Femme

 

 

 

 

 

 

 

La femme possède une telle confiance en sa présence qu’elle s’offre le luxe de jouer avec cette présence par le geste de la transformer en artifice de l’immédiat. A l’inverse, l’homme doute tellement de sa présence qu’il se croit obligé de redoubler l’incertitude de cette présence à travers des signes de vérité. L’homme n’est jamais présent, l’homme n’est que le témoin inquiet de la représentation du sens.

 

 

 

La femme répète la certitude de son existence par des postures d’illusion. L’homme reproduit l’incertitude de sa vie à travers des preuves de vérité. La femme n’utilise pas l’artifice, la femme incarne l’artifice. L’artifice n’est pas selon la femme un outil, l’artifice apparaît selon la femme comme l’aisance d’une nécessité. La femme incarne le miracle de l’artifice immédiat.

 

 

 

La femme est plus subtile que l’homme parce qu’elle ne croit pas stupidement à la maîtrise de l’univers à travers l’infini de la pensée. La force de la femme est d’apparaître comme la fiction d’une présence qui subtilise et séduit le désir de penser des hommes. La femme ravit c’est à dire vole comme évanouit l’intelligence des hommes. La femme a l’intuition immédiate qu’il est superflu de penser étant donné que la connaissance est sans pouvoir face au hasard fatal de l’événement. La force de la femme est de dérober la pensée des hommes sans jamais l’utiliser. La femme métamorphose ainsi le désir de raison et de justice des hommes en posture de frivolité impeccable de l’oubli.

 

 

 

La femme n’a pas besoin de penser parce qu’elle incarne la destination même de la pensée.

 

 

 

La femme incarne l’extase de la lucidité comme vide de l’illusion.

 

 

 

 

 

La femme a lieu à l’instant du maquillage. La femme a lieu à l’intérieur du rituel de la parure. La femme a lieu à l’intérieur de la cérémonie cosmétique de l’immédiat.

 

 

 

A l’instant du maquillage la femme apparaît ravie par le vide d’immédiat de la fatalité. Lorsque l’homme désire penser le vide d’immédiat de la fatalité, il est obligé de produire un travail ridicule d’effacement. La femme jouit du vide d’immédiat de la fatalité par l’oisiveté de la grâce. La femme méprise le désir de l’effacement parce qu’elle incarne l’aisance inexorable de l’illusion.

 

 

 

La grâce de la femme méprise à la fois le travail de l’inscription et la paresse de l’effacement.

 

 

 

Le maquillage de la femme affirme l’affectation de lucidité de l’inexorable.

 

 

 

La femme n’hypnotise pas l’homme avec son maquillage. Cependant le maquillage de la femme ne réveille pas l’homme. A l’instant où la femme maquille sa chair, elle ouvre les yeux du sommeil de l’homme. La séduction paradoxale du maquillage est l’inverse de celle du rêve, en effet la femme disparaît à l’instant précis où elle ouvre les yeux du sommeil de l’homme afin qu’il la contemple. Le maquillage de la femme ouvre les yeux du sommeil de l’homme afin qu’il contemple l’extase de sa disparition.

 

 

 

Le maquillage de la femme calligraphie l’in extremis du miracle.

 

 

 

La femme maquille son visage avec le sommeil sans rêve de l’homme.

 

 

 

Le maquillage de lucidité de la femme facilite la grâce de sommeil de l’homme.

 

 

 

La pensée des femmes révèle le sommeil des hommes. La pensée des hommes révèle le sommeil des femmes.

 

 

 

L’indécence de fatalité de la femme pare le vide de la pensée de l’homme. La certitude du sommeil de l’homme pare la disparition de la chair de la femme.

 

 

 

 

 

Les femmes parfument leurs seins avec leur sourire.

 

 

 

Les femmes apparaissent comme des éventails de viande, des précipices de papillons, les tombeaux de maquillage d’une féerie lucide.

 

 

 

La femme apparaît comme un charnier d’esquives. La femme apparaît comme une pourriture de fards.

 

 

 

La femme affecte une fenêtre de viande par la féerie d’esquives de l’immédiat.

 

 

 

La femme somnole comme un éventail de viande à l’intérieur du tombeau de maquillage du je t’aime.

 

 

 

 

 

Le maquillage massacre gentiment la vérité.

