Malédiction

 

 

 

 

 

 

 

Le maudit ne sait pas quel est son nom. Le maudit est le seul à ne pas savoir son nom. Les autres hommes savent quel est son nom sans jamais désirer le lui dire. Le maudit mendie son nom aux autres qui préfèrent ne pas lui dire soit parce qu’ils pensent que ce nom est insignifiant soit parce qu’ils pensent que ce nom est divin.

 

 

 

La malédiction est d’être le messie en retard de son propre nom.

 

 

 

 

 

La malédiction est d’avoir honte de son visage à l’instant même de son bonheur.

 

 

 

La malédiction n’est pas un signe de la pensée. La malédiction survient comme un indice de la voix. La malédiction survient comme la blessure de connivence du visage et de la voix. 

 

La malédiction survient quand la clarté alibre du visage blesse la voix comme la clarté alibre de la voix blesse le visage.

 

 

 

La malédiction révèle la certitude de la voix comme blessure cosmétique du visage.

 

 

 

 

 

Celui qui ignore sa malédiction est l’esclave de la liberté de son malheur.

 

 

 

L’innocence précise de la malédiction détruit la pureté coupable de l’espoir.

 

 

 

Donner une forme à la malédiction affirme le charme d’oublier le malheur par le tohu-bohu de tact de la suite des jours.

 

 

 

 

 

La malédiction révèle la forme humoristique du miracle.

 

 

 

La candeur de la malédiction affirme le geste de manger le vide du miracle.

 

 

 

 

 

Le maudit porte la parabole de son mépris sur les épaules de son crâne.

 

 

 

Le maudit apparait adressé à l’inconséquence du mourir par le sommeil du prénom.

 

 

 

 

 

Il reste préférable d’être humilié par un autre homme que par une chose de son invention. En effet être humilié par son œuvre est la plus immonde des humiliations. Celui qui est humilié par son œuvre est celui qui a trahit la certitude de son âme.