Rêve

 

 

 

 

 

 

 

Le rêve est le cancer du voir.

 

 

 

Au centre du rêve, l’acte de voir est un virus indécidable.

 

 

 

Au centre du rêve, la conscience du regard est un papillon.

 

 

 

Les rêves sont des revolvers papillons.

 

 

 

Le rêveur utilise le revolver comme tétine du cerveau.

 

 

 

Le rêve transmute le revolver du langage en tétine d’allégorie du regard.

 

 

 

Le rêve révulse le regard d’une paupière qui mime la lecture de l’encyclopédie universelle de l’insomnie.

 

 

 

 

 

L’univers du rêve n’est pas obscène. Dans le rêve, l’horizon est à miroirs, à tiroirs. Dans le rêve, l’horizon est un seuil, une porte perpétuelle, le soeil de l’incessant. Dans le rêve, l’horizon produit la parthénogenèse d’incertitude de la lumière qui parasite la venue. Dans le rêve, l’horizon est une rétine-tétine traversée à chaque seconde de façon indifférente et distraite.

 

 

 

Au centre des rêves, le labyrinthe de bruit du désir fête l’anniversaire de l’adieu à travers les volte-face de la lumière. Au centre des rêves, le labyrinthe de bruit du désir engendre le miroir d’horizon de la vérité.

 

 

 

 

 

Le rêve s’enterre vivant.

 

 

 

Le rêve est un rhume du vouloir.

 

 

 

Le rêve tourne autour du centre du temps.

 

 

 

 

 

Au cœur du plus horrible des cauchemars, l’homme bande.

 

 

 

A l’intérieur des rêves, le handicap révèle le hasard du tabou. A l’intérieur des rêves, l’aile coupée de l’ange provoque la forme de son érection.

 

 

 

Au cœur du rêve, le visage survient comme une blessure de l’ombre.

 

 

 

Au centre de la virginité des rêves, l’arc-en-ciel de l’anus est cannibale.

 

 

 

 

 

II est difficile de sentir les distances entre ses organes. Les hallucinations du rêve révèlent ces distances. Les hallucinations du rêve révèlent les multiples espacements du corps.

 

 

 

Le rêve ausculte les bruits de pas du cerveau.

 

 

 

Le tribunal ridicule du rêve accomplit l’indifférenciation des témoins et des juges.

 

 

 

Faire semblant de rêver est l’abjection de dédoubler chaque événement à l’infini. Faire semblant de rêver est l’ignominie de désirer ressusciter justement à l’endroit de sa mort.