à devenir interchangeables. ? » 

 

 

« On a envie de décomposer chaque homme en ses bêtes et de se mettre ensuite, en les apaisant, en parfaite harmonie avec elles. » 

 

 

« On ne peut se figurer combien le monde serait périlleux sans les bêtes. » 

 

 

« Et quel péché originel ont donc commis les animaux ? Pourquoi les animaux doivent-ils subir la mort ? » 

 

 

« Qu’il existe une multiplicité de langues est un fait, mais c’est la chose la plus inquiétante du monde. Cela revient à dire que chaque chose porte des noms différents, au point qu’on peut se demander s’il s’agit bien de la même chose. » 

 

 

« Les prophéties qui se sont réalisées sont celles dont il se méfie le plus. » 

 

 

« Je n’ai aucun respect pour la réalité dès lors qu’elle est reconnue pour telle. M’intéresse ce que je peux faire de la réalité non reconnue. » 

 

 

« Le vent, l’unique et seule liberté dans la civilisation. » 

 

 

« De tous les obstacles, les fleuves sont les plus attrayants. » 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                            A Bientôt                Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cher Boris, je réponds entre les lignes, un peu trop vite sans doute :

 

« Un certain effet de nature proprement cinématographique se produit lorsqu’il y a confrontation entre l’insistance-du regard porté sur un objet, insistance traduite par un gros plan ou par l’immobilité prolongée de la camera, et l’« indifférence » de cet objet du regard à cet intérêt, à cette insistance. Si on me montre cela en s’y arrêtant, et longtemps, cela doit avoir de l’importance, mais le cela reste illisible et immobile. (…) Un narrateur me désigne cela, mais que pense, que voit le « cela » indifférent ainsi désigné, ainsi que l’instance de désignation ? L’insistance-à-montrer au cinéma (…) crée un effet paradoxal : elle semble montrer l’être-là des choses et nous inviter à les accepter ainsi ; et en même temps elle se désigne elle-même comme un doigt-qui-montre-les-choses-dans-une-intention. (…) Si une caméra reste fixe sur le décor d’une action une fois que les acteurs sont sortis du champ (…) il nous est impossible de ne pas y voir une intention, tout en éprouvant que ce décor vide n’est pas concerné par elle. L’opacité du décor ne va pas pour nous sans être redoublée par une autre opacité, qui n’est pas la même et que l’on pourrait formuler ainsi : qu’est-ce qui se passe à ce moment dans la tête de la caméra ? » Michel Chion, Stanley Kubrick, L’Humain ni plus ni moins  

 

 

 

Très intéressante réflexion. 

 

L'indifférence de l'objet à l'égard du regard qu'on lui porte, c'est son cela, oui, mais à "cela" il faudrait ajouter un s : ce-las, ce-qui-est-las-d'être-vu, fatigué d'être montré et désigné et gardant par là sa réserve, son quant-à-soi maussade. Le cela s'épuise dans la désignation. Il s'y déprime et s'y renouvelle.

 

 

 

Et aussi de même à quoi pense la tête du doigt, à quoi pense la tête de l’index à l’instant où le doigt, l’index indique ? Et cette tête de l’index est-ce la dernière phalange, est-ce l’ongle, est-ce la lunule de l’ongle ? Ou la lunule de l’ongle ne serait-elle pas plutôt le cerveau du doigt, le lobe cérébral du doigt ?    

 

 

Oui la lunule serait le lobe cérébral du doigt, elle serait aussi le toit de ciel du doigt, la tuile dépassant du toit de ciel du doigt. Ou bien c'est tout l'ongle qui est la tuile du toit du doigt sur le doigt ?

 

 

 

 

 « On ne peut pas achever de ressembler. »   Paul Valery, Tel Quel. 

 

 Le tel quel révélerait ainsi l’inachèvement même de la ressemblance. 

 

 

Je connaissais cette superbe citation de Valéry.  

 

 

 

 

J’ai retrouvé à l’intérieur de mes archives un passage à propos de la tautologie selon Gertrude Stein. Une indication, j’ai écrit ça, si je me souviens bien, aux alentours de 1999.  

