Communication

 

 

 

 

 

 

 

La communication conçoit le langage en tant qu’échange de signes neutres en situation de guerre.

 

 

 

La communication conçoit le langage en tant qu’action de neutralité mimétique de la guerre.

 

 

 

Ceux qui haïssent le langage désirent guérir l’humanité à travers la guerre neutre de la communication.

 

 

 

Ceux qui parlent de façon exclusivement mimétique ne font qu’échanger des signaux pour dissimuler qu’ils ignorent délibérément le charme du langage.

 

 

 

Les hommes communiquent à travers la mascarade d’angoisse de leurs cerveaux dans l’espoir d’anéantir le feu d’incroyable de la conversation.

 

 

 

 

 

La communication échange à l’infini des phantasmes de langage.

 

 

 

La communication est le désir d’échanger les mots à la façon de cadavres pour pouvoir les ressusciter en tant que signes informes de l’éternité.

 

 

 

La communication ressuscite à chaque seconde le langage en tant que distraction du néant.

 

 

 

L’abjection de la communication est de désirer employer le langage de façon pure.

 

 

 

L’ignominie de la communication est de désirer parler dans son propre estomac et de désirer digérer dans le cerveau de l’autre.

 

 

 

 

 

La communication oblige l’homme à s’exprimer à la façon d’un moteur. La communication change les mots en signes qui meurent à l’heure juste. La communication change chaque mot en moteur d’inertie.

 

 

 

Chaque partie du corps de l’homme moderne est un miroir-horloge-téléphone qui désire communiquer à travers le miroir-horloge-téléphone de chaque partie de l’univers.

 

 

 

La pensée de l’homme moderne est identique à un coup de klaxon, un coup de klaxon qui désirerait expliquer le sens d’un coup de téléphone.

 

 

 

 

 

L’homme de la société de la communication enregistre exclusivement les messages qui sont adressés à son absence.

 

 

 

Un « répondeur automatique » est justement une machine à ne pas répondre. Une des croyances de la société de la communication est de penser qu’un enregistrement est obligatoirement une réponse. Une des croyances de la société de la communication est de penser qu’il suffit d’enregistrer le discours de l’autre ou la voix d’un événement pour lui répondre. La communication ignore qu’un enregistrement apparait comme une réponse uniquement quand il donne une forme à ce qu’il sauvegarde, et qu’il est sinon justement ce qui interdit la précision d’une réponse.

 

 

 

La communication est le désir de parler après le signal sonore du néant. La communication est le désir de parler après le signal dont le néant s’honore.

 

 

 

Un message est une messe à je.

 

 

 

 

 

La communication est le crime automatique du témoin.

 

 

 

La communication est le crime d’anéantir automatiquement la sensation à travers le bavardage infini du sens.

 

 

 

L’identité anonyme de la communication anéantit la solitude alibre de l’âme.

 

 

 

 

 

La communication anéantit le sommeil à travers le cerveau ventriloque de la lumière.

 

 

 

La communication institue l’incertitude de la vérité en tant que code géhennétique de l’insomnie.

 

 

 

La communication conçoit le langage à la façon d’une corde à laquelle ne serait exclusivement attaché que l’idée spectrale du lien même.

 

 

 

Le simulacre de sourire de la communication est le signe d’un corps hypnotisé à travers le cancer narcissique de son angoisse.