Obsession

 

 

 

 

 

 

 

L’obsessionnel croit que la vérité n’est rien d’autre que la mort. Pour l’obsessionnel le temps n’existe pas et l’immortalité n’existe pas non plus. Pour l’obsessionnel il y a exclusivement la vie et cette vie est identique à un meurtre indécidable.

 

 

 

L’obsessionnel ne connait rien d’autre que la vérité de la vie en tant qu’incertitude du meurtre. La folie de l’obsessionnel est d’avoir peur de la vérité et de vivre cependant exclusivement au centre de la vérité. L’obsessionnel désire vivre au centre même de la vérité de sa peur plutôt que d’exister par la jubilation de la terreur.

 

 

 

L’obsessionnel se condamne à subsister au centre de la connaissance de la vie en tant qu’incertitude du meurtre.

 

 

 

L’obsessionnel se croit observé à travers la pure possibilité de crime de sa pensée.

 

L’obsessionnel a sans cesse peur de tuer quelqu’un à travers sa distraction. L’obsessionnel croit qu’il est possible de tuer quelqu’un en raison de son absence. L’obsessionnel croit qu’il est possible de tuer quelqu’un à travers le raisonnement même de son absence.

 

 

 

L’obsession atteste l’insignifiance de la mort qui à chaque seconde s’attend elle-même en tant que messie de la distraction.

 

 

 

L’obsessionnel croit qu’il survit en tant que messie incognito de la distraction du meurtre.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel désire être à la fois le scalpel et le cadavre. L’obsessionnel désire être à la fois l’autopsieur et l‘autopsié. L’obsessionnel autopsie la naissance de son cadavre à travers son propre corps.

 

 

 

Pour l’obsessionnel, la mort n’est rien d’autre que le choix entre la vie et la vie. Pour l’obsessionnel, la vie n’est rien d’autre que le choix entre la mort et la mort.

 

 

 

L’obsessionnel ressuscite à chaque seconde le suicide manqué de la mort.

 

 

 

L’obsessionnel ne connait que l’ultime autrement dit le néant de la vie en tant que jugement dernier.

 

 

 

 

 

L'obsessionnel croit qu’il n’y a pas d’autre substance que le possible. Pour l'obsessionnel, le possible est la substance même de l’obligation d’être. L'obsessionnel n'existe pas, il incorpore l’il y a du possible en tant qu’obligation d'être.

 

 

 

L’obsessionnel croit être nommé à travers une gomme. L’obsessionnel croit être nommé à chaque seconde à travers la gomme du pur possible.

 

 

 

Pour l’obsessionnel le pur possible gomme à chaque seconde ce qui a lieu. L’obsessionnel n’a donc pas d’autre expérience que l’impossibilité de détruire une gomme.

 

 

 

L'obsessionnel délègue son existence cependant il ne la délègue pas à quelqu'un. L'obsessionnel délègue son existence au néant autrement dit au désir de son cadavre.

 

 

 

L’obsessionnel pense que la liberté est l’acte d’ordonner le néant. L'obsessionnel délègue son existence à l'alibi de liberté du néant.

 

 

 

L'obsession est la raison de croire en des obsèques libres.

 

 

 

L'obsession engendre la virginité d'être libre à mort.

 

 

 

L’obsessionnel est condamné à la virginité posthume d’être libre. L'obsessionnel change la loi du sens en crime de la liberté.

 

 

 

L’obsessionnel subsiste à chaque seconde espionné à travers la situation d’incertitude de sa liberté criminelle.

 

 

 

L’obsessionnel espionne son âme à travers l’obligation de liberté criminelle de l’espèce de l’être.

 

 

 

 

 

L'obsessionnel est le sosie de son désir.

 

 

 

L'obsessionnel est le sosie de la raison infinie de son désir.

 

 

 

L’obsessionnel est simultanément le sosie de son cerveau et de son désir. L’obsessionnel est le sosie du cerveau de son désir. L’obsessionnel est simultanément le sosie de l’incertitude infinie de son cerveau et de l’idylle de crime de son désir.

 

 

 

L’obsessionnel est cadavérisé vivant à travers l’obligation de vérité éternelle de son désir.

 

 

 

L’obsessionnel interdit la venue du temps à travers l’obligation de liberté de son désir.

 

 

 

L’obsessionnel interdit la naïveté subtile du temps à travers l’obligation de virginité du désir d’être libre à mort.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel substitue le non au nom.