 

Pour G. Stein chaque chose est le signe d’elle-même sans en être cependant le sens. Pour G. Stein chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est, cependant elle ne se signifie pas parce que cette signification tautologique d’elle-même est infinie. G. Stein révèle ainsi plutôt que chaque chose est le signe de la tautologie d’elle-même à l’infini. En effet « une rose est une rose est une rose. » n’a pas le même sens que « une rose est une rose. » Chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est à l’infini est différent de chaque chose signifie tautologiquement ce qu’elle est. Pour G. Stein le sens de la tautologie est infini. Ainsi pour G. Stein chaque chose est le signe d’elle-même, cependant le sens de cette auto-signification n’est pas le même, c’est l’infini (ou disons alors l’infini du même). A l’inverse aussi pour G. Stein l’infini est le sens de l’infini mais l’infini n’est pas le signe de lui-même, le signe de l’infini c’est la succession du signe égal de chaque chose.  

 

Ça résonne parfaitement avec la citation précédente de Valéry. 

 

 

 

Et je remarque cependant désormais que G. Stein n’a pas écrit « une rose est une rose est une rose. », elle a écrit « Rose est une rose est une rose. ». Sa formule révèle ainsi la relation entre un prénom et une chose. La formule de G. Stein ne dit pas : une chose est une chose est une chose. La formule de Gertrude Stein dit : un prénom est une chose est une chose. G. Stein ne dit pas ainsi seulement un prénom est une chose. G. Stein dit un prénom est une chose est une chose. Ainsi pour G. Stein le prénom n’est pas l’équivalent de la chose, le simple équivalent de la chose. Pour G. Stein le prénom est l’équivalent du redoublement de la chose. Ou encore le prénom est l’équivalent de la répétition de la chose. Ainsi pour G. Stein ce qui prénomme c’est la répétition, ce qui prénomme c’est la répétition de la chose. Et répéter la chose ce serait aussi une manière de ne pas oublier le prénom, de ne pas oublier le prénom même de son amour. Dans Autobiographie d’Alice Toklas, il y a en effet cette phrase étonnante que j’avais déjà indiquée dans les Conversations avec Eric Chevillard (Prénom Vide Nom) « C’est encore Nellie qui racontait l’histoire que Gertrude Stein aimait à citer : un jeune homme lui dit un jour : « Je vous aime, Nellie. C’est bien Nellie, n’est-ce pas, que vous vous appelez ? » » 

 

 

Oui. Pour ce qui est de l'égalité d'un être et d'une chose, ou plutôt de l'égalité d'un être et de son égalité à soi, il suffit de se référer à la tautologie divine. Yahvé dit : Je Suis Celui qui Suis (Exode 3, 14). Non pas je suis celui que je suis, mais je suis celui qui suis. "Je suis celui qui suis" est le nom que Yahvé donne à Moïse pour répondre aux enfants d'Israël. Le nom de Dieu est une tautologie c'est-à-dire précisément l’égalité du nom et de la tautologie. L'identité d'un être, son nom qui le distingue, c'est son identité à soi. C'est dire aussi que l'être d'une chose est un processus, un procès. C'est son nom en train de se faire. Il n'y a d'être que d'être soi, il n'y a d'unité que d'unification à soi. Avec ce paradoxe absolu que si l'être a besoin d'être soi pour être, soi lui est en quelque sorte autre afin qu'il fasse le chemin de soi à soi.

 

Depuis la tautologie divine, que Gertrud Stein réactive ou retrouve, il y a une équivalence entre le nom (Rose) et la tautologie (a rose is a rose). On sait que chacun doit parcourir son nom, doit accomplir le destin de son nom.

 

D'ailleurs, sais-tu ce que signifie Wolowiec en polonais ?

 

Albarracin, c'est (en araméen) Al Bar Razin : Le Fils (Bar comme Ben) des Secrets. Razin, pluriel de Raz, secret (en araméen), composé des lettres rèch (la tête) et zayin (l'arme, flèche ou épée).    

 

 

 

Je t’envoie aussi un extrait de Notes autour d’Un Soupçon de Présence, le livre d’Alain Roussel. Il me semble que cela pourrait en effet t’intéresser.   

