Guerre Paix

 

 

 

 

 

 

 

La guerre est la paresse de la paix.

 

 

 

La guerre revendique l’infini des simulacres. La paix affirme la finitude des apparences.

 

 

 

Il y a de l’héroïsme à apparaitre délicat en temps de paix. En effet la paix est souvent parasitée à travers l’expansion de désirs vulgaires. A l’inverse il est stupide de rester délicat en temps de guerre. Malgré tout l’héroïsme de la sagesse est de parvenir à extraire des instants de paix au cœur même de la guerre. Le héros de la sagesse accomplit ce geste sans délicatesse ni vulgarité. Le héros de la sagesse accomplit ce geste uniquement par la cérémonie de l’indécence.

 

 

 

 

 

L'absurdité de la bataille bâtit la cathédrale de l'oubli.

 

 

 

Le hasard de la paix cartographie le profil de l’utopie.

 

 

 

 

 

Combattre Dieu c’est y croire. Combattre le diable c’est y croire. Le combat désire être en relation avec son ennemi. Le combat croit en la médiation infinie de l’ennemi.

 

 

 

Se battre contre les fantômes oblige à se changer soi-même en fantôme. C’est pourquoi il est préférable de souffler les fantômes plutôt que de les combattre, de souffler les fantômes par le vagabondage rituel de sa bouche.

 

 

 

La non-violence est une forme de provocation subtile envers la violence de l’autre. La non-violence détruit la violence de l’autre par le jeu de faire comme si cette violence n’existait pas. La non-violence apparait comme une manière de répondre à la violence de l’autre par une forme de violence que l’autre n’est pas apte à imaginer. La non-violence ne dédaigne pas la violence. La non-violence méprise le mimétisme de la violence. La non-violence joue à détruire le mimétisme de la violence par la violence de la distinction.

 

 

 

Les ennemis les plus dangereux sont les ennemis idiots.

 

 

 

 

 

Des faits quelconques se changent soudain en prophéties d’eux-mêmes et c’est alors la guerre, la guerre imperceptible, la guerre spectrale.

 

 

 

Les guerres anéantissent l’orgueil de l’âme soit à travers l’humilité de la pensée, soit à travers la gloire du corps.

 

 

 

Une arme mythologique : une arme qui détruit par l’exubérance de son désespoir la totalité des possibles.