Animaux

 

 

 

 

 

 

 

L’animal mange le monde comme le monde mange l’animal.

 

 

 

L’animal montre le cosmos comme un ventre comestible.

 

 

 

L’animal demeure à l’intérieur de ce qu’il dévore.

 

 

 

La parure de l’animal apparaît nue par le lieu où il mange.

 

 

 

Les animaux mangent afin d’apparaître aveugles. Les animaux mangent afin de transformer le regard en tabou immédiat de la chair.

 

 

 

 

 

L’animal possède une main à l’intérieur du ventre.

 

 

 

L’animal dévore le gag tabou du langage. L’animal projette la disparition du langage à l’intérieur de la main debout du ventre.

 

 

 

A l’intérieur de la gueule de l’animal repose l’élan de l’inexorable.

 

 

 

La gueule de l’animal sculpte le bond de l’abîme à l’intérieur du tonnerre de clarté du sang.

 

 

 

 

 

L’animal possède une bouche à l’intérieur du dos.

 

 

 

L’extase de la bestialité déclare la disparition du regard à l’intérieur de l’obscurité à blanc du dos. L’extase de la bestialité déclare la respiration d’aveuglement du regard par la grâce de nécessité du dos.

 

 

 

L’animal ne désire pas se retourner parce qu’il projette la certitude à l’abandon de son dos. L’animal plutôt que de se retourner préfère retourner l’apocalypse immédiate de l’apparition du monde.

 

 

 

La rencontre avec l’animal est un face à dos. La rencontre avec l’animal affirme le terrible face à dos de l’instinct du destin.

 

 

 

 

 

Les animaux démesurent leur âme par la posture de leur chair.

 

 

 

La posture animale n’indique pas comment enchaîner les pensées. La posture animale montre comment poursuivre le silence. La posture animale montre la projection obscène de la sensation comme aura de certitude du sentiment.

 

 

 

Les animaux méprisent la différence entre le jour et la nuit parce qu’ils possèdent la pulsion de grâce de ne pas voir le jour. L’extase de la bestialité invente la nuit à l’intérieur même du jour. L’extase de la bestialité incarne l’apparition de la nuit par le geste d’ouvrir les yeux sans voir le jour. L’extase de la bestialité surgit comme l’instinct d’ouvrir les yeux jusqu’à toucher la nuit à sang nu.