Obsession

 

 

 

 

 

 

 

L’obsessionnel est indifférent à ce que les autres pensent de lui en raison du fait qu’il y pense justement sans cesse à leur place. Cependant il n’est pas indifférent à la subsistance même de la pensée des autres à son sujet. Ce qui angoisse l’obsessionnel n’est pas la vérité de la pensée des autres à son sujet, ce qui angoisse l’obsessionnel est la distraction d’anonymat éternel de leur doute.

 

 

 

L’obsessionnel croit que l’autre sait tout de son désir en tant que l’autre serait identique à l’éternité de la mort.

 

 

 

La malédiction de l’obsessionnel est de tout savoir comme si de rien n’était de l’inconscient. La malédiction de l’obsessionnel est d’être ennuyé à travers l’ubiquité de transparence de l’inconscient.

 

 

 

 

 

L’obsession est la pure puissance du possible. L’obsession est l’enfer de l’information. L’interdiction d’existence de l’obsession n’est pas inconsciente; l’obsession est une pensée consciente, cependant elle n’est pas un événement, elle ne devient pas, elle n’associe pas, elle ne dissocie pas, elle n’est ni analytique ni synthétique, ni critique ni créative, ni singulière ni répétée, l’obsession hante sans la moindre force rituelle de séduction. L’obsession ne se substitue pas à une peur innommable, elle est une peur sans cesse ressuscitée, la peur d’être

 

infiniment surveillé à travers l’anonymat sacré de son visage. L’obsession institue la subjectivité, elle institue la gloire banale du visage, elle informe le corps en tant qu’esclave respectueux de l’espèce de l’être. L’obsession oblige à être le pur suppôt du néant, le pur suppôt de l’incertitude de l’être. L’obsession est d’être surveillé à chaque seconde à travers le possible infini du néant de l’espèce de l’être, surveillance qui change le visage en signe de ponctuation de la tautologie de l’interdit, en simutilation d’anonymat de la lumière du sens.

 

 

 

L’obsession est une question de vie ou de vie. L’obsession est une question de vie ou de vie et-ou de mort et de mort.

 

 

 

Pour l’obsessionnel la question « Comment connaître la vérité ? » est identique à la question  « Comment savoir si j’ai tué quelqu’un ? ». Pour l’obsessionnel, connaître la vérité est identique à accomplir un crime. C’est pourquoi l’obsessionnel choisit de renier sans cesse son désir de connaissance pour ne pas être un meurtrier. L’obsessionnel renie la connaissance de la vérité dans l’espoir exclusif de ne pas tuer.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel torture son cerveau à coups d’aveux insignifiants.

 

 

 

L’obsessionnel change le nombril du cerveau en labyrinthe de tortures insignifiantes.

 

 

 

L’obsessionnel est le magicien ridicule du labyrinthe.

 

 

 

L’obsessionnel note et-ou efface alternativement le labyrinthe selon le désir de distraction de son cerveau.

 

 

 

L’obsessionnel ausculte le scepticisme de son regard avec le délire de courtoisie de ses décisions.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel ne croit pas en Dieu. Cependant Dieu l’inquiète en tant que pureté explétive du langage.

 

 

 

L’obsessionnel ne croit ni à l’existence ni à l’inexistence de Dieu. L’obsessionnel croit que Dieu est le médiateur de distraction qui efface ce qu’il transmet.

 

 

 

L’obsessionnel change les menaces de mort que personne ne lui envoie en parodies de jugement dernier pour divertir le doute de Dieu.

 

 

 

L’obsessionnel emploie son désir en tant que pur témoin.

 

 

 

Le désir de l’obsessionnel témoigne de l’indifférence de sa survie.

 

 

 

L’obsessionnel croit que le visage est le signe de la loi.

 

 

 

L’obsession divinise la raison du désir.

 

 

 

L’obsession date à travers le doute de l’interdit.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel survit au centre de l’incertitude d’insomnie du nom.

 

 

 

L’obsessionnel subsiste au centre du non de nom de la vie et la vie.

 

 

 

L’obsessionnel croit que le miroir des nombres est le témoin du sens de son nom.

 

 

 

L’obsessionnel ne sait pas comment rencontrer la forme artificielle d’un prénom.

 

 

 

La stupeur de l’obsessionnel est de désirer être nommé à travers la vérité même.

 

 

 

L’obsessionnel dénombre le néant à travers l’incertitude de transparence de l’alphabet.