Diable

 

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas difficile de connaitre le mal. Une des ruses du mal est de laisser croire qu’il suffit de connaitre le mal pour l’abolir. La ruse du mal est de dissimuler que la connaissance du mal est encore un aspect du mal. Le mal n’est pas une question de connaissance. Le mal est un problème d’affrontement. Détruire le mal c’est parvenir à envisager le mal, c’est parvenir à faire face au mal. Détruire le mal c’est parvenir à imaginer le mal avant que le mal nous pense. Détruire le mal c’est parvenir à imaginer le mal par une posture de chair impeccable.

 

 

 

Se satisfaire de la connaissance du bien et du mal est un des aspects du mal. Le désir de se libérer du mal à travers la connaissance est un des aspects du mal.

 

 

 

Ne désirer le bien qu’à travers la connaissance est un mal. Apparaitre abandonné par le bien en dehors de la connaissance et cela sans désirer le mal affirme la pulsion de l’innocence.

 

 

 

 

 

Il y a une timidité totalitaire du mal. La reconnaissance du mal est infinie.

 

 

 

Le mal est l’infini de l’indifférence. Le mal est l’indifférence du bien. Le mal est la distraction indifférente du bien. Le mal est l’insomnie du bien, l‘insomnie distraite du bien. Le mal est l’incertitude du bien à travers laquelle le bien décide de ne pas dormir.

 

 

 

 

 

Le mal n’est pas à l’intérieur de l’homme. Le mal est entre les hommes. Le mal est ce qui se divertit entre les hommes. Le mal est l’intervalle des désirs. Le mal est le mimétisme du désir qui change la violence d’avoir lieu en culpabilité anonyme du sens.

 

 

 

Il est aussi stupide de croire en une puissance bénéfique de l’univers des hommes que de penser l’univers des hommes en tant que crime infini comme si le mal était la puissance même qui engendre cet univers humain. Il y a du mal. Le mal est le désir de néant qui hante l’univers des hommes. Cependant le mal n’est pas originel, le mal n’est pas à l’origine de l’univers humain.

 

 

 

Il est vain de revendiquer le mal pour combattre la croyance au malheur. La cruauté ne détruit pas la croyance en la vérité du malheur. La cruauté n’est que l’envers de cette croyance.

 

 

 

 

 

Le mal est de faire semblant d’être là. Le mal est de faire semblant de sentir. Le mal est de simuler le bonheur.

 

 

 

Le mal ne crée pas d’œuvres. Le mal produit des objets de distraction. Le mal produit les objets de distraction de la justice.

 

 

 

Les ignominies les plus maléfiques sont celles que nous accomplissons pour rien, de façon distraite, sans même désirer en jouir.

 

 

 

 

 

L’ubiquité est le centre du mal.

 

 

 

La pureté est l’impératif moral du mal.

 

 

 

 

 

Le diable est la conscience de Dieu.

 

La stupidité du diable est de désirer engendrer Dieu à travers la pureté de sa pensée.

 

Le diable est l’ennui de Dieu. Le diable est l’ennui d’être libre de Dieu.

 

 

 

Le diable est le divertissement de Dieu. Le diable est le divertissement éternel de Dieu.

 

 

 

Le diable est le péché de Dieu. Le diable est le péché de croire de Dieu.

 

 

 

Le péché d’orgueil du diable est de se croire identique au Christ.

 

 

 

Le diable est le simulacre d’un Christ purement spirituel qui s’attend lui-même.

 

 

 

Le diable est le messie de la distraction.

 

 

 

 

 

Le diable est l’indécidable. Le diable désire Dieu en tant que vérité indécidable.

 

 

 

Le diable est l’ubiquité de l'indécidable. Le diable est l’infini de l’indécidable. Le diable est l’obligation logique de devoir choisir entre deux objets parfaitement identiques.

 

 

 

Le diable n’est ni originel ni transcendant. Le diable est la hantise indécidable de la médiation infinie.

