Distraction

 

 

 

 

 

 

 

La distraction est de tuer les morts.

 

 

 

La distraction est de s’évertuer à désirer être un meurtrier à son insu.

 

 

 

La distraction démocratise le crime parfait.

 

 

 

Chaque acte distrait anéantit et ressuscite le corps à travers un meurtre de pitié.

 

 

 

La distraction est de relire l’absence de livre de notre vie à la façon d’un assassin fidèle.

 

 

 

 

 

La distraction est la fureur de vérifier le n’importe quoi.

 

 

 

La folie de la distraction est de sacrifier le temps au néant pour masquer la futilité de son angoisse.

 

 

 

L’abjection de l’homme distrait est de ne reconnaitre l’événement du monde qu’à travers sa propre absence.

 

 

 

La distraction adresse des condoléances idiotes à l’ubiquité de la lumière.

 

 

 

Les martyrs de la distraction attendent le messie du rien du tout.

 

 

 

 

 

La distraction atteste le labyrinthe de l’alibiberté.

 

 

 

Le papillonnement futile des paupières est le masque de la distraction.

 

 

 

Ceux qui indifférencient la distraction et la gloire sont condamnés à faire la guerre à chaque seconde pour croire qu’ils sont en vie.

 

 

 

La plus effroyable des farces : qu’un individu que vous haïssez vous évite la mort de façon purement distraite.

 

 

 

 

 

L’incertitude atteste l’électricité de l’être.

 

 

 

L’incertitude est la tolérance tyrannique de l’insomnie.

 

 

 

 

 

L’incertitude est la décision de l’ignorance.

 

 

 

L’incertitude est la distraction des agonisants.

 

 

 

L’incertitude atteste la résurrection de virginité de la mort.