Amour

 

 

 

 

 

 

 

L’amour est le seul sentiment.

 

 

 

L’amour affirme l’instinct d’apparaître là.

 

 

 

L’amour affirme l’instinct d’apparaître paré par l’apocalypse du calme.

 

 

 

 

 

L’amour affirme l’euphorie de l’épouvante.

 

 

 

L’amour affirme l’orgasme de tact de l’instinct.

 

 

 

L’amour affirme la crampe d’extase frivole de l’instinct.

 

 

 

 

 

L’amour déclare la roue immobile de l’aujourd’hui.

 

 

 

L’amour déclare l’instinct du destin.

 

 

 

L’innocence souveraine de l’amour déclare l’instinct d’aujourd’hui du destin.

 

 

 

 

 

L’amour aide l’autre à tomber.

 

 

 

L’amour aide l’autre à tomber en beauté. L’amour aide l’autre à tomber par miracle. L’amour aide l’autre à tomber jusqu’à la grâce d’anesthésie debout de l’aujourd’hui.

 

 

 

L’amour aide l’autre à tomber afin que sa chute survienne comme le geste de tigre du calme.

 

 

 

L’amour jouit de la chose de la chute de l’âme. L’amour jouit de la tragédie de désinvolture de la certitude comme chose de tomber debout jusqu’à tu.

 

 

 

L’amour donne à la chair de l’autre le gag d’un miracle tabou et sans pardon. L’amour donne à la chair de l’autre le gag de certitude d’un oubli à tombeau ouvert.

 

 

 

L’amour projette la chair de l’autre jusqu’à la pulsion de la grâce. Ainsi la chair de l’autre apparaît comme la parabole de clandestinité de l’immédiat.

 

 

 

 

 

Le don insensé de l’amour inscrit le ça tombe du visage à l’intérieur de la main debout du sang.

 

 

 

L’amour déclare l’instinct d’envoyer le visage de son oubli au visage de l’oubli de l’autre. Ainsi le visage de l’oubli survient comme la posture de clandestinité du destin immédiat.

 

 

 

L’amour affirme le geste de donner l’apparition du mourir à l’apparition du mourir de l’autre. L’amour affirme le geste de donner la candeur de la disparition à la mémoire de la disparition de l’autre.

 

 

 

L’illusion lucide de l’amour transforme le hasard de mourir par le geste d’offrir sa disparition à l’extase d’amnésie de la chair de tu.

 

 

 

 

 

L’amour n’est pas la réponse de l’âme à une demande d’être. L’amour survient comme la réponse de l’âme à la déclaration d’une apparence. L’amour ne répond pas à un manque d’être, l’amour répond à la souveraineté de l’instinct d’apparaître.

 

 

 

L’amour n’est pas une responsabilité envers une absence. L’amour surgit à l’abandon comme l’instinct inexorable d’un excès en deçà de toute demande. L’amour affirme le luxe de l’absolu. La chair de l’amour n’est ni le corps d’un sujet ni le corps d’un objet, la chair de l’amour apparaît comme la chose de certitude du destin immédiat.

 

 

 

La monstruosité innocente de l’amour détruit le sens de l’autre. Ainsi la chair de l’autre apparaît seulement comme la volonté souveraine d’avoir lieu.

 

 

 

La déclaration d’amour détruit le sens. La déclaration d’amour invente un langage qui apparaît destiné à une solitude particulière. La déclaration d’amour destine le langage à tu. La déclaration d’amour détruit le sens par la scandeur de clandestinité du destin.

 

 

 

L’amour rencontre la chair de l’autre comme chose du destin. L’amour transforme la chair de l’autre en charme de terreur sensuelle de l’inexorable. A l’intérieur de l’amour, le langage de l’autre, sa pensée, ses sentiments, ses attitudes deviennent les postures d’aisance de la nécessité.

 

 

 

L’amour n’est pas communication. L’amour apparaît comme déclaration. L’amour déclare la rencontre de deux langues particulières à l’intérieur d’une langue inconnue; la langue d’extase clandestine de leur connivence sensuelle. L’amour déclare la rencontre de deux langues par une langue d’immédiat inconnu qui affirme la connivence de l’instinct en dehors de la lumière du sens.

