Christ

 

 

 

 

 

 

 

Plus ridicule encore que le messie de Kafka qui arrive en retard, qui arrive lorsqu’il n’est plus nécessaire, serait le messie qui arrive en avance, le messie qui arrive sans avoir été jamais nécessaire, le messie qui arrive avant qu’il existe un monde et des hommes, le messie qui arrive alors qu’il n’y a rien , le messie qui arrive pour ressusciter et éterniser le rien, un envoyé de Dieu qui arrive avant même qu’il y ait un Dieu, un messie qui ressuscite une absence de Dieu et change ainsi cette absence de Dieu en lettre anonyme de la lumière.

 

 

 

Le messie est venu sur terre cependant il est resté imperceptible. Le messie est venu comme un mot dans le journal, un grain de sable dans le désert ou une goutte d’eau dans l’océan.

 

 

 

Le messie est le prostitué universel. Le messie prostitue la résurrection de son corps à la totalité des hommes sans l’offrir à une chair particulière.

 

 

 

Le messie a été engendré à travers la distraction d’un précipice-chewing-gum.

 

 

 

L’hygiène du messie est de faire faire de la gymnastique à son agonie.

 

 

 

La mystification du messie est de parvenir à faire disparaitre son existence à ses propres yeux.

 

 

 

 

 

Le Christ apparait athée de naissance.

 

 

 

Le Christ apparait comme un humoriste analphabète. Le Christ ressemble à une croix qui signe avec son corps.

 

 

 

Le Christ apparait comme un acrobate approximatif qui préfère rester cloué sur la croix plutôt que de risquer de tomber par terre.

 

 

 

 

 

La passion d’anesthésie du Christ révèle le hasard de l’excitation érotique.

 

 

 

Souffler sur les aisselles du crucifié reste la seule manière élégante de détruire le crucifié.