 

 

 

L’obsessionnel ne connait aucun interdit à l’exception de son nom.

 

 

 

L‘obsessionnel croit que son nom est un des organes de son corps, son organe d’hésitation libre, l’organe d’hésitation de sa liberté criminelle.

 

 

 

L’obsessionnel a l’impression d’être espionné à travers le scepticisme de son propre nom.

 

 

 

L’obsessionnel est parasité à chaque seconde à travers le lapsus de mutisme de son nom.

 

 

 

L’obsessionnel pense que son nom est l’inconscient de son ombre.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel se croit responsable de sa stupeur. Pour l’obsessionnel, la stupidité de sa pensée est identique à une obligation éternelle.

 

 

 

L’obsessionnel est le représentant incessant d’une pensée anonyme. L’obsessionnel est le représentant incessant de la connaissance incognito de la mort qu’il peut engendrer à travers les ultimatums d’indécidable de son absence.

 

 

 

Pour l’obsessionnel des idées transcendent les différentes époques de la vie tels des simulacres de dieux. Ces idées arbitraires ne sont pas des obligations morales, ce sont des obligations logiques. Pendant une période indéterminée, la vie de l’obsessionnel est spirituellement l’esclave du plomb d’ubiquité d’une idée exclusive. Cette obligation logique de l’obsession n’a aucune valeur, elle est parfaitement stupide, elle est le stigmate même de la stupidité, cependant elle date la durée de sa vie. Cette obsession insignifiante date sa vie en tant que sortilège idiot de l’interdit.

 

 

 

L’obsessionnel a conscience qu’il est incapable de penser à quoi que ce soit d’autre que ce qu’il pense. Cependant cette connaissance ne change rien à sa situation de stupeur. Pour l’obsessionnel, la prise de conscience d’une situation n’est pas le signe d’une victoire sur cette situation, elle est au contraire le signe qui redouble sa défaite. La conscience de l’obsessionnel fonctionne en tant qu’interdit d’existence. L’obsessionnel n’est rien d’autre que conscience et cette conscience lui interdit d’exister. Le malheur de l’obsessionnel est de ne pas avoir d’inconscient. L’obsessionnel n’est pas malade du fait de ne pas connaitre la raison de sa souffrance. L’obsessionnel est justement malade de connaitre à chaque seconde la raison de sa souffrance. L’obsessionnel connait à chaque seconde la raison de sa souffrance et il souffre de la connaitre.

 

 

 

L’obsession contredit de façon funèbre le corps. Au centre de l’obsession ce qui est insignifiant pour la chair est néanmoins un signe de transcendance pour la pensée.

 

 

 

L’obsession phagocyte la chair à travers la tautologie d’ubiquité de la pensée. L’obsession change le corps en substance de la substitution infinie, en organisme de la distraction indifférente.

 

 

 

Les pensées que l’obsessionnel juge insignifiantes le hantent pendant des durées gigantesques et à l’inverse ses intuitions vivaces ne s’inscrivent presque jamais à l’intérieur de sa mémoire.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel peut tout dire. La stupidité de son sortilège est de ne pas pouvoir dire quelque chose dans un temps et un espace donnés. Et c’est justement parce qu’il peut tout dire n’importe où et n’importe quand qu’il ne parvient pas à dire quelque chose à l’intérieur d’un temps et d’un espace donnés.

 

 

 

L’obsessionnel dispose du langage exclusivement en tant que tout. L’obsessionnel est enfermé à double tout. L’obsessionnel est enfermé à double tout à travers l’ubiquité de transparence du sens de la vie.

 

 

 

 

 

L’obsessionnel croit que personne ne reconnait la forme son existence du fait même que n’importe qui peut connaitre chacune de ses pensées.

 

 

 

L’obsessionnel a une bouche à la place de la bouche, un nez à la place du nez, des yeux à la place des yeux, des mains à la place des mains, autrement dit la lumière de la tautologie s’est substituée à son corps. L’obsession change le corps en sens tautologique de l’emplacement des organes.

 

 

 

L’obsessionnel ne sait rien du désir des autres parce qu’il conçoit les visages des autres en tant que bulles de sens dont la possibilité de s’abolir est l’abolition même.

 

 

 

Pour l’obsessionnel, les rêves sont les révolutions de surdité allégorique de l’alphabet.