 

 

 

L’amour séduit la rencontre des amants. L’amour partage un espace clandestin qui n’appartient à aucun des amants. L’amour partage l’espace de volonté désinvolte du besoin tabou. L’amour partage l’espace de volonté désinvolte de l’inconnu immédiat.

 

 

 

 

 

Faire l’amour affirme l’ascèse de vouloir sculpter un œuf sans jamais le briser.

 

 

 

 

 

Faire l’amour affirme le geste d’écrire des phrases à l’intérieur de la chair de la femme. La stupidité du désir de l’homme est de croire que si il ferme les oreilles de la femme, elle ne sera pas apte à lire ce qu’il écrit à l’intérieur de sa chair. La stupidité du désir de l’homme ressemble à un gag de Harpo Marx pris au sérieux au lieu d’apparaître jeté au tragique. La malédiction du désir de l’homme est de croire qu’il ferme les oreilles de la femme à l’instant où la jubilation de son sexe bouche le lieu d’illusion de sa vulve.

 

 

 

A l’instant de l’amour le sexe n’écrit pas. A l’instant de l’amour le sexe a l’illusion d’écrire. A l’instant de l’amour seul le sang écrit. A l’instant de l’amour le sexe devient la surface ’amnésie sur laquelle le sang écrit.

 

 

 

Faire l’amour affirme le jeu d’inscrire l’incendie de monotonie d’une phrase sur la chair de l’autre et de l’inviter à la lire à haute voix par le geste même de lui boucher les oreilles. Faire l’amour affirme le jeu d’inventer une forme de lecture paradoxale, une lecture les yeux ouverts à l’intérieur de la mystification des oreilles fermées. Faire l’amour affirme le jeu de montrer que la phrase qui survient écrite sur la chair de l’autre n’est pas destinée à l’autre qui la lit comme elle n’est pas destinée à celui qui l’a écrite. Faire l’amour affirme le jeu de montrer que la phrase qui survient écrite sur la chair de l’autre apparaît seulement destinée au miracle de charme de l’inouï.

 

 

 

La malédiction d’innocence de l’amour révèle qu’à l’instant où l’homme pénètre le sexe de la femme, l’homme a aussi le sentiment de boucher la parole de ses oreilles.

 

 

 

Faire l’amour affirme la tentation de donner un rythme de sommeil à l’aura d’épouvante des oreilles. Faire l’amour affirme la tentation de reposer l’obsession des oreilles à l’intérieur de la pulsation d’amnésie du sang.

 

 

 

 

 

La monstruosité clandestine de l’amour détruit la timidité infinie de la lumière.

 

 

 

L’amour déclare l’extase du mourir afin de détruire la vérité de la mort.

 

 

 

L’amour calligraphie la posture d’extase de la chair au jour la nuit l’instant.

 

 

 

L’amour détruit la pensée par la pulsion d’apparaître comme chose de l’âme.

 

 

 

L’amour déclare la catastrophe d’euphorie de la certitude comme chose debout de l’âme.

 

 

 

Le viol innocent de l’amour détruit l’horizon de transparence de l’espèce de l’être.

 

 

 

 

 

Le don évanouit la volonté.

 

 

 

Le don joue le paradis aux dés en dehors du hasard.

 

 

 

 

 

L’offrande fusille les étoiles.

 

 

 

Le vertige de l’offrande fusille l’invulnérabilité des étoiles.

 

 

 

La félicité brode une fusillade d’étoiles.

 

 

 

 

 

Le bonheur erre d’immobilité en immobilité.

 

 

 

Le bonheur affirme le brasier d’irresponsabilité de l’ainsi.

 

 

 

 

 

L’amour transforme le langage en gag de tact du coma.

 

 

 

L’amour invente l’inceste avec la sœur mythologique de l’érosion debout.

 

 

 

Dire je t’aime transforme le poignard de cendres jaillies de l’espace en rire efficace du temps.