Rituel

 

 

 

 

 

 

 

Le rituel affirme le besoin d’avoir lieu de la chair.

 

 

 

A l’intérieur du rituel, la masse de silence de la matière humaine a lieu en dehors de tout.

 

 

 

L’instinct rituel donne à sentir la chose d’exister à l’intérieur de l’extase de paralysie du silence.

 

 

 

Seule la règle rituelle provoque l’obscénité.

 

 

 

La répétition rituelle des choses provoque la posture de scandale de l’innocence.

 

 

 

 

 

L’instinct rituel invente les postures métaphoriques de la chair.

 

 

 

L’instinct rituel transforme les fonctions des organes en fiction d’amnésie. Par l’instinct rituel la langue devient un organe locomoteur, le sexe un organe d’élocution, l’oreille un organe génital, la poitrine un organe de préhension, les cheveux des organes optiques, les doigts des organes olfactifs.

 

 

 

Les fragments de la chair rituelle ne sont pas assujettis à des fonctions de survie. Le rituel affirme la forme de la chair à l’instant où chaque organe transforme sa fonction vitale en fiction de la nécessité. Le rituel affirme la forme de la chair à l’instant où la main mange, la bouche contemple, les poumons écoutent, les tempes marchent, le cœur palpe et les yeux respirent.

 

 

 

Chaque fragment de la chair rituelle survient comme une figure de style. Chaque fragment de la chair rituelle survient comme la métaphore d’immobilité de la certitude. Les fragments de la chair rituelle s’adressent les uns aux autres des salutations afin d’inventer ainsi la pulsion d’apparaître en deçà de l’obligation biologique de la survie. La chair rituelle donne ainsi à sentir la syntaxe de déchirures de la parabole d’exister.

 

 

 

 

 

La règle affirme le hasard d’anesthésie du sang perdu.

 

 

 

La règle révèle le magma d’abstraction de la translucidité du sang.

 

 

 

La règle affirme l’hémorragie de rire de l’aveuglement.

 

 

 

La règle répète le rire de la terreur. La règle affirme le gag de sang de répéter le rire de terreur du destin.

 

 

 

 

 

La règle affirme le miracle de certitude de l’oubli.

 

 

 

La règle apparaît comme forme sans pardon de l’oubli afin de détruire l’angoisse abjecte du désir de pureté.

 

 

 

Le silence rituel de la chair oublie la loi et la transgression de la loi.

 

 

 

Il est préférable plutôt que de transgresser la vérité d’une loi connue d’affirmer la certitude d’une règle inconnue.

 

 

 

 

 

La règle affirme la volonté de dormir le vide d’illusion du langage.

 

 

 

L’instinct rituel affirme chaque fragment de la chair comme fiction de vide du sommeil au jour l’instant.

 

 

 

La règle révèle l’humour du hurlement. Le hurlement humoristique de la règle affirme la disparition du vide à l’instant l’instant.

 

 

 

L’élégance de l’athéisme affirme le hasard du tabou comme règle de la chair. La chute athée de la chair déclare la disparition du vide sans la concevoir en tant que loi. La chute athée de la chair déclare la disparition du vide comme rituel de désinvolture de la solitude.