Mourir

 

 

 

 

 

 

 

Mourir survient comme la terreur du don.

 

 

 

Il est possible de choisir la seconde de sa mort cependant mourir apparaît toujours déjà donné en deçà du possible et de l’impossible. La mort n’abolit pas la liberté du possible. La mort est la liberté même du possible. C’est pourquoi seul le geste de mourir en dehors de la seconde ultime de la mort détruit le possible. Mourir survient comme le miracle de terreur de la destruction du possible. Il est possible d’être mort, il est possible de se tuer, cependant mourir apparaît tabou. Mourir affirme le miracle de terreur du tabou.

 

 

 

La mort est une réalité ultime. Mourir apparaît comme un mythe immédiat. Mourir affirme la solitude de la chair en dehors de l’identité du corps. Mourir affirme l’improvisation d’inexorable de la métamorphose. Mourir déclare la pulsion de métamorphose de la nécessité en dehors du possible et de l’impossible. Mourir déclare la pulsion de métamorphose de la certitude comme fou rire de la chute du sang.

 

 

 

Mourir apparaît en deçà de la liberté. Mourir apparaît jeté alibre. La mort situe le souci de la liberté. Mourir envisage la liberté comme cible de l’insouciance.

 

 

 

Vouloir le mourir sans attendre la mort. Vouloir le mourir en dehors de la vérité éternelle de la mort.

 

 

 

 

 

Mourir vient au monde en deçà de toute décision spirituelle. Mourir affirme l’incroyable de la nécessité à l’abandon.

 

 

 

La force de mourir n’est pas un désir spirituel. La force de mourir n’est ni consciente ni inconsciente. La force de mourir apparaît comme la pulsion de nécessité du hasard de la matière.

 

 

 

La conscience de la mort distrait de l’apparaître du mourir. La conscience de la mort est le masque de la croyance en l’éternité. Sentir le mourir sans être conscient de la mort affirme l’extase de la certitude comme sentir l’existence sans être conscient de la vie affirme la joie de la tragédie.

 

 

 

Il est inutile de désirer abolir la distraction envers le mourir à travers l’attente soucieuse de la conscience. Il est inutile de désirer abolir la distraction envers le mourir à travers l’alibi de liberté de l’inconscient. En effet la distraction envers le mourir est justement engendrée à travers la croyance aux pouvoirs respectifs de la conscience et de l’inconscient. Seule l’audace d’apparaître en dehors de la conscience et de l’inconscient parvient à affirmer le charme de terreur du mourir immédiat.

 

 

 

 

 

Il est dérisoire de désirer la mort parce que l’existence surgit à chaque instant comme gag indésirable de l’instinct de mourir en deçà du bien et du mal.

 

 

 

La vie est une substance d’éternité que la mort abolit. Malgré tout, la mort n’anéantit pas l’existence. L’existence affirme l’extase de l’apparition immortelle du mourir.

 

 

 

La mort ne vise pas l’existence. La mort vise la vie. L’existence n’envisage pas la mort. L’existence envisage le vide du mourir.

 

 

 

La mort révèle la vérité insignifiante du corps. La certitude de mourir montre la solitude incroyable de la chair en deçà de la vérité.

 

 

 

L’homme n’est pas responsable du mourir. Mourir affirme le geste de répondre à la stupidité divine de la mort sans en être responsable. Mourir affirme le geste de répondre à la mort par la grâce de terreur de la suite des instants.

 

 

 

La réponse inouïe de mourir n’est pas une responsabilité. La réponse inouïe de mourir déclare l’innocence irresponsable de l’immortalité.

 

 

 

 

 

L’être humain meurt exclusivement de la niaiserie de désirer être éternel.

 

 

 

L’éternité n’est rien d’autre que l’interdiction de mourir.

 

 

 

Croire qu’il est possible, à condition de ne jamais y penser, de ne pas mourir, est la niaiserie d’un corps qui ressuscite à travers son ressentiment.

 

 

 

 

 

Demander pardon à la mort est l’abjection du sens.