 

 

 

 

 

Le diable est la raison du désir. Le diable croit en la pureté du désir. Le diable est le désir d’infini de la lumière.

 

 

 

Le diable ne désire rien d’autre que la justice. Le diable désire exclusivement à travers la justice.

 

 

 

Le diable ne désire rien d’autre que se retourner lorsqu’il fait semblant de tomber.

 

 

 

Le diable reproduit la substance de substitution du désir d’être libre. La stupidité du diable est de désirer la liberté de la mort.

 

 

 

 

 

Le diable échange tout. Le diable échange tout à travers l’insomnie de la lumière. Le diable échange tout pour ne pas donner une chose particulière.

 

 

 

Le diable développe des voltefaces d’ultimatums.

 

 

 

Chaque organe du diable signale la décision d’incertitude de sa naissance.

 

 

 

Le diable ne désire rien d’autre que l’éternité de son ennui.

 

 

 

 

 

Le diabolisme est de se croire sans cesse plus malin que la bêtise de la chair. Le diabolisme est le désir de transcender l’avoir lieu de la chair à travers l’infini de la pensée.

 

 

 

L’idiotie du diable est de rédiger l’encyclopédie des secrets insignifiants. L’idiotie du diable est de tout pardonner spirituellement sans jamais savoir comment incarner l’oubli.

 

 

 

Ceux qui sont malheureux pensent anéantir leur souffrance en croyant être les plus malins. Il est inutile d’être le plus malin, il est simplement préférable d’apparaître heureux sans jamais se croire plus intelligent que la grâce de la joie.

 

 

 

L’homme diabolique est l’esclave d’une vitesse sans pulsation et sans nécessité. L’homme diabolique connait tout cependant il n’est jamais apte à inventer quelque chose. C’est la raison pour laquelle son ennui est infini. L’homme diabolique est le ventriloque de l’alibiberté du néant.

 

 

 

Le diable est l’alibi de scepticisme de ceux qui ont peur d’apparaitre présents au monde. Le diable est l’alibi de ceux qui nient à chaque seconde le paradis de la certitude sensuelle à travers la croyance en une vérité purement spirituelle. Le diable est l’alibi des puritains et des pervers qui ont peur du don de monstruosité du monde.

 

 

 

Croire en la transcendance du diable est le divertissement de ceux qui ont peur de savourer l’extase de monstruosité de l’innocence.

 

 

 

Croire au diable est croire que Dieu a produit le monde en pensant qu’il aurait pu être différent. Croire au diable est croire que Dieu a produit l’univers justement à la seconde où il pensait que l’univers et que lui-même auraient pu être différents.

 

 

 

 

 

La prière du diable : au nom de la merde, du moi et de l’esprit assassin.

 

 

 

Le diable est la pureté de la pensée qui désire anéantir la joie monstrueuse de l’âme.

 

 

 

 

 

La responsabilité infinie du bien est diabolique.

 

 

 

Se croire responsable de ce qui n’a pas de visage est diabolique.

 

 

 

La bonté du diable est abjecte d’être infiniment pure.

 

 

 

 

 

Le diable est le prophète tautologique du bruit.

 

 

 

Le diable abasourdit les noms à travers l’insémination de lumière de l’ubiquité.

 

 

 

La stupidité du diable est d’accomplir des lapsus de résurrection avortés.

 

 

 

 

 

Satan est la lumière qui s’attend elle-même.

 

 

 

Satan change le corps du Christ en lumière du pur possible.

 

 

 

Satan est le simulacre d’attente de la lumière. Satan est le messie de lumière qui fait semblant d’attendre la naissance de l‘homme.

 

 

 

Satan ignore l’invention. Satan laisse exclusivement croire à l’obligation de l’attente. Satan engendre l’attente en tant que relation entre les objets.

 

 

 

Satan est le Dieu de la stupeur distraite. Satan est le Dieu de la stupeur distraite qui s’attend à tout.

 

 

 

Satan est le miroir sans tain du crime parfait.