 

 

 

L’aphasie du maquillage détruit l’incertitude de la vérité par l’aisance de l’utopie.

 

 

 

Le maquillage insinue l’imminence de vivacité du visage au dos de la clarté de l’anesthésie.

 

 

 

La femme utilise le cou décapité de l’homme comme tube de rouge à lèvres.

 

 

 

La femme utilise le sperme de sommeil de l’âme comme maquillage d’inconnu.

 

 

 

 

 

L’excitation sexuelle de l’homme vient d’un sentiment naturel cependant son désir apparaît provoqué par des postures artificielles. A l’inverse, l’excitation sexuelle de la femme vient d’un sentiment artificiel et son désir se révèle par des attitudes naturelles.

 

 

 

La femme n’est pas la cause du désir de l’homme. Le corps de la femme n’est pas la cause du désir de l’homme. La femme apparait comme le symbole du désir de l’homme. Les fragments de la chair de la femme apparaissent comme les symboles du désir de l’homme. Les fragments de la chair de la femme surviennent comme des postures d’âme symboles du désir de l’homme.

 

 

 

L’homme préfère les formes d’imagination que la femme provoque à l’intérieur de son âme plutôt que les sentiments qu’elle offre à sa chair. La femme préfère les sentiments qu’un homme provoque à l’intérieur de sa chair plutôt que les formes d’imagination qu’il offre à son âme. L’homme aime les postures de sensations que la femme évoque plutôt que la femme elle-même. L’homme aime la femme comme prétexte d’une prolifération de métaphores.

 

 

 

L’homme ne désire pas l’existence particulière de la femme. L’homme désire l’apparition de la femme comme lieu de coïncidences d’un magma de métaphores.

 

 

 

Le magma de postures de la femme provoque la certitude de l’imagination de l’homme.

 

 

 

L’homme désire la femme comme symbole de la suite des femmes.

 

 

 

La femme ne parvient jamais à correspondre en vérité avec le symbole sublime de la suite des femmes qu’elle évoque. C’est pourquoi elle épanouit la certitude de son illusion à l’intérieur des métamorphoses du vide.

 

 

 

L’homme désire être le seul homme du désir de la femme. L’homme désire singulariser le désir de la femme.

 

 

 

La femme désire être la dernière femme du désir de l’homme. La femme désire achever le désir de l’homme.

 

 

 

La femme ne désire pas représenter la totalité des femmes pour un homme. La femme ne désire pas être la seule femme, la femme préfère apparaître comme la fin inoubliable du désir de l’homme. La femme préfère apparaître comme la forme in extremis du désir de l’homme.

 

 

 

La femme désire apparaître comme celle-là même qui révèle et détruit l’ensemble des femmes. La femme ne désire pas révéler l’unicité du désir de l’homme, la femme désire révéler sa finalité.

 

 

 

Le corps de l’homme n’est pas la cause du désir de la femme. Le corps de l’homme n’est pas le symbole du désir de la femme. Le corps de l’homme est pour la femme l’indice de l’ensemble des femmes qu’il a séduites.

 

 

 

L’homme désire le corps de la femme plutôt que le désir de la femme. La femme désire le désir de l’homme plutôt que le corps de l’homme. A l’intérieur de la séduction, la femme désire la subtilité du désir de l’homme. A l’intérieur de la passion, la femme désire la subtilité du désir de l’homme comme miracle de bêtise de sa chair.

 

 

 

 

 

L’homme viole le sexe de la femme. La femme viole le sperme de l’homme.

 

 

 

L’homme viole la femme à travers la revendication d’individualité du désir. La femme viole l’homme à travers la revendication d’anonymat de la reproduction.

 

 

 

La femme stupide se masque à travers les fœtus de transparence de l’horizon.

 

 

 

La femme fidèle se masque à travers la transparence de fureur de son deuil. La femme fidèle prostitue son désir à la reproduction comme si de rien n’était de la loi.

 

 

 

L’homme rencontre la femme translucide de la fatalité comme le hasard d’un enfant obscur.

 

 

 

A l’intérieur de la solitude, la forme du monde fascine comme une apocalypse de monotonie. A proximité d’une femme, la forme de la disparition du monde fascine comme la bêtise inexorable de la beauté.