Désir

 

 

 

 

 

 

 

Le désir est le prestidigitateur du hasard.

 

 

 

Le désir joue à cache-cache avec la vitesse de la lumière.

 

 

 

Le désir acquiesce à des montagnes de contingences.

 

 

 

Le désir décalque le hasard de la vérité.

 

 

 

 

 

Le désir indique la colère des dés en marge du hasard ou la colère du hasard en marge des dés.

 

 

 

Le hasard du désir prend un bain d’obsessions à tombeau ouvert. Le hasard du désir révèle la vivisection du vide.

 

 

 

Le labyrinthe du hasard développe la poste restante des fables du désir.

 

 

 

 

 

Désirer est le jeu de choisir lorsque la vérité n’a pas le choix.

 

 

 

La vérité du désir change les tragédies en farces et les farces en ennuis.

 

 

 

La liberté du désir atteste le sérieux infini de l’inconscient.

 

 

 

La stupeur du désir n’avoue rien d’autre que le tout.

 

 

 

La stupidité du désir est de croire en Dieu à l’insu de Dieu.

 

 

 

 

 

Le désir modifie l’océan en île déserte.

 

 

 

Le désir est semblable à un naufragé qui parvient à reconstruire un bateau et à le faire entrer dans une bouteille qu’il décide alors d’envoyer à la mer pour appeler de l’aide. Le désir utilise la chose du salut immédiat en tant que signe d’une satisfaction possible. Le désir emploie la présence du plaisir en tant que signe qui prie cette présence comme si elle n’était pas là.

 

 

 

L’absurdité féerique du désir est de fracturer un coffre-fort afin de découvrir à l’intérieur le chiffre avec lequel l’ouvrir sans le fracturer.

 

 

 

Le désir miniaturise la présence du plaisir afin de l’adresser au hasard de la vérité.

 

 

 

L’absurdité du désir est d’envoyer une lettre avant de l’avoir écrite. L’absurdité du désir est d’envoyer une lettre blanche de telle manière que la féerie de noir du souffle joue à écrire le hasard de la vérité au dos de la disparition de la lettre même.

 

 

 

 

 

Le désir va plus vite que l’homme et le monde va plus vite que le désir.

 

 

 

Les désirs d’un homme sont à chaque seconde connus de la multitude des autres hommes comme s’ils les voyaient à livre fermé.

 

 

 

Il est aléatoire de rester fidèle au désir de l’autre. Il est fatal de devenir infidèle au plaisir de l’autre.

 

 

 

Lorsque l’homme désire, ses vertèbres restent sourdes au ça tombe du monde. Lorsque l’homme désire, ses vertèbres restent sourdes au sourire d’érosion de la parabole de la matière.

 

 

 

 

 

Le désir déséquilibre l’ordre.

 

 

 

Le désir affame le maquillage.

 

 

 

Le nom du désir provoque l’épidémie du souffle.

 

 

 

L’indésirable dénombre le ciel.

 

 

 

L’indésirable hasarde l’unicité innombrable du ciel.

 

 

 

 

 

Le désir est un hippopotame papillon.

 

 

 

Le désir développe une prison d’ailes de papillons.

 

 

 

 

 

Le désir est le vivisecteur du dictionnaire.

 

 

 

Le désir traduit la totalité du dictionnaire en tant que ponctuation de chance de l’insomnie.

 

 

 

 

 

Le désir est l’abattoir de la bonté.

 

 

 

Le désir révèle la boucherie du tact.

 

 

 

Le comment ça va du désir savoure les ellipses de reptation rapace du hasard

 

de la passion.

 

 

 

Les zigzags d’acquiescement du désir transforment le désert de la subtilité en

 

chaos de chansons.

 

 

 

La salive du désir incinère le sourire de vide de l’assassinat.