Rêve

 

 

 

 

 

 

 

Le rêve est un tissu d'horizons. Chaque image du rêve est incarcérée à travers un horizon différent, un horizon identique à l’horloge d’un miroir.

 

 

 

Dans les rêves, l’horizon fonctionne à la façon d’un puzzle de distraction. Dans les rêves, le scepticisme de l’horizon accomplit l’indifférenciation spectrale de la terre et du ciel et le rêveur est alors jugé à son insu à travers cette indécision.

 

 

 

Le rêve est une boîte, cette boîte préserve une prière, cette prière préserve une alternative, cette alternative préserve un miroir et ce miroir préserve une idée du corps sans jamais préserver le corps lui-même.

 

 

 

A l’intérieur des rêves, le corps ressemble à un problème de géométrie.

 

 

 

Le rêve révèle l’hésitation d’utopie du corps. Le rêve formule les hésitations d’utopie des organes du corps. Le rêve révèle le scepticisme des réflexions du corps sur lui-même.

 

 

 

Lorsque le rêve se réveille, l’homme ne reconnait pas son identité. Lorsque le rêve se réveille, l’homme reconnait l’ironie testamentaire de son identité.

 

 

 

Chacun des organes du corps rêve. Cependant les organes du corps ne rêvent jamais en même temps, excepté au moment de l’agonie.

 

 

 

 

 

Le rêve représente le désir. Cependant le rêve ne révèle pas les formes du désir. Ce qui révèle les formes du désir c’est la lucidité du sommeil.

 

 

 

Le rêve ne révèle pas la violence des pulsions. Le rêve révèle la timidité des jugements derniers.

 

 

 

Les rêves sont des livres lus à travers la foule. Les rêves sont des livres lus à chaque seconde à travers la foule de l’alphabet.

 

 

 

Si nous savions transformer nos rêves en livres, le sommeil ne serait pas saturé de phantasmes, le sommeil deviendrait rythmé par des fables, par des phrases de temps fabuleux.

 

 

 

Il apparait préférable plutôt que d’interpréter le sens de ses rêves de déclarer avec précision des postures du coma, les postures de coma du paradis.

 

 

 

 

 

Le rêve formule l’érection de l’œuf.

 

 

 

Le rêveur utilise le revolver comme une tétine.

 

 

 

Le rêve tisse de la dentelle de hasard à coups de revolver.

 

 

 

Le rêve compose des jeux d’échecs à coups de revolver.

 

 

 

 

 

Dans les rêves il n’y a pas de différences entre les lettres et les enveloppes.

 

 

 

Dans les rêves, les prophéties ne savent rien et ont cependant à chaque fois raison.

 

 

 

Les rêves sont des montagnes de virgules qui font semblant de massacrer les miroirs.

 

 

 

 

 

Le rêve est la grève de la fatigue.

 

 

 

L’onirisme est essentiellement onéreux. L’onanisme des rêves est essentiellement onéreux.

 

 

 

Il y a une onctuosité puérile des décisions à l’intérieur du rêve. Le désir de condamner un homme à mort y ressemble à celui de mâcher un chewing-gum.