 

 

 

Se croire persécuté est la stupidité de prier l’éternité de la mort. Se croire persécuté est la stupidité de demander pardon au masque de transparence de la mort.

 

 

 

Celui qui préfère n’apparaître qu’à l’instant où il meurt reste impardonnable.

 

 

 

 

 

Attendre la mort est l’acte de vulgarité de la morale.

 

 

 

Les morts représentent l’infini de la morale.

 

 

 

Les morts lisent exclusivement des traités de morale sans jamais désirer en accomplir les préceptes, en effet l’obligation morale n’a aucun sens au centre de l’éternité du néant. En vérité, les morts avaient déjà tout lu avant de naître, ils ont vécu sans jamais lire et ils lisent de nouveau au centre de l’éternité du néant, cependant ce qu’ils lisent n’a désormais plus du tout le même sens. Les morts lisent l’indifférence ultime du sens. Les morts lisent le c’est bien le diable si je survis qui plus est comme si de rien n’était.

 

 

 

La mort n’a aucun sens profond, la mort n’a qu’un sens vulgaire. La vulgarité de la mort est justement de laisser croire qu’elle a un sens profond. La vulgarité de la mort n’est rien d’autre que la morale du sens. C’est pourquoi seul le jeu de mourir en dehors de la mort affirme la désinvolture d’une scandeur insensée et amorale.

 

 

 

Les morts interrogent les vivants et ils se moquent délibérément de leurs réponses. A travers cette négligence, ils prononcent l’histoire.

 

 

 

 

 

La mort est le pur décodage. Le cadavre décode la totalité du sens de la vie.

 

 

 

Tant que l’homme parle, la mort n’est qu’un mot. Tant que l’homme parle, la mort n’est que l’éternel retour de la ponctuation de mutisme de la lumière.

 

 

 

Le sérieux est d’être la sentinelle de la mort. Le sérieux cite la mort à travers la résurrection de néant de l’être.

 

 

 

Le mot d’ordre anonyme de la mort anéantit l’extase de solitude tacite de la disparition.

 

 

 

La mort engendre la gloire d’anonymat d’être signifié à travers la totalité des vivants.

 

 

 

 

 

Le suicide confond l’ennui et la décision.

 

 

 

Le suicide est le désir de traduire sa vie comme si de rien n’était.

 

 

 

Le suicide traduit le désir de survivre en tant qu’alphabet de la totalité des langues.

 

 

 

Le suicide traduit chaque langue en alphabet de mutisme du néant.

 

 

 

Le suicide est le désir de traduire sa vie en tant que transcendance tautologique.

 

 

 

Le suicide traduit la vérité explétive de la vie en adieu tautologique de l’éternité.

 

 

 

Le suicide est le désir de ressusciter en tant que lettre anonyme de la lumière.

 

 

 

Le suicide est le désir de se substituer à la résurrection du néant de l’être.

 

 

 

Un suicide est un complot universel qui n’est décidé par personne.

 

 

 

Le suicide est le complot d’une vie qui ne désire rien d’autre que la vérité tautologique de l’éternité. Le suicide est le complot d’une vie qui interdit la certitude innommable de mourir à travers l’incertitude anonyme de la mort. Le suicide est le désir de se substituer à la reproduction de l’espèce de l’être en tant que narcisse de la résurrection du néant.

 

 

 

 

 

La mort est le lapsus de suicide de l’éternité.

 

 

 

La mort manque son suicide à chaque fois qu’un homme disparaît de la surface de la terre.

 

 

 

La mort désire se suicider à travers la disparition de chaque homme. Cependant à chaque fois, elle manque son suicide. L’agonie de chaque homme atteste le suicide manqué de la mort.

 

 

 

La stupidité du suicide manqué de la mort est de croire que le meurtre est la preuve de l’anonymat incognito de Dieu.

 

 

 

Le suicide manqué de la mort engendre l’inceste d’incertitude de la vérité.

 

 

 

Le suicide manqué de la mort engendre le quiproquo de vérité de l’espèce de

 

l’être.

 

 

 

 

 

La mort publie la vie privée de l’éternité.

