Animal

 

 

 

 

 

 

 

La chair de l’animal affirme la forme immanente de l’immortalité.

 

 

 

La chair de l’animal donne à sentir l’immortalité d’apparaitre au monde.

 

 

 

La forme de l’existence animale n’apparait pas mortelle. L’extase de terreur de l’animal affirme l’inconnu immédiat d’apparaitre immortel à l’intérieur du monde.

 

 

 

 

 

Il existe autant de paradis qu’il existe d’animaux. Chaque animal invente le plaisir de nécessité d’un paradis. Chaque animal invente l’apocalypse de solitude d’un paradis.

 

 

 

Les animaux apparaissent comme des aphorismes du destin. Les animaux apparaissent comme les aphorismes de métamorphose du destin.

 

 

 

L’animal apparait comme le prédateur du silence paradisiaque.

 

 

 

 

 

Ne jamais demander pardon à un animal.

 

Ne jamais désirer connaitre l'animal, uniquement le saluer.

 

 

 

La seule manière de répéter la posture d‘un animal est d’essayer de saluer cette posture avec l’habitude d’enthousiasme de son sommeil.

 

 

 

Le rire de sommeil des animaux révèle la forme du salut des hommes. L’homme apparait sauvé à l’instant où le fou-rire de sommeil d’un animal dévore la chair de son âme.

 

 

 

 

 

Il apparait tabou d’imaginer une forme animale. Les formes animales apparaissent inimaginables précisément parce qu’elles provoquent la démesure d’exactitude de l’imagination.

 

 

 

Chaque animal apparait comme un monstre et cela même si cet animal semble facile à détruire pour l’homme. Chaque animal à l’instant où la chair particulière d’un homme le rencontre seul à seul surgit comme un monstre effrayant, excitant, séduisant et sensuel.

 

 

 

Regarder un animal avec ravissement c’est avoir le sentiment de certitude qu’aucun être humain ne sera jamais caché à l’intérieur.

 

 

 

Afin de métamorphoser son existence en celle d’un animal, il apparait nécessaire de sentir le monde comme cet animal et aussi de ne pas sentir le monde comme cet animal. Afin de métamorphoser son existence en celle d’un animal, il apparait nécessaire d’affirmer le lieu de coïncidence de la sensation et de l’anesthésie comme manière de survenir au monde, comme manière de surgir jusqu’au monde.

 

 

 

 

 

L’homme en tant que représentant de l’espèce humaine a une attitude de supériorité tyrannique envers les autres espèces animales. L’homme s’estime plus puissant que chacune d’entre elles, il les domine alors de façon indifférente et négligente et s’octroie même la gloire de les protéger. Cette attitude de supériorité disparait lorsque la chair particulière d’un homme apparait face la chair particulière à un autre animal. Quand la chair de l’homme apparait seule face à la chair d’un animal, la domination se change immédiatement en fascination et en terreur.

 

 

 

 

 

L’homme ressemble parfois à l’effectuation vagabonde d’une disparition animale.

 

 

 

Les animaux incarnent l’épouvante. Les animaux incarnent l’épouvante comme parure de la volonté.

 

 

 

L’animal invente le ciel. L’animal invente le ciel avec une désinvolture incroyable. L’animal invente le ciel une magnifique insouciance. L’animal invente le ciel au dos de la main de l’homme.

 

 

 

A l’intérieur de l’espace de paix du tigre, chaque brin d’herbe bondit au visage du premier venu pour le dévorer.

 

 

 

Il n’existe qu’un seul geste de bénédiction, celui de la nageoire de la baleine à l’instant où elle plonge à l‘intérieur de l’océan.