Lettre

 

 

 

 

 

 

 

L’envoi postal révèle l’aspect épidémique du langage.

 

 

 

Poster une lettre révèle la pulsion de l’indésirable.

 

 

 

Les boites à lettres apparaissent comme les tombeaux de hasard de la certitude.

 

 

 

 

 

La lettre ne transcende pas le lieu. Le lieu ne transcende pas la lettre. Le lieu décompose plutôt la lettre comme règle particulière de l’illusion.

 

 

 

Une lettre a toujours une forme paradoxale. Soit celui qui écrit une lettre sait exactement ce qu’il a écrit et alors il ne sait pas si c’est lui qui l’envoie. Soit il sait avec certitude qu’il envoie cette lettre et il ne sait pas exactement ce qu’il y a écrit. Chaque lettre apparait ainsi à la fois comme un jeu de hasard et un rituel religieux. Chaque lettre apparait à la fois comme une loterie et comme une messe, comme une sorte d’aléa missa est.

 

 

 

Chaque lettre apparait adressée au tabou de son suicide.

 

 

 

 

 

L’envoi d’une lettre survient comme un volcan de laconisme. L’envoi d’une lettre révèle le volcan d’un verre d’eau.

 

 

 

Plutôt que d’envoyer des lettres, il apparait parfois préférable d’envoyer des fenêtres, des fenêtres enveloppées de phrases illisibles.