 

 

 

La mort publie indifféremment la vie pour tout un chacun. La mort fait la preuve de la vie envers n’importe qui. La mort publie la vie en tant que livre lu sans avoir été écrit. La mort désire justifier à travers cette publication universelle l’ignominie de son suicide manqué.

 

 

 

La mort n’écrit pas de livre. La mort efface les livres qui n’ont pas été écrits. Il suffît d’un signe quelconque placé n’importe où pour effacer l’intégralité d’un livre qui n’a pas été écrit. Laisser distraitement subsister ce signe est le divertissement de la mort.

 

 

 

 

 

Les cadavres attestent les avatars de distraction du néant.

 

 

 

Ceux qui racontent sans cesse des histoires pour se distraire désirent se venger du silence de la tragédie d’exister après la mort.

 

 

 

A l’intérieur du vide antérieur à l’existence, survient la posture de sommeil des âmes destinées à apparaître au monde et subsiste l’imposture d’insomnie des pensées libres d’y être mortes.

 

 

 

 

 

Le cercueil est une maison close.

 

 

 

Le cercueil cicatrise l’élan du gouffre.

 

 

 

Le cercueil hurle le sourire de la disparition du vide.

 

 

 

La mort est le cercueil vide de la vérité.

 

 

 

 

 

Les tombes attendent comme des boîtes à lettres allaitées par la certitude d’illusion de l’amnésie.

 

 

 

L’empreinte de la démarche à chaque instant révèle la plus subtile des tombes.

 

 

 

La trajectoire d’excitation du sourire insinue le plus beau des cercueils.

 

 

 

 

 

La phrase «je suis mortel» est le pense-bête absolu.

 

 

 

Il est futile de désirer planter un couteau dans la tête de la mort. C’est le divertissement idiot d’un cadavre qui mime le suicide pour trahir l’éternité de son ennui. Malgré tout, il est extrêmement drôle d’utiliser la vivacité de son crâne comme un couteau afin que l’aisance incroyable de sa chute touche le sommeil du sang au dos de l’oubli.

 

 

 

 

 

La pourriture partage.

 

 

 

La pourriture partage par contumace à blanc.

 

 

 

La pourriture effectue un strip-tease à l’envers. La pourriture révulse le strip-tease du vide jusqu’à révéler le sourire d’orgasme du tabou.

 

 

 

La pourriture révèle l’unique forme de plaisanterie éthique.

 

 

 

La pourriture révèle la plaisanterie du mystère.

 

 

 

 

 

Mourir donne l’immortalité inexorable de l’aujourd’hui.

 

 

 

La sensation de mourir déclare l’aujourd’hui de sang de l’immortalité.

 

 

 

Le visage du mourir à blanc déclare la gueule aveugle de l’immortalité.

 

 

 

Mourir surgit comme la sensation de clandestinité du destin.

 

 

 

L’instinct de mourir déclare la scandeur du sang comme clandestinité cosmétique du destin.

 

 

 

 

 

La bêtise de mourir affirme l’innocence de la déraison.

 

 

 

La bêtise sublime d’apparaître à la surface du mourir affirme la candeur incroyable

 

de la déraison.

 

 

 

L’apparaître immortel du mourir affirme le don de la déraison.

 

 

 

 

 

La poussière d’extase de l’immortalité détruit la vérité quotidienne de l’éternité.

 

 

 

La certitude d’apparaître immortel détruit la distraction d’éternité de l’interdit.

 

 

 

 

 

Mourir comme un hasard d’humour tabou.

 

 

 

Quand l’existence ressemble à une formule de politesse du hasard, il devient préférable de mourir comme le trait d’esprit d’un instant de ciel tabou.

 

 

 

Mourir déclare la sensation de l’anesthésie comme miracle du tabou au dos du destin.

 

 

 

L’humour de mourir affirme l’instinct rituel de l’anesthésie.

 

 

 

La pulsion d’humour de mourir affirme l’habitude d’imminence taboue de tomber à l’intérieur de à.

 

 

 

L’humour de mourir improvise les miracles de la candeur en deçà du bien et du mal.