 

 

J’ai ainsi plutôt le sentiment que le langage vient toujours après. Le langage n’est pas alors ce qui structure la sensation, le langage serait plutôt ce qui structure la mémoire. A l’époque de l’enfance, nous avons des sensations immédiates, des sensations immédiates en dehors du langage. A l’époque de l’enfance, nous ne parvenons pas à enregistrer, à mémoriser les sensations, les formes de la sensation coïncident ainsi quasiment avec les formes de l’oubli. 

 

 

Ensuite à l’époque de l’acquisition du langage, le langage accompagne en effet la sensation. Malgré tout il me semble que le langage ne parvient jamais à recouvrir la globalité de notre expérience sensorielle. Penser cela ce serait accorder au langage une puissance totalisante. Parce que le langage ne parvient jamais à recouvrir intégralement notre expérience du monde, le monde nous apparait ainsi comme un chaos à l’intérieur duquel nous parvenons malgré tout à distinguer des espaces d’ordre, un chaos obscur où nous parvenons malgré tout à distinguer des espaces d’ordre clair.  

 

 

Ce que je veux dire c’est que le silence de l’enfance n’est jamais perdu même après l’apprentissage du langage. J’ai le sentiment qu’après l’apprentissage du langage, le silence de l’enfance coexiste à chaque instant avec la structure du langage. Après l’apprentissage du langage nous existons à la fois à l’intérieur des structures du langage et à l’intérieur du silence du monde.   

 

 

Je ne suis pas sûr de bien comprendre. 

 

 

 

Et j’ai enfin retrouvé l’extrait où P. Quignard indique que le mot problème est étymologiquement en relation avec le mot falaise. C’est dans son livre La Haine de la Musique. J’avais cependant oublié que Quignard rapproche alors aussi le mot problème du mot langage. « C’est ainsi que la lingua est une Roche Tarpéienne et le flux des mots la masse d’une foule poussant un homme qui tombe dans le vide vertical qui le sépare de la mer. Dans la langue des anciens Grecs le mot de problèma signifie ce même escarpement s’avançant au-dessus des vagues plus basses, au haut de quoi la ville sacrifie en poussant une victime qui plonge. Il est curieux (…) que promontoire, langue, problème, mort soient le même. »  

 

 

 

Et enfin ces phrases d’Elias Canetti à méditer à la fois comme bon te semble et comme cela te chante à savoir comme la bonté du chant te semble. 

 

 

« Les grands auteurs d’aphorismes, on les lit comme s’ils s’étaient tous bien connus les uns les autres. »  

 

 

« Il en va de la santé du monde que l’on maintienne en vie davantage d’animaux. (…) Chaque espèce animale qui meurt rend plus improbable notre survie. Ce n’est qu’en présence de leurs formes et de leurs voix que nous pouvons demeurer des humains. Nos transformations s’épuisent dès lors que leur source tarit. »  

 

 

« Tous les animaux disparus. N’ayant plus d’animaux pour modèles, les hommes ne tendront-ils pas à devenir interchangeables ? »  

 

 

« On a envie de décomposer chaque homme en ses bêtes et de se mettre ensuite, en les apaisant, en parfaite harmonie avec elles. »  

 

 

« On ne peut se figurer combien le monde serait périlleux sans les bêtes. »  

 

 

« Et quel péché originel ont donc commis les animaux ? Pourquoi les animaux doivent-ils subir la mort ? »  

 

 

« Qu’il existe une multiplicité de langues est un fait, mais c’est la chose la plus inquiétante du monde. Cela revient à dire que chaque chose porte des noms différents, au point qu’on peut se demander s’il s’agit bien de la même chose. »  

 

 

« Les prophéties qui se sont réalisées sont celles dont il se méfie le plus. »  

 

 

« Je n’ai aucun respect pour la réalité dès lors qu’elle est reconnue pour telle. M’intéresse ce que je peux faire de la réalité non reconnue. »  

 

 

« Le vent, l’unique et seule liberté dans la civilisation. » 

 

 

« De tous les obstacles, les fleuves sont les plus attrayants. »  

 

 

 

 

Merci aussi pour ces citations de Quignard et Canetti. Pas vraiment le temps de m'attarder dessus puisque j'ai voulu répondre vite.

 

Bien à toi,

 

Laurent