Bonjour Laurent, 




Seule l'image poétique paraît à même (…).

La tautologie serait ainsi la forme d’un paraitre à même. En cela la tautologie serait la forme d’une aptitude, la forme d’une capacité. La tautologie révélerait de quoi chaque chose apparait capable. (Ponge évoque ce problème de la capacité dans Le Verre d’Eau.)

 

« Nous devons à la tautologie nos moments les plus étoilés. » F. Jacqmin.

La tautologie aurait ainsi un aspect stellaire. La tautologie révèlerait des étoiles terrestres ou même souterraines. La tautologie révèlerait des constellations d’ombres, les constellations d’ombres du si comme ça, ou encore les constellations d’ombres de l’ainsi ça.

 

« Si les choses étaient ce qu’elles sont, elles resteraient toujours les mêmes. »  A. Porchia (citation incertaine)

Je dirais plutôt. Les choses apparaissent comme elles apparaissent. Les choses apparaissent comme elles apparaissent en dehors de l’être. Les choses apparaissent comme elles apparaissent parce qu’elles surgissent paralysées par leur métamorphose, par la trajectoire de leur métamorphose, par la trajectoire de temps de leur métamorphose. Les choses apparaissent comme elles apparaissent parce qu’elles surviennent par la métamorphose de l’immobilité, par la métamorphose d’immobilité du temps. Les choses apparaissent comme elles apparaissent par la métamorphose de temps du monde en dehors de l’être et du néant. 

 

 

« Sans le désespoir nous resterions inconsolables. » F. Jacqmin

Il y a en effet un baume du désespoir. Le désespoir repose. Le désespoir repose comme le baume même de l’abime.

 

 

« C’est l’image qui est iconoclaste non le marteau qui la brise. » F. Jacqmin

Il y aurait ainsi à l’intérieur même de l’image une force de décomposition, une force qui provoque sa destruction, son explosion. C’est pourquoi l’image apparaitrait comme une forme d’explosion mutante, une forme de déchirure mutante, une forme de blessure mutante.

 

La métaphore donne à sentir l’explosion de solitude de chaque chose. La métaphore donne à sentir la transe de solitude de chaque chose. Et cette transe de solitude de chaque chose apparait paradoxalement comme geste de partage du monde, geste de partage d’un même monde. Les choses partagent le monde par l’affirmation de leur solitude même. Les choses apparaissent ainsi à l‘intérieur du même monde paradoxal de la multiplicité des mondes. Les choses apparaissent à l’intérieur du même monde paradoxal de la multiplicité des mondes précisément par le martèlement iconoclaste de leur solitude, par le sommeil iconoclaste de leur solitude, par le martèlement de sommeil iconoclaste de leur solitude, par le martèlement de coma iconoclaste de leur solitude, par l’explosion iconoclaste de leur solitude, par l’explosion de sommeil iconoclaste de leur solitude, par l’explosion de coma iconoclaste de leur solitude, par l’explosion de coma de leur particularité, par l’explosion de coma iconoclaste de leur solitude particulière.

 

« Chaque chose l’hapax du même »

Chaque chose apparait comme l’hapax de solitude du monde, l’hapax de solitude du même monde. Chaque chose apparait comme l’hapax de solitude du même monde paradoxal de la multiplicité des mondes.

 

 

 

 

 

                                                                                                                    A Bientôt        Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Cher Boris,

manifestement tu préfères l'apparaître à l'être. Cela ne m'étonne pas au vu de ton écriture. Nous en avons déjà d'ailleurs un peu parlé de vive voix.
Nuages
et toute ton œuvre est d'ailleurs comme une ontologie de l'apparaître, plus exactement une épiphanie de l'apparaître, une apparophanie, quelque chose comme ça.

L'être semble te gêner, peut-être pour son côté carcan, ou atavisme ? L'apparaître te plait mieux peut-être parce qu'il te semble plus actif que l'être, moins contraint.

Il est vrai que l'être est un apparaître retenu. L'être serait une sorte de timide apparaître.

 

Pour moi aussi l'être est une métamorphose, mais une métamorphose en soi.

 

La pirouette c'est quand l'être s'envole et retombe précisément sur ses pattes, ce qui est incroyable quand on y pense : que l'être est précisément ce qu'il est, dans sa façon d'être. Que l'être s'arrache à soi pour tomber exactement sur soi.

Chaque chose l'hapax du même : le même est à la fois commun et unique, l'universel et le singulier en un. Le principe et l'évènement.

Bref. Je t'envoie en pièces jointe les deux fichiers dont je t'ai parlé : Le Grand chosier et Res rerum. Avec ce dernier il est fort probable qu'il y ait entre nous un "désaccord métaphysique" (si on peut dire ça). En tout cas je suis assez curieux de savoir ce que tu en penseras.

Amitiés,

Laurent

 

Je ne sais pas si les récents événements t'inspirent quelque réflexion dans la lignée de Baudrillard par exemple ?