Nom

 

 

 

 

 

 

 

Le nom est l’oreille de l’oubli.

 

 

 

Le nom révèle le lapsus d’aile intacte d’une bouche imprononçable.

 

 

 

 

 

Le nom révèle l’hallucination explétive de l’odeur.

 

 

 

Le nom révèle le miracle sans y croire de l’odeur.

 

 

 

Le nom révèle l’odeur de l’anesthésie.

 

 

 

Le nom dédie l’odeur de l’anesthésie au dos du vide du jour.

 

 

 

Le nom reste comme l’odeur du vide perdu.

 

 

 

 

 

La stupeur du nom est de porter une porte sur son visage sans jamais savoir si cette porte est ouverte ou fermée.

 

 

 

Si les hommes portaient leurs vrais noms, s’ils étaient divinisés à travers l’acte de se nommer eux-mêmes, alors le sens du temps serait fixe sans que le temps apparaisse immobile. Si les hommes portaient leurs vrais noms, le sens du temps serait fixé à travers l’éternité de la lumière.

 

 

 

La plupart des hommes croient qu’ils portent leurs vrais noms, c’est la raison pour laquelle le sens du temps humain est fixé à travers l’insomnie d’anonymat de l’être. Seuls ceux qui sentent qu’il n’y a pas de vrai nom, parce que le nom est donné et que ce don du nom existe en deçà du vrai et du faux, approchent à l’intérieur même du langage la parabole de métamorphose du temps. Il n’y a pas de vrai nom, il existe uniquement un premier nom qu’il est inutile de concevoir en tant que vérité. Le nom attend comme un don à transformer. L’extase d’insouciance d’exister affirme le jeu de devenir une multiplicité de noms à partir d’un premier nom. Le premier nom n’appartient pas à celui qui le porte et celui qui le porte n’appartient pas au premier nom. Le premier nom apparaît partagé par l’oreille du silence. Le premier nom abandonne ainsi celui qui le porte au hasard taciturne de l’illusion.

 

 

 

Le désir de nommer n’est reconnu ni par celui qui nomme ni par celui qui est nommé. Le désir de nommer attend cartographié par la lettre de rire de l’inouï.

 

 

 

Le nom révèle la parole posthume du hasard. L’inouï du nom révèle le hasard posthume de la déraison.

 

 

 

 

 

Celui qui emploie son nom en tant que miroir pour vérifier l’image de son corps désire être élu à travers la gomme d’anonymat de la lumière.

 

 

 

Celui qui emploie son image pour vérifier son nom croit à la mutilation d’ubiquité du pur possible.

 

 

 

 

 

La malédiction hallucine le hasard du nom comme vide de l’immédiat.

 

 

 

Le comme si comme ça de la malédiction médite un nom unique pour deux corps différents.

 

 

 

 

 

L’incertitude de la vérité a toujours le même nom et jamais le même visage.

 

 

 

Le hasard du sentiment n’a jamais le même nom et toujours le même visage.

 

 

 

La virginité de l’insomnie a toujours le même nom et toujours le même visage.

 

 

 

La démence de la frivolité n’a jamais le même nom et jamais le même visage.