Electricité

 

 

 

 

 

 

 

L’électricité est la religion inconsciente de l’homme moderne. Désormais chaque homme adore sans le savoir la vitesse de la lumière.

 

 

 

L’électricité engendre l’inconscient psychique. L’électricité oblige le corps à subsister en tant que suppôt de l’ubiquité de la lumière. L’électricité oblige le corps à renier sa présence pour se revendiquer en tant que ponctuation de l’infini. L’électricité change le corps en palimpseste d’informations simultanées. L’électricité supplicie la force de gravitation du corps à travers l’ubiquité de lumière du néant.

 

 

 

La religion inconsciente de l’électricité institue l’obligation d’un échange de signes qui interdit sans cesse le don du symbole.

 

 

 

La vitesse de la lumière peut faire voir ce qui est au-delà du regard (la télévision) et aussi ce qu’il y a à l’intérieur du corps comme si c’était à l’extérieur (le microscope). La vitesse de la lumière interdit ainsi l’apparition aveugle de la chair. L’inconscient de la vitesse de la lumière interdit l’abandon aveugle de la chair à la chute immédiate du destin.

 

 

 

La médecine moderne banalise l’abjection de regarder à l’intérieur d’un corps sans le déchirer, l’abjection de violer un corps sans le blesser. La médecine moderne accomplit des viols ’autant plus immondes qu’ils sont accomplis sans douleur et subsistent insentis en tant que pures pensées.

 

 

 

La délibération électrique des informations institue une sorte d’usine-temple qui interdit à la chair d’apparaître comme la chute en équilibre de l’âme. La délibération électrique des informations change la chair en cube d’ubiquité de la vérité futile.

 

 

 

L’électricité engendre le tribanal de l’incertitude. L’électricité engendre l’insomnie de l’inconscient.

 

 

 

 

 

L’électricité est la citation de la lumière.

 

 

 

L’électricité institue l’angoisse de luminescence idyllique de l’etcaetera.

 

 

 

L’électricité cite la lumière à travers l’alphabet d’incertitude de l’horizon.

 

 

 

 

 

Le désir de servitude de l’homme moderne est de survivre à travers l’ubiquité d’insomnie de l’électricité.

 

 

 

Le tribunal futile de l’électricité anéantit l’âme à travers l’obligation de distraction de l’information infinie.

 

 

 

Lorsque l’homme est hanté à travers l’inconscient de l’électricité, il se change à chaque seconde en miroir de gomme de la vitesse de la lumière.

 

 

 

Les hommes modernes sont des fantômes de l’électricité, les survivants de la parthénogenèse d’urgence de la lumière, les spectres de la résurrection comme si de rien n’était de l’insomnie.

 

 

 

L’électrification de la vie quotidienne produit un univers de haine neutre à travers l’indifférenciation de la distraction et du désir.

 

 

 

 

 

La télévision est une tétine d’ubiquité.

 

 

 

La télévision est un hybride de miroir et d’urinoir.

 

 

 

L’homme médiatisé est le narcisse ready-made du néant.

 

 

 

Le visage de l’homme médiatisé est le téléviseur de l’ennui de Dieu.

 

 

 

 

 

L’information fait de l’écran un horizon et de l’horizon un cadran.

 

 

 

Le vice d’ubiquité de l’information oblige chaque homme à survivre à travers la transparence d’insomnie parasite de la lumière.

 

 

 

L’ubiquité de lumière de l’information engendre la prison d’urgence a priori de la responsabilité infinie.

 

 

 

La diffusion de l’information en direct engendre le jugement dernier à chaque seconde. L’information en direct ne révèle pas la forme du temps. L’information en direct produit des ultimatums d’éternité. L’ubiquité de l’information en direct oblige diaboliquement l’homme à se croire responsable de la totalité de l’espace et du temps. L’information en direct ne révèle pas l’événement de la présence. En effet l’événement est ce qui apparaît avec précision en un seul lieu en dehors de tout. L’information en direct institue l’état d’urgence immonde de l’impératif nihiliste de se dépêcher. Lorsque l’état d’urgence règne, l’innocence et le péché disparaissent, il ne subsiste plus alors que la dépêche autrement dit le temps conçu en tant que pure information. L’état d’urgence interdit à la fois l’immédiat de l’innocence et le retard du péché. L’information en direct institue la hâte de l’attente, l’impératif tautologique de se dépêcher. Le messianisme diabolique de l’information en direct change le symbole de la présence du monde en signal d’ubiquité de son absence éternelle.

 

 

 

L’ubiquité obligatoire de l’information anéantit la monstruosité immédiate de l’amour. L’ubiquité obligatoire de l’information anéantit l’instinct alibre d’apparaître à l’intérieur de la certitude du destin.