Homme

 

 

 

 

 

 

 

L’homme est la gomme inconsciente de Dieu.

 

 

 

L’homme est le ready-made ultime. L’homme est le ready-made de Dieu. L’homme est le ready-made de Dieu à la place d’un monde aboli.

 

 

 

L’homme est un hybride de Dieu et de Dieu. L’homme est la parthénogénèse tautologique de Dieu.

 

 

 

Les hommes sont les horloges insignifiantes de la distraction de Dieu.

 

 

 

Les hommes sont les horloges-téléphones de l’absence de Dieu. Les hommes sont les horloges d’interrogation automatique de l’absence de Dieu.

 

 

 

L’homme est l’ersatz du retard de Dieu.

 

 

 

L’homme atteste l’alphabet de Dieu à travers le mutisme de l’insomnie.

 

 

 

L’homme est le cerveau de la totalité de Dieux possibles en tant qu’interdits.

 

 

 

L’homme n’est rien d’autre que la mascarade de crime de l’éternel retour de la virginité de Dieu.

 

 

 

L‘homme est la lettre anonyme que le néant envoie à Dieu, que Dieu fait semblant de lire et qu’il renvoie au néant après l’avoir signée chaque jour d’un nom différent.

 

 

 

 

 

L’homme ne connaît la mort qu’en tant que signal du néant.

 

 

 

La stupidité des hommes est d’être hantés à travers la pensée de la mort sans jamais sentir l’intensité du mourir.  

 

La stupidité de l’homme est d’anéantir la certitude désinvolte de l’immortalité à travers le désir de connaitre la vérité éternelle de la mort.

 

L’homme est celui qui sait s’il est ou non malade et qui ne sait jamais s’il est ou non mort. L’homme est celui qui ne sait jamais lorsqu’il est mort justement parce qu’il désire connaitre à chaque seconde les signes de sa maladie.

 

 

 

 

 

L’être humain n’est jamais autre. En tant qu’homme, il est obligatoirement similaire.

 

 

 

L’homme atteste le signe égal de l’échange.

 

 

 

L’homme atteste la loterie d’ignorance des anges.

 

 

 

Les êtres humains sont les anges vulgaires du désir de survivre.

 

 

 

 

 

Les hommes s’unissent en masse pour s’obliger les uns les autres à croire qu’ils ont anéanti la mort.

 

 

 

La masse de l’humanité est messianique. La masse de l’humanité est le messie anonyme de l’abolition de l’âme.

 

 

 

Les hommes sont les messies insignifiants de la distraction.

 

 

 

Chaque homme est la distraction de la mort d’un autre.

 

 

 

 

 

La face humaine est une farce inconsciente.

 

 

 

Le visage de l’être humain est sacré et sans valeur. Le visage de l’être humain est sans valeur du fait qu’il est sacré et sacré du fait qu’il est sans valeur.

 

 

 

L’être humain dissimule son inexistence à travers son visage. L’être humain dissimule l’insenti de sa mort à travers la dignité de son visage.

 

 

 

L’être humain est parasité à travers le virus d’infini de son visage. 

 

 

 

La honte d’être homme révèle la folie d’être démangé autrement dit à la fois mangé et excrété à travers son visage. La honte d’être homme révèle la folie de désirer gratter son visage comme un mutilé désire gratter le morceau de corps qu’il a perdu.

 

 

 

 

 

L’humanisme emploie l’idée sacrée de l’homme en tant que masque de l’angoisse.

 

 

 

L’humanisme est l’abjection de croire qu’être victime de la mort est une gloire.

 

 

 

L’humanisme n’est rien d’autre que l’angoisse d’apparaitre athée.

 

 

 

 

 

Les hommes sont les signes de ponctuation de la vérité.

 

 

 

La pensée des hommes ventriloque la ponctuation de pureté des cadavres.

 

 

 

Les hommes sont les mannequins ventriloques de la vitesse de la lumière.

 

 

 

 

 

L’homme est l’esclave de la gloire incognito de son nom.

 

 

 

Le mot homme est adressé exclusivement à la gloire d’angoisse de l’anonymat. Le mot homme n’est jamais adressé à l’indécence de clandestinité de la chair.

 

 

 

L’homme est un nombre avant d’avoir un nom. L’homme a un nom avant d’avoir un visage. Et l’homme a un visage avant d‘apparaitre comme l’âme monstrueuse de la solitude d’une chair. A cet instant il n’est plus un homme, il devient la chose du sang, il devient la respiration de feu de la chose du sang.

 

 

 

 

 

L’homme s’agite en espoir de cause.

 

 

 

L’être humain est une marionnette qui tient elle-même son propre fil. En fait il n’y a même pas de marionnette. La marionnette n’est que le nœud de néant du fil.

 

 

 

Les  hommes récitent l’humanité sans jamais connaitre leur rôle par cœur. Ce sont des comédiens maladroits dont le masque glisse souvent sous la peau.

 

 

 

 

 

L’homme en prison est dans une situation responsable.

 

 

 

L’homme délimite ses excréments avec son territoire.

 

 

 

 

 

L’homme est le parasite de son âme.

 

 

 

L’homme est la bactérie de l’alibiberté.

 

 

 

L’homme bavarde sincèrement au centre d’un désert d’oreilles.

 

 

 

 

 

L’homme est la proie du langage autrement dit de la totalité des hommes qu’il n’a jamais rencontrés et ne rencontrera jamais.

 

Les hommes se divertissent à connaitre le sens de l’univers parce qu’ils n’ont pas l’audace de sentir l’existence du monde.

 

 

 

L’histoire de l’humanité n’intéresse qu’elle-même. Cette histoire scintille telle une épiphanie futile sur le miroir de l’horizon.

 

 

 

L’étrangeté de l’homme est inverse à celle des fractales. L’étrangeté des fractales : une ligne infinie qui délimite une surface finie. L’étrangeté de l’homme : la profondeur d’un corps fini qui scande la ligne infinie de la pensée.

 

 

 

 

 

Il y a des hommes qui prennent la peine de vivre comme on prend un transport en commun.

 

 

 

Chaque homme que nous croisons sur notre passage est une divinité de notre scepticisme.

 

 

 

 

 

Un homme dont la vie serait connue de tous ne penserait plus rien de lui-même. Un homme dont la vie serait intégralement dissimulée à tous ne penserait plus rien de lui-même. En effet la pensée d’un homme à son propre sujet est toujours équivalente à l’acte de révéler qu’il dissimule sa vie ou à celui de dissimuler qu’il la révèle.

 

 

 

A quoi penserait un homme isolé qui ne saurait pas si l’humanité existe encore ou non ? A quoi penserait un homme pour qui il serait indécidable de savoir s’il est ou non le dernier homme ? Celui qui saurait avec certitude qu’il est le dernier homme, finirait jour après jour par ne plus penser parce que le domaine virtuel provoqué par la multiplicité des autres hommes n’existerait plus. Cependant celui qui ne saurait pas si les autres hommes existent encore ou non serait alors tenté de confondre sa pensée avec le dénombrement des battements de son cœur.

 

 

 

Un homme qui ne serait rien d’autre que l’interdiction d’un univers possible ne serait ni visible, ni invisible, il ferait exclusivement semblant d’être transparent.

 

 

 

 

 

L’homme apparaît parfois comme l’événement tabou des minéraux, des animaux et des végétaux.

 

 

 

Il ne suffit pas de survivre en tant qu’homme pour rencontrer le scandaleux miracle d’apparaitre prénommé chose.

 

 

 

Pour voir à l’intérieur d’un homme il apparait simplement nécessaire de regarder la forme de sa main à l’instant où il montre le monde.